Ce titre vous rappelle quelque chose ? 😀 Et oui, je vous parlais précédemment de l’intérêt d’un 50 mm f/1.8, et aujourd’hui, je vais vous raconter en quoi l’usage d’un trépied va radicalement changer votre façon de photographier aussi bien que vos images !

J’ai donc acheté récemment un trépied. Cet article n’a pas pour but de vous conseiller sur l’achat d’un trépied (un autre article est là pour ça), mais pour faire simple, ne prenez ni un trépied à 40€, ni un à 300€. Comme la question va forcément tomber dans les commentaires, je vous redirige vers l’article sur le choix d’un trépied 🙂

Mais voyons plutôt pourquoi faire l’acquisition d’un trépied 😉

Des images plus nettes

Photo Coccinelle trépied netteté net
Licence CC BY-NC-SA Reinhold Stansich (cliquez sur l’image pour voir sur Flickr)

C’est à l’origine en bonne partie pour ça qu’on achète un trépied : pour la netteté des photos. Et c’est effectivement assez formidable. J’ai utilisé le mien par un vent plutôt violent et en pose longue, et les images possèdent une excellente netteté : il vous sera facile d’en juger, la photo que je vous présente dans le tutoriel de développement RAW fait partie de cette série 😉 Et il ne vous aura pas échappé que la netteté d’une photo est très importante pour qu’elle rende bien, et j’oserais dire pour qu’elle soit bonne. Une photo se doit avant tout d’être nette, sauf si évidemment vous aviez l’intention de la flouter entièrement pour créer un effet. Et rien ne vous donnera une netteté équivalente à un trépied. Vous pouvez toujours shooter à main levée, à 1/1000ème de seconde avec un 50mm (bon ok j’exagère un petit peu là :P), vous n’aurez jamais une netteté équivalente à celle que vous aurez sur un trépied, même en pose longue, et a fortiori à vitesse équivalente.

Et à propos de vitesse équivalente, ne croyez pas que le trépied est limité à un usage pour des poses longues (plusieurs secondes) ou un peu limites (1/15ème de seconde). Il est très utilisé par les photographes de sport par exemple, qui utilisent des focales de 500 ou 600mm mais n’ont souvent pas assez de lumière pour shooter à 1/500ème. Et on ne peut pas accuser les photographes de sport d’être immobiles je pense 😉

Petites astuces simples et rapides pour optimiser la netteté : utilisez l’option Verrouillage du miroir de votre appareil photo, et utilisez une télécommande, ou à défaut le retardateur, afin de ne pas faire bouger l’appareil au déclenchement.

Une composition plus soignée

trépied composition photo
Licence CC BY-NC Saiful Ismail (cliquez sur l’image pour sur Flickr)

Quand on tient son appareil à main levée, on a tendance (moi le premier), à prendre quelques clichés à la volée et ensuite à changer d’endroit. Quand on évolue un peu et qu’on essaye de penser à sa composition, on teste différents points de vue, on prend quelques clichés de chacun (“pour être sûr”), et puis on bouge.

Mais quand on utilise un trépied, tout semble soudainement ralentir. Vous prenez soudainement le temps de composer vos images au millimètre, en ajustant tous les axes du trépied un à un. Vous commencez par aligner calmement et précisément votre appareil sur l’horizon. Puis vous ajustez la position de votre sujet exactement comme vous le souhaitez. Puis vous pensez à vos réglages, et enfin seulement vous déclenchez. Rien qu’en utilisant cet accessoire, vous avez pris le temps de réfléchir, de penser votre image. Il y a même des chances que vous ayez découvert un détail supplémentaire ou une composition intéressante que vous n’aviez pas remarqué jusqu’alors. Alors certes, cela prend plus de temps, mais vous verrez que vous aurez à la fois moins d’images à trier et développer une fois chez vous, et qu’en plus elles seront meilleures. Oui, meilleures : je vous parie que si vous prenez 20 photos avec un trépied et 20 photos sans, les premières seront meilleures que les secondes.

Ceci est un extraordinaire effet secondaire du trépied, sans doute parce que vous ne pouvez pas bouger l’appareil dans tous les sens et qu’il est plus simple d’ajuster au millimètre que de bouger votre pied 😉 De plus, comme vous n’aurez pas envie de bouger votre trépied 152 fois en une demie-heure, vous allez choisir avec plus de discernement l’endroit exact duquel vous allez photographier (et donc votre composition).

