Dernière conférence du Salon de la Photo, dans laquelle Philippe Bricart nous parle longuement et avec talent de photo de nu artistique : comment trouver des modèles, les faire poser, composer vos images et gérer la lumière.
Comme je le dis au début de la vidéo, Philippe sort un livre qui s’appelle «Les secrets de la photo de nu», qui sort normalement dès aujourd’hui. Depuis, il a aussi lancé un blog avec quelques articles qui pourront vous donner un aperçu de son travail, ou vous permettre d’aller plus loin que la conférence ou son livre. C’est accessible via le lien suivant, et ça s’appelle tout simplement la photographie de nu.
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Bienvenue sur le stand d’Apprendre la Photo. Merci d’être venus nombreux.
Je vais tout de suite laisser Philippe Bricard vous parler de nu artistique. J’ai notamment invité Philippe, parce que Philippe va très bientôt sortir un livre chez Eyrolles – qui est aussi mon éditeur –, mais je ne le dis pas parce que c’est mon éditeur, mais parce que son travail est bien. Ce livre s’appelle, Les Secrets de la photo de nu. Vous avez quelques flyers du livre qui sont sur le présentoir, donc n’hésitez pas, si vous voulez vous souvenir du titre du bouquin, à prendre un flyer, et à l’acheter quand il sortira, a priori en janvier. Je laisse Philippe prendre la parole.
Merci Laurent, merci de m’avoir invité et merci à vous tous d’être venus pour cet échange sur la photo de nu.
Depuis une quinzaine d’années, je fais des stages à Budapest, en Thaïlande à l’heure actuelle, et j’adore la discussion sur ce sujet.
Je vous propose qu’après une présentation d’une trentaine de minutes je réponde à vos questions dans la continuité des thèmes que j’aurai abordés, ou si vous en avez de plus spécifiques.
Ce dont je vais vous parler, c’est de la spécificité même de la photo de nu – on ne parle que de nu artistique, ici –, en quoi c’est différent des autres catégories de photographies.
Le modèle
D’abord, avant de vous lancer dans la photo de nu, il vous faut un modèle. Et si vous n’êtes pas amateur de selfie de nu artistique, eh bien, il va falloir en trouver un en dehors de vous.
Ce n’est pas le plus facile. Il y a plusieurs solutions :
– vous pouvez passer par les modèles professionnels rémunérés. On les trouve par le bouche-à-oreille et par petites annonces spécialisées. L’avantage est qu’on peut parler librement du sujet au départ ; on se met d’accord sur le prix, le temps, le type de photos, l’usage des photos. L’avantage c’est que les modèles sont fiables, ils viennent au rendez-vous, les inconvénients, eh bien, il faut payer, et puis généralement, on n’a pas eu le modèle en face de soi avant la prise de vue et il arrive qu’il ne ressemble pas vraiment à ce que l’on s’imaginait. Parfois il prend des poses très convenues, il a l’habitude de travailler toujours avec le même type de poses. C’est très bien quand on n’a pas d’idée soi-même, c’est parfois pas vraiment ce qu’on cherche et le modèle a tellement l’habitude de faire ça qu’il le répète sans fin.
– Si on fait ça avec l’entourage, les amis, les amis d’amis, c’est vite limité, parfois un peu délicat ; c’est gratuit, évidemment, mais on ne va pas très loin comme ça.
– Une autre technique est de trouver les modèles dans la rue ; j’ai beaucoup pratiqué. D’abord, il faut faire ça dans une capitale, c’est curieux, mais la vieille opposition capitale/province se retrouve dans tous les pays que j’ai visités ; c’est beaucoup plus difficile en province. Il faut prendre les jeunes filles à partir de 18 ans, naturellement, mais plutôt entre 20-27 ans. Après, c’est plutôt les femmes enceintes, ou alors des gens qui travaillent dans des milieux dans lesquels il y a le corps : les danseuses, les comédiennes, des gens qui ont l’habitude de travailler avec leur corps et qui sont moins timides.
Comment s’y prendre ? On me le demande souvent.
Eh bien, il faut y aller, y aller franco, pas trop sourire, se montrer très sérieux, sûr de soi, avec un projet qui vous tient à cœur, il faut montrer qu’on est là dans un projet artistique, on n’est surtout pas un dragueur, on prépare une exposition – on prépare toujours une exposition, ça, c’est la base, ça crédite –, vous dites que vous allez faire des portraits aussi parce que vous en offrirez aux modèles. Ils aiment beaucoup, les modèles, parce qu’ils se demandent « qu’est-ce que je vais dire que je suis allé faire avec ce photographe ? » et après ils pourront montrer des portraits (j’en parlerai un peu plus tard).
Bien sûr, vous ne faites pas d’érotique ou de pornographie, vous montrez toutes les images, vous ne garderez que celles que le modèle aura approuvées.
Tout ça, c’est du discours, les modèles ne demandent jamais à voir les images, c’est assez étonnant, mais c’est un jeu de discours.
Vous dites aussi que vous seriez ravi que le modèle vienne avec un ami, voire le petit ami. Ça m’est arrivé une fois, sur plus de mille modèles, qu’un modèle vienne avec son petit ami, mais en revanche, ça rassure beaucoup les modèles dans leur idée de venir, ils se disent « la personne est sérieuse ».
Il ne faut pas craindre le refus, ne pas se décourager, savoir que même parmi celles qui ont dit oui, certaines ne viendront pas. Mais j’ai trouvé des centaines de modèles, comme ça.
Aujourd’hui, avec Internet, beaucoup de gens vont vous demander « votre site ? Donnez-moi les références de votre site. » C’est pour ça que j’ai développé des stages pour débutants destinés, en plus de l’acquisition de base, à faire des images de base faciles à réaliser pour le photographe et rassurantes pour le modèle : des morceaux de corps, des choses comme ça. Par exemple, ce type d’image. C’est la première image que j’enseigne pendant mes stages. C’est hyper facile à faire, c’est en fin de compte assez original, quelqu’un qui se présente avec ça, ce n’est pas la photo de monsieur Tout-le-Monde et ça se fait en deux minutes : un réflecteur ici, une lumière là, on s’assoit, on fait attention d’avoir une double ligne et l’affaire est faite très facilement.
Je vous disais qu’il faut proposer des portraits. Les modèles pourront les proposer plus facilement à leur entourage.
J’ai aussi développé une catégorie d’images que j’appelle « le nu portrait », dans lequel on peut obtenir un portrait classique sans nudité. Par exemple, voilà un portrait nu, et de là, je tire un portrait que je donne au modèle, et le modèle, suivant son entourage, peut montrer une photo ou l’autre. Un qu’il peut mettre sur Facebook, l’autre non.
Ça, c’est une manière d’aborder les modèles.
Il y en a une quatrième, qui est les agences de mannequins. Là aussi, il faut être dans une capitale. Les agences de mannequins de province chercheront à vous faire payer, même si vous leur proposez de faire de la mode, pour un test, alors que les agences des capitales seront ravies si vous ne les faites pas payer. Ça montre la différence d’état d’esprit.
