Nouvelle conversation, cette fois-ci avec Roberto Badin. Vous vous souvenez peut-être de son livre Inside Japan (dont je vous avais parlé dans une vidéo il y a quelque temps) qui est un de mes coups de cœur de cette année.

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Bonjour à tous, ici Laurent Breillat pour Apprendre la Photo. Bienvenue dans cette nouvelle vidéo dans laquelle je vais avoir une conversation avec Roberto Badin.
Vous vous souvenez peut-être de son livre Inside Japan, dont je vous avais parlé dans une vidéo il y a quelque temps, parce que c’était un de mes coups de cœur de cette année.

Et, chance, Roberto a exposé à la librairie Place Ronde à Lille, qui est littéralement à 10 minutes de chez moi à pied, et j’ai donc pu rajouter un nouvel épisode à cette série La Photo Aujourd’hui, pour parler de son projet avec lui.

Donc on va voir ensemble : quel est son parcours ; comment lui est venue l’idée de ce projet ; comment s’est passée la prise de vue concrètement ; ce qu’il pense de la composition – parce que c’est pour moi un des gros aspects du livre, c’est vraiment ce qui m’a beaucoup plu là-dedans, la manière dont il compose ses photos ; et puis également le travail d’édition, pour arriver au projet final ; et puis le livre photo.

Voilà, on se retrouve tout de suite avec lui !

Le parcours

Laurent : Roberto, merci pour cette conversation. Est-ce que, pour commencer, tu peux un petit peu te présenter et nous parler de ton parcours, pour ceux qui ne te connaissent pas.

Roberto : Je suis arrivé en France dans la fin des années 80, début 90. J’ai travaillé en tant que photographe de mode pendant pas mal de temps. Et après je me suis intéressé de plus en plus à la nature morte, parce que les images sont un peu plus intemporelles.
Je fais des photos depuis… je suis professionnel depuis 91.
Et je suis ravi de vivre et de travailler en France.

Laurent : OK. Tu disais que tu faisais de la nature morte, j’imagine que tu travailles pour des clients qui…

Roberto : Oui, je travaille, même aujourd’hui, je travaille pour des clients, la plupart du temps, ils peuvent être soit dans le luxe, dans la mode, soit dans la publicité. C’est ce que je fais le plus, dans la partie commerciale, et je développe des projets personnels comme celui dont on parle aujourd’hui.

La naissance du projet

Laurent : Justement, j’allais embrayer là-dessus parce que si je souhaitais t’interviewer aujourd’hui, c’est parce que j’ai découvert ton livre Inside Japan à Arles, et j’ai beaucoup aimé, et là, on est justement à la libraire Place Ronde – d’ailleurs, merci de nous accueillir – où quelques-unes de tes photos sont exposées.

Du coup, j’aimerais savoir un peu comment tu en es arrivé à ce projet, comment il est né ?

Roberto : Alors, j’ai une passion pour le Japon depuis mon plus jeune âge. J’habitais au Brésil dans les années 70, on est encore avec la télé en noir et blanc, etc. Et toutes mes références, les dessins animés, toutes les séries télévisées, étaient japonaises ; j’ai fait du karaté pendant une époque de mon adolescence, donc j’ai toujours eu une passion pour le Japon.
Et j’ai toujours dit qu’un jour j’irai au Japon. Comme j’ai fait pas mal de voyages pour le boulot, et dès que j’avais un peu de temps pour les vacances, j’allais au Brésil, le Japon se repoussait.
Et un jour, ma femme m’a offert le voyage, comme un voyage d’anniversaire, et tout est un peu parti de là.
C’est un projet qui, à la base, n’était pas un projet. Je ne suis pas parti au Japon pour faire un livre, je suis parti parce que j’aime le Japon ; parce que je prends des photos tout le temps, que ce soit du Japon ou autre.
Et c’est en revenant du premier voyage que je rencontre un éditeur qui veut publier un livre. Et je lui dis : il vaut mieux attendre parce que je vais y retourner pour mieux faire. J’avais envie, et tout est parti de là.

Laurent : Donc, tu as rencontré Benjamin Blanck…

Robert : L’éditeur du livre, oui.

Laurent : … l’éditeur du livre, et comment ça s’est passé, donc ? Il a vu tes photos du Japon ?

