Dernière conférence faite chez Panasonic au Salon de la Photo 2015, je vous parle ici de choix d’un objectif photo. C’est un sujet que j’ai déjà traité de nombreuses fois (notamment parce que j’ai écrit un bouquin sur le sujet 😉 ), mais c’est la première fois que je parle de choisir un objectif pour son appareil micro 4/3.


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Bonjour à tous.
Bienvenue dans cette conférence.
Je voudrais vous poser une question. Levez la main tous ceux qui ont déjà eu un problème pour choisir leur matériel photo.

Levez la main – gardez la main levée, plutôt – tous ceux qui ont déjà eu des problèmes à choisir leur objectif photo.

Levez la main ceux qui ont encore un problème.

Levez la main ceux qui ne lèvent jamais la main lors des conférences.

(Il y en a toujours au moins un. 🙂 )

Aujourd’hui, on va parler du choix de l’objectif, comme vous vous en doutez un peu.

Je vais d’abord commencer par me présenter : je m’appelle Laurent Breillat et j’aide les gens à voir le monde différemment, notamment avec mon blog Apprendre la Photo, qui existe depuis juin 2010, sur lequel j’ai quelques articles, il y a quelques personnes qui me suivent – dont certains que je reconnais ici. J’ai également deux formations qui ont plus de 7 000 élèves, dont certains qui sont ici, que je reconnais aussi. Et j’ai sorti chez Eyrolles, en 2013, deux bouquins sur le choix d’un objectif pour reflex, mais les principes que je vais vous donner aujourd’hui s’appliquent à n’importe quel appareil à objectifs interchangeables, y compris les hybrides qu’il y a ici chez Panasonic, chez Olympus, n’importe quel appareil à objectifs interchangeables.

Je vais commencer par – j’allais dire que j’allais commencer par vous poser une question, mais je vous en ai déjà posé une. À votre avis, quel est le meilleur objectif entre le Panasonic 14-42 mm, qui est l’objectif du kit vendu avec et qui, tout seul, doit coûter 100 ou 150 €, et le Panasonic Leïca 42,5 mm f/1.4 qui est vendu, je ne sais pas, mais beaucoup plus cher ?
Levez la main ceux qui pensent que le 14-42 est le meilleur objectif.

D’accord, à peu près zéro vote.

Levez la main ceux qui pensent que le 42,5 mm est le meilleur objectif.
Deux, OK.

Levez la main ceux qui ne savent pas.

Levez la main ceux qui pensent que c’est une question piège.

J’allais dire : levez la main ceux qui ne lèvent jamais la main lors des conférences, mais on sait qu’on en a déjà un, au moins.

La réponse, évidemment, est qu’il n’y a pas de réponse à ça, puisque ça dépend beaucoup de ce que vous allez faire avec. C’est-à-dire que, même si le Panasonic 42,5 mm est un excellent objectif qui est aussi beaucoup plus cher que l’autre, dans certaines situations il ne va pas vous aider du tout.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’en matière de choix d’objectif, le plus important c’est la bonne démarche. C’est de ne pas simplement se balader sur un test technique pour voir lequel des deux est le plus brillant et de meilleure qualité optique, mais il faut avoir la bonne démarche pour choisir son objectif.
Il faut se baser, tout d’abord, sur – la bonne démarche c’est la chose la plus importante – vos besoins. Vos besoins photographiques, c’est ce qu’il y a de plus important dans le choix de votre objectif, parce que vous n’allez pas choisir le même type d’optique pour faire du paysage, pour faire du portrait, pour faire de l’architecture, de la photo de concert, bref, il y a plein de domaines différents, et selon ce que vous allez faire avec, vous n’allez pas du tout choisir le même type d’objectif.
La base de la base pour choisir une optique, c’est vos besoins. Il faut penser à ça, pour quel usage vous souhaitez l’objectif, et il faut rajouter le budget et les contraintes. Parce qu’évidemment, si vous aviez un budget illimité, vous auriez déjà acheté toutes les meilleures optiques et vous ne seriez pas là aujourd’hui, ça ne servirait à rien. Si vous pouviez tous mettre 20 000 € dans les objectifs, pourquoi choisir ?

Le budget est évidemment la première contrainte qui va restreindre votre choix, une fois que vous avez défini votre besoin, et puis d’autres contraintes – j’ai mis contrainte au pluriel, parce qu’il y a plein de choses qui peuvent vous intéresser, par exemple le poids et la compacité de l’objectif. Si vous partez en voyage avec, vous allez parfois vouloir aller sur la gamme en dessous juste parce qu’il est deux fois plus léger et que ça a un réel intérêt pour vous. Il peut y avoir d’autres contraintes aussi, qu’on verra après, mais ça peut être la construction “tout temps” si vous partez en milieu tropical et que vous savez que vous allez prendre l’averse ; bref, il y a plein de choses qui peuvent influencer votre choix.
Ou simplement, allez à New York.

Et donc, il faut faire le meilleur compromis entre ce que vous attendez de l’objectif, quelle est la raison pour laquelle vous l’achetez – si vous n’arrivez pas à trouver la raison pour laquelle vous voulez un nouvel objectif, c’est sans doute juste que vous voulez un nouveau truc qui brille ; ça ne va pas forcément leur plaire chez Panasonic si je dis ça, mais si vous voulez juste un nouvel objectif et que vous ne savez pas pourquoi, peut-être que vous avez un vrai besoin, ou peut-être c’est juste parce que vous voulez acheter un truc nouveau, et dans ce cas-là, c’est peut-être bien de remplacer ce que vous avez par quelque chose d’un peu mieux, mais similaire. Mais c’est quand même un besoin. Bref, il faut faire le meilleur compromis.

Avant de vous aider vraiment à choisir, de vous parler pratique par pratique et de vraiment vous montrer quels types d’objectifs vont vous convenir, je vais faire un petit point sur le vocabulaire indispensable pour que vous compreniez bien. Parce que, ce que je veux aujourd’hui, c’est surtout pas vous dire “si vous faites du paysage, prenez ça ; si vous faites du portrait, prenez ça ” sans que vous compreniez pourquoi. Parce que si vous ne comprenez pas pourquoi, vous allez aller à la Fnac demain en cherchant tel ou tel objectif et le vendeur va vous vendre autre chose, soit parce qu’il pense que c’est mieux, soit peut-être parce qu’il a une commission – j’en sais rien, c’est peut-être une légende – ou alors peut-être juste parce qu’il ne s’y connaît finalement pas tant que ça parce qu’il a été embauché la veille et que les objectifs c’est pas vraiment son boulot. Bref, vous ne saurez pas pourquoi vous allez le choisir et vous n’allez pas vraiment être sûr de votre choix. Ce que je veux, c’est qu’aujourd’hui vous repartiez avec les connaissances nécessaires pour savoir pourquoi vous allez choisir telle ou telle optique.

Le vocabulaire indispensable

Pour ça, on va parler du vocabulaire indispensable. Pas de panique, ça fait presque pas mal et ce n’est pas si compliqué que ça.

On va commencer par la longueur focale. Sous ce terme barbare se cache ce que vous appelez habituellement le zoom. C’est un terme un peu incorrect pour dire ça, mais c’est ce que l’on appelle généralement le zoom. Simplement, quand vous zoomez, vous allez augmenter la longueur focale.
Qu’est-ce qui se passe quand on augmente la longueur focale ? Si je me mets ici et que je zoome vers vous, à l’origine je vois ça, mais je vois tout le monde assez petit dans l’image, et si je zoome, je vais voir une partie plus réduite de l’image – par exemple, je ne vais voir que quatre personnes devant moi, mais je vais les voir en beaucoup plus gros dans la photo.
C’est l’effet du zoom : on voit plus loin, on voit les choses éloignées de manière plus grosse dans la photo, mais on a aussi un champ de vision plus réduit.

Quand on dézoome, on fait exactement l’inverse, on diminue la longueur focale, donc on voit moins loin, on a un champ de vision plus large.