Il faut là aussi être très motivé, rentrer dans le jeu, faire des tests de mode plus ou moins gratuitement, montrer un minimum de réussite, évidemment, on vous juge sur le fait que vous apportez quelque chose à l’agence. C’est plus ou moins difficile selon le niveau de l’agence et au début, on ne vous donne que des débutantes, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus difficile à faire. Il faut alors de préférence, si la mode n’est pas votre passion, aller vers des photos très naturelles, sans coiffeur, maquilleur, styliste, pour montrer la photogénie du modèle ; et si vous parvenez à intéresser l’agence, elle vous fournira d’autres modèles. Il faut accepter les modèles de moins de 18 ans, mais ne pas leur proposer d’images déshabillées – les modèles racontent tout à leur agence. Au début vous ne tentez pas de photos de nu, quand vous avez acquis la confiance de l’agence, vous sentez qu’un modèle n’est pas pudique, vous pouvez commencer à proposer de faire ce que j’appelle le « nu mode » ; vous faites d’abord une photo de type mode, très simple, sur un mur – les agences aiment bien ça –, pas de coiffeur, pas de maquilleur, pas de styliste, une lumière toute simple, même avec un fond, mais la fille apparaît jolie, et après vous faites un type de nu qui est apprécié par les agences, c’est-à-dire le type de nu qu’on fait avec les comédiennes, les rock stars, etc., une lumière genre lumière de magazine de mode, et là, vous allez voir l’agence avec ça et, petit à petit, vous progressez.
J’ai tourné pendant 12 ans en Europe centrale, et j’ai trouvé des centaines de modèles, sur les milliers de tests de mode que j’ai faits. J’ai dû faire mille cinq cents tests de mode dans ma vie, et j’ai dû, à travers ce système des agences, avoir peut-être quatre cents filles qui ont posé pour moi.
Donc, il y a un investissement d’un côté pour faire plaisir à l’agence, mais de l’autre côté, quand l’agence vous fait confiance, ça marche très bien.
Un truc que je vous donnerais, si je devais débuter aujourd’hui, j’irais voir une agence qui fait de l’homme et de la femme. Je commencerais à faire des nus avec des hommes, parce qu’une fois que vous avez fait trois-quatre nus avec des hommes, si vous demandez à une fille ça paraîtra naturel et pas ambigu.
Le processus
Revenons dans notre processus : une fois que vous avez le modèle, vous avez le choix entre shooter en intérieur ou en extérieur, chez soi ou en studio. L’extérieur, c’est plus facile au début, un joli arrière-plan, ça masque un peu les faiblesses dans la pose, la composition, mais une photo vraiment réussie, originale, c’est tout aussi difficile à faire en extérieur qu’en intérieur.
Il faut faire attention, en extérieur, au climat, au lieu, aux mœurs du pays (évitez l’Arabie Saoudite), il faut de préférence avoir repéré les lieux une semaine, jour pour jour, avant. Parce que, si vous repérez le mardi et que vous revenez le mercredi d’après, il y a tous les gosses qui sont là en promenade avec l’école ; ça ne marche pas.
Il faut avoir un plan B. Vous avez trouvé une belle usine désaffectée, vous revenez la semaine d’après, ils ont mis un cadenas à la porte : qu’est-ce que je fais avec mon modèle ?
La spécificité des photos de nu
On va aborder maintenant, sur un plan plus technique, la spécificité même des photos de nu.
Vous avez peut-être déjà shooté des paysages ? Si vous mettez un modèle nu devant, tout change, tout se transforme.
D’abord, les droits. Pour la plupart des paysages, à part les paysages urbains avec des monuments, on peut à peu près shooter librement. Pour un modèle, il vous faut l’accord du modèle, il vous faut de la discrétion par rapport à l’entourage, il ne faut pas être surpris, il faut veiller à la sécurité du modèle – ne pas la faire poser trop près de la falaise – et techniquement, les choses vont complètement changer.
Sur une photo de paysage classique, en dehors du vent qui bouge dans les feuilles, rien ne bouge. Pour peu qu’on ait un pied, un cordon de déclenchement, on shoote à la vitesse nécessaire avec la sensibilité optimale du boîtier – 50 en grand format, 100 ou 200 ISO en plein format ou en APS –, on a ainsi la densité optimale, même s’il faut shooter à 4 secondes, pas de problème ; on se cale sur les hautes lumières – sans modèle, je parle, toujours –, on met son histogramme bien à droite, pour les dernières générations de boîtiers, pour pouvoir baisser les hautes lumières après, comme ça on débouche les ombres, et au développement on assombrit sans perte de qualité. On peut même utiliser des techniques HDR, sans modèle, on fait des photos pour les hautes lumières, des photos pour les basses lumières, et on mélange tout ça sur l’ordinateur avec un logiciel.
Si vous mettez un nu dans le paysage, là c’est complètement différent. Une fois que vous avez réglé les problèmes d’accord, la sécurité, etc., il va d’abord vous falloir composer la silhouette dans l’ensemble. Au très grand-angle, le personnage va être tout petit, c’est un parti pris. Mais il faut que par sa densité, peau claire sur un rocher noir, ou par sa pose en courbe au sein de lignes droites, votre personnage ressorte du fond. Sinon elle sera indiscernable, on va voir un paysage et chercher ce qui se passe dedans.
Par exemple, je vais vous montrer une photo, genre architecture. Vous faites ça, il n’y a que des verticales, des horizontales ; j’ai juste demandé au modèle de faire ça pour avoir une petite courbe, du coup, l’œil va vers la courbe, et on fait ressortir.
Une autre manière est, par exemple, d’avoir un fond noir, des rochers noirs et vous mettez un modèle avec une peau blanche, ou des rochers blancs avec un modèle à la peau noire. Et là, c’est le contraste qui attire l’œil.
Il faut faire attention, dans un paysage, de ne pas avoir un paysage trop beau, trop panoramique, trop carte postale, parce qu’on se demandera : « pourquoi a-t-il rajouté ? Il n’y a pas besoin de mettre un modèle dedans. » Ou alors ça paraîtra très facile, « oh, oui, c’est facile, c’est le canyon du Colorado et on met une fille devant ». Et ça, ça ne marche pas très bien.
On peut aussi choisir une option de composition différente. Si, par exemple, on n’est pas au grand-angle, mais on est proche, dans ce cas-là, on ne fait pas contraster la densité, on ne fait pas des courbes qui contrastent, mais au contraire, on cherche à intégrer la composition à l’arrière-plan. Par exemple, vous avez ici un modèle devant un tag, et ce que j’ai fait c’est que j’ai fait suivre les courbes du tag par le modèle, j’ai fait attention à ce que les compositions restent tout en rond, parce qu’il y a ce côté rond. Par exemple, que le coude ne dépasse pas ici, mais aille juste là à l’angle, refaire une cassure en rond dans l’autre sens. Vous faites des compositions qui, non pas contrastent avec le fond, mais s’accordent avec lui.
À cela se rajoutent les règles classiques de la composition. Quand on apprend la photo, on vous dit toujours « pas de personnage en plein centre, surtout dans une image horizontale. Le personnage plutôt tourné vers la droite », enfin, tous les genres de trucs que vous pouvez lire sur les bouquins de photos ou Wikipédia, et qu’on transgresse la plupart du temps quand on veut faire une jolie photo.
Je vais vous montrer deux exemples. Là, vous avez absolument suivi les règles : le personnage décalé regarde vers la droite. Vous proposez cette photo au festival d’Arles, vous avez le deuxième prix.