Roberto : Il a vu d’abord mes premières photos, on a pris plusieurs rendez-vous. Il avait vraiment envie de publier le livre rien qu’avec la première partie du voyage – à ce moment-là je n’en avais fait qu’un –, et c’est moi qui avais des endroits au Japon que je tenais à voir et que je n’avais pas eu le temps de voir en 2016, donc j’avais déjà pensé à y retourner.
Et il a su attendre – parce que le deuxième voyage n’a été que deux ans après, au mois d’avril 2018 – que je retourne dans les endroits que j’avais envie de visiter.

Laurent : J’ai envie de revenir sur le côté prise de vue, c’est-à-dire quand tu étais sur place concrètement. Tu dis qu’à la base tu n’étais pas venu pour faire un livre, donc j’imagine que tu as plus pris ton appareil photo parce que tu es photographe et que quand on voyage on ne peut pas s’empêcher de le faire. Est-ce qu’il y a, à un moment, un peu un fil rouge qui est apparu tout seul ? Comment c’est venu l’ensemble du projet ?

Roberto : Il y a deux choses. La première, c’est que ce que j’ai fait pour le Japon, je le fais d’une manière générale, comme tu le dis, je me balade avec mon appareil.
Quand je voyage, d’une manière générale, que ce soit au Japon ou à un autre endroit, je prépare un tout petit peu les endroits que j’ai envie de voir.

Souvent, le fil conducteur, c’est l’architecture. Parce que j’adore l’architecture, c’est elle qui m’inspire énormément.
J’aime voir…, je trouve que dans l’architecture d’une ville, on peut apprendre, comprendre un petit peu le parcours de cette ville. Presque comme un personnage.

Donc il y a des choses que j’ai envie de voir, et il y a aussi cette manière de se balader comme nous le faisons tous, et de se perdre un peu dans la ville.
Ce qui est intéressant, je pense, c’est que je n’amène pas un pied photo, je n’amène pas de flash ; j’aime bien travailler avec ce que je vois, et c’est plus une histoire de cadrage, de s’effacer, d’être en observation, sur chaque image, en fait.

Laurent : OK. Et à la prise de vue, tu vois quelque chose qui t’attire visuellement et tu attends un peu que quelque chose se passe ?

Roberto : Oui, souvent, je fais le cadre. Bon, ça peut être très vite, il y a des images, dans le livre, il n’y en a qu’une parce que comme je travaille avec un reflex, le miroir se lève et fait un peu de bruit. J’avais essayé de travailler sans le miroir, mais c’est moins moi, c’est moins mon outil. Donc, c’est pas grave, je joue avec, donc il y a des fois où la prise de vue va se passer très très rapidement.

Et il y en a d’autres où je veux poser la caméra, dans ma tête, enfin parfois je ne le tiens pas physiquement, j’essaie le cadrage, et j’attends qu’un personnage arrive ou que quelque chose se passe.
Parce que je trouve que parfois, dans l’image, si on a un personnage, ça donne toute une narration à l’image.
Il y a aussi un rapport d’échelle, on se comprend mieux, dedans.

Laurent : Oui, bien sûr. Tu parlais juste avant de préparer un peu ton voyage, et j’aimerais savoir quelle est la part de « préparation » dans l’image, et de hasard. Parce que j’imagine qu’il y a des lieux que tu repères avant, mais en arrivant sur place, finalement, photographiquement c’est moins bien, et inversement des trucs que tu découvres.

Roberto : Bien sûr. Ici, derrière nous, il y a deux exemples très parlants de deux façons de travailler.
La photo avec les chaises, là derrière, ça, c’est un endroit que je n’avais pas du tout prévu de voir. Je me baladais avec ma femme, on cherchait un café, et Google donnait un coffee shop. Du coup on est allés voir l’endroit, et finalement, c’était pas du tout une cafétéria, c’était un temple, un endroit différent.

Parfois, comme c’est le cas de cette autre photo, qui est la couverture du livre, je savais qu’il y avait une œuvre de James Turrell dans ce musée à Kanazawa, et il se trouve que quand je suis arrivé, il y avait son puits de lumière, et j’ai trouvé que c’était intéressant de faire avec un personnage.
La difficulté dans cette image, en l’occurrence, c’est qu’il y a un endroit noir de monde, et il a fallu quand même attendre beaucoup de temps jusqu’à ce que j’aie un seul personnage.


Elle ne pose pas pour moi dans cette image, elle pose pour des gens qui sont off cadre, hors du cadre, mais ça a donné quand même la même impression.

Donc, il y a de la spontanéité, certes, et il y a de la patience. Et parfois, pour finaliser, quand je trouve que j’attends trop longtemps, c’est que la photo n’était pas faite pour moi et je passe à autre chose.

