Certains disent que pendant qu’on fait du post-traitement, on est pas dehors à faire des photos. Et ils ont tort : faire du post-traitement, c’est non seulement une façon de faire de la photo (de les finir en fait), mais ça aide aussi à voir le monde différemment. Voyons comment avec Françoise, élève de la formation Sublimez vos Photos.

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Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo sur Apprendre la Photo.
Aujourd’hui, je suis avec Françoise, qui est élève de Sublimez vos Photos, et on va parler un peu avec elle de son parcours et de ses images. Bonjour Françoise.

Françoise : Bonjour Laurent.

Laurent : D’abord, est-ce que tu peux nous raconter un peu ton parcours photographique ?

Françoise : Photographique, même avant le post-traitement, alors ?

Laurent : Oui, depuis le début. Quand est-ce que tu as commencé, pourquoi tu t’y es mise, etc. ? juste, raconte-nous.

Françoise : J’ai commencé en fait très très tôt, mais un peu sans le savoir, avec mon papa qui était photographe amateur et qui développait à la maison. Il avait une chambre noire à la maison et comme j’adorais mon papa, je passais des heures avec lui dans la chambre noire à voir apparaître ses magnifiques images. Puis, à l’âge de 12 ans, j’ai reçu de sa part un Instamatic de Kodac, donc ça remonte à assez longtemps, et j’ai fait mes premières photos noir et blanc. Et puis, par la suite, j’ai un peu oublié la photo, j’y suis revenue lors de voyages où je faisais des photos de vacances, surtout des paysages, des architectures, des choses très classiques. Et je ne post-traitais pas, je n’avais pas de notions particulières de photo, hormis ce que mon père m’avait appris un peu au niveau du cadrage, de la lumière, des choses très basiques.
Et puis j’ai connu la formation par internet, en cherchant un peu ; vu que j’habite à la campagne, c’est un peu difficile pour moi de faire des trajets vers une ville pour avoir un cours en présentiel, donc je trouvais ça super pratique d’avoir une formation à distance. J’ai d’abord suivi ta formation Devenez un Photographe Accompli et j’ai enchaîné sur Sublimez vos Photos. Voilà un peu mon parcours.

Laurent : Aujourd’hui, je voulais surtout m’attarder sur le post-traitement. J’ai fait un appel à candidatures parmi tous les membres de la formation – évidemment, je n’ai pas pu prendre tout le monde, j’en ai eu une bonne vingtaine donc c’était compliqué –, et j’ai en particulier choisi tes images parce que je trouve que tu as de beaux noir et blanc, bien contrastés comme il faut sans être non plus caricaturaux. Il y a eu aussi un beau progrès entre l’avant/l’après, tu as de belles utilisations des reflets, j’y reviendrai, je pense.
Je vais montrer un peu tes photos avant. Ça, j’imagine que c’est même avant Devenez un Photographe Accompli.

Françoise : Oui.

Laurent : On voit déjà, quand même, la différence de niveau sur plein d’aspects. Déjà, il y avait parfois des petits problèmes d’exposition. Bon, ici je pense que c’est volontairement surexposé, quand même.

Françoise : Oui.

Laurent : Malgré tout, il y a quand même des endroits où ce n’est pas volontairement surexposé. Et même en termes de composition, c’est nettement plus précis maintenant. Je crois qu’on voit qu’en termes de composition, il y a une vraie évolution. Bon, ce n’est pas là-dessus que je veux insister, aujourd’hui, mais quand même, je crois que ça vaut le coup de le montrer.
Alors, est-ce que tu peux nous dire ce que Sublimez vos Photos t’a apporté dans tes images, en plus, parce que tu avais déjà fait Devenez un Photographe Accompli – tu t’es inscrite il y a combien de temps à Devenez un Photographe Accompli ?

Françoise : Je crois que c’était il y a deux ans.