Des possibilités beaucoup plus importantes

Et oui, l’usage d’un trépied vous permettra de photographier dans beaucoup plus de situations différentes, et donnera donc un nouvel horizon à votre créativité. Voyons pourquoi.

N’ayez plus de problème avec la lumière

Si vous avez déjà pris en main un appareil photo en dehors des conditions idéales de lumière, vous avez forcément déjà eu un problème de manque de lumière. Vous poussez la sensibilité ISO à fond, vous ouvrez au maximum, et la vitesse d’obturation est toujours à un déprimant 1/3s, ce qui ne vous autorise pas la prise de vue à main levée. Le trépied élimine tout simplement ce problème en permettant de choisir une vitesse d’obturation plus longue sans risquer le flou de bougé. Évidemment, utiliser ces vitesses plus lentes ne sera pas possible sur tous les sujets, notamment les sujets mobiles, enfin en tout cas si vous souhaitez figer le mouvement. Et si vous faites des photos de concert, vous n’allez pas vous pointer pépère avec votre trépied (parce que bon, c’est pas très rock n’ roll :P).

Mais dans toutes les situations où vous êtes un peu limite niveau lumière, il vous sauvera la vie.

Photographiez de nuit

photo de nuit paris trépied
Licence CC BY-NC-SA by putik dhiraramanti (Cliquez sur l’image pour voir en grand sur Flickr)

Corollaire des poses plus longues : vous pouvez faire de la photo de nuit sans aucun souci. Il ne vous aura pas échappé que la moitié de la journée, il fait nuit 😀 Plus sérieusement, la nuit s’ouvre des tonnes de possibilités supplémentaires pour le photographe, que ce soit pour photographier la ville, pour mettre en valeur des reflets, des lumières particulières, pour faire des noirs et blancs contrastés, … Bref je pense qu’il est assez évident que ce sont des possibilités très intéressantes à exploiter pour le photographe, et quasi impossibles sans trépied.

Utilisez le mouvement

Photo Cascade trépied mouvement
Licence CC BY-NC-SA by Rob Ellis (cliquez sur l’image pour voir sur Flickr)

Le fait de ne pas pouvoir figer un sujet en mouvement peut être un problème, mais vous pouvez aussi l’utiliser à votre avantage. Qui n’a jamais vu de photos de cascades (souvent vues et revues d’ailleurs) mais en se demandant “mais comment il fait ça ?”. Et bien le trépied, c’est un peu comme le truc d’un magicien : quand vous le connaissez, cela paraît facile, mais quand vous ne le connaissez pas, ça paraît impressionnant.

Ainsi, pour ce genre d’images (des cascades, ou le bord de mer), il vous suffit simplement d’utiliser une pose très longue. S’il y a trop de lumière pour ne pas surexposer (cramer) l’image, il vous faudra en plus un filtre de densité neutre, mais ce n’est pas excessivement cher, et vous pouvez déjà jouer avec le mouvement sans cet accessoire.

Pour rebondir sur le point précédent, comment croyez-vous qu’on réalise ces images de grandes roues qui forment de jolies traînées lumineuses ? 😉

Je ne vais pas m’échiner à faire la liste de tout ce qu’on peut réaliser avec un trépied, mais pensez à l’autoportrait, aux photos d’orages, de feux d’artifice, à la macro, aux panoramiques, … Bref, les possibilités sont in-fi-nies !

J’espère que je vous aurai convaincu ou au moins mis dans la tête d’investir dans un trépied, car je pense sincèrement que ça améliorera énormément vos images et même votre façon de photographier. Le fait de prendre son temps pour composer et de tout régler au millimètre peut paraître manquer de fun, mais c’est à vous de vous amuser avec cet accessoire. Par exemple, vous pouvez mettre le retardateur et courir le plus loin possible de votre appareil, comme l’a fait ce photographe 😉

N’hésitez pas à commenter si vous avez des remarques, des questions, pour louer mon infinie clairvoyance ou à l’inverse dire que c’est n’importe quoi ;D

Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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