En vacances ou plus généralement quand vous êtes accompagné lors de vos sorties photo, il se pose une contrainte évidente : vous avez peut-être envie de passer 30 minutes à bien régler ou à attendre la bonne lumière, mais les autres non. Comme il faut bien faire avec, voyons quelques astuces pour faire vos réglages rapidement. (Apprendre la Photo, le blog pour la paix dans les familles ! :P)

Merci à Laurent Vaissade de vaissade.fr pour le logo ! 🙂

 

Note : Cet article est écrit dans le cadre de la deuxième édition de la Boîte à Photos, événement qui réunit une douzaine de blogueurs autour d’un même thème. Après la créativité, cette fois-ci c’est le thème des vacances qui a été choisi. Cette deuxième édition est organisée par le blog de Mon Cours Photo, sur lequel vous retrouverez lundi une synthèse des articles postés au long de la semaine.

 

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Le mythe des réglages « parfaits »

A mon sens, si vous avez comme problème de passer 10 minutes à trouver les bons réglages (et donc d’énerver passablement votre femme, vos enfants ou vos amis qui eux, veulent aller bronzer), c’est parce que vous êtes victime d’un mythe, qui est aussi tenace que celui du prince charmant sur son cheval blanc (désolé les filles), des petits bonhommes verts (désolé les frères Bogdanov) ou des pommes dont le goût serait proportionnel à la taille et à la brillance (désolé si vous achetez vos fruits en grande surface).

 

Bref, d’une pure légende : celle des réglages parfaits. J’ai cherché dans des livres poussiéreux de bibliothèques secrètes, mais je n’ai pas trouvé l’origine de ce mythe. Mais j’ai l’intuition qu’il est de la même famille que le mythe du tout manuel.

Tout ce que je sais, c’est qu’il est particulièrement tenace chez les débutants, un peu perdus face à leurs réglages. Et qui se posent la question : « est-ce qu’il vaut mieux que je photographie à 100 ISO, f/16 et 1/125ème, ou alors 100 ISO, f/13 et 1/200ème ? »

 

La réponse est : on s’en bat l’oeil, ça vous passez 100 pieds au-dessus de la tête, on s’en tamponne l’oreille avec une babouche, bref, on s’en fout !

 

La plupart du temps, ce genre de nuance n’a pas d’impact sur vos images.

 

Mais vous allez me dire : « mais alors, en vacances, je photographie en mode vert juste pour gagner du temps ? »

Vous auriez pu me jeter des pierres si j’avais dit ça, mais rassurez-vous, ce n’est pas l’idée 😛 Ne faites pas ça, à moins de voir le flash intégré de votre appareil s’échiner misérablement à essayer d’éclairer les buissons ombragés à 15m de vous (si ce n’était pas évident, le flash de votre appareil ne peut pas éclairer la Lune hein, c’est un peu loin ; ça marche aussi pour la scène dans un concert, merci.)

 

L’idée est de vous reposer en partie sur les automatismes de l’appareil, grâce aux modes créatifs, c’est-à-dire priorité à l’ouverture, à la vitesse, et éventuellement programme (oui oui), afin de ne décider que des paramètres importants pour obtenir le résultat que vous souhaitez.

Quels sont les paramètres importants pour vos images ?

La réponse à cette question n’est pas simplissime, mais vous allez voir qu’on peut y répondre assez facilement.

La vitesse d’obturation

Vous n’avez besoin de contrôler la vitesse d’obturation que si vous souhaitez faire quelque chose de particulier avec le mouvement :

  • figer un sujet rapide (un kite surfer, un jet-ski bruyant et polluant, une mouette, votre pote qui saute dans une chute d’eau, …)
  • réaliser une pose longue (de nuit, pour faire un joli effet avec des cascades ou des fontaines, pour vider un lieu public de ses passants, …)

 

Dans ces cas-là, vous allez donc utiliser le mode priorité vitesse et laisser l’appareil décider du reste.

Le reste du temps, vous pouvez laisser l’appareil décider de la vitesse, tout en vérifiant qu’elle est suffisante pour ne pas qu’on voie votre tremblote sur les images (avis aux fumeurs et buveurs de café ;P),. J’y reviens après.