Là, je vous montre des photos – les longueurs focales sont juste indicatives, sur Micro 4/3 ce serait plutôt 14 mm, plutôt 45 mm et plutôt 100 mm, peu importe, c’est juste pour vous montrer ce que je viens de vous dire –, ici on est avec un objectif assez grand-angle – c’est la grande place de Lille, avec un temps typique du Nord–Pas-de-Calais, de Paris aussi – et vous voyez bien toute la place, mais la statue au milieu est très petite dans l’image. Je zoome un peu, on voit une beaucoup plus petite partie de la place, la statue est plus grande ; et je zoome beaucoup plus et on ne voit quasiment plus que la statue.
On a un champ de vision plus réduit, mais les éléments lointains sont plus importants. C’est ça, la longueur focale, elle s’exprime juste en mm, c’est indiqué sur l’objectif, et on va revenir après sur plus de détails là-dessus, sur comment choisir selon sa pratique photo.
Elle va évidemment jouer un rôle très important dans votre choix, parce que, selon votre sujet, vous allez vouloir englober une plus ou moins grande partie de la scène et vous allez vouloir voir plus ou moins loin.

Pour voir large, typiquement en paysage, on va plutôt choisir ce que l’on appelle un grand-angle, donc un objectif qui va englober une large partie de votre champ de vision, et pour voir loin, on va choisir plutôt ce que l’on appelle un téléobjectif, qui va faire exactement l’inverse, c’est-à-dire avec une plus grande longueur focale. `

Il faut que je fasse un petit point sur la taille du capteur. Plus la taille du capteur diminue, plus la longueur focale apparente augmente. N’ayez pas peur, la phrase fait un peu compliqué comme ça, mais ça va aller.
Tout en haut, à droite, je vous ai mis, à l’échelle, les différentes tailles de capteur qui existent sur le marché. Il y en a un peu plus que ça, mais j’ai simplifié avec les appareils à objectifs interchangeables.
Ce que vous voyez en rouge, c’est le capteur plein format, c’est l’équivalent de la pellicule 24×36 – ça fait 24 sur 36 mm, tout simplement. C’est présent sur quelques reflex haut de gamme, quelques hybrides haut de gamme aussi, parfois, mais assez peu d’appareils finalement.
Les APS-C, en jaune. C’est la très grande majorité des reflex, probablement 90 à 95 % des modèles, quelques hybrides aussi.
Et le Micro 4/3, en vert, c’est ce que vous avez chez Panasonic et chez Olympus, qui se sont accordés sur un même format de capteur.

Pourquoi je vous parle de la taille du capteur ? Parce que si je mets un objectif de 50 mm sur un appareil Full Frame : je vais me mettre ici, je mets un 50 mm sur le Full Frame et je vais voir à peu près ça. Si je mets ce même 50 mm sur un APS-C, je vais voir à peu près ça. Ça va faire comme si j’avais un 75 mm sur un Full Frame. En fait, il faut multiplier, sur un APS-C, par 1,5 pour avoir l’équivalent sur Full Frame. C’est un truc auquel vous n’aurez pas à penser quand vous allez ensuite photographier, mais c’est important de comprendre ça au moment du choix d’un objectif, parce que si vous lisez quelque part qu’un 16-35 mm c’est super pour le paysage, oui, mais sur un Full Frame. Si vous mettez ça sur un Micro 4/3, par exemple, vous allez avoir quelque chose de beaucoup plus long qui ne donnera pas le même rendu. Donc c’est important de le comprendre. Et si je mets ce même 50 mm sur un Micro 4/3, en admettant que je puisse le faire, ça va donner un 100 mm, donc je vais encore plus réduire mon champ de vision et je vais voir plus loin.

Il faut bien comprendre ces notions de taille du capteur, parce que selon la taille du capteur de votre appareil, vous allez choisir vos optiques. De la même façon pour ce qui est de la catégorie, mais avec des chiffres, des valeurs de longueur focale, qui vont être différents. Il faut juste comprendre ça.
Donc c’est très important à comprendre au moment du choix et comme je l’ai dit, un ultra grand-angle, par exemple, si je veux un objectif qui va vraiment englober une grande partie de l’image, ça ne va pas avoir la même longueur focale sur un Full Frame, sur un APS-C ou sur un Micro 4/3.
Donc, il faut bien choisir des objectifs qui soient compatibles avec vos besoins, non pas qui soient conçus pour une autre taille de capteur.

Typiquement, il y a une erreur qui est assez souvent faite, c’est que, par exemple, il y a un zoom pour appareil Full Frame, c’est le 24-70 mm. Le 24-70, c’est extrêmement polyvalent, sur Full Frame, puisqu’on va du vrai grand-angle à un vrai petit téléobjectif. Vous allez lire, parfois, que le 24-70 mm c’est super, et c’est super, sur Full Frame. Si vous mettez un 24-70 sur un APS-C – encore plus en Micro 4/3, même si ça n’existe pas directement –, vous aurez quelque chose de beaucoup moins polyvalent puisque vous n’aurez pas un vrai grand-angle.

Donc il faut bien comprendre que certains objectifs sont plutôt conçus pour Full Frame ou plutôt pour APS-C. Et si vous avez un Micro 4/3, comme je pense certains d’entre vous en ont, ici, j’en vois au premier rang, vous allez avoir des chiffres différents.

Deuxième critère très important à prendre en compte dans le choix d’un objectif, c’est l’ouverture maximale. Plus l’ouverture du diaphragme est grande, plus de lumière rentre.

(Est-ce que je peux emprunter votre appareil photo ?
En plus, c’est un Panasonic…)

Dans un appareil photo, la lumière rentre par là, par l’objectif d’abord. Dans l’objectif, il y a ce qu’on appelle un diaphragme qui va plus ou moins s’ouvrir et plus ou moins laisser rentrer de lumière. C’est la première étape. Ensuite, elle va atteindre le capteur et il y a deux autres paramètres qui jouent sur l’exposition, mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui, on en parlera tout à l’heure de 14 à 15 heures dans la conférence sur les 3,5 causes du flou.
Donc, plus l’ouverture du diaphragme va être grande, plus il va y avoir de lumière qui rentre. Seulement, voilà, cette ouverture est limitée par l’objectif. Ça n’a rien à voir avec le boîtier, vous pouvez changer de boîtier, l’ouverture ne va pas changer, c’est l’objectif qui détermine l’ouverture maximale qu’on peut utiliser. L’ouverture minimale aussi, mais en général vous avez largement de la marge pour l’ouverture minimale.

En basse lumière, une grande ouverture maximale va aider, puisque naturellement vous allez pouvoir faire entrer plus de lumière dans l’appareil. Si un objectif peut ouvrir au maximum comme ça et un autre objectif ouvrir au maximum comme ça, forcément, il y en a un où il y a plus de lumière qui va pouvoir rentrer et donc vous allez avoir plus de facilités en basse lumière avec un objectif ayant une grande ouverture maximale.

Cette ouverture maximale a un effet secondaire, c’est la profondeur de champ. Avec une grande ouverture maximale – ici c’est une photo qui a été faite à f/1.4, vous voyez que j’ai une faible profondeur de champ. C’est-à-dire que j’ai une touche du piano qui est nette et tout le reste est flou derrière. Si je ferme à f/11, tout est net. Donc plus vous aurez une grande ouverture maximale – j’ai oublié de le préciser, mais une grande ouverture c’est un petit chiffre. C’est peu intuitif, mais vous n’avez pas besoin de le retenir ; ce qu’il faut juste retenir, c’est que petit chiffre = petite profondeur de champ, petite zone de netteté. Là, j’ai une zone de netteté qui fait l’épaisseur d’une touche de piano, et ici j’ai une zone de netteté qui fait l’épaisseur de deux octaves et qui fait donc ça.

C’est donc l’effet secondaire de la grande ouverture et cette grande ouverture maximale sur un objectif va permettre, comme je l’ai dit, de mieux permettre de travailler en basse lumière, mais aussi d’avoir potentiellement, si vous le souhaitez, une plus faible profondeur de champ. Ce qui est donc une possibilité créative supplémentaire. Vous n’êtes pas obligé de l’utiliser systématiquement, ce n’est pas parce que vous avez un objectif qui ouvre à f/1.4 qu’il faut tout le temps ouvrir à f/1.4, mais vous avez la possibilité de le faire. Donc, grâce à ça, vous avez une possibilité créative supplémentaire.

Dernière petite notion dont je voudrais vous parler, c’est la stabilisation. Vous vous souvenez que je vous ai dit que dans un appareil photo, d’abord la lumière entre par l’objectif, elle passe par le diaphragme. Ensuite, elle va taper le capteur, mais elle ne va taper le capteur que quand le rideau va être levé. Parce que, en temps normal, sur un capteur il y a un rideau – je simplifie à l’extrême – qui bloque la lumière. Quand vous appuyez sur le déclencheur, le rideau va se lever pendant une certaine durée, ensuite il va se rabaisser. Pendant cette durée, la lumière aura atteint le capteur.

