Ces dernières années, les équipements, options et gadgets divers et variés se multiplient sur nos appareils photo : GPS, Wifi, fonctions HDR, reconnaissance des visages, écran tactile, orientable, et bientôt machine à café, aéroglisseur et fusée lunaire à rayures rouges et blanches 😉

Dans tout ça, comment savoir ce qui est utile ou non ? Personnellement, je n’ai jamais tellement pris en compte ces différentes options dans le choix d’un appareil : je veux quelque chose qui photographie, qui ait un grand capteur, une bonne montée en ISO, une bonne réactivité générale, une bonne ergonomie, et éventuellement une rafale correcte. Évidemment, ces critères me sont personnels, et comme je le dis environ 1 242 327 fois dans ma vie, tout dépend de vos besoins en termes de choix d’appareil photo.

Olympus OM-D E-M1 écran orientable

Il y a quelques mois, j’ai renouvelé mon hybride (que j’utilise uniquement en voyage pour sa légèreté et compacité). J’utilisais mon Panasonic GX1 depuis un moment, et j’en étais satisfait, sauf sur 2 points : la sensibilité ISO maximale acceptable n’était pas non plus mirobolante et me handicapait parfois, et de plus la pose longue était limitée à 60 secondes, ce qui me chagrine quand je veux en faire de nuit, et que parfois j’ai besoin de plus.

Je suis donc passé à l’Olympus OM-D E-M1, qui correspondait à mes critères. Et il se trouve qu’il a pas mal de gadgets, dont je ne me préoccupe pas trop. Mais l’un deux est quand même vraiment super : l’écran orientable. Voici ce qu’il m’a apporté dans ma pratique photo.

La discrétion pour la photo de rue

C’est le premier gros avantage que j’y ai vu, dès sa première utilisation à Barcelone au Nouvel An. Là-bas, il y avait des TONNES de touristes qui se prenaient en photo avec des perches à selfie. Ce narcissisme poussé à son extrême m’avait relativement marqué (on parle quand même d’acheter un accessoire spécialement pour mieux se prendre en photo soi-même, c’est le niveau au-dessus 😛), et du coup j’avais décidé de faire une série de photos là-dessus. Et d’une manière générale, Barcelone grouillante + la lumière particulière de l’hiver m’inspiraient du noir et blanc et de la photo de rue.

Narcisse Band photo de rue écran orientable selfie

Le souci quand vous prenez des gens en photo dans la rue, c’est que vous êtes facilement repéré. Dans une foule de touristes, il est plus facile de vous fondre, mais bon si la cathédrale est derrière vous, vous ne pouvez pas faire semblant de la photographier 😉

Et qu’est-ce qui vous fait repérer ? C’est le mouvement de porter l’appareil à l’oeil. Idem avec un appareil à visée par écran (mais sans écran orientable) que vous mettriez au niveau de vos yeux. Vous êtes grillé direct, vous pourriez tout aussi bien vous balader avec une énorme pancarte clignotante « je vous photographie dans la rue, et ensuite je vais mettre la photo sur internet, jetes-moi des cailloux maintenant ». Certaines personnes ne diront sans doute rien (même la plupart), mais une fois que vous êtes repéré, vous n’avez plus de chance de retrouver un comportement naturel chez la personne. Tandis que si vous restez discret, vous pourriez bien capter un meilleur moment quelques instants plus tard.

Olympus OM-D E-M1 écran orientable banc parc guell selfie
Pas mal…
Olympus OM-D E-M1 écran orientable banc parc guell selfie
Beaucoup mieux !

Le gros avantage de l’écran orientable, c’est qu’il permet de mettre l’appareil au niveau de votre taille (juste en le laissant pendre à votre cou), d’orienter l’écran vers vous, et de faire semblant de regarder vos photos, alors qu’en fait vous en prenez. En fait, vous pouvez viser par le haut, un peu comme avec un vieux moyen format.

