Il y a peu j’ai pu m’essayer à la macro, ce qui était une première pour moi, lors du test de 2 excellents objectifs macro ;). J’ai découvert une discipline de la photo assez exigeante qui exige de comprendre un peu la théorie afin de surmonter les difficultés qu’on peut rencontrer.

Discipline complexe comme je le disais, mais pour quel plaisir ! Moi qui adore travailler à faible profondeur de champ, vous imaginez bien que je me suis amusé comme un gosse.

Mais au-delà de cet aspect technique, j’ai adoré les possibilités créatives qu’offre la macro : c’est tout simplement un nouveau monde photographique qui s’offre à vous ! On commence à regarder son environnement différemment, et ce qu’il était complexe voire impossible à photographier ou valoriser devient facilement un sujet de choix pour vos clichés. Sans se limiter aux traditionnels fleurs et insectes, la macro permet aussi de se focaliser sur des petits détails.

J’ai donc travaillé en macro avec de vrais objectifs macro, avec un rapport de grandissement de 1:1, ce qui veut dire que les objets ont la même taille sur le capteur que dans la réalité. Exemple : si vous photographiez une araignée qui fait 3mm de long en réalité, elle fera 3mm sur votre capteur.

1. Une profondeur de champ ridicule

Un rapport de grandissement si fort implique d’être extrêmement proche de son sujet. Le plan focal (c’est-à-dire la surface de votre capteur pour faire simple) se trouve environ à une trentaine de centimètres de votre sujet. Si on enlève la longueur de l’optique, la lentille frontale est en réalité à quelques cm du sujet.

Or comme on l’a vu dans le cours sur la profondeur de champ, celle-ci diminue avec la distance au sujet. D’habitude c’est nettement visible mais raisonnable. En macro, c’est réellement LE facteur qui influence très fortement la profondeur de champ.

Pour vous donner une idée, à 100mm, f/2.8, et au rapport de grandissement 1:1 (c’est-à-dire à la distance minimale de mise au point) la profondeur de champ est inférieure à 1 mm ! Oui oui, vous avez bien lu, la zone de netteté est si ridiculement petite !

Bourdon macro faible profondeur de champ
La photo en elle-même n’est pas bonne, mais regardez la très faible profondeur de champ, qui est très visible notamment sur les ailes ! (cliquez sur l’image pour agrandir s’il le faut)

Fermer le diaphragme

Afin d’augmenter la profondeur de champ et d’avoir tout un insecte net (ou au moins tout son œil qui est bien souvent plus large qu’1mm), votre seule solution va être d’utiliser une ouverture plus réduite. f/8, f/11 voire f/16 sont des ouvertures couramment utilisées en macro.

2. Le manque de lumière

Seulement à ces ouvertures, vous imaginez bien que la quantité de lumière qui rentre dans l’appareil est bien inférieure. Si vous photographiez en plein jour ce ne sera pas forcément un problème (quoiqu’à f/16 on commence à flirter avec les limites), mais en conditions de lumière limites, on peut aisément manquer de lumière.

Utiliser un flash annulaire

La solution la plus intuitive pourrait être de réduire la vitesse d’obturation, mais le problème est qu’on travaille sur des sujets souvent mouvants (même les fleurs, qui peuvent bouger au moindre coup de vent), et qu’il est délicat d’utiliser des vitesses lentes.

La solution restante est donc d’utiliser de la lumière artificielle. Le flash intégré de l’appareil ou un flash cobra ne sont pas adaptés à la macro, discipline pour laquelle il existe des flash spéciaux qui se fixent autour de l’objectif, que l’on appelle flash annulaires.

Je n’ai pas eu l’occasion d’en utiliser moi-même, mais cette méthode produit clairement d’excellents résultats, comme on peut le voir sur l’image suivante par exemple :

photo macro insecte flash annulaire
Photo Roy Niswanger, licence CC BY-ND

3. Une mise au point difficile

Une autre conséquence de la profondeur de champ très réduite est que si vous bougez un tout petit peu, il y a de fortes chances pour que votre sujet se retrouve hors de la zone de netteté. Imaginez que votre profondeur de champ soit de 3mm : il suffit que vous bougiez d’1 ou 2 mm pour qu’une partie de votre sujet soit en dehors de la zone de netteté, et si vous bougez de 3mm il sera totalement flou !

Et très franchement, vous bougerez de 3mm. Très facilement.

Le trépied

A mon sens, l’utilisation d’un trépied ou d’un monopode est quasi indispensable en macro, à part peut-être dans de bonnes conditions de lumière avec un objectif stabilisé comme le Canon 100mm macro f/2.8 L IS USM.

Il vous permettra de faire tranquillement votre mise au point, de préférence manuelle (ce qui est beaucoup plus précis à ces rapports de grandissement), et en plus de déclencher à des vitesses d’obturation un peu plus faibles que ce vous pourriez faire à main levée.

Je n’aurais jamais pu sortir un seul cliché potable sans mon trépied. Selon votre pratique en macro (insectes, fleurs, objets, …), et votre expérience, vous pouvez aussi utiliser un monopode, voire shooter à main levée, mais dans ce dernier cas ce ne sera pas facile, et il vous faudra beaucoup de patience pour maîtriser ça.

Vous pourriez donc être découragés de n’obtenir que des clichés flous si vous n’utilisez pas de moyen de vous stabiliser, donc je vous conseille vraiment d’y penser dans votre budget macro !

Voilà, si vous vous essayez à la macro ces quelques conseils de base pourront grandement vous aider à aborder plus sereinement ce domaine un peu complexe de la photo. Le simple fait de travailler sur trépied et de fermer le diaphragme vous permettra de bien mieux réussir vos clichés. Si vous n’avez pas de flash annulaire, essayez juste de travailler par beau temps 😉

Si vous souhaitez être informés des prochains articles, pensez à vous abonner à la newsletter (en plus y’a un bonus bueno), et si ça vous a plu, parlez-en à votre maman ! 😀

Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
Télécharger l'article en PDF
Vous avez aimé cet article ?

Votez pour cet article

1 Etoile2 Etoiles3 Etoiles4 Etoiles5 Etoiles (89 notes, moyenne : 4,49 sur 5)
Loading...