Laurent : OK, donc ça avait un peu fait évoluer tes images, j’imagine, notamment en termes de composition et sans doute de prise de vue. Qu’est-ce qui t’a incitée à t’inscrire à Sublimez vos Photos ?
Françoise : Déjà, à la fin de la formation Devenez un Photographe Accompli, on commençait à faire un peu de post-traitement et j’avais envie d’aller plus loin. Parce que j’avais remarqué, même avant la formation Devenez un Photographe Accompli à quel point il y avait une différence entre les photos que je faisais, et celles des photographes, disons évolués, professionnels, au niveau des contrastes, de la lumière, je me disais y a un truc qui m’échappe, c’est pas possible. Et c’est très curieux, parce que je n’avais pas fait le rapprochement entre ce que faisais mon père en argentique, on appelait ça le développement, et le post-traitement en numérique. J’ai zappé ça. Et puis, à la fin de Devenez un Photographe Accompli, je me suis inscrite assez vite à la formation Sublimez vos Photos, et j’ai beaucoup aimé la progressivité et la méthode. Ça, c’était vraiment très important pour moi, parce qu’avant ça, j’avais fait des choses un peu « plic-ploc », comme je suis sur Mac j’utilisais iPhoto, qui est devenu Photos. Je travaillais un peu les tonalités, les contrastes, la saturation, mais ça s’arrêtait là. Et Sublimez vos Photos m’a vraiment fait découvrir un monde. Et pour moi, aujourd’hui, on ne peut plus concevoir de faire de la photo sans passer par la case post-traitement. Ça apporte à peu près 50 % d’amélioration par rapport à une photo. C’est sûr qu’une mauvaise photo sera toujours une mauvaise photo, mais une bonne photo peut devenir une meilleure photo. Par exemple, je trouve que ça a un rôle, comme on faisait en argentique, on parlait de révélateur, eh bien, ici c’est la même chose. C’est une révélation de la photo. Souvent, quand on déclenche, on ne voit pas tous les détails, on ne voit pas certains petits graffitis, on ne voit pas certaines textures, parce qu’on est un peu ébloui, des choses comme ça, et le post-traitement les révèle magnifiquement. C’est toujours une fascination, ça m’a beaucoup apporté à ce niveau-là.
Et alors, évidemment, la pédagogie de la formation est très importante, parce qu’il y a cette progressivité, cette méthode, et ce que j’apprécie aussi beaucoup, c’est le fait d’avoir à la fois les vidéos, l’audio et le résumé texte. Ce qui permet de passer de l’un à l’autre selon le temps qu’on a et de retrouver des informations très rapidement et très facilement. Je trouvais ça vraiment très intéressant. Et j’ai appris des pratiques que je ne connaissais pas du tout, comme le dodge & burn, des choses comme ça, je ne savais même pas que ça existait. Bon, ce ne sont pas des choses que je pratique beaucoup, je fais des post-traitements, disons assez globaux, j’utilise très peu le pinceau de retouche, mais c’est bien de savoir que ça existe, et d’avoir toute la boîte à outils.

Laurent : Exactement. Ce n’est pas forcément quelque chose qu’on doit utiliser tout le temps, mais quand on sait que ça existe, qu’on sait comment ça fonctionne, parfois on se dit tiens, cette image-là pourrait en avoir besoin, et c’est là que, c’est dans la boîte à outils, c’est comme quand on a une boîte à outils dans son garage, on va souvent utiliser les mêmes tournevis, mais le jour où on a besoin du microtournevis qui est dans un coin et qui nous a servi deux fois, eh bien, on est bien content de l’avoir.
Quels progrès as-tu ressentis, avant que moi je revienne plus précisément sur les progrès que je vois, j’aimerais savoir ce que toi, tu as ressenti comme progrès avec Sublimez vos Photos, qu’est-ce que tu as vu sur tes images – pas que sur tes images, même mentalement, ça peut être dans ton appréhension de la photo, dans ta pratique, dans plein de choses –, qu’est-ce que ça a changé pour toi ?

Françoise : Ça a changé mon regard, pour commencer. Parce que, maintenant, quand je suis dans la rue, ou dans la nature, je vois des choses qu’auparavant je ne voyais pas. Et j’extrais vraiment des choses. C’est assez intéressant dans la vie quotidienne, je trouve que c’est un enrichissement de la vie. On parle de réalité augmentée, aujourd’hui, ça me fait un peu le même effet, tu vois ? J’aperçois tout à coup des choses, des scènes, des lumières que je n’aurais jamais vues avant. Ça avait commencé avec Devenez un Photographe Accompli, mais c’est encore plus fort avec Sublimez vos Photos. Parce qu’il y a vraiment cette espèce de sidération, d’émerveillement qui vient devant quelque chose de visuel. C’est presque philosophique, en fait, ça donne une autre dimension à la vie. Ça, c’est vraiment une grande joie.

