Le monde de l’infiniment petit est depuis longtemps une source d’inspiration pour beaucoup de photographes. Si vous vous y êtes intéressé de près ou de loin vous avez surement déjà entendu parler de la macrophotographie. Je vous propose de découvrir les différentes facettes de cette discipline et de vous dévoiler l’essentiel de ce que vous devez savoir avant de vous lancer dans la macro.

Ceci est un article invité de Fabien du blog Astuces Photo. Vous trouverez sur son blog de nombreux conseils pour débuter la photo ou pour vous perfectionner. En ce moment il offre à ses lecteurs son guide 12 points clés pour réussir vos photos.

1. Qu’est-ce que la macrophotographie ?

Pour beaucoup d’entre vous, la réponse à cette question peut paraitre évidente. Pourtant nombreux sont ceux qui englobent sous le terme macrophotographie n’importe quelle photo à partir du moment où il s’agit d’une prise de vue rapprochée. Je profite donc de cet article pour remettre les choses à leur place 😉

On parle de macrophotographie lorsque la taille de l’image formée sur le capteur est au moins aussi grande que celle du sujet photographié. Par exemple, si vous photographiez un insecte dont la taille est égale à 1cm dans la réalité, son image doit être au moins égale à 1 cm sur le capteur pour que l’on puisse dire qu’il s’agit d’une photo macro.

Lorsque la taille de l’image est plus petite que celle du sujet on parle de proxiphotographie. La plupart des appareils photo possèdent une fonction macro mais il s’agit là d’un abus de langage. Même si cette fonction permet de vous rapprocher de votre sujet, vous restez dans le domaine de la proxiphotographie. Pour faire de la macro au sens strict, vous devez vous équiper en conséquence et c’est ce que nous verrons un peu plus bas.

Une fois que cela est dit, ne vous focalisez pas trop sur ces deux notions. Macrophotographie ou proxiphotographie, là n’est pas le plus important ! Le choix du sujet, la composition, la mise au point, la gestion de la profondeur de champ ou de la lumière sont des paramètres bien plus cruciaux pour la réussite d’une prise de vue rapprochée. D’ailleurs certains sujets ne peuvent pas être photographiés en entier en macro car ils sont tout simplement plus grands que le capteur d’un appareil photo (imaginez la taille d’un grand papillon comparé à la taille d’un capteur).

2. Que peut-on photographier en macro ?

Lorsqu’on parle de macrophotographie, on pense naturellement aux insectes. D’ailleurs, qui n’est jamais resté scotché pendant de longues secondes devant une magnifique photo d’insecte ? Abeilles, fourmis et papillons sont certainement les sujets les plus populaires auprès des photographes mais il en existe bien d’autres. Si vous avez la fibre naturaliste, rien ne vous empêche d’aller explorer la vie trépidante des insectes !

Toujours dans le monde du vivant, les fleurs et notamment leurs parties internes sont également des sujets fascinants. Vous pouvez par exemple photographier les étamines ou le pistil d’une fleur ou encore la courbure des pétales d’un bouton floral. Intéressez-vous également aux nervures des feuilles des arbres, elles vous permettront de prendre des photos très graphiques.

prendre des photos en macro peut également être l’occasion de réaliser de superbes images de gouttes d’eau. La rosée du matin à la surface d’une plante en est le parfait exemple. Vous pouvez également créer vous-même ces gouttes d’eau (en utilisant un arrosoir par exemple) et disposer ainsi, à tout moment, d’un sujet à photographier. Essayez différentes surfaces et jouez avec les reflets pour obtenir un rendu captivant.

Enfin, la macro est aussi beaucoup utilisée par les fabricants de bijoux pour mettre en valeur leurs créations. De votre côté vous pouvez immortaliser les inscriptions gravées sur un bijou qui vous est cher, les pierres ornant une bague ou un collier ou encore mettre la lumière sur le mécanisme d’une montre.

Les sujets à photographier en macro sont nombreux et il ne s’agit là que de quelques exemples. De manière générale, essayez de surprendre le spectateur en lui proposant une vision inédite d’un sujet ordinaire.

3. Quels sont les termes techniques à connaitre ?

Lorsqu’on débute la macro, il y a deux termes techniques qu’il est absolument indispensable de connaitre : le grandissement et le tirage mécanique.

Le grandissement définit le rapport entre la taille du sujet photographié et celle de son image sur le capteur. Par exemple, si un sujet mesure 1 cm et que son image mesure 2 cm, alors on dit qu’il a été photographié au grandissement x2. On utilise également le terme de rapport de reproduction. Dans l’exemple précédent, le rapport de reproduction est égal à 2:1.

Par conséquent, on parle de macrophotographie lorsque le grandissement est au minimum de x1 ou que le rapport de reproduction est au minimum de 1:1. La proxiphotographie correspond, elle, aux grandissements compris entre x0,1 et x1 ou aux rapports de reproduction compris entre 1:10 et 1:1.

Le tirage mécanique correspond à la distance entre la bague de monture d’un objectif et le capteur. Cette notion est capitale car c’est notamment en faisant varier le tirage que vous allez pouvoir obtenir des grandissements importants : plus le tirage est élevé, plus le grandissement est important.

