Quand on s’intéresse à la photo et que son appareil le permet, vient immédiatement la question des réglages : quels sont les bons pour réussir ses photos ? Seulement voilà, c’est une mauvaise question. Ou plutôt, elle vient trop tôt pour beaucoup de débutants. Remettons les pendules à l’heure.
Note : Cet article est écrit dans le cadre de la troisième édition de la Boîte à Photos, événement qui réunit une douzaine de blogueurs autour d’un même thème. Après la créativité, les vacances, cette fois-ci c’est le thème “Avant de déclencher” qui a été choisi. Cette troisième édition est organisée par le tiroir du photographe, sur lequel vous retrouverez en fin de semaine une synthèse des articles postés au long de la semaine.
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Dans le dernier article de la Boîte à Photos justement, je vous parlais du mythe des réglages parfaits justement. Vous avez ainsi (re)découvert que non, ce n’était pas très important de shooter à 1/250ème ou 1/320ème.
Et bien aujourd’hui, nous allons aller encore un peu en amont dans le processus photographique ! J’ai ainsi voulu aller encore un peu plus loin que le thème “avant de déclencher”, en me concentrant plutôt sur le avant, avant de déclencher ! (non, il n’y a pas de faute de frappe 😉 ).
Ce que je veux dire par là, c’est que le problème ne vient pas toujours des réglages en eux-mêmes. Pour nombre d’entre vous, vous savez qu’utiliser une grande ouverture est utile pour réduire la profondeur de champ, et/ou en basse lumière pour permettre une bonne exposition. Et vous savez utiliser les modes de priorité pour laisser à l’appareil le soin de choisir les paramètres qui n’ont que peu d’importance pour vous (comme par exemple choisir entre 1/200 et 1/250 😉 ).
Mais le problème est parfois (souvent ?) avant même ce moment-là.
L’intention photographique, à l’origine de tout le reste
En effet, on ne décide pas de ses réglages au pif. Ils découlent directement de l’image que vous avez en tête. Il n’est pas pertinent du tout de parler de “bons” ou de “mauvais” réglages pour une image avant de parler de l’intention.
Alors bien sûr il y a les défauts techniques issus de mauvais réglages, comme le flou de bougé par exemple, qui sont rédhibitoires. Mais au-delà de ça, on ne peut déterminer ses réglages (ou analyser ses erreurs par la suite) qu’en partant de l’intention.
Avant même de déclencher, j’oserais dire avant même de toucher votre appareil, il faut avoir en tête l’image que vous voulez. Il faut que vous sachiez à peu près comment vous allez la composer bien sûr, mais aussi si vous souhaitez isoler votre sujet de l’arrière-plan avec une faible profondeur de champ, ou au contraire avoir toute l’image nette, si vous souhaitez un sujet figé, ou des éléments avec un flou de mouvement.
En effet, quand vous savez ça, le reste n’est qu’une déduction logique finalement, et se fait très simplement et instinctivement. C’est pour ça qu’il faut vous exercer à aller plus loin dans votre intention : ça ne doit pas se résumer à «je veux faire une photo de mon fils avec le chien». Parce que ça, ça ne vous dit pas comment régler du tout. Ou alors si c’est juste ça, et bien mettez en mode P et on en parle plus, dans ce cas-là pas la peine de se poser des questions d’intention et de réglages 😉 (ce n’est pas un crime hein, c’est juste que là je me concentre sur des photos plus travaillées)
Donc votre intention plus précise pourrait être : “Je veux montrer la complicité entre mon fils et le chien quand ils jouent ensemble. Comme l’arrière-plan est plutôt gênant, je vais utiliser une profondeur de champ assez faible, mais pas trop non plus pour que les 2 sujets soient nets, car ils ne sont pas sur le même plan. Je vais donc me mettre en priorité ouverture, et choisir quelque chose d’intermédiaire (pas f/1.8, pas f/16, f/5.6 peut-être ?). Comme je veux que mes sujets soient figés, je vais surveiller du coin de l’oeil la vitesse choisie par l’appareil, mais ça ne devrait pas poser de problème, car il y a du soleil.”
