Aujourd’hui, je vais casser un mythe, vite fait bien fait. ðŸ˜‰

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Bonjour à tous et bienvenue sur Apprendre la Photo !

Aujourd’hui je vous fais une petite vidéo suite à quelque chose que j’ai vu passer plusieurs fois sur le groupe Facebook Apprendre la Photo, du coup je me dis que si je l’ai vu passer plusieurs fois, c’est sans doute une croyance courante, et il faut casser le mythe.

En passant, si vous n’êtes pas encore dans le groupe Facebook Apprendre la Photo, vous devriez : on est déjà plus de 3 000, l’ambiance est cool, les membres critiquent leurs photos entre eux, bref c’est un bel espace de discussion, car ma priorité est d’en conserver la bienveillance.

Je vous mets le lien dans la description juste en dessous si vous voulez demander l’adhésion au groupe. Et n’oubliez pas de répondre aux questions en demandant à vous inscrire au groupe, sinon vous ne serez pas accepté. 😃

Cet aparté étant terminé, parlons de ce mythe : « pour une photo sur internet, il faut exporter en 72 dpi ».

ALORS.

Non.

Tout d’abord, je tiens à préciser que cette vidéo est largement basée sur l’excellent article d’Arnaud Frich qui explique pourquoi, juste, non.

Faire la distinction entre…

Pour commencer, il faut bien distinguer des choses qui sont bien différentes et qui sont pourtant en permanence confondues.

Alors, c’est normal parce que c’est quand même des concepts un petit peu techniques et en plus ce n’est pas toujours très grave, parce que franchement vous n’allez pas prendre des mauvaises photos à cause de ça hein, calmons-nous, mais disons que ça peut vous faire faire des erreurs à l’export, pas toujours graves, mais quand même, et surtout ça peut vous faire perdre du temps à vous prendre la tête pour rien. C’est plus ça, en fait.

Donc d’abord, vous avez la DÉFINITION d’une image. La définition, c’est sa taille en pixels. Donc par exemple 6 000 x 4 000 pixels.

Ensuite, vous avez la RÉSOLUTION d’une photo. Elle s’exprime en DPI, c’est-à-dire en « dot per inches », en points par pouce (1 pouce = 2,54 cm parce que les Américains continuent de ne pas utiliser le système métrique).

Donc quand on dit points par pouce, dpi, ça veut dire le nombre de points imprimés sur une surface donnée de papier. En pouce, mais on peut très bien en cm si on veut. Je prends un exemple complètement fictif, mais simple à comprendre :

Si vous imprimez une image de 6 000 pixels de large sur du papier en utilisant une résolution de 300 dpi, elle va être imprimée sur une largeur de 6 000/300 = 20 pouces, soit 50,8cm.
L’image sur le papier va faire 50,8 cm de large.

Pour les écrans

Bon, ça, c’est sur du papier. Mais sur un écran, que se passe-t-il ?

Eh bien, par exemple si je prends le cas de mon écran d’ordinateur de bureau. Il fait environ 59 cm de large, et a une définition de 5120 px de large.
Je vous passe les calculs, mais ça fait une résolution de… 220 dpi ! Oui oui, 220 ! Bon, OK, c’est un écran 5K donc c’est le haut de gamme, mais même sur un écran normal qui fait juste du HD, on atteint aisément les 90 à 100 dpi.

Bref, la légende des 72 dpi date de l’époque où les écrans ressemblaient à ça :

CELA DIT, ne paniquez pas, car même si exporter vos images pour le web à 72dpi est une erreur basée sur un mythe, c’est une erreur qui n’a… aucune conséquence !

En effet, il y a une différence fondamentale entre une imprimante et un écran, c’est qu’une imprimante a la capacité, jusqu’à une certaine limite, d’imprimer plus ou moins de points sur une même surface. Donc elle peut imprimer à 300 dpi par exemple, ou alors à beaucoup moins (ce qui donnera une image qui apparaîtra moins nette de près).

Mais sur un écran, c’est différent : un pixel, c’est un pixel !

Donc si je reprends mon image de 6 000 px de large, et que je l’affiche en plein écran sur mon écran de 5 120 px de large en définition, et bien il affichera… 5120 px ! Il ne peut pas physiquement inventer des pixels, il est limité par ce qu’il a.
C’est un écran qui fait 5 120 px de large, c’est tout.

Donc que vous ayez choisi 72 dpi, 300 dpi, ou 1 trouzillion de dpi en résolution de votre fichier, ça ne change rien du tout. Et ça ne changera même pas le poids du fichier.

Voilà, ce n’est pas une erreur qui est franchement dramatique puisqu’elle n’a pas de conséquence, mais simplement, rassurez-vous : ne vous préoccupez pas de la résolution de sortie quand vous exportez pour le web. Mettez 72, 300, ce que vous voulez, en fait peu importe.

Juste, de toute façon, si vous allez exporter une photo avec sa pleine définition, donc tous ses pixels, dans tous les cas elle va s’afficher pareil, partout. Et elle va s’afficher bien.

Par contre, si vous voulez réduire le poids, vous pouvez éventuellement réduire la définition, c’est-à-dire la taille en pixels, si vous voulez que le fichier soit moins lourd.

Par exemple, pour un export sur Facebook, il est conseillé de réduire à 2048 px de large, aux dernières nouvelles.

Pour l’impression

Et pour l’impression ? Alors, le but de cette vidéo n’est pas de faire un tuto complet sur comment on imprime correctement. Ça prendrait plus longtemps que ça, c’est juste de parler de ce mythe-là. Mais, en gros, imprimez à 300 dpi, faites la mise en page depuis Lightroom qui vous donnera un aperçu du résultat que vous devriez obtenir, très simplement, dans un utilitaire d’impression qui est vraiment simple à utiliser, et ça suffira pour vos usages.

Moi, je ne m’embête pas à faire autrement que ça, Lightroom fait très bien le boulot.

Voilà, j’ai aussi fait cette vidéo pour pouvoir la poster en commentaire quand je reverrai le mythe tourner quelque part. Par contre, je ne l’ai pas faite pour que des physiciens de la photo viennent en commentaire. ðŸ˜‰

Je vous encourage fortement à aller voir l’article d’Arnaud Frich dont je vous mets le lien juste en dessous, parce qu’il est plus complet, ce que j’ai fait là, c’est une simplification juste pour ne plus entendre ce mythe-là, ainsi que le reste de son site qui vous expliquera tout ce qu’il faut savoir sur ces sujets un peu techniques d’impression et compagnie.

C’est vraiment LA référence sur le sujet ! Je pense que même en anglais où, en général, les connaissances sont plus fournies parce qu’il y a plus de personnes qui parlent anglais, eh bien, même en anglais il n’y a rien de mieux que ça.

Donc on a la chance d’avoir en français une des meilleures connaissances du monde sur l’impression, donc, allez-y, si vous avez des questions, allez juste sur son site, vous aurez normalement toutes vos réponses et c’est quand même assez clair.

 

Voilà, pensez à partager cette vidéo quand vous verrez ce mythe quelque part tourner, et à vous abonner et télécharger votre guide si ce n’est pas déjà fait.

Je vous dis à plus dans la prochaine vidéo, et d’ici là à bientôt, et bonnes photos !

 

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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