Laurent : OK. Ce qui m’a beaucoup marqué dans ton livre – parce que, à la base, je l’ai découvert à Arles dans la grande salle où il y avait, je ne sais pas, 200 livres, donc tu les prends un peu au hasard, et forcément c’est la couverture qui attire, donc cette photo –, et ce qu’on retrouve, pour moi, dans tout le livre, c’est que tu as un sens de la composition qui est très précis, tu vois. Il y a toujours des lignes qui sont…, on voit que ce n’est pas laissé au hasard du tout, et que ton cadre tu le fais de manière très consciente, et c’est vraiment ce qui m’a marqué dans le bouquin.
Donc j’aimerais un peu revenir là-dessus. Déjà, toi, dans ta tête, comment ça se passe à la prise de vue en termes de composition ? Qu’est-ce qui te guide ?
Et ensuite, d’où est-ce que tu penses que ça vient, et comment c’est venu dans ta photographie, dans ta manière de photographier ?

Roberto : Moi, je pense que, déjà, quand je suis sur une prise de vue, et d’une façon générale, comme je le disais tout à l’heure, c’est l’architecture qui me fascine. Plus qu’autre chose. Mes références sont aussi dans certains réalisateurs, certains chefs opérateurs, qui arrivent à apporter une énorme narration avec très peu de choses. J’aime ça.

Pour ce qui concerne la prise de vue en direct, c’est très difficile pour moi de t’expliquer comment je le fais, parce que je le fais d’une façon extrêmement spontanée.
Parfois, la photo, comme je l’ai expliqué à l’instant, il y a des photos qui se passent super vite et je ne peux pas trop expliquer pourquoi je mets le personnage petit par rapport à ce volume. C’est quelque chose qui, effectivement, vient dans l’historique de chacun et qui fait qu’au final on a cette façon de photographier.

La méthode que je crois je t’ai déjà racontée, et peut-être que ça peut intéresser ici, c’est que quand je suis arrivé en France, à l’époque c’était encore de l’argentique, ça coûtait particulièrement cher de produire des images – aujourd’hui on est en numérique, on fait une photo, on efface et on passe à autre chose. À l’époque, les diapos – parce que je travaillais souvent en diapos –, il fallait acheter le film, etc., et je n’avais pas les moyens à l’époque.
Donc je me baladais beaucoup avec un petit cadre de diapo où je faisais des photos imaginaires. Et mine de rien, certainement, ça, ça contribue à éduquer le regard.

Laurent : Bien sûr. Je trouve que, souvent, il y a un certain côté minimaliste dans ta composition, tu vois, ça reste relativement épuré. Et sur cette photo-ci, tu vois, il y a un personnage, un décor, une lumière particulière qui va finalement donner des formes assez géométriques à tout ça.
Est-ce que tu penses qu’il y a aussi une influence sur ton travail commercial, là-dessus ?

Roberto : C’est un tout. C’est vraiment un tout. On est ce qu’on est, je ne fais pas des photos commerciales parce que, évidemment, je respecte une commande et j’essaie toujours de la rendre le mieux possible, ou d’apporter un regard sur un travail de commande. Mais je suis ce que je suis, donc je ne vais pas faire des photos pour les commandes d’une façon, et perso de l’autre.
C’est plus une question de sujet. Je pense que c’est ça qui compte, en fait.

Le travail d’édition

Laurent : Alors, dans chaque conversation de cette série, j’essaie souvent de parler d’édition, parce que pas grand-monde parle d’édition et pourtant c’est une partie hyper importante du processus photographique, parce qu’on ne peut pas juste balancer les 1 500 photos qu’on a pu faire.
Est-ce que tu peux un peu nous parler de comment s’est faite l’édition pour ce livre ? En plus, là, comme il y a un éditeur, forcément, en général, il y a quelque chose qui se fait avec l’éditeur. Est-ce que tu peux un peu en parler ?

Roberto : Moi, j’ai beaucoup de chance, parce que Benjamin Blanck a été très ouvert. On a discuté, il a apporté son regard de mettre parfois des vis-à-vis.
J’ai fait une première sélection de ce qui me plaisait, un peu large. Dans cette sélection, il a vu ce qui faisait un bon chemin pour le livre. C’est lui qui a construit un peu la narration du livre.

