Je vais vous parler d’un livre qui s’appelle L’Âme d’une image, édité chez Eyrolles, et qui a été écrit par mon collègue et ami David DuChemin (que vous devez commencer à connaître 😉 ).


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Bonjour à tous, bienvenue dans cette nouvelle vidéo sur Apprendre la Photo.

Et aujourd’hui, je vais vous parler d’un livre qui s’appelle L’Âme d’une image, édité chez Eyrolles, et qui a été écrit par mon collègue et ami David DuChemin, que vous commencez peut-être à connaître maintenant, parce que j’en ai parlé sur la chaîne plusieurs fois, notamment avec cette interview d’il y a plus de deux ans maintenant, qui était la première fois que j’ai parlé de lui sur la chaîne.

Et puis ensuite, notamment, vous savez peut-être que j’ai édité une de ses formations en français qui s’appelle Révélez votre Âme de Photographe, puis je suis parti plein de fois en voyage avec lui, bref, on se connaît bien maintenant.

Et donc son dernier livre qui, en anglais, s’appelle The Soul of the Camera a été édité en français chez Eyrolles sous le titre L’Âme d’une image – ce n’est pas exactement la traduction du titre, mais c’est vrai que “l’âme de l’appareil photo” en français, ça aurait peut-être moins fonctionné.

Du coup je l’ai lu, je l’avais déjà lu en anglais, mais j’ai relu un peu la traduction française, et je voulais vous parler de ce livre, parce que maintenant qu’il est accessible à tout le monde, je pense qu’il vous faut vraiment l’acheter.

En gros, le bouquin part du constat qu’on prend énormément d’images, parce que – je l’avais déjà dit dans une précédente vidéo, et c’est aussi David qui m’avait donné ce chiffre-là – il y a 1,8 milliard de photos qui sont prises chaque jour dans le monde, ça fait à peu près 650 milliards par an, ce qui est juste gigantesque.

Et ce qui leur manque en général, à ces images, c’est en général pas de la technique – parce que la plupart de ces images sont nettes, bien exposées…, il n’y a pas de problèmes techniques dans ces images parce que les appareils aujourd’hui le font très bien –, par contre, ce qui leur manque, c’est une âme.

Et du coup, quand David a écrit ce bouquin, il ne l’a pas conçu comme un manuel sur “comment faire une meilleure photo”, parce que ça a déjà été fait plein de fois.

C’est plutôt une discussion sur ce qui fait un meilleur photographe. Quelles sont les qualités d’un meilleur photographe.

Et ce que je vais faire, c’est vous faire une petite liste des chapitres, les titres des chapitres, et vous dire vaguement ce qu’il y a derrière.

Ça pourra vous donner une espèce d’idée du déroulement du bouquin, mais il ne faut pas prendre ça comme un manuel. L’idée c’est vraiment d’avoir une discussion autour des qualités qu’il faut développer pour devenir un meilleur photographe.

D’abord, vous noterez que la couverture est en noir et blanc et que le livre, qui est d’ailleurs sur un très beau papier chez Eyrolles, est rempli de photos de David qui sont toutes en noir et blanc, avec un design qui est très épuré, en fait, il y a juste du texte noir sur fond blanc, c’est assez élégant.

Il y a des photos très régulièrement pour juste illustrer un peu le bouquin, et en faire un livre qui ne soit pas qu’un livre où on parle de photographie, mais aussi un livre avec des photographies dedans.

Ça en fait un très beau livre. Vous remarquerez que ce sont des photos en noir et blanc et des photos de gens.
Ça ne veut pas dire que ce qu’il dit s’applique uniquement aux photos en noir et blanc et/ou uniquement aux photos de gens, ça s’applique à tout, simplement il l’a illustré avec ce qu’il fait lui comme travail.

Ceci étant dit, je vais un peu reprendre les titres des différents chapitres pour voir avec vous ce dont ça parle.
J’ai pris des notes sur mon petit carnet sinon c’était un peu difficile de tout retenir.

Le savoir-faire

Le premier chapitre, c’est la place du savoir-faire, c’est-à-dire savoir régler son appareil photo, il fallait commencer par ça pour qu’on ne lui reproche pas de ne pas le dire, mais c’est tout.

La découverte de la vision

Ensuite il parle de la découverte de la vision, c’est-à-dire avoir conscience du concept de la vision photographique et que c’est super important.

La pleine conscience du langage

Puis la pleine conscience du langage. C’est-à-dire réaliser que la photo c’est un langage. On peut facilement le comparer à une certaine grammaire. On peut comparer des photos à des textes littéraires, que ce soient des romans, des poésies, des haïkus, des choses comme ça.

