Ça ne vous aura peut-être pas échappé : j’ai passé ce week-end au festival de Montier-en-Der. Outre un week-end génial sur bien des points, j’ai pu tirer quelques leçons photographiques de ce que j’y ai vu et des discussions avec quelques photographes. De quoi vous convaincre d’y faire un tour l’année prochaine 😉

J’ai donc commencé le week-end par un diaporama réalisé et conté par Fabrice Cahez : « Le chat sauvage, les yeux dans les yeux. » Contrairement à nos minous domestiques, le chat forestier sauvage est devenu plus rare en France : c’est un animal très discret qui demande beaucoup de patience pour être observé, mais la récompense peut être extraordinaire tant c’est un bel animal. Je vous invite à consulter le site de Fabrice Cahez pour en admirer les clichés.

A part les clichés souvent sublimes présentés lors du diaporama, l’histoire de ce photographe m’a appris ou rappelé plusieurs choses :
- La passion est la clé. J’ai vraiment été ému par moments lors du récit du photographe pendant la diffusion de son diaporama, tant on sentait sa passion. Rechercher et photographier cet animal le porte réellement, et cela se voit sur ses clichés. Ce ne sont pas des photos sans âme. Je suis rarement ému par des photographies naturalistes, mais Fabrice Cachez y a réussi.
- La patience : Ce diaporama représente 20 ans de travail sur cet animal, et il a même dû conserver des photos prises à l’époque où il travaillait encore en argentique (avant 2004), tant il est difficile de l’observer. 20 ans de travail, et l’on sent que chaque week-end il passe ses journées à chercher l’animal, l’appareil à la main, attendant le moment décisif. Relativisez quand vous devrez attendre 15 minutes que votre sujet se positionne comme vous le souhaitez 😉
J’ai bien évidemment passé un certain temps aux expositions photo. Et il faut dire qu’on en prend plein les yeux ! C’est également très intéressant quand les données EXIF sont notées en dessous des clichés, ce qui permet de comprendre comment il a été réalisé, ce qui n’est pas toujours évident !

