Dans cette vidéo, je vous explique ma démarche pour créer une série cohérente de 12 photos en une semaine.

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Bonjour à tous, et bienvenue dans cette nouvelle vidéo sur Apprendre la Photo, qui est un petit peu un hors-série, parce qu’il fallait que je vous raconte ce qui m’est arrivé récemment. Bon, je vais vous raconter un petit peu ma life, mais rassurez-vous, ça va vous intéresser. 😉 Normalement… 🙂 En effet, fin septembre j’étais à Venise pour un workshop photo, pour une fois dans le rôle de l’élève, parce qu’on a jamais fini d’apprendre et il faut avoir l’humilité de l’admettre. C’était avec David DuChemin, que vous avez pu découvrir sur la chaîne à la faveur de sa longue, mais passionnante interview au Kenya. *C’est la meilleure vidéo de la chaîne. Regardez-la.* J’avais tourné quelques rushs à Venise dans l’idée d’en faire une espèce de journal, mais ça manquait un peu de rythme, du coup j’ai essayé de refaire ça complètement en étant un peu plus structuré, sinon vous auriez fermé la vidéo, et ce serait dommage parce que ce dont je vais vous parler est très important. En gros, l’idée du workshop était de passer une semaine en immersion complète à Venise dans le but de présenter une série cohérente de 12 photos au groupe à la fin de ce séjour. Alors, pas d’inquiétude, je vais vous montrer la série complète ensuite, vers la fin de la vidéo, mais il est très important que je vous parle d’abord de mon processus de pensée, parce que c’est vraiment la valeur ajoutée que je veux vous apporter dans cette vidéo. Pendant cette semaine, interdiction de partager son travail avec les autres photographes du groupe, excepté David, évidemment, de façon à ce qu’on ne s’influence pas les uns les autres. Et pour pousser le bouchon un peu plus loin, Maurice, j’ai même décidé de ne pas regarder d’images de Venise pendant les six mois qui ont précédé. En fait à partir du moment où j’ai décidé d’y aller, j’ai complètement arrêté de regarder des images de Venise pour ne pas m’influencer. Vous imaginez bien que pondre une série cohérente de 12 images en seulement 6 jours en partant de zéro, ce n’est pas exactement une mince affaire. Du coup, David nous a fait un breefing dès le dimanche matin pour nous expliquer un peu comment il fallait prendre le problème. La première chose très intéressante, c’est que pour lui, les deux premiers jours doivent avoir pour but de shooter un maximum, d’expérimenter, de faire des photos brouillons, de trouver des lieux sur lesquels on a envie de revenir, et surtout de trouver sa contrainte, c’est-à-dire le thème, le sujet, le focus qu’on va devoir trouver dans la semaine pour construire notre série de photos. En gros, ce qu’on va photographier et comment, c’est-à-dire avec quels réglages, focale, composition, technique, etc., bref, tout ce qui est photographique, même si, évidemment, ça peut changer d’ici la fin de la semaine. Alors, je reviens sur cette notion de brouillon, parce qu’elle est importante. L’idée, c’est qu’en se perdant dans Venise, on va parfois tomber sur des belles compositions, des beaux moments, des belles lumières, mais pas forcément tout ça à la fois. Le but est de ne pas se limiter, de prendre autant de photos qu’on veut et puis de prendre des notes sur ce qui nous intéresse, notre ressenti, et de ne pas hésiter à se dire “eh bien, je reviendrai à tel endroit à telle heure, parce qu’aujourd’hui c’est un bel endroit, il y a peut-être des moments qui vont arriver, mais ce sera bien meilleur demain matin à 7 heures parce que la lumière sera bien plus jolie que ce que j’ai aujourd’hui.” Et c’est exactement ce que j’ai fait. J’ai passé le dimanche et le lundi à me balader un peu au hasard, mon principe était : s’il y a un croisement, je vais dans la rue où il y a le moins de monde possible jusqu’à tant qu’il n’y ait plus de touristes du tout. Ça va assez vite, en fait. Et voilà, je me suis baladé à différentes heures de la journée, dans