Paris écran orientable Olympus OM-D E-M1 escalier viser en haut

Et c’est extrêmement discret ! Je ne me suis pas fait repérer une seule fois, alors que j’étais souvent près de mes sujets. Ainsi, j’ai pu en prendre plusieurs, et sélectionner le meilleur moment.

écran orientable Olympus OM-D E-M1 photo de rue parc guell deux femmes noir et blanc
À peine quelques mètres devant elles, et pourtant j’ai pris plusieurs photos sans me faire repérer ! 🙂

Rajoutez à ça que le point de vue un peu plus bas est plus naturel : je fais 1m91, et si je vise à l’oeil je regarde tout le monde en plongée 😉

Rien que pour ça, l’écran orientable fait maintenant partie de mes critères pour un appareil photo de voyage (là encore, c’est très personnel, vous avez le droit de ne pas aimer la photo de rue 😉 ).

La possibilité de faire des photos au ras du sol sans s’allonger par terre

En voyage, je fais aussi pas mal de paysage (forcément). J’aime bien utiliser un ultra grand-angle (un équivalent 16 voire max 20mm en 24×36), et un des effets qui se prêtent bien à ce type d’objectif, c’est de se mettre au ras du sol pour accentuer l’effet de perspective, et ainsi faire « rentrer » le spectateur dans l’image. Si en plus vous avez des lignes directrices en diagonale, vous avez carrément l’impression de pouvoir mettre le pied dans la photo.

écran orientable Olympus OM-D E-M1 photo paysage lac nuages noir et blanc montagne

Mais quand je dis ras du sol, on parle de 10, 20 voire 30 cm maximum. Autant je n’ai pas peur de m’allonger par terre pour prendre une photo s’il le faut, autant le sol peut parfois être boueux ou particulièrement salissant, et puis c’est facile à dire à 26 ans, je ne pense pas que je le ferai encore avec autant d’enthousiasme dans 50 ans 😛

Bref, l’écran orientable permet de bien voir son cadrage sans avoir à se plier en 4, mais seulement en 2 : il faut seulement s’accroupir, ce qui est déjà plus gérable (et on vous regardera un peu moins comme un extraterrestre, même si on s’en fout).

Un petit peu d’aide en photo de paysage

En voyage, j’emmène toujours un trépied, car malgré l’encombrement, il me sert énormément pour préciser la composition de mes paysages, et utiliser des filtres. Mais je le prends assez compact, et le mien monte environ à 1m45 au grand maximum. Quand on fait 1m90, c’est se baisser de 45cm, c’est un peu comme la distance Terre-Lune 😀

trépied pise italie écran orientable Olympus OM-D E-M1 ville nuit paysage
(en l’occurrence, j’ai dû percher mon trépied sur un petit parapet, et il était plus haut que moi, j’ai donc dû orienter l’écran vers le bas)

Grâce à l’écran orientable, je peux éviter de me casser le dos en me penchant pour voir mon cadre, et faire ça tranquillement, debout, en regardant vers le bas.

Autre considération pratico-pratique à laquelle on ne peut pas penser avant de l’avoir rencontrée sur le terrain : en cas de reflet sur l’écran (ce qui arrive tout le temps), le simple fait de pouvoir l’orienter permet d’éliminer un reflet et de travailler plus confortablement (conséquences indirectes : meilleure composition, moins de fatigue, moins de frustration).

Voilà, je voulais simplement vous montrer que parfois des options qui ne paraissent pas forcément indispensables, voire carrément inutiles, peuvent s’avérer plus intéressantes qu’il n’y paraît (et au passage dédiaboliser la visée par écran, qui n’est pas le mal).

Le but n’est pas que vous jetiez votre appareil s’il n’a pas d’écran orientable, juste que vous sachiez concrètement à quoi il peut servir sur le terrain 😉

Et vous, est-ce qu’il y a un gadget qui vous est devenu indispensable sur votre appareil ? 

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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