Ou vous faites quelque chose de complètement différent : là, le personnage est plein centre, mais en fait, il y a un truc. La photo est à la fois là et à la fois là. Vous avez une autre barrière et l’esprit fait le yo-yo et ça crée un dynamisme. Le fait que le modèle regarde vers la gauche ne pose pas de problème.
Ça, ça ne s’apprend pas, ça se sent. C’est un peu comme jouer de la musique, différents rythmes. Il y a des gens qui n’y arrivent pas, comme moi. Et pour la composition, c’est pareil, il y a des gens qui ne voient pas et des gens qui sentent les dynamiques. On peut s’améliorer, ça se travaille aussi, mais à la base il y a quand même des problèmes de ressenti, des formes, des positions des formes.
La vitesse d’obturation et les flous, la densité
Quand on a placé le modèle à l’intérieur de l’image, avec l’optique appropriée – attention aux déformations, elles se voient plus sur un être humain que sur des collines – et qu’on a trouvé la position qu’il va prendre, il faut maintenant éviter le flou, choisir une vitesse qui va figer l’image. Dans 99 % des cas, vous oubliez les HDR, les 5-6 secondes de pose pour déboucher les basses lumières, ça ne marche pas avec un modèle. Il faut qu’il soit totalement immobile, c’est-à-dire allongé, allongé sur un endroit confortable, et propre ; du sable, à l’extérieur sur une belle plage. Et encore, la mer risque de bouger et d’être très floue. C’est pas facile le HDR, on n’en fait pratiquement jamais.
Il faudra faire des compromis, en termes de sensibilité, en termes de profondeur de champ, vous n’aurez pas toujours assez de lumière, à la différence du paysage, où, là, vous mettez la longueur de temps qu’il faut.
Dans un paysage, je vous l’ai dit tout à l’heure, vous calculez plutôt la densité en fonction de votre haute lumière, de façon à ne pas les brûler. Là, ce n’est pas du tout le cas. Il faudra calculer de préférence, au départ, la densité sur les hautes lumières de la peau du modèle, pas de l’ensemble de l’image.
Dans ces cas-là, deux résultats :
– Si vous avez de plus hautes lumières que sur la peau du modèle, des blancs plus purs que sur la peau du modèle, ou vous faites vos mesures sur les très hautes lumières et vous aurez le modèle assez dense – et ça peut être joli.
Ici, les très hautes lumières sont là, je n’ai pas voulu les brûler, j’ai voulu avoir du détail, du coup le modèle est un petit peu noir, mais c’est beau. Le résultat est bon.
– Vous pouvez aussi choisir autre chose ; dans certains cas, vous pouvez décider de brûler les hautes lumières. On revient à cette photo, ici, en fait, c’est des blancs purs. Pourquoi ? On n’a pas envie de voir des détails sur des murs blancs, on ne s’en rend même pas compte. On fait un petit sépia, quelque chose après, et finalement les blancs brûlés passent très bien. Mais dans certains cas.
Je vais vous montrer un autre cas où ils peuvent aussi passer très bien. Ici, je voulais garder un peu de détails dans les cheveux et j’ai été obligé de brûler le ciel. Mais comme j‘ai du ciel à côté, ça se fond, ça ne fait pas un vide. Ça donne quelque chose d’assez naturel. Et là encore, on applique un petit virage, quelque chose comme ça, et on arrive à garder des hautes lumières brûlées.
Donc, pas question de calculer la densité classiquement sur les hautes lumières, mais d’abord penser à la peau.
Maintenant, regardez quelque chose d’intéressant au moment de la retouche. Supposons que vous décidiez de brûler un peu un mur en pierres, vous êtes devant une chapelle en Grèce, vous n’avez pas de modèle, vous avez une belle chapelle blanche, mais vous voulez déboucher dans les ombres. Vous brûlez un peu la chapelle, le blanc, vous le mettez un peu trop clair ; quand vous êtes à la retouche, pas de problème. Si vous n’avez pas complètement brûlé, si vous n’avez brûlé que dans une couleur, vous allez baisser. Probablement que la texture de votre mur va changer, mais ça sera joli, personne ne s’en rendra compte, c’est juste une autre texture de mur.
Faites ça avec un modèle, cramez un peu la peau sur une couleur, et descendez après à la retouche : votre modèle a une peau d’alien. Et ça, c’est une optique particulière… Ça ne marche pas à tous les coups.
Donc il faut toujours rester à 2 mm de la droite de l’histogramme. Ne pas aller brûler, ne pas prendre de risques sur la peau des modèles.
Mise au point et profondeur de champ
On va maintenant aborder un autre problème qui est celui de la mise au point et de la profondeur de champ.
Je reprends ma comparaison avec le paysage.
Dans un paysage sans personnage, vous avez une latitude pour la mise au point. En général, vous allez la faire assez près sur quelque chose qui va vous faire un détail, et derrière, le paysage va s’élargir et vous allez faire un dégradé de flou à partir de ce premier plan. Avec la netteté à peu près en premier plan – ou au moins dans le premier tiers – et les flous qui s’en vont au loin.
Avec un personnage, si on voit le personnage et si on voit sa tête tournée vers vous, on est pratiquement obligé de faire le point sur les cils. Et sur les cils les plus proches de vous. Pourquoi ? Parce que, dans la vie, quand on regarde quelqu’un, on cherche ses yeux. Donc, automatiquement, s’il y a un personnage on va aller chercher son regard, et c’est là qu’il faut que ce soit net.
Il y a une exception, qui n’est pas très politiquement correcte, c’est quand un sexe est visible – moi, ce n’est pas le type de photos que je fais –, parfois on ne regarde pas les yeux. Mais ça ne concerne pas mon genre de photos.
Donc, les yeux, les cils en premier. Mais alors, ça pose des problèmes. Parce qu’on peut avoir du flou de premier plan. Je vais vous montrer pourquoi c’est un problème.
Regardez cette image qui est volontairement loupée : le flou est au premier plan. Ce n’est pas joli, on n’a pas envie de ça. Ce n’est pas joli d’avoir un premier plan flou, net derrière. Supposez qu’il y ait les yeux, ici, j’aurais été obligé de shooter sur les cils, les cils auraient été nets, là ç’aurait été flou, et on aurait ce résultat.
Alors, que fait-on ?
Là, j’étais dans la même situation, le personnage n’est pas comme ça, il est allongé. Je suis monté sur une chaise et j’ai shooté par-dessus en faisant le point sur les cils, et du coup je n’ai pas de flou – enfin, un flou très modéré – en bas, et les cils sont bien nets.
Il faut absolument penser à ça, toujours l’avoir à l’esprit : on est obligé d’aller sur les cils.
Dans la photo de mode, on va parfois sur les lèvres, pour un effet très spécial. Mais dans la photo de nu artistique, 98 % des cas, c’est sur les cils.
Il y a aussi un autre problème, mais là, je parle pour moi et mon expérience esthétique. Je trouve qu’en numérique, les flous sur la peau sont moins beaux qu’en argentique. À l’époque où je travaillais en 6×6 en Hasselblad, et maintenant – je n’ai pas d’Hasselblad numérique – même avec les Hasselblad des copains, c’est pas pareil. Et ça m’embête de faire moins bien que ce que je faisais il y a 15 ans. Donc j’ai décidé de fermer entre f/5.6 et f/8. Évidemment, mes stagiaires s’évanouissent quand je leur dis ça, ils ont acheté des objectifs à 2 000 euros qui ouvrent à f/2 et ils me disent « tout ça pour avoir du f/8 ! », et ils pleurent beaucoup. Je leur dis « oui, mais il faut faire au mieux de ce qu’on a ». Le jour où le numérique fera de beaux flous sur la peau – ce que j’espère vraiment –, on rejouera avec ça.