L’ouverture

Balangan plage photo vitesse d'obturation

Ici, la vitesse d’obturation ne compte pas (tant qu’elle est suffisante).
Balangan by r03digunawan

C’est ce qui importe le plus souvent, car l’ouverture influence la profondeur de champ, qu’il vous est souvent utile de contrôler, que vous la souhaitiez grande (pour un paysage, de l’architecture) ou faible (pour un portrait, des détails, …). Dans ce cas, vous allez donc utiliser le mode priorité à l’ouverture, et laisser l’appareil décider de la vitesse. Il faudra juste vérifier qu’il y a assez de lumière pour ne pas qu’elle tombe trop. Et c’est là qu’intervient le dernier paramètre…

La sensibilité ISO

Par temps ensoleillé, 100 ISO est suffisant la plupart du temps pour obtenir une vitesse d’obturation suffisante. Donc vous pouvez laisser comme ça. Si vous voyez que la lumière change (un nuage passe, vous allez à l’ombre, …), c’est là qu’il faut vérifier si votre appareil ne va pas faire une bêtise en shootant à 1/15ème de seconde (hop, un joli flou de bougé !). Comment ? Et bien avant de prendre une photo, votre appareil vous affiche dans le viseur les paramètres qu’il décide pour vous.

Par exemple, si vous êtes en priorité ouverture, quand vous appuyez à mi-course sur le déclencheur, il va vous afficher « 1/125ème ». Si vous voyez qu’il affiche une valeur limite pour du flou de bougé, augmentez les ISO.

 

Pour vous donner une idée, vous aurez peut-être besoin de l’augmenter à 200 ISO par temps légèrement couvert, 400 ISO s’il commence à y avoir pas mal de nuages, 800 ISO si le ciel vous crie « rentrez chez vous ou vous allez prendre une grosse averse » et après le coucher du soleil.

Mais ça dépend évidemment de l’ouverture que vous utilisez. Si vous ne faites que du f/2,8, vous avez une plus grande latitude. Mais comme je l’ai dit, il suffit de regarder dans le viseur.

Et c’est tout ?

Et bien oui, la plupart du temps vous n’avez pas besoin de vous soucier plus que ça (même hors vacances d’ailleurs). Ce qu’il faut c’est savoir quel(s) paramètre(s) est/sont important(s) pour retranscrire votre intention photographique, et de ne contrôler que ça. Le reste, laissez-le à l’appareil.

S’il se trompe dans l’exposition (ça arrive), la solution la plus simple et qui est le plus souvent très efficace, c’est d’utiliser la correction d’exposition.

Pour les autres réglages :

  • le mode de mesure évaluative fonctionne très bien le plus souvent
  • l’autofocus continu ne sert que pour le suivi de sujets rapides
  • la balance des blancs, vous pouvez la fixer au post-traitement, et sinon l’automatique fonctionne assez bien. Jetez un coup d’oeil sur votre écran pour le vérifier, au pire.

Profitez-en pour soigner votre composition

Comme grâce à la lecture de cet article vous allez gagner un temps fou au moment de prendre une photo, vous pourrez aussi en passer un peu plus à soigner votre composition !

(Oui, la paix dans les familles ça va 2 minutes, les bonnes photos c’est mieux :D)

Evidemment, n’y passez pas 3 heures sinon on revient au point de départ, mais la liberté d’esprit que vous avez gagnée sur les réglages vous permet de vérifier quelques éléments et de les corriger en un coup d’oeil, très facilement :

  • gardez l’horizon droit
  • évitez de trop centrer (l’horizon, le sujet, …)
  • surveillez les bords du cadre : vous êtes responsable de tout ce qui est dedans, virez-moi ce bout de branche qui dépasse dans le coin.

 

Voilà, j’espère que ces quelques conseils vous éviteront de trop faire râler votre compagne ou compagnon, vos enfants, ou tata Jeannine, et n’oubliez pas d’aller lire les articles des autres blogs de la Boîte à Photos ! 😉

 

Et vous, comment vous faites pour ne pas trop faire attendre tout le monde ? 🙂

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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