Et franchement, ça a été très fluide, même le fait qu’on a décidé tous les deux presque au même moment que le livre devrait être traduit en français, anglais et japonais.
C’est quelque chose qui est venu spontanément, presque comme les photos.
Il n’y a pas eu de photos que lui voulait et moi je ne voulais pas. Etc.
Mais j’ai préféré d’abord donner un large choix, et dans ce choix, il a réussi à construire… À la fin, on a dit : qu’est-ce que tu penses de ça ? Mais c’était vraiment un travail très cohérent et très harmonieux.

Laurent : Et qu’est-ce qui a guidé la sélection d’images et même le côté narratif ?
Alors, je pose la question aussi, parce que c’est prévu qu’on en parle, mais de ton côté, toi, quand tu as donné les images initiales, qu’est-ce qui t’a guidé – à part le fait, évidemment, les bonnes images plutôt que les autres ? Est-ce qu’il y a quelque chose de plus qui t’a guidé ?

Roberto : Je pense que c’est l’émotion, comme souvent dans mon travail. Ce qui ne m’intéresse pas forcément, c’est si la photo est particulièrement mieux techniquement ou pas, parce que comme je l’ai évoqué, je crois, comme je ne travaille pas avec le pied, des fois j’ai augmenté beaucoup la sensibilité, évidemment ça part en grain, ça part en bruit, ce n’est pas ce qui me préoccupait.
Le fil conducteur, c’est l’émotion qui passe dans l’image. Si je suis content et si elle me parle, je pense qu’elle peut parler au plus grand nombre.

Laurent : Est-ce que – c’est une question que je n’avais pas prévue, mais ça me vient maintenant en tête –, est-ce qu’il y a une image du livre dont tu aurais envie de raconter l’histoire, comment elle s’est faite ?

Roberto : Oui, alors, il y en a une qui me plaît particulièrement, enfin toutes me plaisent, mais une qui me plaît particulièrement, c’est une photo qui a été faite très très tôt, quand j’attendais le train, le Shinkansen pour aller à Naoshima. Je suis à Osaka, je suis à la gare, et j’attends le train qui va démarrer, il est à peu près 5 heures du matin, et je vois par la fenêtre de la gare les taxis.

Et je vois un taxi sortir, et je suis loin, mais j’ai senti qu’il allait s’allumer une cigarette. Et le fait que j’aie pris des photos où la fumée prend la forme – on peut la voir, peut-être pas très bien dans le livre, mais quand on fait un grand tirage, c’est très très bien.
Pourquoi je l’aime ? Parce qu’elle m’évoque des films comme ceux de Tarantino, elle a une narration, j’ai fait exprès de laisser les bords de la fenêtre pour garder ce côté voyeur.
Je ne sais pas, j’ai une tendresse particulière pour cette photo.

Laurent : C’est vrai que ça fait partie des photos où on sent tes influences, tu parlais tout à l’heure des directeurs de la photo qui t’influencent beaucoup, et on sent aussi qu’il y a une influence de la vision photographique dans ton travail.
C’est intéressant, mixé avec le côté minimaliste et géométrique, presque, de la vision architecturale. Je trouve que les deux ensemble…

Roberto : Oui, et dans ce cas particulier, ce qui me plaît des fois, c’est ce côté un peu excitant, d’adrénaline, qui va très vite. C’est-à-dire que si je rate la photo, pour x raisons, alors que je n’aime pas du tout travailler en automatique, il faut que ça aille très très vite parce que l’image est là.
Comme un photographe de mode, parfois, qui est à un moment précis et l’image d’après est moins bonne.
Donc c’est ça qui est excitant parfois quand on travaille dans la rue.

Laurent : Donc, là, c’était, si je ne m’abuse, ton premier projet personnel qui a donné lieu à un livre. Est-ce que ça t’a donné envie de continuer ?

Roberto : Bien sûr. Mais je n’ai pas non plus la boulimie de vouloir faire des livres pour faire des livres.
Moi, j’ai déjà eu des expositions, ou des projets personnels. Le premier livre est là. Évidemment, c’est particulièrement agréable de voir que les gens sont sensibles à ça, et je pense déjà à d’autres projets, absolument.

Le conseil

Laurent : Alors, sur Apprendre la Photo, comme son nom l’indique, c’est vraiment destiné à des gens qui sont en train d’apprendre la photo, et, du coup, ma dernière question, c’est toujours, c’est une question un peu générale : est-ce que tu aurais un conseil pour mes abonnés ? Mais c’est plus : toi, est-ce qu’il y a quelque chose qui peut-être t’a particulièrement fait avancer dans ta pratique photo ? Quelque chose sur quoi tu penses que les gens devraient peut-être faire plus attention, ou… ?