A part le décollement de rétine, voir autant de photos en une journée et ne s’en souvenir que de quelques unes est assez révélateur sur ses propres goûts photographiques. Ça ne m’a pas vraiment surpris, mais j’ai surtout retenu des clichés en noir et blanc, et avec une composition très simple et épurée qui mettait fortement en valeur le sujet.
Un petit regret : dans la série des jeunes photographes primés (de 10 à 18 ans avec plusieurs tranches d’âges), quasiment tous possédaient 4000€ de matériel, et je trouve dommage que ça ne laisse pas de chance à d’autres jeunes photographes qui sont un peu moins favorisés mais sans doute pas dénués de talent. Un seul avait pris son cliché primé avec du matériel somme toute « basique » : de mémoire un Sony A-100 et un 70-300mm. Et devinez quoi ? C’était le cliché que je trouvais le meilleur 😀
Impossible de relater tout ce que j’ai pu voir à l’expo, mais je vous invite à visiter le site du festival de la Photographie Animalière et de Nature de Montier-en-Der pour admirer quelques clichés primés cette année.
Je m’attarderai quand même sur une expo qui m’a immédiatement bouleversé : celle qui portait sur les gorilles. Les grands singes sont des animaux extrêmement proches de nous du point de vue l’évolution. Il s’agit des orangs-outans, des gorilles, des chimpanzés et des bonobos. Ces espèces sont fortement menacées notamment à cause de la disparition de leurs habitats (en gros, quand on coupe la forêt à Bornéo, c’est un peu comme si on cassait votre maison, sauf que c’est celle des orangs-outans).
Bref, ces animaux (bien que j’hésite à employer ce terme) m’ont toujours bouleversé. Croiser le regard de ces proches cousins de l’Homme est quelque chose que l’on n’oublie pas. Et l’un de mes rêves de photographe serait de pouvoir les approcher pour faire des portraits d’eux. Oui, je parle de portraits et non plus de photo animalière.
Et bien l’exposition « Gorilles : portraits intimes » présente au festival est tout simplement exactement le genre d’images que j’ai envie de réaliser. Des portraits d’une grande force, qui vous plongent dans le regard toujours expressif et empli de bonté de ces animaux (et tant pis si on me taxe d’anthropomorphisme). J’ai donc pris un grand plaisir à discuter avec l’équipe qui a réalisé ces images, aussi bien dans des zoos que dans leur milieu naturel au Rwanda. C’est toujours un très bon moment que de rencontrer des photographes qui s’intéressent au même sujet que soi, et l’échange a été pour moi très riche d’enseignements, tant sur la technique nécessaire à la réalisation de ces clichés, que sur la relation avec les animaux ou même les zoos qui accueillaient ces espèces.
Si je devais vous donner un conseil, ce serait donc d’échanger avec les photographes qui vous inspirent. C’est une formidable façon d’apprendre que de simplement poser des questions à ceux qui ont déjà expérimenté ce que vous avez en tête. Ce genre d’évènement est idéal pour les rencontrer, mais je suis sûr que nombre d’entre eux seraient ravis de vous répondre par mail : c’est toujours un grand plaisir pour un photographe de partager son œuvre.
Voilà donc mes impressions à chaud. Bien sûr, ce n’est pas un article technique, mais vous comprenez bien que j’ai eu d’autres chats (sauvages notamment :P) à fouetter ce week-end 😀 En tout cas j’espère que cela vous encouragera à participer à des festivals photo, en particulier sur des domaines qui vous intéressent particulièrement. Le jeu en vaut la chandelle, surtout que l’investissement est minime (pensez au covoiturage et au couch surfing 😉 ).
N’hésitez pas à laisser un commentaire si vous y étiez aussi, ou à l’inverse si vous me détestez d’avoir pu y assister 😛
Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂
Ton compte rendu était admirablement bien écrit voir même passionnant …
Bravo
Je ne prend pas de photos animalières à part mes chiens et ma belle mère…mais j’ai découvert ce festival il y a 4 ans et l’attend chaque année avec impatience tant la qualité et l’originalité des photos qu ‘elles soient d’animaux , de nature, ou de peuples, sont fantastiques.
La 1ère année, j’y suis resté une journée avec la frustration de n’avoir vu que la moitié des images, la seconde année j’y suis resté 2 jours et j’ai a peut prés tout vu; mais au pas de course et depuis j’y vais 3 jours ce qui me permet un rythme acceptable.
Il y a une quinzaine de sites d’exposition différents, certains à proximité les uns des autres et d’autres qui sont accessibles par une navette dont l’usage est inclus dans le prix du festival.
Outre les photos et la rencontre toujours très intéressante avec certains de leurs auteurs, il est possible de se rendre (en navette) au bord du lac de Der (réservoir artificiel créé il y a maintenant près d’un siècle pour réguler le cours de la Seine et éviter de nouvelles crues inondant la capitale ).
Ce lac est un lieu de passage des oiseaux migrateurs et notamment des grues au mois de novembre . (NB: jumelles vivement conseillées).
L’an passé, des photos étaient mises en valeur sur le parterre de l’abbatiale et d’autres exposées à l’intérieur. Le samedi soir, un mini concert de Gospel était organisé également dans cette église (entrée gratuite).
J’ai raté les conférences et autres films suivis de débats, j’ai snobé le hall du matériel (je n’était pas venu pour ça), mais le bilan à l’issue de ces trois jours est plus qu’enthousiasmant !
Je retiens( outre ce qui précède) de ces trois jours un plaisir immense et le fait d’avoir vu des tirages d’exception (souvent du format A1), d’avoir rencontré des photographes passionnés et d’avoir vu les photos des meilleurs photographes mondiaux et pas seulement Français (festival international oblige).
L’édition 2012 se déroulera très prochainement, du 15 au 18 novembre…et j’y serai (si pas mort d’ici là…)
NB: pour tout renseignement complémentaire, voir le site officiel de l’AFPAN
Quelqu’un pourrai me dire ce que l’on peut trouver comme expos ou festival sur Nice ? Merci
très jolies ptohos ça donne envie de s’y mettre, même si l’on est un pied en photographie
Article très sympa avec les photos !
merci pour cette article..
la série de photo sur le chat forestier est tout simplement magnifique. De même que les portraits intimes des Gorilles.. voilà pourquoi j’affectionne autant le noir et blanc, je trouve que cela donne une touche intimiste et tellement plus profonde que la couleur ( qui a aussi ces avantages c’est vrai que serait les couleurs d’un couché de soleil si on les prennait en noir et blanc cela n’aurait pas la même magie du tout.. ) .. merci pour cet article, et allez je te desteste pas, tu es bien chanceux c’est vrai et j’espère pouvoir y aller un jour, je ne connaissais pas et grâce à toi c’est chose faite. Merci encore une fois.