Je détaille volontairement, mais à vos débuts vous devez avoir une idée aussi précise. Et vous voyez que là, les réglages coulent de source, vous pouvez vous concentrer tranquillement sur votre cadrage 😉 Au bout de quelque temps, tout ceci se fera dans votre tête en moins d’une seconde, et vous serez déjà en train de régler pendant que vous penserez à la photo que vous voulez au final ! 😉
Alors avant de déclencher, sachez d’abord ce que vous voulez obtenir ! 🙂
Merci laurent pour toutes ces explications.
Bizarrement, c’est naturel chez moi de déclencher quand je vois “la photo” que je veux faire…..c’est après que cela se complique pour quelle soit parfaite……je ne suis pas pro du tout, je fonctionne au coup de cœur….
Très intéressant ton article Laurent. Vraiment, je dois te dire que c’est un détail que j’ai toujours ignoré. Et pourtant, ça va bientôt faire 9 ans que je fais des photos. Même si certaines des photos que j’ai eu à faire sont plutôt réussies, suivre ton conseil les rendraient encore plus intéressantes. N’empêche quand même d’admettre que cette fameuse intention photographique demande un peu de d’imagination et de rationalité. Oui! rationalité parce que je ne peux pas vouloir photographier quelqu’un dans une chambre et vouloir qu’une voiture ou une piscine soit derrière lui dans la photo :), si vous voyez là où je veux en venir!!!
Bonjour Laurent,
Article intéressant. Les idées sont dans l’air : je viens moi-même de poster un article traitant d’à-peu-près le même sujet. ( en anglais )
Bonjour Laurent, un ami qui adore la photo ma conseillé votre blog car il suis régulièrement ce que vous faite ! Et il a pas tort vous fais un suber boulot ! je m’intéresse également à la photo et je trouve que votre blog est parfait pour quelqu’un qui cherche des informations sur le sujet !
Continuez comme ça !
Bonjour Laurent et bravo pour ton site.
Cela fait à peine un mois que je l’épluche et j’ai énormément appris.
Encore un excellent article… 😉
Merci laurent pour toutes ces explications.
Lorsque je serais a la hauteur de vos clichées, alors je pourrais dire que je sais faire de la photo
Réflexion très intéressante! Il est en effet loin d’être simple d’avoir la photo que l’on à dans la tête. En plus moi je ne possède qu’un hybride donc les réglages ce n’est pas trop ça.
L’intention photographique, ce n’est pas qu’une question de réglages. La composition, le point de vue n’ont par exemple rien à voir avec les réglages de l’appareil photo.
Génial merci Laurent
Chez moi tout ça rentre gentiment… Depuis Noel… c’est le moment 🙂
Surtout… n’oubliez jamais votre appareil photo…
Cette semaine j’ai rater de belles images car je ne l’avait pas avec moi
L’automne arrive sa lumière et ses couleurs serons saisissantes
lorsque l’on est au top, la technique doir être un acquis, c’est ce que disais jeau-lou sieff
Vu que la plupart d’entre nous n’atteindront jamais son niveau, l’acquis est encore loin 🙂
celà me rappel ma phase d’apprentissage où, me concentrant trop sur mon paramètre principal (par exemple l’ouverture), j’en oubliai les autres. Du coup je me retrouvais avec une vitesse trop faible (si il faisait sombre) et une photo floue…
Cela me rappelle vaguement de mauvais souvenirs également et des photos bien floues… Nous sommes tous passés par là à un moment je pense 🙂
Aymeric
Ah oui, au début il est difficile de penser à tout ! 😉
Oh… que de souvenirs 😉
Et si l’on pousse un peu plus loin, que souhaite t-on montrer et exprimer ? une émotion ou une description ???
L’intention photographique, c’est ce qui fait toute la différence entre l’artiste photographe et le photographe professionnel.