Maintenant, au sein d’une photo de nu, quand il y a un petit peu de flou, ou quand il y a un flou à l’arrière, il faut aussi veiller, dans la composition, au problème de l’équilibre des flous. C’est une technique que j’ai développée moi-même. Je pense que les flous doivent s’équilibrer, et en général on n’y pense pas. On ne pense qu’à un dégradé de flou, mais, par exemple, si vous avez un modèle qui est dans une position comme ça, vous allez avoir un flou ici, vous allez avoir un flou là ; comment les équilibrer, en plus de la composition ? Eh bien, il va peut-être falloir avancer le coude ici, éloigner le coude là-bas, et ça s’intègre et ça complexifie la composition.
J’ai moi-même développé beaucoup de travail sur la composition – je vais vous montrer le genre de travail que je fais, qui est assez complexe, sur les compositions.
Ce travail-là, je ne le propose dans les stages qu’à un niveau assez avancé, parce que c’est très difficile à faire. Ça paraît peut-être simple, comme ça, mais pour arriver à créer un équilibre des formes comme ça… ça tient au fait que dans ma jeunesse, j’ai été initié aux techniques de la peinture et de la sculpture et que j’ai intégré une sorte de dynamisme des formes de composition.
Autre chose que je veux vous dire sur les flous, c’est : méfiez-vous, un flou ne rend pas beau quelque chose qui est moche. Quand c’est moche et qu’on se dit « je le mets à l’arrière-plan, il sera flou », ça restera moche. Sauf si c’est vraiment très flou, que ce n’est plus qu’un petit jeu de lumière. Là, évidemment, on est entré dans autre chose.
Et n’oubliez pas que ce que vous voyez flou et moche sur votre écran sera encore plus flou et encore plus moche quand ce sera développé en grand. Donc ne jouez pas avec ça, pour cacher : le flou ne sert pas à cacher.
La lumière
On va passer maintenant au problème de la lumière. Avec quelle lumière faire du nu artistique ?
Dans la photographie de studio, on enseigne en général en premier lieu les techniques d’éclairage. Tout le monde se centre là-dessus. « Ah, la photo c’est l’éclairage ! Photographier avec la lumière ». Oui, en grec, ça veut dire ça. Mais en fait, dans le nu artistique, je vois mes prédécesseurs qui ont publié des bouquins merveilleux. Ils vous mettent des petits dessins avec 4 flashs, un nid d’abeilles, etc. Bravo. Moi, je suis pétri d’admiration. Si vous arrivez, comme ça, au débotté, à installer 4 flashs, alors que vous avez un modèle qui vous attend, et que vous arrivez à shooter dans le timing, bravo.
C’est possible si vous êtes un professionnel et que vous connaissez votre endroit. Vous avez déjà fait des centaines de photos là, vous savez comment se font les réflexions, les retours, etc. Ou alors, vous êtes une équipe avec plein d’assistants, un directeur artistique, on regarde et on a toute une journée pour faire une photo.
Mais quand vous êtes, vous, sans assistant – parce que les modèles n’aiment pas beaucoup les assistants –, ça va très mal se passer. Le modèle va s’ennuyer, vous allez vous énerver.
Qu’est-ce que j’ai fait, moi ? Dès le début, je me suis servi d’une lumière. Pour plusieurs raisons :
– j’ai accès sur la composition, comme je vous l’ai dit,
– ensuite, quand j’ai quitté il y a 37 ans mon métier précédent, et que j’ai voulu faire photographe, je suis devenu pauvre comme Job. Et acheter une dizaine de flashs, ou 4-5 flashs, c’était trop cher pour moi. Acheter un tungstène avec une lampe de Fresnel, c’était très bien. On ne peut pas tout faire avec ça, mais on peut faire vraiment beaucoup et du très beau.
Aujourd’hui, par chance, on a un autre système de lampe qui ne coûte pas très cher. Le tungstène, c’est très bien pour les photos très contrastées, avec des lignes très pures (je vais vous en montrer une).
Là, les lignes, les ombres sont très contrastées, on peut faire des triangles de Rembrandt très facilement, au fond on a des projections de lumière. Le problème avec le tungstène, c’est qu’on a des points chauds. Il faut savoir gérer là où arrivent la lumière, les points les plus chauds et ne pas les cramer.
Quand on a un assistant, on peut faire les techniques du flag, le borniol, vieille technique. Supposons que notre ami Laurent soit la lumière, voici le modèle et son épaule. C’est là, sur l’épaule, classiquement, que le point chaud va arriver. Il faut mettre quelque chose entre la lumière et l’épaule (la main). Vous allez avoir la projection sur l’épaule, et chose très curieuse, vous allez la voir dans la réalité, la main, la voir très légèrement, pas très contrastée, une ombre. Vous faites la photo, vous ne voyez plus la main et vous avez détruit le point chaud.
Ne faites pas ça si vous êtes tout seul avec le modèle. Il y a des portes-borniol, mais c’est vraiment une galère à installer, et si vous avez un assistant, vous lui demandez de mettre la main, ou de mettre un bout de carton, voire deux, pour brûler plusieurs points chauds.
Autrement, que faites-vous ? Vous changez un peu la position du modèle. Ou alors, au tungstène, vous avez de très beaux contre-jours, des grains de peau magnifiques et vous ne faites que ces parties-là dans l’image. Parce que le tungstène va vous donner des points très chauds, des points magiques et des points craquelés pas beaux.
Très difficiles à régler si on fait un ensemble, mais quand on fait juste la partie qui est magique, eh bien, on a une photo magique.
Si on veut utiliser des systèmes plus simples que le tungstène, maintenant, il se fait quelque chose, depuis quelques années, qui est magnifique, c’est les fluo compacts. Qu’est-ce que c’est ? C’est les petites lampes avec les « zinzins » que vous avez dans votre salon, qui économisent. On trouve maintenant des socles sur lesquels on met 8 ou 10 grosses ampoules, une boîte à lumière, on n’a pas besoin de mettre de rideau et là, on fait un autre type de lumière très doux, où les ombres sont beaucoup moins visibles, mais c’est aussi très beau. Et ça ne coûte pas cher du tout.
Vous voyez, c’est un autre genre, les ombres se fondent.
Je vous conseille, même si vous débutez, ces boîtes à lumière, ces socles avec les lampes fluo-compactes, c’est l’idéal. Vous avez des fabricants français qui vous font deux fois l’équivalent de 1 kW, 2 kW en tout, sur deux boîtes à lumières pour à peu près 300 euros. Et on a une lumière magnifique.
Je vais maintenant vous donner quelques conseils techniques fondamentaux, en complément :
Pour la lumière, utilisez toujours des réflecteurs. En studio, en intérieur. Préférez des réflecteurs polystyrènes – les grandes plaques du bâtiment, blanches –, ça coûte vraiment 3 francs 6 sous : 5 euros. Toujours au moins une grande plaque plus une petite, et utilisez systématiquement vos réflecteurs. Ne vous dites pas « je le ferai la fois prochaine ». Aujourd’hui, on me donne le choix entre un boîtier APS de seconde qualité d’il y a dix ans plus un réflecteur, ou le dernier 810 de chez Nikon à 3 000 euros sans déflecteur, je prends l’APS. Vous ne vous en sortirez pas si vous n’avez pas de réflecteur. Il faudra vraiment que vous admettiez des photos hyper contrastées.