Cette durée, c’est ce qu’on appelle le temps de pose ou vitesse d’obturation, que vous pouvez régler sur l’appareil, et ça va déterminer la quantité de lumière qui va atteindre le capteur. Vous imaginez bien que plus cette durée est importante, plus il y a de lumière qui va atteindre le capteur.

Cette vitesse d’obturation, ce temps de pose, s’il est un peu trop long, par exemple si cette pose fait une demi-seconde, vous allez avoir sur les images ce que l’on appelle un flou de bougé. Le flou de bougé est dû à quoi ? En fait, quand vous tenez votre appareil, même si vous ne fumez pas, même si vous ne buvez de café, même si vous êtes – j’ai vu qu’il y avait Matthieu Ricard dans les ambassadeurs Panasonic, qui est moine bouddhiste –, même si vous êtes moine bouddhiste, que vous avez une grande maîtrise de vous-même, vous allez forcément bouger à un moment et vous n’aurez pas une image nette si votre vitesse d’obturation est trop lente.
Plus la focale est longue, plus vous aurez facilement du flou de bougé, donc à 300 mm vous aurez plus facilement du flou de bougé que ce que vous aurez à 20 mm, par exemple.

Je vous dis ça parce que la stabilisation permet de combattre ce flou de bougé.
C’est-à-dire que, si vous aviez normalement, sans stabilisation, du flou de bougé, par exemple à 1/50s, eh bien peut-être qu’avec la stabilisation, vous n’aurez du flou de bougé qu’à 1/20, voire à 1/10.
Et si je vous dis plus la longueur focale est longue, plus vous aurez de flou de bougé, c’est parce qu’en fait, plus la focale est longue, plus vous aurez besoin potentiellement de la stabilisation ; puisque vous aurez plus facilement du flou de bougé, la stabilisation va être plus importante pour vous aider à faire des photos nettes dans toutes les situations.

Ça va vous servir pas mal en basse lumière, puisque, comme je vous l’ai dit, la vitesse d’obturation un peu lente permet de faire entrer plus de lumière et en basse lumière, votre appareil va avoir envie de le faire pour faire entrer plus de lumière comme il peut ; vous allez plus facilement avoir des vitesses lentes et donc plus facilement du flou de bougé. La stabilisation va surtout vous servir dans des situations de basse lumière.

La stabilisation, en paysage, assez peu, parce que vous avez souvent assez de lumière pour éviter de toute façon le flou de bougé, donc ça va être moins utile.
Petit point important que je souhaitais vous préciser, parce que je sais qu’il y a parfois confusion, la stabilisation ne va pas vous aider à figer un sujet rapide, puisque la stabilisation va compenser vos mouvements ; il y a un petit dispositif dans l’appareil, ou dans l’objectif – le plus souvent dans l’objectif – qui va compenser vos mouvements. Donc, si vous faites involontairement un petit mouvement vers le haut, le dispositif va faire un petit mouvement vers le bas, pour simplifier.
Donc, évidemment, il ne va pas vous aider à figer un sujet rapide qui passe devant vous, puisque la stabilisation ne prend pas en compte le mouvement du sujet. Si quelqu’un passe devant vous, l’appareil ne va pas faire ça tout seul pour suivre son mouvement. (Heureusement pour vous.)
C’était juste pour vous préciser que, sur un sujet rapide, la stabilisation n’a pas spécialement d’intérêt, c’est vraiment seulement pour diminuer le flou de bougé.

En résumé, comment choisir un objectif ?

Quelle est la méthode ? Ensuite, je vais détailler par pratique photo, avec des exemples concrets, ce sera encore plus clair.

Première étape, se demander pour quel(s) usage(s) c’est fait. Pourquoi vous voulez cet objectif. Est-ce que c’est pour du paysage, pour du portrait, pour remplacer une optique que vous avez déjà et qui est un peu trop entrée de gamme pour vous.

Quel budget vous avez ? Est-ce que vous avez besoin de légèreté ? Et également quelles sont vos priorités ? Parce que si vous voulez un truc pour le paysage et pour le portrait et que vous avez un budget limité, il va falloir vous demander lequel vous préférez.

Ensuite, on va se demander quelles sont les contraintes de la pratique photo visée. Quelles sont les contraintes, ça peut être par exemple en portrait : je veux du flou d’arrière-plan. On va voir après en détail. Et du coup, quelles sont ces contraintes, donc quelles sont les caractéristiques de l’objectif dont j’ai besoin, par rapport à ces contraintes ? C’est-à-dire les caractéristiques dont vous avez besoin, vous ne les inventez pas de nulle part, elles découlent des contraintes de la pratique visée et de ce que vous voulez obtenir comme rendu.

Et dernière chose, vous allez simplement choisir l’objectif avec le meilleur rapport qualité/prix. Qu’est-ce que ça veut dire ? La meilleure qualité optique, par exemple, mais ça peut aussi être la rapidité de l’autofocus – ça dépend du domaine, encore une fois, en paysage s’il n’y a rien qui bouge, la rapidité de l’autofocus n’est pas très importante –, éventuellement ce qu’on appelle la tropicalisation, la construction tout temps qui va permettre de résister à la pluie – là encore, ça dépend des domaines, si vous allez en forêt tropicale ou si vous faites des portraits en studio, vous n’aurez pas le même besoin d’une construction tout temps, forcément.

Vous allez donc prendre ces différents critères pour choisir les différents objectifs.

Les pratiques photographiques

Ça peut paraître compliqué, comme ça, mais, bonne nouvelle, je vais aujourd’hui vous aider là-dessus.
En commençant par la photo de paysage, parce que c’est probablement la pratique la plus courante. Et on en fera d’autres après, ne vous inquiétez pas.

La photo de paysage

Quelles sont les contraintes ? Les contraintes en photo de paysage sont assez simples, on veut deux choses, la plupart du temps : on veut une vue d’ensemble, on veut voir assez large, et on veut plutôt une grande profondeur de champ ; on ne va pas tellement avoir besoin d’une faible profondeur de champ, de faire du flou d’avant-plan ou d’arrière-plan. On peut le faire éventuellement, mais c’est vrai que dans 90 % des cas on ne va pas le faire.

Du coup, quelle catégorie d’objectif va-t-on choisir ? On va choisir des objectifs qui sont grand-angles, voire ultra grand-angles, c’est-à-dire qui voient vraiment très très large. Qu’est que ça veut dire grand-angle et ultra grand-angle ? Grand-angle, sur Micro 4/3, ça va être à peu près 12 mm, et ultra grand-angle à peu près 8 mm.

On va vouloir plutôt des zooms que des focales fixes, parce qu’en paysage on n’est pas forcément si mobile que ça, on ne va pas forcément pouvoir cadrer comme on veut avec une focale fixe, parce que parfois on est au bord de la falaise et, c’est bien joli, mais on ne peut pas faire un pas en avant. Donc le zoom va nous permettre d’avoir un peu plus de flexibilité dans le cadrage, et comme on est, assez souvent en paysage, sur trépied, on va pouvoir se permettre de poser son trépied à un endroit, et si jamais il faut zoomer un peu pour cadrer mieux, on ne va pas avoir à le déplacer, ce qui est souvent pénible, parfois pas pratique ; en paysage, vous avez souvent un environnement pas très stable, des cailloux, un bord de falaise, de la boue, bref, ce n’est pas forcément évident, donc le zoom va être un peu plus adapté.

Et l’ouverture maximale va être moins importante. Si vous avez une grande ouverture maximale, tant mieux, mais ce n’est vraiment pas indispensable puisque de toute façon on veut une grande profondeur de champ. De toute façon, on va fermer le diaphragme, donc ça ne va pas servir à grand-chose d’avoir une ouverture maximale très importante. En tout cas, ça ne va pas être fondamental dans votre choix.