Laurent : C’est très intéressant ce que tu dis. Déjà, ça me fait très plaisir à entendre, parce que mon motto comme on dit en anglais, c’est un peu d’aider les gens à voir le monde différemment. La photo, c’est d’abord regarder avant de capturer, et du coup, un, je suis très content que tu le dises, mais, deux, aussi ce que j’ai envie de souligner, là, c’est que le post-traitement, qui pourtant peut être un peu stigmatisé par certains dans l’idée que quand on est derrière son ordinateur on ne fait pas de photos pendant ce temps-là, en fait, au final, ça peut aussi changer le regard. Et quand on connaît les possibilités qu’on a, on peut voir une scène en sachant ce qu’on peut en faire au post-traitement aussi. C’est-à-dire en sachant qu’elle est comme ça en réalité, mais qu’on peut aussi la transformer un petit peu, on peut l’interpréter à sa manière – à la fois à la prise de vue et au post-traitement. Et je suis très content que ça t’aide à voir le monde différemment et que tu puisses en faire aussi un ajout à ton œil, finalement, puisque quand tu connais les possibilités, tu peux presque mettre un filtre sur le monde, tu peux imaginer une scène en noir et blanc.
Cette photo-ci, typiquement : là, il y a des contrastes qui sont assez forts, je me doute bien qu’en vrai le ciel n’était pas noir, évidemment, mais là, on voit bien que c’est une scène, malgré tout basée sur la réalité, puisque c’est une photo, on n’est pas sur de la peinture, mais c’est quelque chose où, quand tu es à la prise de vue et que tu connais bien ton post-traitement, tu peux te rendre compte qu’avec les contrastes qui sont présents et avec ce que tu peux améliorer au post-traitement, tu peux en faire une image avec un fort contraste, alors que si tu ne les connais pas, peut-être que tu le verras pas.
Je souligne bien ça, parce que tu es la première à me dire ça de manière aussi claire, que ça a transformé ta vision, et j’aime bien l’entendre.
Est-ce qu’il y a autre chose comme progrès que tu as ressenti grâce à la formation ?

Françoise : Oui, ce que j’ai ressenti aussi, c’est que ça donnait plus de présence à mes photos, tu vois ? Plus de relief, plus de vie. Ça augmente le potentiel de la photo, énormément. C’est quelque chose qui a aussi été très remarquable ; le travail sur les tonalités, aussi, m’a beaucoup aidée. Souvent on est un peu ébloui quand on fait une photo, surtout quand il y a beaucoup de soleil, et là on arrive à faire ressortir des détails qu’on n’aurait pas pu faire avant.

Laurent : Exactement.

Françoise : Ce que j’ai beaucoup aimé aussi – ça, ça vaut pour les deux formations –, c’est à la fois les séances de coaching commun (on appelait ça, à l’époque, des coachings communs, maintenant ce sont des séances de critique, je crois) parce qu’évidemment, on a ton retour et ça aide beaucoup. Et aussi le groupe Flickr. Parce qu’on voit ce que font les autres qui avancent en même temps que nous, on voit leur regard, on voit comment ils travaillent, et c’est tout un univers autour des formations qui est très enrichissant et qui apporte beaucoup aussi.

Laurent : Je pense effectivement que l’échange est essentiel ; j’essaie d’apporter le plus d’échanges possible. Alors, évidemment, vous êtes nombreux, donc on fait ce qu’on peut, mais c’est vrai que le groupe Flickr, je vois les échanges qui se passent, c’est bien, c’est intéressant que vous puissiez vous donner des retours mutuellement sur vos photos.
Pour finir, Françoise, dis-nous… qu’est-ce que tu aimerais dire à ceux qui hésiteraient à s’inscrire, qui se demanderaient peut-être si le post-traitement c’est bien fait pour eux, ou si vraiment ça va améliorer quelque chose ? Je sais qu’il y a plein de gens qui ont des croyances par rapport au post-traitement, que soit ça prend trop de temps, ça on en a déjà un peu parlé, que ça peut être trop difficile, qu’il faut être bon en informatique ; en fait, il y a plein de croyances autour de ça, que j’essaie de battre en brèche un maximum. Est-ce que toi, tu avais des croyances, avant, tu as hésité et est-ce qu’il y a des choses où tu t’es rendu compte que ce n’était pas vrai du tout ?