Et une règle fondamentale de la photo de nu, de la photo en général, mais de la photo de nu en particulier, préférez toujours une photo légèrement sous-contrastée à une photo trop contrastée. Si dès le départ vous avez votre contraste idéal, vous projetez sur un écran, vous regardez, c’est parfait, faites juste comme ça, vous n’aurez pas à le changer. Mais si vous ne savez pas trop et qu’au développement vous êtes amené, soit à descendre les lumières, à assombrir votre image, soit à l’éclaircir : il vaut toujours mieux assombrir qu’éclaircir. Et il vaut toujours mieux enlever du détail, c’est-à-dire contraster, rendre les gris plus noirs et perdre du détail, rendre les gris blanc plus blanc et perdre du détail plutôt que le contraire. Parce que si vous essayez de montrer du détail, d’abord il faut qu’il existe, que le capteur l’ait capté et ensuite vous allez faire monter le bruit, monter les artefacts et les défauts.
Donc, toujours être sous-contrasté plutôt que surcontrasté.
Travaillez aussi avec votre source lumineuse la plus proche possible du modèle. Pourquoi ? Parce que vous allez manquer de lumière, donc vous gagnez de la lumière en vous rapprochant. Et vous savez que quand vous vous rapprochez d’une moitié vous gagnez 4 fois de la lumière, donc c’est très important. Vous mettez votre lumière à deux mètres, vous mettez votre lumière à un mètre, vous ne gagnez pas un stop, vous gagnez deux stops. Donc, rapprochez au maximum. Évidemment, que ça couvre l’endroit que vous voulez photographier, faites attention à ne pas brûler le modèle si c’est du tungstène et à avoir un dispositif qui ne peut pas s’écrouler sur le modèle – s’il est allongé, par exemple –, faites attention, il y a des problèmes de sécurité, mais mettez-vous le plus près possible.
Et ainsi, comme vous le savez certainement, plus vous rapprochez la lumière, plus la lumière est douce, moins il y a de contraste. Pour s’en rappeler, parce que ça ne paraît pas très intuitif, pensez que le soleil est à des millions de kilomètres, et il nous fait une lumière très dure à midi : la lumière dure, c’est loin, la lumière douce, c’est près. Pensez à cela.
Le post-traitement
Au stade du développement retouche, on a subi une révolution magnifique depuis 15 ans. On voit les photos qu’on fait, on a des logiciels comme Lightroom ; je vous conseille Lightroom comme logiciel pour travailler, comme débutant, comme confirmé, et même comme professionnel. Je travaille à 98 % avec Lightroom. 3 cas dans lesquels Lightroom n’est pas suffisant :
La retouche de peau sur les modèles, notamment dans les endroits sensibles où, là, Photoshop fait un travail plus fin.
Ce que l’on appelle les filtres de fluidité, les morphings, si vous voulez changer une courbe, si vous voulez baisser un peu cette épaule, vous ne pouvez pas le faire sur Lightroom. Vous le faites sur Photoshop.
Et pour ceux qui le font – moi je ne l’utilise pas –, le détourage. Les détourages se font sur Photoshop, pas sur Lightroom.
Mais dans les autres cas, Lightroom est merveilleux.
Une chose très importante, c‘est que si jamais vous voulez aller au-delà de Lightroom, si vous faites une exposition, par exemple, essayez un autre logiciel qui s’appelle DXO. C’est un logiciel français, et pour les hautes lumières brûlées un petit peu, et pour le bruit, c’est le meilleur au monde.
Donc, Lightroom pour tous les jours, et au cas où on veut vraiment peaufiner sa photo, les Français de DXO font vraiment quelque chose de bien.
Il y a un autre élément qui est venu s’ajouter ces dernières années, tellement important, pour vous dire, que le bouquin que je publie chez Eyrolles, je l’ai réécrit quand j’ai découvert ces éléments-là – plutôt le développement, la progression de ces éléments. Ça s’appelle « les paramètres prédéfinis » (les preset). On les trouve déjà installés sur Lightroom, mais il n’y en a que quelques-uns et ce n’était pas les bons, ils ne vont pas très bien pour la photo de nu, alors je ne m’y intéressais pas. Et un jour, j’ai découvert qu’il y en avait des milliers sur Internet, qu’on pouvait les télécharger, qu’ils s’installaient directement sur Lightroom, que c’était gratuit pour la plupart. À ce moment-là, un monde merveilleux s’ouvre à vous. Vous avez des centaines d’interprétations, de possibilités pour votre image auxquelles vous n’auriez jamais songé. Ou alors, des corrections simples, très faciles à faire et je vous conseille vraiment de vous pencher là-dessus.
Regardez les paramètres prédéfinis qui ont des noms de photographes (Weston, Blossfeldt), en général vous aurez un bon résultat, parce que, eux, ont travaillé les nus et les presets qu’on a fait à leur nom sont souvent très beaux sur les corps.
Je vais vous montrer un exemple. Vous prenez cette photo toute simple de nu portrait. Imaginez que vous ayez ça, vous vous dites « je vais faire un noir et blanc et voir ce que ça donne ». Voilà ce que vous allez avoir en un clic, et je ne mens pas : un clic. Weston, boum ! On va peut-être aller chercher un peu plus de détails dans les basses lumières, là, mais ça me paraît très bien. Et tout d’un coup, vous avez ce qui vous aurait demandé des heures d’interprétation. C’est merveilleux.
Donc, vous avez ces presets qui se déroulent à gauche du logiciel, et vous regardez en haut ce que ça donne. Et quand vous en voyez un qui vous plaît, vous cliquez dessus. Vous l’enregistrez en instantané dans Lightroom, vous allez en chercher un autre, trois ou quatre et vous regardez celui qui vous plaît le plus. Vous pouvez jouer de l’un à l’autre, regarder les paramètres de l’un ou de l’autre.
Là, vous avez, en un clic, quelque chose de subtil, mais vous pouvez aussi trouver des presets qui vous font quelque chose de complètement différent. Je vais vous donner un autre exemple.
Prenez cette image : qu’est-ce que je peux en faire ? Je vais appliquer un preset simple, et voilà un résultat classique, simple. Maintenant, je vais appliquer un preset complètement différent qui s’appelle HDR Look strong et j’ai mis un virage de couleur sanguine. J’ai une tout autre photo. La tête est apparue, comme une tête décapitée, ça me donne une image à laquelle je n’avais pas songé. Quand j’ai fait cette image il y a dix ans, je n’avais pas vu qu’on voyait la tête, elle était dans le noir. Quand j’ai appliqué le preset, je me suis dit : « tiens, c’est curieux, ça me donne une tout autre composition ». Ça vous ouvre l’esprit pour des choses auxquelles vous ne songez pas du tout. Je l’ai donc travaillée en lui faisant un virage.