Que peut-on avoir comme modèles de grand-angle, sur Micro 4/3 ? Je vous dis ça, mais choisir un grand-angle, c’est aussi valable sur reflex, sur n’importe que appareil à objectifs interchangeables pour ce domaine de la photo de paysage.
Le 14-42 mm du kit suffit pour faire du paysage, puisqu’il a une focale assez grand-angle, 14 mm, puis il a une ouverture maximale qui n’est pas extraordinaire, car évidemment c’est l’objectif du kit, mais c’est tout à fait suffisant pour du paysage, puisque de toute façon on va fermer plus que l’ouverture maximale.
Si vous voulez aller dans du plus haut de gamme, le 12-35 mm f/2.8, qui est sur le boîtier là, va tout à fait convenir aussi ; il a une grande ouverture maximale, on ne va pas s’en servir, mais après tout elle est là et elle pourra nous servir dans d’autres domaines, on va le voir juste après.

Quel type de photo peut-on obtenir ? Ça, c’est une photo obtenue à 12 mm sur Micro 4/3, vous voyez, c’est une photo assez grand-angle, j’ai quand même une assez grande partie de la scène.
Et maintenant, je vais vous parler des ultra grand-angles, parce que l’ultra grand-angle est, pour moi, un objectif encore plus spécialisé photo de paysage, et sur Micro 4/3, on va pouvoir choisir soit le Panasonic 7-14 mm, soit l’Olympus 9-18 mm. Les deux sont très bien, le 7-14 est un peu plus gros, il voit aussi un peu plus large, c’est à vous de voir ce que vous préférez. Le seul petit “inconvénient” du 7-14 mm, c’est si vous utilisez des filtres, la lentille centrale est bombée, donc vous ne pouvez pas mettre de filtre dessus. Si vous n’en utilisez pas, à la limite prenez le 7-14 parce qu’il voit plus large, donc vous aurez un effet plus important de l’ultra grand-angle.

Qu’est-ce que j’appelle cet effet ultra grand-angle ? Ça permet de voir une plus grande partie de la scène. Vous voyez, là si j’avais été “seulement” à une focale de grand-angle j’aurais peut-être vu cette partie-là de la scène, à peu près. Je peux voir beaucoup plus large avec un ultra grand-angle, et je peux aussi créer un effet de perspective. Vous voyez qu’ici, j’ai vraiment l’impression de pouvoir rentrer dans l’image, j’ai le ponton au premier plan qui donne vraiment l’impression qu’on peut mettre le pied dessus, parce que ce que j’ai fait, c’est que je suis très près du sujet, je me suis aussi un peu abaissé, et grâce à l’ultra grand-angle je peux avoir en même temps une grande partie de la scène et être très près de mon sujet. Ça me permet de créer un effet de perspective où on va avoir cette impression de rentrer dans l’image, presque de mettre le pied dedans.

L’ultra grand-angle va nous permettre d’obtenir cet effet-là que le grand-angle peut permettre, mais de manière un peu moins forte et en donnant moins au spectateur cette impression d’entrer dans l’image.
Donc, pour la photo de paysage, c’est un objectif un peu spécialisé, mais qui est vraiment très efficace.
En paysage, vous pouvez également emporter un objectif secondaire et faire exactement l’inverse, c’est-à-dire avoir un petit téléobjectif. Ici, je vous ai mis les deux 35-100 mm de chez Panasonic. Il y en a un qui a une ouverture maximale pas extraordinaire et l’autre qui a une ouverture maximale de f/2.8.

Comme je vous l’ai dit, en paysage ça ne va pas être spécialement utile d’avoir le f/2.8 – dans d’autres domaines, peut-être – et ces deux-là vont vous permettre de zoomer dans le paysage dans le cas où vous n’avez pas de premier plan. Parce qu’un des problèmes avec l’ultra grand-angle, c’est que si vous êtes devant un paysage, vous allez dézoomer au maximum, avoir le grand-angle maximum, vous allez voir plein de choses, mais si vous n’avez pas de premier plan, ça peut facilement faire grande photo un peu vide. On peut facilement voir le paysage en petit au loin, pas grand-chose devant, et avoir juste une grosse partie de ciel et une grosse partie de sol un peu verte en bas et les montagnes un peu loin. Du coup, ce ne sont pas des photos extrêmement fortes ; l’ultra grand-angle va surtout vous servir si vous avez un premier plan parce que vous allez pouvoir le mettre en valeur. Si vous n’avez pas de premier plan, ça peut être plus intelligent d’aller zoomer sur du paysage en faisant ce que j’ai fait ici. Ici, je suis à 45 mm sur Micro 4/3, c’est ce qu’on peut faire avec les 35-100 que je vous ai montré. Vous voyez qu’ici, je n’avais pas de premier plan – c’est le parc de Yosemite aux États-Unis, avec le fameux demi-dôme assez iconique ; c’est très joli, là-haut, mais quand je suis arrivé là-haut, je me suis rendu compte que le premier plan n’était vraiment pas génial, quelques haies un peu artificielles et derrière il y a la vallée directement et c’était très difficile d’avoir un premier plan bien parce qu’il y a quelques mètres de haies derrière lesquelles on ne peut pas aller, c’est franchement dangereux –, je n’avais pas moyen d’avoir un premier plan efficace, du coup j’ai choisi de zoomer, d’utiliser une longueur focale plus longue pour du paysage. C’est pour vous dire que pour du paysage, vous pouvez aussi utiliser le téléobjectif, ça peut être un objectif secondaire intéressant.

San Francisco ici, où j’ai fait pareil, 45 mm aussi sur Micro 4/3, et si je n’avais pas eu une focale aussi longue, j’aurais eu un premier plan bien moins intéressant. C’était une petite colline, il y avait des gens qui promenaient leur chien, ça aurait pu faire une autre photo, mais ça n’aurait pas été forcément ce qui m’intéressait à ce moment-là, et je n’aurais pas vu la ville en arrière-plan de manière aussi importante dans la photo puisque j’aurais eu une photo plus large et donc des éléments à l’arrière-plan plus petits. Là, j’ai pu avoir les maisons qui prenaient beaucoup de place, la ville qui prenait beaucoup de place, en utilisant un téléobjectif. C’est donc aussi intéressant en photo de paysage.

La photo de portrait

Passons à la photo de portrait, maintenant. Quelles sont les contraintes en photo de portrait ? (Je vais vous faire travailler un peu.)
Quelles sont les contraintes en photo de portrait ? Alors, les contraintes, ça peut aussi être ce qu’on a envie de faire, c’est-à-dire que ce n’est pas forcément obligatoire, mais des choses qu’on aurait envie de faire.

Je vais passer parmi vous.

Il peut y avoir des volontaires, ou alors je vais en désigner s’il le faut.

À votre avis, qu’est-ce qu’on veut faire en photo de portrait ?

N’hésitez pas, je ne mords pas.

… : D’abord, la première contrainte, c’est d’avoir quelqu’un qui a une belle tête.

C’est vrai, mais ça ne va pas jouer sur le choix de notre objectif.

… : Un flou d’arrière-plan.

Effectivement.
J’en ai une autre, enfin, une et demie, on va dire.

… : Un détail du visage.

On peut vouloir faire ça, c’est presque ce que je veux dire.

… : Faire ressortir l’expression.

Oui, c’est ce qu’on va vouloir faire en portrait. Ça ne va pas jouer directement sur le choix de l’objectif, par contre, mais effectivement, c’est ce qu’on va vouloir faire en portrait.

… : Le contre-jour.

On pourrait vouloir faire un contre-jour, ça ne va pas jouer directement sur notre choix.

Madame a dit tout à l’heure “faire des détails du visage”, c’est presque ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire, c’est qu’en portrait on va vouloir avoir une certaine distance avec le sujet, qu’il soit ni trop proche, parce que si on est trop proche, on va déformer le visage du sujet. Vous vous souvenez tout à l’heure de la perspective, ce que j’ai fait, c’est que je me suis approché pour déformer le ponton ; si on fait pareil avec un visage, on va avoir un gros nez. Même chez les personnes qui ont un très petit nez, si vous vous approchez trop, vous allez avoir l’effet gros nez. Donc on va éviter de s’approcher trop de la personne.
Et on va aussi éviter de trop s’éloigner, parce que si vous êtes à quinze mètres de votre sujet, si je fais un portrait du monsieur qui est là-bas, il ne va pas m’entendre si j’essaie de le guider et il va y avoir une barrière entre le modèle et le photographe.
Donc, en portrait, vous n’allez pas vouloir non plus trop vous éloigner de votre sujet.

Et puis, on l’a dit, faire un flou d’arrière-plan, donc avoir une faible profondeur de champ.
Qu’est-ce que ça va induire comme choix de catégorie d’objectif ? On va vouloir un petit téléobjectif, ce qui va à la fois nous permettre d’être pas trop près, même en faisant du détail du visage, donc même en ayant une partie du visage détaillée, et n’être pas trop près non plus, et pas non plus trop loin.

