C’est une question qu’on me pose énormément, et qui comme souvent n’a pas de réponse simple. Elle mérite de s’attarder un peu dessus pour répondre à ce problème récurrent.

Parfois, on écrit un article, et plusieurs années plus tard, on réalise que c’est un des articles les plus lus du blog, et le plus commenté (1199 au moment où j’écris cet article). Et avec tout ça, son lot de questions.

Cet article, c’est 3 raisons pour lesquelles un 50mm f/1,8 feront de vous un meilleur photographe, et il mérite une précision majeure, vu le nombre de fois qu’on m’a posé la même question.

Je l’ai écrit il y a longtemps, et en me relisant, je me rends compte que je suis encore complètement d’accord avec moi-même. C’est rassurant 😀 Aujourd’hui je rajouterai sans doute ce que j’écris aujourd’hui.

En effet, on me demande souvent s’il vaut mieux prendre un 35mm ou un 50mm f/1.8 quand on est sur capteur APS-C, parce que le 35mm « correspond à la vision humaine ». Comme toujours, la réponse n’est ni oui ni non, mais plutôt « ça dépend ».

Une histoire de taille de capteur

Je ne vais pas vous refaire l’article complet sur la taille du capteur (si je parle ouzbek, lisez cet article avant de continuer), mais pour résumer, sur un appareil à capteur APS-C (reflex ou hybride d’ailleurs), un 35mm correspond à un 50mm en équivalent 24×36 (focale réelle), et un 50mm correspond lui à un 85mm en équivalent 24×36.

Qu’est-ce que ça implique ? Et bien 50mm de focale “équivalent 24×36”, c’est une longueur focale qu’on appelle « standard », c’est-à-dire qu’elle va donner un angle de vue qui sera peu ou prou celui de l’oeil humain : pour faire simple, en le mettant à votre oeil, vous n’allez pas être surpris par l’angle de vue (tandis que si vous mettez un 400mm à l’oeil, vous avez l’impression de regarder à travers des jumelles).

C’est-à-dire que ce ne sera ni trop grand-angle (c’est-à-dire avec un angle de vue plus large que celui de l’oeil, qui englobe une plus grande partie de la scène), ni trop téléobjectif (c’est-à-dire avec un angle de vue plus étroit, qui grossit la scène).

Un 85mm lui, sera un petit téléobjectif. C’est-à-dire qu’il va un peu « rapprocher » votre sujet, sans non plus permettre de photographier les poils d’une mouche plein cadre à 300m 😉

Alors, que choisir ?

faible profondeur de champ focale fixe grande ouverture photo
Un exemple de la faible profondeur de champ permise par une focale fixe à grande ouverture.

Vous savez quelle est la différence entre les deux, mais peut-être que vous vous demandez toujours lequel choisir ? Et ça, c’est parce que vous n’avez pas bien défini votre besoin : c’est toujours LA première question à se poser quand on choisit du matériel. C’est d’ailleurs la première chose dont je parle dans mes 2 livres chez Eyrolles 😉

Il faut bien avouer que si on recommande le 50mm f/1.8 si souvent, c’est en partie grâce à son prix. En effet, il offre tous les avantages que je donne dans l’article dont je parle au début, mais surtout il les offre pour un prix absolument dérisoire sans déroger à la qualité optique. Je veux dire, un objectif pour moins de 100 balles, de nos jours, ça tient quasi du miracle. Si c’était le 35mm f/1.8 qui offrait ce prix-là, on le recommanderait sans doute autant.

Seulement voilà, le 35mm f/1.8 est en général plus cher. Alors si vous voulez tester les avantages d’une très grande ouverture (que ce soit en termes de gestion des basses lumières ou de faible profondeur de champ) et d’une focale fixe en dépensant le moins possible, c’est clairement vers le 50mm f/1.8 qu’il faut vous tourner. Il vous servira toujours de toute façon.

Mais en admettant que le budget soit suffisamment grand pour un 35mm (qui n’est pas non plus hors de prix hein, on parle de 200-300€ en général), que choisir et dans quelle situation ?

Le 35mm

Un exemple de photo de rue prise avec une focale de ce type (même un peu plus large en l’occurrence).

De par sa focale plus neutre, un 35mm f/1.8 sur APS-C va être plus polyvalent. Typiquement, si vous souhaitez l’utiliser pour de la photo de rue, de la vie quotidienne, des portraits de groupe (attention à fermer un peu le diaphragme pour avoir tout le monde net), etc.

Si vous êtes sur hybride micro 4/3, le 20mm f/1.7 (équivalent 40mm en 24×36) ou le 25mm sont eux aussi idéaux pour cet usage.

Les focales fixes à grande ouverture étant souvent étiquetées « portrait », mais attention de ne pas trop vous rapprocher de votre sujet avec ce type de focale, car vous allez déformer le visage (le fameux « effet gros nez », du à la perspective). Ne vous rapprochez pas plus qu’un cadrage buste, évitez le portrait serré.

Le 50mm

Le 50mm sur APS-C va être moins polyvalent en termes de focale. Souvent, si vous souhaitez faire une photo de groupe, vous allez devoir beaucoup vous reculer pour avoir tout le monde dans le cadre par exemple.

Par contre, il va exceller dans un domaine : le portrait. Vous pouvez allez jusqu’à faire du portrait serré avec lui, comme ci-contre. Pas une trop petite partie du visage non plus, sinon là encore vous allez déformer les traits. Mais il sera vraiment très à l’aise dans ce domaine, vous permettant à peu près de réaliser tous les cadrages classiques du portrait sans trop de peine.

Portrait pris au 50mm f/1.8

Voilà, tout dépend donc encore une fois de ce que vous souhaitez en faire. Si vous hésitez entre les deux, utilisez une méthode simple : prenez le zoom du kit, et bloquez-le sur 35mm pendant une journée ou une semaine, avec un bout de scotch ou plutôt de gaffer par exemple. Voyez si vous vous sentez à l’aise avec la focale. Ensuite, refaites la même chose à 50mm.

Vous verrez rapidement laquelle des deux longueurs focales correspond mieux à l’usage que vous souhaitez en faire.

J’espère que cet article vous aidera à mieux choisir et à dissiper ce dilemme. Et vous, plutôt 35 ou 50mm ? 😉

Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂

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Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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