Les problèmes d’utilisation des images
Voilà. Avant de passer aux questions-réponses, je vais vous évoquer très rapidement le problème d’utilisation des images. Internet a complètement bouleversé la donne. Il y a vingt ans, une image – à moins d’être faite par un photographe très célèbre – était vue par quelques dizaines de personnes, quelques centaines au cours d’une exposition, ou si on publie un livre. Aujourd’hui, n’importe quelle image peut être vue par 10 000, 100 000, un million de personnes avec Internet. Ça change complètement l’esprit du modèle qui va poser pour vous. Il pense que ses proches vont peut-être pouvoir voir l’image, son papa, son petit-ami, ses copains de lycée ou d’université, et donc il y a une tout autre approche psychologique. Il faut les comprendre, les modèles, ils deviennent plus sourcilleux et plus réticents. Aujourd’hui, il y a des gens qui balancent sur le Net des photos intimes sans le consentement des gens. Pour moi, c’est un véritable crime, dont on n’a pas encore mesuré l’ampleur. Des gens vous disent : « oh, ils n’avaient qu’à pas faire ce type de photos ». C’est malin, ça. C’est comme si on se promène à deux heures du matin en rentrant de chez des amis, on se fait agresser, eh bien : « vous n’aviez qu’à pas rentrer à deux heures du matin ». Où va la liberté ? C’est quand même l’agresseur le coupable, ce n’est pas celui qui fait des choses qu’on exploite différemment sans son consentement. Il y a une réflexion de base à avoir, là. Je trouve qu’on va vers des dérives terribles.
Et puis, on vous raconte, avec les réseaux sociaux, qu’on va vers la disparition de l’intime. Le patron de Facebook vous dit qu’il n’y a plus d’intimité, par contre, vous mettez un sein sur Facebook, il vous le censure. Ou alors, vous faites comme moi, vous payez pendant trois mois quand vous lancez un blog, et tant que j’ai payé, Facebook n’a pas vu qu’il y avait des seins sur mes photos. Le jour où j’ai arrêté de payer, c’est bizarre, trois jours après j’ai reçu la charte, « vous transgressez la charte » et ils m’ont viré le blog. On est dans des mœurs de sauvages et de fous.
On ne sait pas où on va : est-ce qu’on va vers des tensions avec une banalisation totale de l’image du corps nu, et même du corps sexualisé (comme on le voit), ou va-t-il y avoir des réactions conservatrices ou religieuses trop fortes et tout ça va créer des tensions énormes ? En tout cas, je pense que c’est un sujet de société qui va au-delà de mon travail, mais qui est important.
Pour ce qui est de mon travail du nu artistique, avec un modèle reconnaissable dans certains cas, pas reconnaissable dans d’autres, ça change beaucoup la donne.
En fait, le nu artistique, n’est-ce pas le juste équilibre, libre, mais respectueux entre l’indécence et les peurs ?
Je vous remercie.
Surtout posez des questions, j’aime bien débattre.
Laurent : On peut passer aux questions. En plus, avantage aujourd’hui, vos questions étant enregistrées, plus elles seront intéressantes, plus l’enregistrement sera intéressant.
… : Qu’est-ce que vous pensez de la photo qui a été retirée de la maison européenne, suite à des lettres de gens horrifiés du fait que ce soit nu.
Philippe : Quel genre de nu c’était ?
… : Je n’ai plus la photo en tête,
Philippe : Ce n’était pas un nu totalement pornographique dans une exposition ouverte aux enfants ? Non.
Ce que j’en pense c’est « Maréchal, nous voilà ». On est vraiment dans le retour en arrière, ce qui n’existait pas il y a dix ans.
Je vais vous donner un exemple, j’ai demandé à Laurent : « tu es sûr qu’on peut projeter des nus, là ? » Il y a dix ans, je n’aurais pas posé la question. Aujourd’hui, vous avez des courants conservateurs qui essaient une vision à l’américaine. En Amérique, dernièrement, dans une école ils ont fait faire des selfies aux gosses, un gosse s’est pointé avec une Kalachnikov, ils se sont dit « on met ou on met pas ? » C’était un fusil de chasse automatique, et la chasse fait partie de leur tradition. D’un autre côté, c’est l’horreur si on voit un sein, on vous censure, aucune nudité sur FB ! C’est un monde de fous qui arrive chez nous. Il faut penser que des reines de France posaient nues devant des peintres. Nous, nous avons une tradition par rapport à la femme qui est une tradition d’art, de respect, et de liberté à la fois pour la femme que dans la société. Et moi, je tiens à la conserver. Mon métier est fondé là-dessus.
… : La question peut paraître bizarre, mais êtes-vous marié et si oui, comment vous le gérez ?
Philippe : Je le gère très facilement parce que je ne le suis pas. Dans ma vie personnelle, il m’est arrivé à deux reprises d’avoir des compagnes, qui étaient des modèles, ou plutôt qui le sont devenues, et ça montre bien que je ne suis pas schizophrène. Je ne prêche pas une chose pour les autres, et une autre pour ma sœur et mes compagnes.
Je pense que la nudité n’est pas une chose mauvaise, quand il y a un bon esprit. Et il y aura plus de bon esprit quand il y aura plus de nudité. Quand les choses sont banalisées, elles deviennent simples. La minijupe, il y a cinquante ans quand elle est arrivée, c’était la révolution, aujourd’hui, tout va bien. Plus on fait de nus, plus on en voit, moins on dérape. Ne soyons pas hypocrites, ça ne signifie pas que les choses sont indifférentes, on peut être troublé par un regard. Moi, le trouble me gêne, je l’ai toujours évité dans la photo, je ne veux pas reproduire de trouble et je ne veux même pas créer de trouble dans l’esprit de celui qui va regarder mes images. Mais je ne sais pas ce que ça fait, on peut être troublé par un regard, comme je vous dis, on ne peut pas s’empêcher de faire des portraits. Effectivement, je crois qu’il ne faut pas être hypocrite, et je pense que notre société n’a pas encore totalement développé la liberté des femmes. On vit encore dans un monde… – et la pornographie, vraiment, n’arrange pas les choses.
Je suis un grand féministe, je suis pour la liberté des femmes, pour le plaisir partagé, et ayant shooté peut-être plus de mille modèles nus, je peux vous dire que c’est un plaisir partagé quand ça se fait en confiance, et il n’y a aucune raison ni d’en avoir honte ni d’avoir une position schizophrénique par rapport à ça. Il faut l’assumer, le montrer et profiter de la vie.
… : Je voulais savoir, quand vous vous lancez dans une prise de vue, quel est votre angle d’attaque, quel est votre choix ? Est-ce que vous allez travailler sur les lumières, travailler sur les formes prioritairement, travailler sur le modèle, la beauté du modèle ?
Philippe : Je comprends bien votre question. Je vais la scinder en deux.
D’abord, j’ai mon style. Comme vous l’avez vu, je travaille beaucoup sur la composition. J’ai des copains qui travaillent beaucoup sur la lumière. Il y a certaines choses que j’aime bien travailler, mais ça, ça ne va pas vous amener bien loin : « Philippe Bricard aime les compositions, avec ça je suis bien avancé ». Mais je peux quand même vous donner quelques conseils. D’abord, il faut travailler sur ce qui vous plaît. Non pas techniquement, mais sur le modèle. Quand mes stagiaires arrivent et me disent « Philippe, donne-moi un petit conseil, qu’est-ce que je fais avec les jambes de ma petite amie, elle n’a pas de très grandes jambes, comment je fais pour allonger les jambes ? » Je lui dis « qui t’a obligé à lui shooter les jambes ? qu’a-t-elle de beau ? » « Elle a une très belle nuque, des épaules superbes » « Eh bien, photographie sa nuque, photographie ses épaules. » On n’est pas là pour compenser des problèmes, on est là pour mettre en valeur ce qui est déjà beau. Pourquoi les photographes professionnels font des castings ? Parce qu’ils choisissent la fille en fonction de ce qu’ils veulent faire. Ils veulent faire une photo de maquillage, ils prennent une fille qui a un beau visage ; ils ne se disent pas « je vais prendre une moche et la retouche, on va y aller ». On part de ce qui vous plaît, on magnifie ce qui est déjà beau. C’est la première chose. On regarde ce qui plaît, ce qui inspire et on travaille ça.
