Dans cette vidéo, je vous explique certains choix que j’ai faits pour la sortie de mon premier livre. Je vous laisse regarder ça, je pense que ça peut être intéressant si vous souhaitez en savoir plus sur ma philosophie derrière ce projet, et même vous donner quelques pistes si vous aussi vous souhaitiez faire la même chose un jour 🙂
Cliquez ici pour afficher/masquer la transcription complète
Après la première vidéo où je vous ai présenté l’objet et les contreparties, et expliqué un peu comment l’idée m’était venue, je me suis dit qu’il y avait encore pas mal de choses à dire sur certains choix que j’avais fait.
En effet, j’ai eu BEAUCOUP de décisions à prendre, et je sais que beaucoup seront curieux de savoir la réflexion qu’il y a derrière, surtout si un jour vous voulez faire ça vous-même. 🙂
Le texte dans les carnets
J’ai déjà expliqué mes choix sur le papier et tout ça, parce que ça me semblait important de vous montrer l’objet en détails tout de suite, mais il y a une chose dont je n’ai pas parlé, c’est le choix de mettre un petit texte dans chaque carnet.
Je ne vais pas vous expliquer la signification de chaque texte maintenant, car de toute façon vous ne l’avez pas entre les mains, donc je préfère ne pas gâcher la surprise à ceux qui commanderont les carnets. 🙂 Je ferai un point là-dessus dans l’atelier vidéo des contreparties.
Mais je peux quand même vous dire POURQUOI j’ai décidé d’écrire des textes. En effet, j’aurais pu faire sans, dans l’absolu. Ce n’est pas OBLIGATOIRE.
Mais ici, je pense que c’était vraiment utile : comme les séries n’ont pas de rapport direct entre elles, en tout cas en termes de sens, je pense que c’est utile de les mettre en contexte chacune séparément. Ça aurait été bizarre de balancer comme ça 5 séries qui n’ont pour point commun que le format et les conditions de réalisation, sans rien dire dessus.
Je me suis donc attelé à écrire de courts textes introductifs.
Mais de toute manière, je pense que c’est utile que le photographe écrive. Bon évidemment, tout le monde n’a pas la plume. J’ai la chance d’avoir toujours aimé écrire (sans doute parce que j’ai passé l’intégralité de mon enfance à lire à peu près tous les rayons de la bibliothèque municipale), et aussi de le faire depuis 11 ans sur Apprendre la Photo. Donc ça aide un peu.
Mais c’était aussi une manière pour moi de me replonger émotionnellement dans les photographies, de me reconnecter avec mon travail, et d’essayer d’exprimer un peu en mots mon état d’esprit quand je les ai prises.
J’ai fait des choses très différentes selon les séries. Il y a même un texte qui fait une seule ligne.
Mais j’ai trouvé l’exercice intéressant, et même si je trouverai sans doute ça très imparfait dans quelques années, j’ai beaucoup aimé le faire, et je pense que ça apporte vraiment quelque chose en plus.
Le choix de l’auto-édition
Ensuite, je voudrais parler du choix de l’auto-édition. Pourquoi ?
Eh bien, déjà parce que ce sont quand même 5 petites séries de taille modeste, et que je ne sais pas si un éditeur aurait intéressé par ce projet. C’est peut-être une croyance de ma part, mais je ne crois pas tellement.
Il y a aussi une partie de moi qui voudrait que mon premier vrai livre photo (quand j’aurai fait un projet long terme avec un volume plus normal, du genre 60 ou 100 photos), soit chez un vrai éditeur. Je voulais un peu lui réserver cet honneur.
Non pas par manque de respect à ces 5 séries (qui resteront toujours un peu particulières émotionnellement car c’est vraiment ce qui m’a mis le pied dans la photographie artistique), mais pour marquer le coup.
Et dernière chose : j’avais une idée TRÈS précise de ce que je voulais. Ça a été pas mal peaufiné grâce à une discussion très riche avec Alain Escourbiac, que je remercie encore, mais disons que je voulais être un peu le chef totalitaire sur ce projet ^^
Le crowdfunding
Ensuite, il y a le choix du crowdfunding, ou financement participatif en français. Je vous l’ai un peu expliqué dans la première vidéo : il s’agit en substance d’un système de précommandes, avec deux particularités :
• Il y a un seuil minimal en-dessous duquel le projet ne se fait pas ;
• Et il peut y avoir pas mal de contreparties, ce n’est pas juste “vous pouvez précommander les carnets”.
Si j’ai choisi ça, c’est simplement parce que ça convenait parfaitement à ce projet. Premièrement parce qu’il est évidemment très risqué de commander un stock d’un objet qui coûte quand même assez cher à produire, avec la possibilité que ça me reste sur les bras. D’autant plus qu’à l’heure où j’écris cette vidéo, je n’ai honnêtement aucune idée du succès que ça peut avoir. Quand vous la verrez, il y aura déjà la campagne lancée, mais là, je l’enregistre et je ne sais pas du tout combien de commandes ça peut faire.
Je ne le sais pas parce que c’est la première fois que je fais ce style de chose, mais aussi parce que c’est pas du paysage joli ou de la photo de nu, ce n’est pas un sujet qui vend particulièrement.