Qu’est-ce qu’un petit téléobjectif ? Sur Micro 4/3, ça va être environ de 40 à 75 mm.
Et on va vouloir une grande ouverture, voire une très grande ouverture, et donc plutôt une focale fixe. Parce que les zooms ouvrent en général au maximum à f/2.8 – Sigma commence à faire des zooms qui ouvrent à f/1.8 et f/2, mais plutôt grand-angle, donc ça ne nous intéresse pas ici –, et les focales fixes vont ouvrir beaucoup plus, vont avoir une ouverture maximale plus importante, pour des raisons techniques que je vous passe. Vous aurez donc plus facilement du flou d’arrière-plan avec une focale fixe. Et comme de toute façon, on va pouvoir se déplacer en portrait, on va rarement être bloqué sur place, ça ne dérange pas de faire un pas en avant ou en arrière pour changer de cadrage, on n’est pas obligé d’avoir un zoom.

Quel modèle choisir ? Chez Olympus, vous avez le 45 mm f/1.8, qui est très bien et qui coûte, de mémoire, 250 à 300 €, qui est relativement abordable, et chez Panasonic, vous avez le 42,5 mm f/1.4 (si je me souviens bien), qui lui est nettement plus haut de gamme évidemment, il est aussi plus volumineux et aussi plus cher. il est aussi un peu meilleur, forcément, rien de surprenant. Et les deux sont très bien pour faire du portrait sur Micro 4/3, il n’y a aucun problème. Voici le type de rendu que vous pouvez obtenir avec. Tout à fait honnêtement, celle-ci est prise sur reflex, parce que j’ai pris les photos que j’avais avec moi pour préparer cette conférence pendant que j’étais en voyage, mais c’est le type de résultat que vous allez obtenir avec ce type de focale en portrait.

La photo de voyage

La photo de voyage, maintenant.
Les contraintes de la photo de voyage vont être assez simples. On va vouloir quelque chose d’assez léger et peu encombrant, on va éviter de se balader avec cinq kilos de matériel. Si en plus, vous êtes sur hybride, vous avez sans doute en partie choisi ça pour le poids, donc on va éviter de se balader avec beaucoup de matériel, évidemment.

On va vouloir quelque chose de polyvalent, parce qu’en voyage, d’une on veut éviter de se balader avec cinq optiques, toutes spécialisées dans un domaine particulier, pour des questions de poids et d’encombrement, tout simplement, mais aussi parce qu’on veut éviter de changer d’objectif en permanence. En voyage, c’est un peu embêtant de devoir sortir l’optique de son sac, la changer, etc. En plus, il peut y avoir du vent, de la poussière, on veut éviter de mettre de la poussière sur le capteur, bref on va vouloir quelque chose le plus polyvalent possible et pouvoir passer facilement du paysage à la photo de gens qui passent. On va vouloir faire plein de choses différentes, et une des caractéristiques du voyage, c’est que les situations vont être très variées. Vous allez avoir plein de choses différentes. Vous allez faire du paysage, de la photo de rue, du portrait, peut-être, des photos dans des marchés, vous allez faire plein de choses différentes. Et vous allez aussi avoir, parmi ces situations variées, de la basse lumière. Typiquement, en voyage, vous allez forcément avoir un moment où vous allez manquer de lumière. Dans un marché la nuit, même juste avant le coucher du soleil, il y a un moment où il va forcément faire sombre.

Donc, que va-t-on vouloir ? On va vouloir ce qu’on appelle les zooms transtandards – je vais vous montrer après des modèles particuliers –, ce sont des zooms qui vont d’un vrai grand-angle à un petit téléobjectif, et qui vont vous permettre d’avoir une variété de focales et de traiter différents sujets, et qui ont plutôt une grande ouverture, si possible, simplement parce que ça va nous permettre de gérer les situations de basse lumière. Et qui sont en plus, si on peut, légers, mais là, en général, plus ça a une grande ouverture, plus c’est lourd donc on va devoir faire un compromis, faire un choix.

Lesquels ? Eh bien, ceux que je vous ai déjà montrés tout à l’heure : le 14-42 mm du kit, c’est déjà un zoom transtandard, mais il a le défaut de ne pas être très lumineux, c’est-à-dire qu’avec, vous allez effectivement pouvoir traiter différentes situations, du grand-angle au petit téléobjectif, par contre vous allez manquer un peu de lumière quand vous serez en basse lumière, c’est un petit défaut sur cet objectif-là, en revanche il est très léger.

Vous pouvez prendre le compromis inverse, avoir une focale très similaire, 12-35 mm, qui ouvre à f/2.8, là, pas de souci en basse lumière, mais ça va être un petit peu plus lourd. Cela dit, on est sur Micro 4/3, donc quand je dis un peu plus lourd, ce n’est pas non plus… l’objectif pèse quelques centaines de grammes, ce n’est pas extrêmement lourd.

Voici le type de photo qu’on peut obtenir avec. Rappelez-vous, tout à l’heure je vous ai montré un paysage, avec le même type d’optique on peut obtenir ça. Là, on est à 35 mm, dans ces eaux-là, sur Micro 4/3. Vous voyez que je suis relativement loin de mes sujets, je suis à quelques mètres, j’ai zoomé sur eux, j’ai un flou d’avant-plan avec ce monsieur qui est passé au premier plan – ce qui est une chance complète, je n’ai pas fait exprès, il est vraiment arrivé à ce moment-là –, et j’ai un flou d’arrière-plan, parce que j’ai ouvert à f/2.8 sur cette photo, j’ai utilisé l’ouverture maximale, donc j’ai pu avoir à la fois du flou d’avant-plan et du flou d’arrière-plan, mettre en valeur mon sujet et tout ça avec un zoom qui fait aussi la photo de paysage.

C’est une autre photo que j’ai faite avec, vous voyez que c’est beaucoup plus grand-angle, il n’y a pas de flou d’arrière-plan, c’est complètent différent, pourtant c’est la même optique. C’est pour vous montrer ce qu’on peut faire avec un zoom type transtandard qui va d’un petit grand-angle à un petit téléobjectif.
Ensuite, en voyage, je vous conseille de prendre un deuxième objectif pour la pratique photo que vous préférez.

Si c’est pour le portrait, vous allez prendre les objectifs que je vous ai conseillés avant pour le portrait, si c’est pour le paysage, vous allez prendre les objectifs que je vous ai conseillés avant pour le paysage, ça paraît assez logique. Vous allez prendre un objectif secondaire selon votre pratique préférée, qui va vous servir peut-être 10 % du temps, peut-être 15 % du temps, mais vous serez content quand vous l’aurez et si vous êtes en Micro 4/3, ça ne va pas non plus vous prendre beaucoup plus dans le sac, ça va être assez léger, ce n’est pas non plus un drame et personnellement, j’emporte un ultra grand-angle en plus de mon zoom transtandard et une petite focale fixe en plus pour le portrait. Je prends les deux.

Si jamais vous avez une “préférence” pour le zoom – je sais qu’il y a des gens qui aiment bien avoir une plus longue focale parce qu’ils aiment bien prendre des détails des choses ; ce n’est pas un truc que je fais beaucoup, mais ça peut être une chose que vous avez envie de faire en voyage –, dans ce cas, prenez un des 35-100 mm que je vous ai conseillés tout à l’heure, notamment quand je vous ai dit que vous pouviez avoir un petit téléobjectif en paysage, ça marche aussi très bien si vous voulez prendre des petits détails, si vous voulez être plus loin de votre sujet, si vous faites de la photo de rue, mais que vous avez un peu peur, n’hésitez pas à le prendre. Vous avez le 35-100 qui ouvre à f/4-5.6, qui n’a pas une ouverture maximale géniale. Évidemment, celui qui ouvre à f/2.8 est un peu de meilleure qualité, il est aussi un peu plus cher et un peu plus lourd, donc là, c’est à vous de voir si en voyage vous voulez vous charger ou pas, et quel compromis faire. Dans tous les cas, les deux sont des solutions acceptables si vous avez vraiment une préférence pour le zoom, si vous savez qu’en voyage vous prenez plein de photos au téléobjectif. Ce n’est pas mon cas, mais je sais qu’il y a des gens qui prennent la moitié de leurs photos au téléobjectif, donc pour ceux-là ça peut être intéressant d’y penser.