différents quartiers et j’ai simplement photographié tout ce qui me passait par la tête dès que je voyais quelque chose qui me paraissait intéressant, je n’hésitais pas à déclencher, à explorer mon sujet, quitte à faire 100 photos de la même chose, peu importe. Alors, je vous passe tous les détails, mais j’ai ressenti de la frustration sur plein de choses au début, à commencer par la focale fixe grand-angle que j’avais choisi d’utiliser pour voir un peu ce que ça pourrait m’apporter et qui, finalement, m’a énormément frustré. Je ne pouvais pas avoir de cadrages suffisamment serrés pour moi, bref, ça ne m’a pas convenu du tout de ne pas avoir de zoom. Et puis aussi, c’est dur au début de complètement embrasser le hasard, surtout quand on passe plusieurs heures de suite à ne pas avoir de photos qui sont vraiment au-dessus du lot, qui son pas mal, mais sans plus. On a un peu de mal à se laisser porter. Mais au bout d’un moment, quand on bosse suffisamment, eh bien l’inspiration finit par venir, on finit par avoir de bonnes images, on finit par vraiment tomber sur la bonne combinaison des choses, simplement parce que, en fait, ça vient en bossant. Il faut juste photographier énormément et ça vient. Et, donc, est venu le moment de regarder un peu les photos que j’avais pour savoir s’il y avait un thème qui ressortait. Et lundi, j’avais 4 idées de thèmes : 1) les gens avec des chiens, tout simplement. Ça m’avait attiré l’œil, je trouvais que ça donnait parfois des situations intéressantes, mais le cadrage était toujours un peu pourri ; c’est difficile de se mettre vraiment à la bonne hauteur, qui doit être un petit peu basse pour ne pas avoir le chien trop vu de dessus. Quand c’est sur le vif, ce n’est pas évident. 2) le quartier du Castello. C’est un quartier à l’est de Venise, dans lequel je me suis trouvé complètement par hasard un matin en marchant au hasard. J’ai beaucoup aimé l’ambiance du lieu. Il y avait la lumière, mais aussi c’est un quartier très résidentiel où il y a beaucoup de vrais habitants de Venise, zéro touriste, donc plein de petites scènes de vie très authentiques. J’avais beaucoup aimé l’ambiance, mais le problème, c’est que les photos que j’ai faites sont vraiment bonnes, je trouve, mais trop carte postale à mon goût, peut-être un petit peu trop cliché, la vieille Italie avec les vieux qui parlent le matin. Je voulais aller un peu plus loin que ça, donc ce ne sont pas de mauvaises images, mais on va dire que je voulais aller chercher un truc un peu plus profond. 3) des personnes dans des gondoles, mais vues de dessus. En fait, je m’étais arrêté sur un pont complètement au hasard, un moment, qui passait au-dessus de ce que j’appelle une “autoroute” à gondoles, c’est-à-dire un endroit où il y a des gondoles qui passent littéralement toutes les 15 secondes, et ça m’avait pas mal amusé de regarder les gens par-dessus, qui faisaient ce qu’ils voulaient dans les gondoles, mais sans forcément prêter attention aux autres. Du coup, j’avais fait quelques clichés amusants, certains m’intéressaient vraiment, mais je ne savais pas vraiment si ça pouvait faire une série ou pas. 4) enfin, j’avais photographié plusieurs endroits – sans me rendre compte sur le moment qu’il y avait une cohérence, mais je l’ai vue en faisant le tri – qui étaient un peu ce que j’appelle des “fenêtres sur Venise”, c’est-à-dire une espèce d’allée très étroite avec au bout un endroit plus lumineux qui montraient quelque chose de typique de Venise, un gondolier qui passe, une rue commerçante, quelque chose comme ça. Donc, ça m’intéressait assez et à ce moment-là, je me dis que ça pourrait être une bonne idée de série. Du coup, lundi en fin de journée, j’ai demandé à David de regarder mes images avec moi pour voir un peu où j’en étais, lui montrer les idées de série que je pouvais avoir, et qu’il puisse éventuellement me donner un petit coup de pouce dans une direction ou une autre, en tout cas m’aider à y voir plus clair parce que, très