Bref, l’incertitude est grande, donc la précommande permet de me sécuriser moi.
En plus, ça permet aussi de ne produire que ce qui est nécessaire, ce qui est plus écologique.
Et pour finir, le coût diminuant avec le nombre d’exemplaires, tout commander en même temps permet aussi de réduire le coût.
Les contreparties me permettent aussi de proposer des tirages à la vente pour la première fois (vraiment je serai très fier que vous ayez une de mes photos accrochée au mur chez vous), et également des choses complémentaires, comme l’atelier vidéo pour ceux qui voudraient en savoir plus.
Pour autant, je n’ai pas voulu tomber dans les pièges du crowdfunding, qui a parfois un peu tendance à faire dans la surenchère.
Les choses que j’ai refusées
Le crowdfunding a parfois tendance à dériver un peu je trouve, en offrant des dizaines de contreparties toutes plus brillantes les unes que les autres.
Je pense que dans certains domaines ça peut avoir un intérêt, notamment quand on veut offrir des tarifs très diversifiées pour que tout le monde puisse participer, et que c’est pour soutenir un projet sympa (je pense au 1000tipla par exemple, coucou les loulous).
Mais ici, mon objectif c’est surtout de mettre ma création dans les mains de celles et ceux qui le voudront bien. Je ne suis pas là pour faire le chiffre maximum (vraiment, si vous voulez gagner de l’argent, ne vendez pas de livres photos hein ^^).
Je suis là pour mettre mon travail photographique entre vos mains, tout en restant concentré autour de ça.
Il y a donc deux choix que je n’ai pas voulu faire :
1. Brader mon intégrité artistique pour essayer de passer des paliers. J’avais des idées très précises sur la manière dont je voulais faire les carnets. Les photos choisies pour en faire partie sont issues d’un éditing précis qui correspond à mon intention photographique.
Bref, je n’ai absolument pas voulu faire des choses comme rajouter des pages si on atteint tel ou tel palier (comme si on faisait son editing au vote du public, quelle horreur…), ou proposer 12 versions différentes.
Je ne suis pas contre le fait de proposer une édition collector d’un livre hein (genre avec un coffret, un joli tirage, etc.), mais la multiplication des versions, des couvertures, des mises en pages ou je ne sais quoi, pour moi c’est complètement contradictoire avec une démarche artistique.
C’est bon pour les figurines Pop, pas les livres d’artiste.
2. Et deuxièmement, je n’ai pas voulu non plus multiplier les contreparties sans aucun rapport. On n’est pas à la Foirfouille.
Là encore pour des campagnes qui sont là pour soutenir un projet plutôt que d’être des précommandes, ça me paraît logique de multiplier les goodies : certaines personnes vont vouloir plutôt un mug ou plutôt une casquette cool. Et puis le but c’est de rentrer du chiffre pour faire aboutir un projet sympa.
Mais là vous imaginez un mug avec une de mes photos dessus, ou pourquoi pas un porte-clef avec une mèche et des lunettes ? Je veux dire, pour moi ça n’a aucun sens. Est-ce qu’on a vu des artistes photographes brader leurs photos sur des tshirts ?
Même des artistes qui ont rencontré un vrai succès populaire d’ailleurs. Genre Genesis de Salgado, c’est un des livres photo les plus vendus de ces dernières années : pour vous donner une idée, l’édition COLLECTOR est tirée à 2500 exemplaires. Énormément de livres photo n’arrivent même pas à ce chiffre pour leur édition normale. Et là le collector coûte TROIS MILLE EUROS (oui quand même). Eh bah, malgré ce succès, il n’en a pas fait des presse-papier pour autant. Un peu de dignité quand même.
Donc voilà, j’ai voulu à la fois multiplier les prix d’entrée possibles (pour contenter ceux qui veulent juste un truc simple ET ceux qui sont fans et ont envie de la totale), mais j’ai voulu rester sur quelque chose qui puisse avoir un réel intérêt pour vous, à savoir un objet photographique, ou de la connaissance.
Voilà, c’est la fin de cette vidéo, j’espère que ça a répondu à certaines de vos questions ! S’il vous reste des interrogations, n’hésitez pas à utiliser les commentaires, ils sont là pour ça.
J’en profite pour vous rappeler que la campagne se termine CE SOIR, donc si vous voulez avoir ce petit morceau d’histoire d’Apprendre la Photo chez vous, c’est vraiment maintenant qu’il faut s’y prendre !
En effet, une fois la campagne terminée, la commande partira chez Escourbiac, et donc le coffret ne sera plus disponible ! Il n’y aura pas d’exception, je ne vais pas refaire une commande de 7 exemplaires pour les retardataires, j’espère que vous comprenez 🙂
Voilà, j’ai hâte de pouvoir vous envoyer ces carnet, puis je vous dis à plus dans la prochaine vidéo, et d’ici là à bientôt, et bonnes photos !
https://fr.ulule.com/carnets-de-voyage-laurent-breillat/ ☝CLIQUEZ ICI pour précommander les carnets !
Toutes les photos des séries sont visibles ici : https://www.laurentbreillat.fr/