Roberto : Eh bien, moi, je pense que, déjà j’ai appris beaucoup en faisant. Plus on fait, un jour ça va s’améliorer. C’est comme un danseur, il faut pratiquer. C’est comme un sport de haut niveau, presque, il faut continuer, il ne faut jamais s’arrêter. Ça, c’est un premier élément.

Le deuxième élément, c’est que je pense qu’on se regarde trop les uns les autres. Avec Instagram… J’ai l’impression qu’aujourd’hui il y a moins de différence entre les photographes, les jeunes photographes, la nouvelle génération qu’il y avait à mon époque.
Pour la simple raison que, comme j’ai dit, tout le monde trouve joli un certain type de photos, et au final tout le monde commence à faire la même chose – que ce soit dans la mode, que ce soit les landscapes, dans tous les milieux. Et c’est ça ; je pense que moi j’ai mes inspirations, à l’époque, j’allais dans les librairies, j’allais dans les salles de cinéma, c’était varié. Je continue à faire ça, je regarde aussi Instagram, c’est pas la question, mais je pense qu’on devrait être plus soucieux d’avoir plus de diversité. Et dans la diversité, à un moment donné, on va se retrouver à faire ce que… à être dedans, quoi.

Les photographes inspirants

Laurent : D’ailleurs, je rebondis sur l’inspiration, tu as parlé tout à l’heure de tes inspirations architecturales et cinématographiques, mais est-ce qu’il y a des photographes qui ont quand même marqué ta vision ?

Roberto : Oui, bien sûr. Mais s’il y a des photographes qui ont marqué et qu’après j’avais un peu moins envie, il y a ceux qui, d’une façon générale, gardent… Je pense à Harry Callahan, par exemple, qui malgré le fait qu’il fasse énormément de noir et blanc, c’est très fin ; je pense à Ray Metzker qui aussi, encore une fois en noir et blanc, moi je n’en fais pas beaucoup, mais ça m’a beaucoup inspiré ; et Harry Gruyaert, dont on parle beaucoup maintenant, mais les gens en parlent depuis 5 ou 10 ans, peut-être, mais qui fait des photos depuis les années 70 : Stephen Shore ; William Eggleston. Tous ces gens-là sont des gens qui m’ont toujours influencé, qui ont de la narration dans leurs photos.

Laurent : Eh bien, Roberto, merci beaucoup pour cette discussion. C’était intéressant, je pense que les gens auront appris beaucoup de choses.
Je mets le lien en dessous dans la description vers ton livre. Je crois qu’il est épuisé, ou presque ?

Roberto : Non, il est à la fin de la première édition, et il y a le ashtag qui est #insidejapan_project où je rassemble tout ce qui est en rapport avec ça.

Laurent : Je mettrai le lien en dessous aussi. Est-ce qu’il y a d’autres expos à venir ou on ne peut peut-être pas trop en parler ?

Roberto : Oui. Après Place Ronde, il y a des choses qui vont se faire. On commence à avoir un calendrier pour le début de l’année prochaine. Oui, ça continue.

Laurent : Ça marche. Je vous préviendrai sur Instagram, parce qu’évidemment, au moment où la vidéo sortira, on ne le saura pas encore.
Merci à toi.

Roberto : Merci à toi.

Laurent : Si vous avez aimé cette vidéo, pensez à mettre un pouce bleu et à la partager avec vos amis, parce que c’est super important pour que ce genre de format un peu plus long monte sur YouTube, sinon ce n’est pas forcément évident.
Si vous découvrez la chaîne avec cette vidéo, pensez à vous abonner et à cliquer sur la cloche pour ne pas rater les prochaines interviews, parce qu’il y en a d’autres qui arrivent, notamment avec Benjamin qui est ton éditeur, ça pourra être intéressant d’avoir le point de vue d’un éditeur plutôt qu’un photographe pour une fois.
Voilà, merci d’avoir regardé cette vidéo. Je vous dis à plus dans la prochaine, et d’ici là à bientôt, et bonnes photos !

► Le site de Roberto Badin : http://www.robertobadin.com/
► Le site de l’éditeur : https://benjaminblanck.com/
► La librairie Place Ronde (où vous pouvez acheter le livre) : https://place-ronde-librairie-bb.business.site/
► Le livre sur Amazon : https://amzn.to/2PIQd2U

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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