Ensuite, on a chacun des techniques, des manières de travailler différentes. Je travaille la composition, j’ai des amis qui travaillent le grain de la peau, la lumière dessus. D’autres vont travailler plutôt les textures, ça, c’est selon chacun. Mais le conseil fondamental, c’est de travailler sur ce qui plaît. Comme un cuisinier va travailler un produit qu’il aime, il ne va pas prendre un produit médiocre en se disant « je vais mettre une sauce qui va faire passer le poisson défraîchi ». On regarde une chose qui plaît et on va vers ça. Et là, c’est là qu’on progresse, car en fin de compte, beaucoup de choses inconscientes se passent. Vous avez quelque chose qui vous plaît – attention, quand je dis qui plaît, ce n’est pas érotique, pas de trouble. Le trouble, c’est une gêne, pour moi en tout cas. C’est une chose qu’on doit oublier et c’est plus facile qu’on ne le pense. J’ai peut-être shooté mille modèles nus, j’ai dû être troublé trois ou quatre fois dans ma vie, et surtout au début. Après, on oublie complètement ça. Ça ne veut pas dire que la personne ne vous plaît pas, ça veut dire que vous n’êtes pas dans ce monde-là. En revanche, ce qui plaît, ce que je trouve beau… La première chose que je fais avec un modèle, c’est de lui faire prendre quelques poses que je connais, que j’ai développées, que j’enseigne dans mes stages qui vous permettent immédiatement de repérer. Vous faites croiser les jambes à un modèle, si vous voyez que les formes vous plaisent, ça veut dire que ces jambes, ça va bien. Parce que quand vous croisez les jambes, vous les grossissez tout de suite. Donc si ça marche là, ça marchera dans tous les cas. Mais il ne faut pas croire qu’il ne faut que des modèles minces, moi je préfère travailler avec des modèles qui ont plus de formes qu’avec des mannequins de défilés de haute couture. Parce que les mannequins de haute couture, c’est les côtes ici, et j’aime bien les courbes.
Mon conseil c’est, vous regardez, vous notez ce qui vous plaît et vous allez directement vers ça.
… : Bonjour. J’ai juste une question par rapport à l’approche que vous avez avec vos modèles quand vous shootez. Quelle est votre approche en général avec vos modèles, surtout quand vous shootez nu ? Par exemple, moi, en tant que jeune photographe, shooter en sous-vêtement déjà c’est…
Philippe : Est-ce que vous avez écouté le début de la conférence ?
… : Non, malheureusement
Philippe : Je développe plusieurs possibilités : les modèles que l’ont rémunère, on les trouve sur des sites ou dans des magazines ou par des amis et on les paye. Autrement, il y a l’entourage, et les agences de mannequins. Ça, c’est tout un processus, on rentre, on obtient la confiance des agences de mannequins, on fait de la mode en même temps. Et on aborde les modèles dans la rue et là, les filles ont peur de deux choses, uniquement de deux choses : que ça dérive sur le plan sexuel, et que les photos qu’elles n’aimeraient pas soient balancées sur Internet. Il faut donc rassurer sur ces points. Il ne faut pas arriver tout souriant, dragueur, il faut arriver sérieux, dire qu’on prépare un projet, une exposition, qu’on montrera toutes les photos, qu’on fera aussi des photos où le visage ne sera pas visible, que la fille peut venir avec un ami, etc. Rassurer, rassurer, rassurer. On a beaucoup d’échecs, mais j’ai peut-être, dans la rue, trouvé trois cents ou quatre cents filles dans ma vie ; j’ai dû demander à mille cinq cents. Les mille et quelques qui ont refusé, je ne m’en souviens plus du tout, les trois ou quatre cents, j’ai des photos. Il faut passer par-dessus le refus et continuer. Et finalement, les modèles aiment poser, le tout c’est qu’il faut du respect, et qu’elles sentent qu’il y a ce respect. Et elles sont contentes de participer à quelque chose.
Laurent : Pour plus de détails, tout cela est enregistré – comme tu peux le voir – et les conférences seront disponibles sur le blog, dont celle de Philippe et tu pourras avoir sa réponse plus détaillée sur le fait de trouver un modèle ; si tu ne connais pas le blog, demande à Stéphanie derrière de prendre ton email et on t’enverra, en plus, un petit guide gratuit et tu recevras les articles, dont la conférence de Philippe, et tu auras toutes les réponses possibles, je pense.
Merci à tous pour votre présence, on va devoir arrêter les questions, car on s’approche de la conférence d’Alban qui va vous parler de photos de paysage. Cela dit, Philippe reste là, donc si vous voulez lui parler après, il n’y a pas de problème.
Merci, on peut encore l’applaudir.
Merci pour toutes ces informations concernant la photographie, cela permet d’y voir plus clair.
Bonjour,
Merci pour cette conférence très intéressante. Selon vous, est-il utile ou même nécessaire d’avoir une expérience en photo de portrait “classique” avant de se lancer dans la photo de nu ?
J’aimerait savoir si ont vas ravoir des nouvelles de Philippe Bricart soit pour un cour de nu artistique qui avait été mis sur la table.Ont avait répondu a un questionnaire a se sujet….
Merci et bon retour cher toi
Sylvain
Merci pour cette conférence.
J’ai acheté le livre, dommage qu’il n’y ai pas de schémas d’éclairage. (ce qu’il manque, un peu et en plus j’adore les schémas de manière générale ! 🙂 )
Il est cependant bien expliqué et je continue de le parcourir !
Je vous trouve au contraire, modeste.
Et ce que j’adore surtout, c’est que vous montrez “tout” !
L’avant traitement, vos séries de shoots (sur le blog..)
Bref, ce que d’habitude on ne voit jamais !
J’aime ce partage, cette simplicité et surtout, la qualité de vos photographies.
Bravo
On nous fait souvent croire, que le résultat final était pensé et calculé dès le départ.
Mais une idée peut évoluer et le résultat s’écarter légèrement de notre inspiration initiale.