La macrophotographie

On va parler macro, maintenant.
La macro, il faut juste faire la distinction entre deux choses : il y a ce qu’on appelle la proxiphotographie – proxiphotogaphie, ça veut juste dire “faire des photos de près”. C’est un terme compliqué pour dire un truc très simple – et la macrophotographie.

La définition de la macrophotographie, c’est que le sujet sur le capteur doit avoir au moins ce que l’on appelle un rapport de grandissement de 1 : 1. Pas de panique, ne partez pas en courant, c’est assez simple. Ça veut dire que si ça, c’est la taille de mon capteur, – je n’en profite pas du tout pour faire ma pub –, si ça c’est la taille de mon capteur, admettons, et que mon sujet fait cette taille-là, eh bien, il va prendre exactement cette taille-là sur le capteur et donc, sur la photo il va apparaître comme faisant la majorité de l’image. Ça veut simplement dire qu’il fait la même taille sur le capteur qu’en réalité. Un rapport de grandissement de 1 : 1, vous imaginez bien que comme le capteur, en réalité, n’est pas grand comme ça, en Micro 4/3 on est plutôt à vaguement ça de large, je pense, si vous avez un insecte qui fait cette taille-là, si vous êtes à 1 : 1, il va prendre quasiment toute l’image. C’est ça qu’on appelle un rapport de grandissement de 1 : 1, et c’est la définition de la macrophotographie, et pour ça, le seul moyen pour l’objectif de le faire – un objectif normal ne va pas pouvoir le faire –, il faut un objectif spécialisé qui permette de se rapprocher suffisamment du sujet, d’avoir une distance de mise au point minimale vraiment faible pour obtenir ce rapport-là.

C’est vraiment une contrainte particulière de la discipline, et là il va vous falloir un objectif spécialisé et j’aurais tendance à recommander une longue focale plutôt qu’une courte focale, parce qu’avec une longue focale vous allez obtenir ce rapport de grandissement d’un peu plus loin. Si à 40 mm vous avez besoin d’être à 5 cm du sujet pour obtenir cette distance-là, à 60 mm vous allez peut-être devoir être à 8 cm du sujet, donc vous allez pouvoir être un peu plus loin. Vous vous doutez bien que si vous photographiez des bijoux ou des plantes, peu importe, si vous photographiez un insecte, il ne va pas trop aimer le gros objectif qui lui arrive dessus ; évidemment il va falloir être prudent et pratiquer, mais le fait d’être un petit peu plus loin va vous aider à moins faire fuir votre sujet. Donc en macro j’ai tendance à préférer les objectifs un peu plus longs qui vont vous permettre de ne pas être trop près de votre sujet et de ne pas lui faire peur.

Il y a deux objectifs macro principaux sur Micro 4/3 qui se disputent le marché : le 45 mm chez Panasonic et le 60 mm chez Olympus. J’aurais plutôt tendance à prendre le 60 si je devais prendre un objectif macro – je dis ça alors que je suis chez Panasonic en train de faire une conférence – juste parce qu’il est plus long. Ça ne veut pas dire que le 45 mm ne soit pas bon, mais comme le 60 mm est plus long, je pense que pour les insectes vous aurez juste un peu moins de mal.
Voici le type de photo qu’on peut faire avec ; je ne fais pas de macro d’insecte ou de plante, donc j’ai pris une photo de macro abstraite. Je vais faire un petit jeu parce qu’on a encore un peu de temps : est-ce que quelqu’un peut deviner ce que c’est ? Ceux qui n’ont pas vu l’article sur le blog et qui savent déjà. Si vous avez oublié, vous pouvez aussi jouer.

Une tarte. Alors, ce n’est pas une tarte, mais ça se consomme.
C’est comestible.
Ce n’est pas du café, mais c’est buvable.

Je n’ai pas changé la couleur.

Ce n’est pas du citron, mais on s’en rapproche.

C’est du jus d’orange. C’est un verre de jus d’orange avec un glaçon.
Vous voyez, la macro peut vous servir à faire des choses qui sont aussi plus abstraites. En l’occurrence, ça, c’est le bord du verre.

Donc ça peut vous servir à faire des trucs un peu plus rigolos.

On peut aussi faire des trucs un peu moins abstraits que ça en portrait. Là, en portrait, je n’aurais pas pu faire ça sans objectif macro, parce qu’avec un objectif de portrait normal, je n’aurais pas pu me rapprocher suffisamment pour avoir un plan très très serré des lèvres.

La photo animalière

La photo animalière, maintenant.
Encore un domaine complètement différent.
Quelles sont les contraintes de la photo animalière ? On va vous faire jouer un peu.

Je vais reprendre le micro et passer parmi vous.

… : Il faut se baisser.

Effectivement, ça fait partie des contraintes, ça ne va pas jouer tant que ça dans le choix de l’objectif, mais on n’en est pas loin.

Effectivement, la distance du sujet, c’est la première grande contrainte. Les animaux sauvages sont rarement très près de nous.
Ça peut arriver, mais si vous avez de la chance.

Quoi d’autre ?

… : La vitesse aussi.

Oui.

… : C’est toujours mieux s’il peut résister à l’humidité.

Effectivement.

Je reviens sur la vitesse, juste avant : oui, puisqu’on est à longue focale et que le sujet peut parfois être rapide, on va devoir photographier à une vitesse assez rapide et donc on va perdre de la lumière et il va falloir en regagner ailleurs.

Je pense qu’on a à peu près fait le tour de ce que je voulais dire.

La distance du sujet, c’est évidemment le plus important.
On va avoir l’utilité d’une grande ouverture, puisqu’on utilise une vitesse assez rapide, il va falloir compenser quelque part avec la lumière, donc ça va être utile d’avoir une grande ouverture. Pas forcément indispensable, mais ça va être utile.
Et de la stabilisation, puisqu’on va être à longue focale, on aura plus facilement du flou de bougé.
Effectivement, des critères comme la tropicalisation, une construction un peu tout temps peut être utile et ça va nous aider à choisir l’objectif.

Que va-t-on vouloir ? On va vouloir des super téléobjectifs ; sur Micro 4/3, du 200, voire du 300 mm, si possible.

Je vais distinguer ce que j’appelle la photo animalière “gentille” de la “vraie” photo animalière. Vous avez la photo animalière que vous faites dans les zoos, où l’animal ne peut pas s’enfuir bien loin, où il va rarement être très très près, mais vous aurez besoin d’une moins longue focale que dans la nature où potentiellement il peut être vraiment loin. Vous avez donc des besoins un peu différents. Je fais la différence parce que je sais qu’il y a des gens qui cherchent des objectifs pour photo animalière, et qui en fait ne vont jamais en nature et qui vont aller dans des zoos, des parcs semi-naturels avec de grands enclos, mais les animaux sont quand même pas très loin et ne peuvent pas partir bien loin, donc il faut quand même distinguer les deux. Ce n’est pas la peine de se balader avec une très longue focale si vous n’en avez pas besoin.

Les téléobjectifs moyens qui vont suffire pour tout ce qui est zoo, c’est typiquement le 45-150 Panasonic ou le 40-150 Olympus, qui sont équivalents en termes de qualité et de prix. Prenez l’un ou l’autre, prenez la même marque que votre boîtier, c’est plus simple, je pense.
Ça, c’est plutôt pour ce qui est zoo, ça va être un peu court si vous faites de la vraie vie sauvage.
Là, c’est le type de résultat qu’on peut obtenir, une perruche c’est pas bien timide, avec un objectif de type 45-150 mm.

Les super téléobjectifs, eux, vont plus vous servir en photo de vraie nature, avec typiquement le 75-300 mm chez Olympus, ou peut-être de préférence le 100-300 de Panasonic qui est un peu meilleur. Alors, il va un peu moins loin dans les basses focales, mais vous allez plutôt vous servir du 300 mm que du côté 100, donc ce n’est pas très grave. Et avec ce type d’objectif, vous allez faire des photos qui vont être…, c’est un équivalent 600 mm sur Full Frame, pour ceux qui comprennent la différence, donc c’est quand même quelque chose qui est très très long, avec lequel vous allez voir loin. Le seul petit défaut, c’est que l’ouverture n’est pas extraordinaire, donc si vous êtes un peu en basse lumière, vous allez facilement manquer de lumière.

