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Bonjour à tous, ici Laurent Breillat pour Apprendre la Photo.

Aujourd’hui je suis au Salon de la Photo et, vous le savez peut-être, mais le Salon de la Photo, c’est un petit peu “matos”, et moi, ce que je promeus, c’est qu’on se concentre moins sur le matériel et plus sur vos compétences de photographe et votre culture photo.

Du coup, je me suis dit que j’allais faire un test simple, basique.

J’ai pris 10 images de photographes incontournables, et je vais aller voir les gens du salon, faire une espèce de micro-trottoir, et faire un test pour voir s’ils les reconnaissent.

On fait une vidéo-clip sur le Salon de la Photo. Je montre aux gens une planche de 10 photos.
Et la première question, c’est : lesquelles vous avez déjà vues ?

28 personnes interrogées sur 10 photos : 40 % de photos reconnues, en moyenne.


3,6 % des gens ont reconnu le photographe

14,3 % des gens ont reconnu le photographe


17,9 % des gens ont reconnu le photographe


3,6 % des gens ont reconnu le photographe


0 % des gens ont reconnu le photographe


7,1 % des gens ont reconnu le photographe


0 % des gens ont reconnu le photographe


21,4 % des gens ont reconnu le photographe

0 % des gens ont reconnu le photographe


0 % des gens ont reconnu le photographe

 

Et qu’est-ce que tu penses de l’événement ?
C’est beaucoup de matos.

C’est très très porté sur le matériel, on n’est pas sur une expo photo. Je sais que le matériel c’est important. Du matériel, on ne va pas dire bas de gamme, mais d’entrée de gamme, on est vite limité. Et quand on est vite limité, ça devient frustrant et au niveau de la pratique photo, il y a rien de plus frustrant que d’être frustré de ne pas faire ce qu’on veut. D’avoir du bon matos photo à côté, ça permet de développer sa créativité, de faire à peu près tout ce qu’on veut.
Je veux dire, on n’est jamais bloqué, on peut toujours avoir le meilleur résultat possible. Mais de là à toujours mettre en avant le matériel, le matériel, avoir le maximum de matériel pour faire de belles photos… Ce n’est pas le matériel qui va faire le bon photographe.
Tout de suite acheter des trucs qui coûtent super cher et ne pas savoir s’en servir, ça ne sert à rien, je trouve.

Tout ce qui peut prendre une photo est capable de réaliser ta vision.

Le matos, parfois c’est utile, si tu fais du sport ou de l’animalier il y a des choses qu’il faut avoir au minimum, si on veut faire de la photo de rue, ce n’est pas la peine d’avoir un appareil de folie. Il faut juste trouver son propos et faire ce qu’il faut.

Du coup, qu’est-ce que tu penses de la place de la culture photo dans la pratique d’un photographe ?

Je trouve que ça permet d’élargir la créativité. C’est-à-dire que ça permet d’avoir de l’inspiration, même si ce n’est pas de manière forcément consciente.
Par exemple, sur un shooting photo, on peut tout de suite avoir une idée, ou se dire “ah oui, ça me fait penser à la photo de Untel ou de Untel” et puis d’un coup, la pose ou l’attitude qui vient et on prend la photo et, bam, ça fait le cliché.
Je pense que, surtout dans la pratique, c’est au niveau de la créativité.

J’essaie de temps en temps d’aller dans des expositions pour un peu chercher des idées.

Si on ne va pas voir des photos, si on ne va pas suivre ce qui se passe, si c’est juste pour faire des photos de vacances, c’est pas la peine.

Quand je trouve quelque chose qui m’intéresse, eh bien, je commence à foncer dedans et du coup je fais beaucoup avec Instagram. On peut être influencé par beaucoup de choses, en fait.
Et après, derrière, si en plus on arrive à trouver des modèles, des gens avec qui on va, pas copier mais s’inspirer, et travailler pour évoluer vers ça, c’est super bien.

Effectivement, on va essayer de comprendre une démarche personnelle. C’est peut-être une question de langage, aussi.

Il faut savoir ce qu’il y a eu avant, tu vois ? Et ça éduque ton œil aussi.

Parce que, tu vois, quand tu regardes les gens comme ça, passivement ton cerveau va voir ce qui est beau. Parce que tous ces gens-là on fait des musées, il n’y a aucun doute sur la reconnaissance dans le monde de l’art. Et ça fait longtemps, ce n’est pas le dernier artiste à la mode depuis un an, ou on ne sait pas trop si ce n’est pas un peu une mode. C’est des gens qui sont là depuis des décennies, donc on sait qu’il n’y a aucun problème, c’est des grands artistes.

La culture, ça aide dans le sens où quand on cherche à utiliser le langage, en fait, pour s’adresser à quelqu’un. Il y a des artistes qui ne vont s’adresser à personne à part eux-mêmes. C’est leur propre langage, ça suffit à leur bonheur comme ça.
Mais c’est vrai que si on cherche à présenter ses photos et à leur faire dire quelque chose, effectivement je pense que c’est indispensable d’avoir une culture photo. Et ce n’est pas forcément évident, c’est peut-être plus facile d’apprendre le matos que d’apprendre…

C’est plus facile d’apprendre le matos et la technique.

Et grâce à tes vidéos, on peut.

Voilà pourquoi je fais de plus en plus de vidéo sur la culture photo, justement pour faire passer le message.

Il faut faire le choix et puis on se rapproche d’un photographe qui a la même impression.

Voilà, trouver quelqu’un qu’on aime bien et carrément utiliser son œuvre, prendre deux ou trois bouquins, regarder ce qu’il y a dedans.

Il faut suivre ces gens-là, parce qu’ils peuvent vous apporter un plus. Transmettre quelque chose à quelqu’un, c’est le faire grandir.

Vous n’avez pas les bases.

Les gens connaissent rarement toutes les photos et souvent presque qu’une photo.
Alors, clairement, la jeune fille afghane de Steve McCurry est la grande gagnante, parce que tout le monde la reconnaît, par contre, personne ne connaît le nom, ce qui est quand même amusant.

Si j’ai fait cette vidéo, c’est évidemment en toute bienveillance, je ne suis pas là pour enfoncer les gens qui n’y connaissent rien, ce n’est vraiment pas du tout un problème, parce qu’il y a dix ans, je ne connaissais aucune de celles-ci.
Mais simplement, il faut souligner un petit peu de l’importance d’acquérir une certaine culture photo, de s’intéresser un peu à quels sont les grands artistes qui nous ont précédés, parce que souvent, le réflexe c’est plus d’acheter du nouveau matos, parce que c’est “simple”, se perfectionner en technique, parce qu’effectivement il le faut. Mais après, qu’est-ce qu’on dit avec ça ?

La plupart des gens ne connaissent pas forcément les photographes qui sont pourtant, pour moi, incontournables. Alors, je n’ai pas toujours pris les photos les plus faciles, évidemment, il ne fallait pas non plus que ce soit un test trop facile.

Je ne vous dis pas de ne pas venir au Salon de la Photo, j’y suis cette année. Simplement, intéressez-vous à la photographie et pas seulement au matériel.

J’ai été content de croiser des gens qui ont quasiment tout reconnu. Et ce n’est pas compliqué, ce n’est pas inaccessible. Je sais que ça le paraît au départ, mais juste ouvrir un bouquin, aller dans une expo. Et si vous n’avez pas l’argent pour les bouquins, allez à la bibliothèque, il y en a plein.

Voilà, je vous dis à bientôt, et bonnes photos !

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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