Vous avez peut-être déjà entendu parler de données EXIF, en particulier si vous fréquentez FlickR et/ou des forums pour soumettre vos photos à la critique. Mais je doute que tout le monde en connaisse la signification et surtout l’utilité que cela peut avoir pour améliorer vos clichés.

Le terme barbare de “EXIF” signifie “Exchangeable Image File”, ce qui ne nous avance pas beaucoup plus. Les données EXIF sont en fait les informations sur la prise de vue que votre appareil enregistre en même temps que la photo. Même si vous ne le savez pas, il est extrêmement probable que votre appareil enregistre ces données quand vous prenez un cliché.

Que contiennent ces données et comment les consulter ?

Ces données enregistrent de nombreuses informations sur la prise de vue : jour et heure, appareil et objectif utilisé, longueur focale, ouverture, vitesse d’obturation, sensibilité ISO, mode utilisé (automatique, priorité à la vitesse, à l’ouverture, manuel, …), si le flash s’est déclenché, le mode de mesure de la luminosité, et des tonnes d’infos incompréhensibles.

Vous allez me dire “ouais, ok c’est cool tout ça, mais comment je fais pour les voir ces infos ?”. Et je vais vous répondre “bah ça dépend gros” (oui, on devient familier ! :D) Bref, vous pouvez consulter ces données de trois manières :

  • Directement sur l’appareil, en utilisant la touche qui y est consacrée (Disp., Infos ou équivalent).
  • En faisant un clic droit -> Propriétés sur votre ordinateur
  • Dans votre logiciel de développement et/ou de retouche d’images, qui affiche en général les informations les plus complètes.

De plus, quand vous avez mis une image sur FlickR, vous pouvez également consulter ses données EXIF, que ce soit la vôtre ou celle de quelqu’un d’autre d’ailleurs (à moins que l’auteur ait désactivé cette option). Il suffit de cliquer sur le nom de l’appareil qui a servi pour prendre la photo à la droite de l’image. (Par exemple “cette photo a été prise le 21 décembre 2012 par un Canon EOS 600D” : il faut cliquer sur “Canon EOS 600 D”)

Pourquoi s’intéresser à ces données ?

Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous bassine avec des chiffres obscurs enregistrés dans vos photos, et si je vais vous conseiller de regarder les données EXIF de vos 2000 photos de vacances à Saint-Tropez. Heureusement, non.

Cela dit, quand vous développez et travaillez sur vos photos après une séance photo, en particulier si vous aviez une intention très précise en prenant un cliché, vous allez sans doute détecter des défauts dans vos images. Après avoir bataillé pour les minimiser ou les faire disparaître, il en restera sans doute. Il est difficile de faire son auto-critique, et je vous conseille fortement de soumettre vos images aux regards d’autres photographes plus expérimentés qui sauront vous apporter des critiques constructives.

Seulement voilà, des choses comme “c’est flou”, “j’aurais augmenté la profondeur de champ”, “le ciel est surexposé”, “ton papillon est mal mis au point” sont utiles, qu’elles viennent de vous ou d’autres personnes, mais n’aident pas toujours à savoir comment mieux faire la prochaine fois. C’est là que les données EXIF interviennent : grâce à votre immense connaissance des principes de base de la photographie, vous pouvez analyser pourquoi une photo présente tel ou tel défaut.

Comment les analyser, concrètement ?

Prenons un cas courant : “le sujet est flou”. En regardant la photo vous devez déterminer si le sujet est flou parce qu’il est mal mis au point (ses contours sont flous mais vous n’avez pas l’impression de le voir double), ou parce qu’il a bougé ou que vous avez bougé (en regardant la photo vous avez l’impression d’avoir bu un verre de trop, il y a des “trainées”). Admettons que ce soit un flou de mouvement.

Sachant que la perception du mouvement est influencée par la vitesse d’obturation, votre premier réflexe doit être de regarder quelle vitesse d’obturation vous avez utilisée. De plus, celle-ci doit être plus importante au fur et à mesure que vous augmentez votre distance focale, selon la règle simple : 1/250ème à 250mm, 1/100ème à 100mm. Vous allez donc regarder également la longueur focale utilisée. Là vous devez déjà avoir suffisamment d’informations pour voir où était votre défaut. Mettons que vous ayez choisi le mode priorité à l’ouverture en shootant à 250mm, et que l’appareil ait décidé d’une vitesse de 1/50ème, comme ce qui m’était arrivé en photographiant des papillons.

Bref, quand vous êtes un peu déçus par une photo ou tout simplement qu’elle présente un défaut, même maigre, analysez le pourquoi du comment grâce aux données EXIF : cela vous permettra de déterminer quelle(s) erreur(s) vous avez faîtes et comment faire la prochaine fois pour ne plus reproduire votre bêtise !

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Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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