4. Quel est le matériel nécessaire pour faire de la photo macro ?

Si vous souhaitez photographier des sujets relativement petits ou de fins détails vous allez devoir utiliser du matériel spécifique. Voyons ensemble quelques solutions possibles pour augmenter le grandissement.

(note de Laurent : vous pouvez aussi lire mon article sur les solutions pour la macro pas chère)

La bonnette

bonnette macro photo

La bonnette est une lentille additionnelle qui se visse à l’avant de l’objectif. Elle se comporte comme une loupe et permet de grossir l’image du sujet sur le capteur. Une bonnette est caractérisée par sa puissance (en dioptrie) et par le diamètre de son pas de vis (en mm). Vous pouvez, selon le résultat souhaité, utiliser une ou plusieurs bonnettes simultanément.

La bonnette représente une solution simple et économique pour accéder à de forts grandissements. Le revers de la médaille est qu’elle est souvent à l’origine d’aberrations chromatiques et donc que la qualité d’image n’est pas toujours optimale. Si vous optez pour cet accessoire, préférez les modèles les plus performants pour limiter l’apparition de ce phénomène.

Les bagues-allonges

bague allonge macro photo

La bague-allonge (également appelée tube-allonge) est un tube qui s’intercale entre le boitier et l’objectif de l’appareil photo. Elle permet d’augmenter le tirage mécanique et donc, comme nous l’avons vu plus haut, d’obtenir un grandissement plus important. Les bagues-allonge sont définies par leur longueur (en mm) et sont souvent vendues par lots de trois (12, 20 et 36 mm, par exemple). Il est tout à fait possible d’utiliser plusieurs bagues-allonge simultanément pour avoir un grandissement important.

Contrairement à la bonnette, la bague allonge ne constitue pas un système optique et la qualité de vos images ne sera pas impactée. Par contre vous devez savoir que vous allez manquer de lumière, notamment si vous utilisez plusieurs bagues-allonge en même temps.

Le soufflet

soufflet macro photo

Le soufflet a un principe de fonctionnement similaire à celui de la bague-allonge : en s’intercalant entre le boitier et l’objectif, il permet d’augmenter le tirage et d’obtenir des rapports de reproduction élevés. Le soufflet a cependant l’avantage d’avoir un tirage modulable qu’il est possible de régler au millimètre près. Il est ainsi possible d’obtenir de forts grandissements (parfois supérieurs à x10). A noter que le soufflet est relativement encombrant qu’il n’est donc pas adapté pour des sujets très mobiles.

Les objectifs macro

Nikon AFS VR Micro Nikkor 105mm f2.8G IF ED objectif macro photo

Un objectif macro est le moyen le plus simple d’arriver au rapport de reproduction 1:1, tout en conservant une qualité d’image irréprochable. Les modèles disponibles sur le marché sont généralement très performants et leur seul point faible est certainement leur prix. La plupart des objectifs macro ont des focales comprises entre 50 et 180 mm. Si vous photographiez des sujets relativement craintifs, vous privilégierez un objectif avec une longue focale fixe (180 mm par exemple) pour conserver une distance de travail suffisante.

5. Quelles sont les contraintes lors de la prise de vue ?

La mise au point est l’un des paramètres les plus délicats à gérer en macrophotographie. En vous rapprochant de votre sujet, il est fort probable que l’autofocus de votre appareil photo éprouve des difficultés pour faire la mise au point ou qu’il la fasse au mauvais endroit. Pour éviter ce genre de désagrément, privilégiez la mise au point manuelle lors de vos prises de vue macro.

Avec un rapport de reproduction 1:1, la profondeur de champ est extrêmement réduite (à peine quelques millimètres !). C’est d’ailleurs ce paramètre qui m’a le plus surpris quand j’ai débuté la macro. Vous pouvez fermer le diaphragme de quelques stops mais, malgré cela, vous aurez peu de marge de manoeuvre. Autant vous dire que le moindre mouvement du boitier peut se traduire par une image complètement floue. Vous devez donc chercher à stabiliser l’appareil photo au maximum et pour cela le trépied est un accessoire quasiment indispensable.

Enfin, le manque de lumière est un facteur limitant en macrophotographie et ce pour plusieurs raisons. En augmentant le tirage, la quantité de lumière qui atteint le capteur est plus faible. Pour obtenir une profondeur de champ plus confortable il faut souvent diminuer l’ouverture du diaphragme et donc réduire la quantité de lumière qui rentre dans l’appareil.

Pour pallier le manque de lumière vous pouvez utiliser un éclairage artificiel. Le flash annulaire (souvent surnommé “flash macro”) se fixe autour de l’objectif et a l’avantage de produire un éclairage uniforme sur le sujet.

J’espère que cet article vous aura donné envie de vous lancer dans la macro ou permis d’approfondir vos connaissances. La macrophotographie est une discipline exigeante à plus d’un titre mais le jeu en vaut vraiment la chandelle, croyez-moi 🙂

Si vous avez déjà essayé la macro ou si cela vous tente, n’hésitez pas à faire part de votre expérience ou de vos envies en laissant un commentaire ci-dessous. 

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Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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