La photo de sport

La photo de sport, maintenant.
Les contraintes de la photo de sport : on a un sujet qui est rapide, donc on va devoir utiliser une vitesse rapide et compenser si possible par une grande ouverture. C’est un petit peu comme pour les animaux. Vos mouvements seront limités, aussi ; si vous faites des photos d’un match de basket ou de foot, vous êtes en bord de terrain, vous ne pouvez pas aller au milieu photographier les joueurs. Donc vous avez des mouvements assez limités ; vous pouvez peut-être vous déplacer le long du terrain, mais pas plus.

Donc vous allez avoir besoin d’un zoom. Le sujet va être plus ou moins lointain, ça, ça va dépendre du sport que vous allez photographier, et vous imaginez bien qu’en basket ou en handball vous allez être beaucoup plus près du sujet qu’en foot ou en rugby. Simplement parce que le terrain est plus petit.
La lumière, quant à elle, va être aussi différente, parce que selon que ce sera un sport en extérieur ou en intérieur, vous allez avoir plus ou moins de lumière. En extérieur, en général vous n’avez pas trop de problèmes avec la lumière. Si le match se fait de nuit, il peut y en avoir, mais en général il y a des gros spots. En intérieur, déjà, vous avez une lumière qui est beaucoup plus limitée, donc vous aurez plus facilement des problèmes de basse lumière.

Que nous faut-il ? Il nous faut des zooms téléobjectifs, et là j’ai choisi de diviser en deux catégories : les sports en intérieur où vous avez des sujets plutôt proches, mais de la basse lumière, et les sports en extérieur où vous avez des sujets plutôt lointains, mais moins de problèmes de basse lumière. Vous allez avoir des contraintes un peu différentes.

Pour l’intérieur, typiquement le 35-100 f/2.8, ça va suffire, sur Micro 4/3, parce que vous allez être suffisamment proche des joueurs pour avoir à la fois des plans larges – le gars en train de marquer un panier au basket –, ou des plans un peu plus serrés, le portrait du joueur qui vient de marquer et qui a l’air content.
Et pour l’extérieur, vous allez plutôt choisir des focales un peu plus longues, quitte à sacrifier un peu sur l’ouverture, comme le 45-150 mm ou le 40-150 mm qui ouvrent nettement moins, mais en extérieur c’est moins grave et vous allez gagner en focale donc ce sera un peu plus confortable.

La photo de spectacle

En spectacle, encore un domaine très différent.

J’ai le temps de vous faire jouer un peu là-dessus. Quelles sont les contraintes en photo de spectacle ?

… : La lumière.

Principalement, effectivement.

… : J’en vois une, mais ce n’est pas tellement lié à l’objectif : il ne faut pas faire de bruit.

C’est un tout petit peu lié à l’objectif, quand même, puisqu’il y a des objectifs qui font la mise au point de manière plus ou moins bruyante. Ici, ils sont tous plus ou moins silencieux, donc ça ne va pas se poser, mais c’est vrai que sur reflex, notamment, les objectifs un peu entrée de gamme peuvent avoir une mise au point un peu plus bruyante que d’autres. Donc on peut penser tout ce qui est motorisation ultrasonique, etc.
Sur hybride, la mise au point, je n’ai quasiment jamais entendu de bruit. Mais effectivement, ça peut être une contrainte.

Quoi d’autre ?
Je vais vous aider un tout petit peu : à quelle distance est-on du sujet ?

… : On est limité en mouvement.

Effectivement, donc plutôt des zooms.

… : Ça concerne la lumière, elle est soit très faible, soit très forte, parfois même les deux, très faible et très forte à la fois. Mais là, c’est plutôt une dynamique du capteur.

Oui, c’est plutôt une dynamique du capteur, effectivement.
Mais c’est une des contraintes de la photo de spectacle.

Alors, où est-on par rapport au sujet ? Est-ce qu’on est près ? Est-ce qu’on est loin ? Les deux ? Ça dépend ?

Effectivement, ça va dépendre.

Les deux principales contraintes sont le manque de lumière et le manque de mobilité. On va être, en général en photo de spectacle, si vous avez déjà fait du concert, pas forcément en tant que photographe, mais en tant que spectateur, vous avez peut-être vu devant, il y a souvent la scène, un espace, une barrière, et derrière le public. Et dans cet espace qu’on appelle la fosse, il y a des photographes qui se battent pendant trois chansons pour faire des photos et ensuite s’en vont.
C’est un espace assez limité, on peut se déplacer d’un côté à l’autre de la scène si on a de la chance, parfois l’artiste met une avancée de scène au milieu, on peut être d’un côté ou de l’autre, donc on a des mouvements assez limités.

Qu’est-ce qu’on va vouloir choisir ? On veut des zooms, puisqu’on est assez limité en mouvements, qui sont transtandards – qui vont du grand-angle au petit téléobjectif – parce qu’on va être relativement près du sujet, en général, donc on va vouloir faire des plans de scène entiers, mais aussi zoomer un peu sur un artiste en particulier ; on va vouloir un peu de polyvalence.
Et à grande ouverture, parce qu’on a peu de lumière. Ça, c’est pour ce que j’appelle les plans de scène. Et si vous voulez faire des portraits de scène, où vraiment vous prenez la personne comme ça, ou si vous êtes en festival. En festival, en général vous avez une scène qui fait trois mètres de haut, vous êtes obligé de prendre pas mal de recul pour juste voir le gars – parce que si vous êtes juste en bas, vous le voyez en contre-plongée, ce n’est pas joli du tout. – et du coup de zoomer plus.

Il va donc y avoir deux types d’objectifs. Personnellement, en photo de concert je travaille avec deux boîtiers qui ont chacun leur objectif, mais c’est une configuration un peu “pro”, vous n’êtes pas obligé de le faire, vous pouvez aussi changer pendant le concert.
Les zooms transtandards à grande ouverture, vous avez le 12-35 mm de Panasonic, ou le 12-40 mm chez Olympus, qui ouvrent à f/2.8 et c’est très bien pour la photo de concert, ça suffit largement.
Vous allez pouvoir obtenir un plan de scène, un plan où vous avez tout le groupe ou presque tout le groupe. Ça, c’est pris à un équivalent de 12 mm, je suis assez près des sujets et je dézoome à fond.

Vous allez aussi pouvoir prendre des plans plus serrés. Là, je suis aussi au grand-angle parce que je suis juste en dessous de lui, littéralement, le gars est en bord de scène, comme ça, et moi je suis en dessous, comme ça, donc je suis très très près et j’arrive quand même à l’avoir en entier parce que j’ai un objectif assez grand-angle.

Si vous avez un petit budget pour la photo de concert, vous pouvez prendre une petite focale fixe standard, là un 20 mm f/1.7, vous aurez une très grande ouverture, ce qui va être très bien pour la basse lumière. C’est une focale fixe, donc vous allez avoir moins de polyvalence parce que vous n’êtes pas super mobile, par contre, comme c’est une focale fixe assez moyenne – 20 mm c’est standard, donc vous n’aurez ni un très grand-angle ni un téléobjectif, un truc un peu entre les deux –, vous aurez un angle de vue quand même adapté à la plupart des scènes que vous allez avoir. Ça sert notamment quand on débute, qu’on veut un truc pas trop cher, le 20 mm f/1.7 de chez Pana est épais comme ça, petit, ça marche très bien, il a une grande ouverture, donc ça peut servir si on débute à petit budget la photo de concert. J’ai débuté avec une focale de ce type-là.

Et si vous souhaitez plutôt faire des portraits de scène, vous allez choisir quelque chose comme le 35-100 mm f/2.8 de Panasonic, dont on a déjà parlé plusieurs fois ; ce n’est pas un hasard parce que c’est très polyvalent comme zoom téléobjectif, et obtenir des portraits de ce type-là. Vous voyez que j’ai quelque chose de très serré. Là, c’est le chanteur de Phoenix qui est à quelques mètres de moi, mais que je peux avoir en plan vraiment très serré grâce à un objectif de ce type-là.

En photo de théâtre, ici comme c’est du théâtre, évidemment je ne suis pas directement devant la scène, parce qu’il y a des spectateurs et on ne va pas les déranger, et j’avais le droit de photographier tout le spectacle. Pour l’anecdote, c’est un élève d’une de mes formations qui m’avait invité à photographier un spectacle que quelqu’un de sa famille organisait. J’étais au bout de l’allée centrale, parce que le seul moyen de saisir cette scène c’était de me mettre à l’arrière puisque je ne pouvais pas me mettre devant, j’étais donc tout au fond, j’avais pas mal de zoom et là j’ai zoomé à fond – un équivalent 100 mm sur Micro 4/3 – pour avoir juste ce plan serré sur les deux.