Françoise : Non, je n’avais pas de croyances par rapport à ça, parce que pour moi, c’était naturel qu’on fasse du post-traitement puisque déjà en argentique on le faisait. Je veux dire que les photographes ont toujours post-traité leurs photos ; le développement en argentique, c’est ça. On faisait déjà des retouches, on jouait sur les produits pour faire apparaître des contrastes plus forts, moins forts, ça a toujours existé.
Et pour moi, il ne faut pas être bon en informatique, déjà, parce que moi je suis très mauvaise en informatique, en fait je n’aime pas beaucoup l’informatique. Et c’est vrai que ce n’est pas toujours facile, ce n’est pas un parcours semé de roses. C’est un apprentissage, comme n’importe quel apprentissage il y a des difficultés, mais on les surmonte parce que c’est très progressif et qu’on a tous ces retours. Donc il ne faut pas abandonner, c’est une découverte progressive. On peut décider à certains moments de le laisser de côté pour intégrer et le reprendre après, puisque les vidéos, on peut les regarder quand on veut, donc on peut se donner la peine, se donner le temps de faire bien les choses. Je pense qu’il ne faut vraiment pas en avoir peur, il ne faut pas avoir de croyances, il ne faut pas écouter les gens ; il y a beaucoup d’idées préconçues, même pour Photoshop. Moi, je n’utilise personnellement pas encore Photoshop, mais je ne suis pas personnellement contre Photoshop, quand c’est utilisé à bon escient, pourquoi pas ? Ce n’est pas tricher, ça fait partie de la photo, pour moi, ça fait vraiment partie de la photo.

Laurent : Exactement. Eh bien, je suis content de te l’entendre dire. Pour finir, je vais juste montrer les progrès, parce que c’est ce qui m’intéressait aussi de montrer aujourd’hui, c’est l’évolution entre l’avant et l’après. Voilà, les photos du début où, comme je le disais on va plus se concentrer sur le post-traitement que sur le reste, on avait des noirs et blancs pas toujours forcément mauvais, mais qui n’étaient peut-être pas assez travaillés, qui manquaient un peu de contraste, ou de contraste au bon endroit tout simplement, pas de contraste en général, mais au bon endroit.
Même les photos en couleurs, elles étaient assez classiques, finalement, dans l’approche, sans travail poussé sur les couleurs. Et aujourd’hui, déjà sur les noirs et blancs il y a une très grosse différence. Je pense qu’on voit bien que le contraste sur ces images-là est bien plus perçant. J’aime beaucoup tes photos où tu utilises des lignes, du graphisme, des lumières un peu à moitié en contre-jour, ça marche très très bien tout ça.
Tes photos de passants aussi, d’ailleurs. C’est un peu plus difficile de faire un noir et blanc correct avec des passants, parce que ça se prête moins aux lignes, il y a moins de jeux de reflets, mais en tout cas ça passe quand même très bien. Voilà, j’aime beaucoup ce que tu fais en noir et blanc. Et même quand on voit tes photos en couleur, je trouve qu’à la fois sur des choses un peu subtiles comme ce qu’on voit ici à gauche, où tu as des couleurs pas forcément saturées, mais assez diversifiées avec un jeu de lignes graphique, et des choses avec plus de peps, comme ici, avec de beaux pourpres, des choses plus saturées, ou même ici, des lumières chaudes qui peuvent facilement, si on ne maîtrise pas le post-traitement, faire un peu jaune. Ça, typiquement, si on la sort sans post-traitement, ça va sans doute être jaunâtre et pas très joli.
Là, tu as réussi à garder les teintes chaudes sans pour autant avoir quelque chose de trop jaunâtre. Idem tes bleus, ici. Moi, je trouve que tu as trouvé le bon compromis entre avoir un bleu suffisamment saturé sans non plus être complètement flashy, et peut-être trop flashy, justement. Même ici sur tes couleurs. Donc, oui, je pense que tu a à la fois bien compris le noir et blanc et bien compris la couleur. Même si j’ai une petite préférence pour tes noirs et blancs, mais je pense aussi que c’est par goût personnel. En tout cas, c’est intéressant de voir le progrès. Et en plus, je souligne que c’est un chemin, ce n’est jamais figé. On n’a pas fini de progresser. Moi, j’ai hâte de voir tes photos dans un ou deux ans, quand tu auras continué à travailler. Parce que l’idée de mes formations, c’est de mettre les gens sur le bon chemin et au bout d’un moment, vous êtes tout seuls et il faut bien que vous voliez de vos propres ailes, on va dire, et donc je suis impatient de voir ce que tu vas nous faire dans quelques mois ou dans quelques années puisque c’est déjà sur la très bonne voie.

Françoise : Merci beaucoup, Laurent.

Laurent : Merci à toi pour ton temps. Je mets le lien vers ta galerie Flickr juste en dessous de la vidéo, si vous voulez aller voir un peu plus en détail les photos de Françoise. Et puis, je vous dis à très bientôt dans une série de vidéos qui va précéder la prochaine ouverture des portes de Sublimez vos Photos. D’ici là, je vous dis à bientôt et bonnes photos !

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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