La volonté d’interpréter

Ensuite, la volonté d’interpréter. C’est-à-dire : une des choses que doit voir le photographe – tout ce que je vous liste là ce sont des choses que doit voir le photographe.
La volonté d’interpréter, c’est la volonté de dire quelque chose. C’est réaliser que l’appareil ment. L’appareil ne dit pas la vérité. Je ne sais pas qui a commencé à croire ça à un moment, en tout cas il ne dit pas la vérité. Je l’ai dit plein de fois sur la chaîne.
Il faut avoir la volonté d’interpréter la réalité pour devenir un meilleur photographe.

La nécessité de l’ouverture

La nécessité de l’ouverture, aussi, c’est-à-dire d’être là, de regarder vraiment ce qui se passe autour de soi, donc d’être vraiment ouvert. Ne pas être juste dans ses attentes.

La patience

Pas besoin de commentaire.

Saisir l’instant

C’est-à-dire être prêt à saisir ce que Cartier-Bresson appelait “l’instant décisif”.
Et ce que peu de gens comprennent vraiment, parce qu’on le cite sans le lire, c’est que l’instant décisif, c’est le moment, mais aussi la composition.
C’est-à-dire que ce n’est pas juste saisir un moment n’importe comment, c’est aussi le saisir d’une manière que ça fasse passer notre intention.

Le respect du processus créatif.

C’est-à-dire comprendre le processus créatif, comprendre qu’il est lent, et l’accepter tel qu’il est et le nourrir d’autre chose, d’autres photographes, d’autres arts ; le nourrir.

Accepter la reddition

Il y a un chapitre qui s’appelle “Accepter la reddition” dans la version française, j’aurais plutôt appelé ça “Une volonté de lâcher prise” – je ne remets pas en question le travail du traducteur, qui est très très bon, mais je le formulerais “une volonté de lâcher prise” pour que peut-être vous compreniez mieux juste avec le titre.
Parce que dans le chapitre on le comprend très bien.
L’idée, c’est de lâcher prise par rapport à ses attentes.

Oublier la curiosité

Ensuite il parle d’oublier la curiosité. Là je n’ai pas de commentaire à faire en plus. C’est de suivre sa curiosité, justement.

L’improvisation

L’improvisation, également, c’est-à-dire : quand on va quelque part et qu’on se dit “je voudrais faire une photo de ça”, acceptez que parfois on ne puisse pas la faire.
Parce que les conditions ne sont pas réunies, pour telle ou telle raison, et du coup, dans ce cas-là improvisez.

Et c’est rigolo parce qu’il met ça en relation avec les règles du théâtre d’improvisation, dont une des règles est de toujours dire oui.
C’est-à-dire que si l’autre improvise quelque chose, on ne dit pas non, et c’est très drôle de le voir appliqué à la photo parce que ça marche en fait très très bien.

Oublier la perfection

Ensuite, d’oublier la perfection, notamment la perfection technique.

La recherche de l’histoire

Puis la recherche de l’histoire. C’est comprendre comment raconter l’histoire en une seule image.
Ce dont on n’a pas l’habitude, parce que quand on lit une histoire, c’est surtout au cinéma, dans des livres, donc ça prend beaucoup de temps. Et comment on fait pour raconter ça dans une seule photo, qui est juste une image, toute seule.

Le rôle du public

Également le rôle du public, parce qu’on fait rarement les images que pour soi – sauf si on s’appelle Vivian Maier.

Et du coup, connaître ce public, ça permet aussi de lui parler. Ça permet de savoir comment on lui parle, et c’est vraiment important de savoir comment les gens voient les images.

Le rejet des comparaisons

Le rejet des comparaisons. Parce que, voilà, la photo ce n’est pas une compétition, ce n’est pas qui est le meilleur parce que ça n’a pas de sens du parler du meilleur.

L’authenticité

L’authenticité. Est-ce que c’est vous dans votre photo ? Est-ce que ce que vous faites c’est vous ou est-ce que c’est une influence extérieure qui prend complètement le pas ?

L’importance de la critique

L’importance de la critique, qui doit venir des bonnes personnes.
Il souligne bien dans le chapitre que la critique peut ne pas avoir de sens si elle ne vient pas des bonnes personnes.