Tout cela ne dévalorisera pourtant pas le résultat et la qualité…
Je fais référence à votre article sur votre blog :
UN BOUT DE SEANCE SUR UN THEME SPECIFIQUE
Merci de partager votre expérience.
merci avant tout pour les conseil que vous donner , pour les photographie quel qui soit j’aurai aimer en savoir plus sur la photographie de nu comme comment faire prendre une pose a un modèle sans voir le visage et le devant , parce que la photographie de nu ne sont pas des photographie a faire a la légère c’est beaucoup plus compliquer que ce que l’on veux bien nous faire croire sur certain livre de la photo de nu, la photo de nu moi je serai plus en faire en noir et blanc quel décore a prendre pour se genre de photographie quel conseil pourriez vous me donner , au début j’avait prévu de faire une photographie de charme comme ceci: projeter une image de foret sur un modèle nu et après faire la photographie dés que le modèle et recouverte de l’image projeter sur elle l’image projeter sur le modèle va cacher le devant du modèle pourriez vous me dire si une diapositive ferai l’affaire pour ce genre de photo merci beaucoup
Bonjour. Je ne fais jamais de montage et ne peux donc vous aider dans ce domaine d’images projetée et je ne fais jamais de “charme” non plus c’est à dire d’image érotique soft. Si vous désirez que l’on ne voit ni le visage ni le sexe, il faut shooter le modèle de dos, faire également des compositions abstraites de morceau de corps avec un modèle allongé sur le côté, genre position de l’œuf; le plus simple est de travailler avec un fond noir, par exemple un grand tissus. Un éclairage simple un peu de côté avec un réflecteur de l’autre côté. Avez vous feuilleté mon bouquin ? il y a des dizaines d’images sur lesquelles on ne voit ni visage ni sexe.
Article intéressant, voulant moi même m’y mettre prochainement.
C’est ce qui s’appelle faire le tour de la question ! Ce photographe est passionnant. Pour moi qui n’ai jamais tenté de faire du nu, je me dis que la chose la plus compliquée est forcément la mise en confiance du modèle ?
Bonjour Sophie,
La mise en confiance du modèle est effectivement importante. J’en parle abondamment dans mon bouquin et donne des trucs pour mettre le modèle en confiance et pour savoir s’il l’est réellement. Mais malheureusement il y a d’autre choses aussi compliquées, sinon plus, comme le sens de la composition, la maitrise de l’équilibre des formes, le “style”, si on veut éviter une certaine vulgarité. Je reparlerai probablement plus en détail de tout cela, sur ce site même, je n’en dis pas plus, je ne veux pas me faire gronder par Laurent…
Philippe
Merci beaucoup pour cet article très complet ! Belle démonstration et bons conseils artistiques ! Je ne manquerai pas de le faire passer 😉
Vidéo très intéressante et bien expliqué! Merci de l’avoir publié.
Bonjour Laurent
J’ai remarqué que la plus part du temps les photographes prennent comme modèle de belle jeune filles se qui es très bien aussi mais il i à beaucoup moins de jeune homme? Ma question est pourquoi privilégier de jeune fille par apport a une personne de 20,40, ou même 60ans?.
Cela dit ce serait vraiment cool que Philippe vienne se joindre a nous……….;o)
Merci
Bonjour Sylvain,
Désolé de répondre si tardivement, mais je ne suis pas très doué avec tout çà…
Il y a beaucoup à dire :
D’abord dans le nu les jeunes filles ont au moins 18 ans et la plupart ont entre 20 et 30 ans; pourquoi pas 40 et plus ?
Eh bien, tout simplement parce les femmes de cet age sont beaucoup moins enclines à poser nues ! elles vivent souvent en couple avec des enfants, “que dirait mon mari ?” ont moins de temps de libre, ne travaillent plus dans le mannequinat (où je prends la plupart de mes modèles). Entre 30 et 40 ans on trouve encore facilement des danseuses, certaines comédiennes, bref des femmes qui ont un travail lié à leur corps. On trouve aussi des femmes enceintes qui veulent avoir des images de ce temps si particulier.
Une deuxième raison est que les femmes, passé un certains age, ont peur de dévoiler certains petits “défauts”physiques;nous sommes dans un monde où la beauté se conjugue avec jeunesse. On peut raconter ce que l’on veut mais celui qui inventera la crème qui rajeunit vraiment sera plus riche que Bill Gates et celui qui inventera la crème qui vieillit n’en vendra pas beaucoup…
En feuilletant mon livre on trouve par exemple page 222/223 un exemple de jeune fille que tout le monde ne trouvera pas forcément “belle”. J’aime bien travailler avec des jeunes filles plus rondes que les mannequins et j’explique pourquoi.
Pour les jeunes hommes, j’en ai photographié pas mal et j’ai même fait des stages sur le thème. Mais un livre n’a pas un nombre illimité de pages et une conférence un nombre illimité de minutes et le sujet mérite mieux qu’une rapide esquisse.
j’espère avoir répondu à la question et suis prêt à poursuivre le dialogue.
Philippe
Excellente conférence et merci à ce grand photographe de partager autant de sa passion et de son métier.
Y a t-il un site web où se référer pour voir son portfolio et son travail dans son ensemble ? Ou tout simplement pour consulter ses prochains workshops ?
Après une rapide recherche sur Google je n’ai pas réussi à trouver le site du photographe 🙁
Merci pour ce partage…
Hello Florent, merci pour ton commentaire ! 🙂
Je pense que Philippe ne m’en voudra pas si je dis que l’informatique n’est pas exactement sa plus grande force 😉 Jusqu’à peu il n’avait pas de site web, mais il vient d’ouvrir un blog sur la photo de nu, où tu peux trouver pas mal de conseils (et forcément quelques images) ici : http://laphotographiedenu.over-blog.com/
Et puis on le retrouvera sans doute bientôt sur le blog, mais je n’en dis pas plus 😀
Merci Laurent pour la réponse! J’ai un peu fouiné dans les recoins du web pour découvrir son travail encore plus… La curiosité un vilain défaut! 🙂
Bonjour Florent,
Merci pour cet intérêt porté à mon travail; il suffirait par exemple se me poser une question sur un domaine particulier ce travail (technique, esthétique etc.) sur mon blog pour que j’essaie de mieux satisfaire cette curiosité !
Philippe
très bon sujet bien traité par un photographe qui maîtrise bien toutes les ficelles de cet exercice pas si évident…
merci
le pédantisme ne tue pas heureusement …sinon il y aurai au moins un mort ….
On appelle ça de l’humour, mais Philippe étant un peu pince sans-rire (presque à l’anglaise), ce n’est pas forcément évident en vidéo, c’est vrai 😉
Mais pour avoir longuement discuté avec lui, je peux te dire qu’il est tout sauf pédant !
Bonjour Phil,
Désolé de vous avoir donné cette impression, vous ne vous êtes pas infligé le pensum jusqu’au bout j’espère !
Philippe
Merci beaucoup, très intéressant 🙂 Même si je ne fais pas de nu !
Très intéressant cette conférence elle sera très pratique pour moi car je veut aussi faire du nu.
Merci Laurent, et même si tu dit que tout vas bien tu as quant même l’aire un peu fatigué fait attention a toi.Tchow
Très intéressant, très clair. Même si je ne pense pas faire ce genre de photo, je pense que beaucoup de conseils peuvent être appliqués dans les portraits classiques.
Bonjour Patrick, désolé de répondre si tardivement. On trouve un petit chapitre spécialement consacré “au nu portrait” dans mon bouquin;page 209 à 213; ça peut se feuilleter en quelques minutes en librairie et les conseils sont issus de plus d’un millier de test de “mode”, en fait des “books” pour mannequins que j’ai réalisés.
Philippe
Passionnant !
Un peu la grosse tête, mais il a des bonnes raisons… =)
Bonsoir Laurent,
Vraiment génial cette vidéo ! Philippe Bricart parle tellement bien de sa passion que l’on a vraiment envie d’essayer ! Je n’y étais vraiment pas attirée mais vu comme ça, j’avoue que je vais m’y pencher. Merci à vous 2