 

Avant de terminer, je vais prendre quelques questions parce que j’ai un petit peu de temps.

Est-ce que quelqu’un a une question sur le choix des objectifs ? Sur quelque chose que j’ai dit aujourd’hui qui ne serait pas totalement clair ?

… : Je voulais savoir ce que vous pensez d’un choix d’objectif qui consisterait à prendre le 14-140 mm, par exemple chez Panasonic, pour le tout venant et ne pas changer d’objectif de toute la journée, et compléter avec un 17 f/1.8 et un 45 f/1.8 en focale fixe ?

Pourquoi pas ? Ça peut être un choix intéressant.

Le 14-140 mm a effectivement l’avantage d’avoir une plage focale extrêmement polyvalente, puisqu’on va d’un vrai grand-angle, 14 mm c’est un vrai grand-angle, jusqu’à 140 où on a un vrai téléobjectif, c’est même un assez gros téléobjectif. C’est polyvalent en termes de focale, par contre c’est vrai qu’en termes de luminosité ça manque un peu. D’où l’intérêt d’y rajouter des focales fixes, pourquoi pas. Ça dépend un peu du type de photo. J’aurais tendance à dire que si vous utilisez souvent la grande ouverture au quotidien, ça va vous embêter parce que vous allez vouloir souvent mettre les focales fixes. Si vous l’utilisez rarement, ça ne va pas vous embêter puisque vous allez toujours fermer un peu plus, donc dans ce cas-là ça peut être une très bonne solution, et d’avoir les focales fixes en plus si jamais vous voulez utiliser la grande ouverture, mais après tout, si ce n’est pas le cas tant que ça, vous les avez au cas où et voilà.
Ça dépend beaucoup de la pratique, en fait. Ça dépend si vous avez beaucoup tendance à utiliser la grande ouverture. Moi, je sais que je l’utilise assez couramment, c’est pour ça que je ne me balade pas avec un 14-140 mm, parce que comme je vais vouloir, une fois sur deux, utiliser la grande ouverture, je vais tout le temps vouloir en changer, donc ça m’embête un peu. Du coup, je préfère sacrifier la plage focale, je me balade avec un 12-40 mm, le 12-40 forcément va zoomer moins, mais je peux utiliser f/2.8 quand je veux, à la volée.
Donc ça dépend beaucoup de la pratique, ça dépend si vous faites beaucoup de grande ouverture ou pas. Si vous faites beaucoup de grande ouverture, je pense que ça va rapidement être frustrant de devoir changer d’objectif tout le temps, et ce serait peut-être mieux de partir sur un objectif type 12-35 ou 12-40, quitte à avoir un téléobjectif à côté. Ça dépend de la pratique, mais le 14-140 peut être un bon choix si l’ouverture n’est pas très importante pour vous.

… : Ce n’est pas tout à fait comme ça que je le voyais, le 14-140 mm je l’utiliserais en bateau, ou des fois les bateaux sont très près, et des fois sont plus loin, et un bateau, même à 150 mètres, il faut quand même déjà une certaine puissance de l’objectif si on veut le voir. Et par contre, ce serait plutôt utiliser le 17 mm le soir, quand je me promène, et le 45 mm pour le portrait.

Dans ce cas-là, ça me paraît absolument cohérent comme choix, effectivement.
Moi, ça me paraît bien.

Vous pouvez aller les acheter (pas ici, d’ailleurs).

J’ai le temps de prendre une autre question, rapidement. Profitez-en.
C’est la deuxième et dernière question.

Je suis sûr qu’il y en a, enfin, à moins que j’aie été extrêmement clair et que tout le monde ait compris, en tout cas je suis très content.

OK. Eh bien, j’ai été super clair, alors, tant mieux.

Alors, si vous êtes encore là, c’est qu’a priori vous avez aimé, j’espère. Je vais vous expliquer un peu comment aller plus loin avec moi si ça vous intéresse d’aller un peu plus loin.

Tout d’abord, j’ai un guide qui s’appelle “Faites-vous plaisir en photographiant” ; c’est un PDF de 25 pages qui est là pour vous aider à résoudre les 5 plus gros problèmes des débutants. Pour le télécharger, vous pouvez aller tout de suite, maintenant, sur votre smartphone si vous en avez un, allez sur ap7.fr/guide, c’est une adresse courte qui est faite exprès. Si vous avez la flemme de le faire maintenant, ou que vous ne le pouvez pas (ou que vous ne voulez pas), vous pouvez prendre des dépliants qui sont devant. Profitez-en, il y en a plein, j’en ai imprimé plein, il faut qu’ils partent. Derrière le dépliant, il y a l’adresse pour télécharger le guide.Le dépliant est disponible, allez-y, prenez-en ; c’est le dernier jour, en plus, il faut les écouler.

J’ai aussi deux formations, qui regroupent en tout plus de 7 000 élèves – dont certains sont là aujourd’hui. La première s’appelle Devenez un Photographe Accompli, c’est une formation généraliste à la photo, qui est faite pour vous prendre on va dire du jour où vous commencez la photo – quasiment, vous pouvez déjà avoir commencé la photo, mais si vous avez acheté votre appareil aujourd’hui, ça marche très bien – et vous emmener jusqu’au stade de ce que j’appelle un photographe accompli, quelqu’un qui se fait plaisir avec son appareil, qui sait le maîtriser, pour qui s’est devenu une extension de son œil, et qui derrière peut se débrouiller tout seul pour progresser, qui “n’a plus qu’à” faire des photos pour progresser.

Sublimez vos Photos, c’est un peu la même chose pour le post-traitement, vous pouvez ne jamais avoir touché un logiciel et la commencer demain. L’idée n’est surtout pas de faire de la retouche pour la retouche, mais de vraiment se concentrer sur l’image. Le post-traitement n’est pas là juste pour tripoter des curseurs et faire un truc joli avec des jolies couleurs, le post-traitement est là pour renforcer une photo que vous avez faite, à la base, et même en matière de composition. Je pense que le post-traitement est un outil de composition comme un autre.
Ces deux formations sont en ligne, la première dure 7 mois et la deuxième dure 5 mois. Je ne vais pas vous faire le programme complet maintenant, sinon il me faudrait encore une heure et il paraît qu’il y a des gens après moi. Toutes les infos sont dans les dépliants, là. Enfin, pas toutes les infos, il y a des liens pour avoir toutes les infos, sinon ça prendrait plus qu’un dépliant.
Comme il reste un tout petit peu de temps, je n’aime pas trop parler de mes formations trop longuement, mais j’ai plus envie de faire parler des membres de mes formations.
Tu veux bien dire un mot sur ce que tu en as pensé ?

… : J’ai suivi les deux formations parce que j’ai commencé il n’y a pas très longtemps la photo. J’ai commencé par Devenez un Photographe Accompli, et c’est vrai que ce sont des formations très claires. J’ai aussi témoigné sur le blog de Laurent sur Sublimez vos Photos, que j’ai suivie après pour pouvoir faire de la retouche et faire ce qu’on veut avec des photos qui nous plaisent vraiment.
L’intérêt des formations, c’est vraiment que c’est très très clair, c’est progressif, parce qu’on trouve beaucoup de choses sur internet, il suffit d’aller chercher, mais la différence, là, c’est qu’on progresse vraiment pas à pas et je les recommande vraiment parce que, comme je vous le dis, j’ai suivi les deux, ce qui est plutôt un gage de qualité et j’en suis vraiment super content.

Merci beaucoup. Je préfère faire parler mes élèves que d’en parler moi-même. Si ça vous intéresse, vous pouvez venir m’en parler après si vous le voulez, vous pouvez prendre un dépliant et vous renseigner tout seul sur internet avec le petit lien qu’il y a dedans. Je suis disponible après la conférence, je vais me mettre sur le côté pour laisser la place au suivant, mais vous pouvez venir me parler.
Et pour finir, faites-vous plaisir, amusez-vous ! On parle d’objectifs, de technique, c’est bien, mais c’est juste un outil pour vous faire plaisir en photo. Surtout, n’oubliez pas ça, la photo c’est un loisir, c’est pour se faire plaisir. Donc surtout, amusez-vous ! Merci.

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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