Le besoin d’amour

Ce qu’il appelle “le besoin d’amour” et qu’on pourrait traduire par “la passion”.
C’est-à-dire, si vous êtes passionné par ce que vous faites, eh bien, ça va se sentir et ça va vous faire devenir un meilleur photographe.

Le courage

Qui n’est pas de ne pas avoir peur, mais de surmonter ses peurs.

Le rejet des règles

Et là, il parle notamment des règles de composition – et je vous renvoie à mon tout nouveau guide “Osez composer” dont j’ai parlé dans une vidéo récemment.

Un regard variable sur la beauté

Ce qu’il veut dire là-dedans, c’est de nous laisser apprendre, c’est-à-dire de savoir faire évoluer ce qu’on trouve beau, et que si aujourd’hui vous ne trouvez pas Picasso beau, eh bien, peut-être qu’à force de regarder du Picasso, vous allez finir par comprendre et trouver une beauté dedans.

La discipline

Aussi, parce que, scoop: il faut travailler, pour progresser en photo.
C’est-à-dire que vous n’allez pas pouvoir juste depuis votre canapé progresser. Même si le fait de regarder des livres, ça va vous donner des éléments, il y a un moment où il faut les mettre en pratique.

Après l’appareil

Il parle aussi de ce qui est après l’appareil, c’est-à-dire l’éditing, donc le tri des photos, mais aussi le traitement et l’impression des images.

 

Bref, il y a plein de choses dans ce bouquin et c’est une vraie discussion. On a presque l’impression d’avoir une discussion avec lui, en fait, où il expose un peu tout ce qui peut faire de nous de meilleurs photographes.
Et je pense que vous allez tous y trouver quelque chose.

Déjà, ça m’étonnerait très fortement qu’il y ait quiconque parmi vous qui n’en retire pas quelque chose, et en plus, vous allez chacun en retirer quelque chose de différent, je pense.

Parce que, pour certains, peut-être qu’il y aura des parties qu’ils auront déjà, pas maîtrisées parce qu’on ne maîtrise pas vraiment, mais en tout cas sur lesquelles ils auront déjà travaillé.
Par exemple, il y a peut-être des gens qui improvisent facilement, c’est-à-dire qu’ils peuvent facilement se dire “OK, je ne peux pas photographier ça aujourd’hui, ce n’est pas grave je ferai autre chose”, mais qui, à l’inverse, se comparent beaucoup.

Vous allez forcément avoir un truc que vous allez apprendre dedans.
Et c’est vraiment un livre très intéressant parce que c’est justement une discussion, on n’est pas sur la technique du tout, on cherche vraiment à savoir comment vous, vous pouvez vous améliorer, et c’est beaucoup plus important qu’un nouveau matériel, ou qu’apprendre une nouvelle technique photo – sauf si elle sert vraiment votre propos, mais la plupart du temps, quand on cherche à apprendre une technique, ce n’est pas toujours forcément le cas.

C’est vraiment un très très bon bouquin, et j’ai envie de finir par quelques petites citations qui devraient peut-être vous secouer :

“La photo n’est pas une recherche technique, c’est une recherche esthétique accomplie grâce à des moyens techniques.”

“Ce qui transforme la reproduction en discours, c’est l’interprétation. L’art de prendre les outils du savoir-faire et du langage pour en extraire une émotion.”

“La créativité repose sur deux choses : la façon dont nous pensons et la façon dont nous faisons de ces pensées une réalité.”

“Aucun niveau de piqué ou de plage dynamique n’améliorera votre histoire pas plus qu’adopter une police plus moderne n’améliorera un poème.”

Voilà, c’est ce que j’avais à dire sur le livre de David. Je vous conseille fortement de l’acheter. Je vous mets un lien en dessous pour le recevoir chez vous.

J’espère qu’il vous plaira, qu’il vous fera réfléchir, parce que c’est un bouquin que vous n’allez pas juste lire comme ça, bêtement. Normalement, vous allez vous arrêter par moment et ça va vous faire réfléchir.
Et tant mieux, parce que c’est comme ça que vous allez évoluer.

Voilà, si vous avez aimé cette vidéo, mettez un pouce bleu et puis partagez-la avec vos amis pour leur faire connaître le livre, si vous pensez que c’est important.

Pensez également à télécharger votre guide “Faites-vous plaisir en photographiant”, et puis abonnez-vous si vous découvrez la chaîne pour ne pas rater les prochaines vidéos.

Et puis, n’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire si vous avez déjà lu le livre, je vous y invite fortement.

Voilà, je vous dis à plus dans la prochaine vidéo, et d’ici là à bientôt, et bonnes photos !

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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