franchement, j’étais un petit peu perdu. Et il a trouvé que la série sur les gondoles était celle qui me donnait le plus de chances d’avoir une série de 12 images cohérentes à la fin, notamment parce qu’il y a beaucoup de possibilités de faire de bonnes images. Contrairement, par exemple, à celle des allées où ce n’était pas forcément si évident. Et puis aussi, il m’a dit qu’il n’avait jamais vu ça et que c’était quelque chose de plus original, une démarche plus intéressante que le reste. Et après réflexion, parce que la décision reste quand même mienne, j’ai décidé de suivre son conseil et de me consacrer à cette série. J’ai donc entrepris de trouver les meilleurs ponts pour ce travail et de les visiter à différents moments de la journée pour voir les lumières qu’il y avait, et j’ai pris le parti, à ce moment-là, d’exclure les lumières dures. J’ai testé un peu, mais ça ne marchait pas vraiment avec le reste, parce que ce n’était pas forcément homogène et je voulais ne garder que des lumières qui se ressemblent entre elles pour que les photos finales se ressemblent. Et donc, j’ai essayé de regarder quand les endroits étaient à l’ombre. Cela dit, je devais quand même faire attention à avoir assez de lumière, parce que je devais utiliser une vitesse assez rapide, à peu près 1/320, de mémoire, pour figer le mouvement de la gondole sous le pont, je devais utiliser une ouverture assez faible, f/8 environ, pour avoir bien les gens qui soient nets du crâne jusqu’à leurs genoux ou leurs pieds. Et ça, ça provoquait souvent des sensibilités ISO assez élevées, parce qu’à l’ombre on perd facilement la lumière, 1/320 f/8, ça fait déjà plus beaucoup de lumière, et je suis parfois monté jusqu’à 3200 ISO, donc j’ai essayé de trouver des endroits qui soient suffisamment lumineux pour ne pas trop avoir à monter dans les sensibilités. J’ai pris carrément 3 000 photos de gens dans des gondoles, parce que, en fait, il fallait absolument multiplier les chances d’avoir des moments qui soient très forts, parce que c’est une série beaucoup basée sur les moments, vous allez le voir très très vite. Eh bien, le gros du boulot était dans l’éditing, c’est-à-dire dans le tri des photos. J’en ai parlé à David jeudi, parce que ce qui m’inquiétait dans cette série, c’était de ne faire finalement que de l’humour, c’est-à-dire de ne faire une série que de photos amusantes de gens dans une gondole, qui font des trucs drôles, qui se prennent en photo avec leur perche à selfie, etc., mais je voulais aller plus loin que ça, je n’avais pas envie que ce soit une série qui ne soit que drôle, parce que… je sais faire et que finalement, c’est peut-être un peu facile. Je voulais vraiment pousser plus loin que ça. Et du coup, David m’a conseillé de vraiment montrer un panel d’émotions humaines très diverses, pas que drôles, il y a des choses plus tristes, des choses plus émouvantes, des choses plus romantiques, de façon à donner une variété à cette série et à ne pas ennuyer le spectateur. Après une dernière séance photo, le vendredi matin, l’après-midi j’ai décidé de sélectionner 12 images qui avaient ce panel d’émotions et qui permettaient de construire une série qui permette de maintenir l’attention, l’étonnement, des émotions différentes, bref, qui fonctionnent ensemble. Je vais donc faire exactement ce que j’ai fait pour la présentation avec le groupe, je vais vous laisser découvrir ma série de 12 images sans vous donner de commentaires d’abord ; je veux que vous gardiez l’attention pendant ça, pour vraiment regarder chaque image, vous faire une idée par vous-même, et ensuite, juste après, je vais vous expliquer un peu plus ce que je peux dire sur chaque image ou sur l’ensemble. Donc, avec cette photo, j’ai voulu commencer avec un truc un petit peu comique qui attire l’attention tout de suite, qu’on ne s’ennuie pas sur la première photo et qu’on sache tout de suite qu’on va se marrer un peu. Celle-ci, évidemment, c’est assez amusant, voire légèrement pathétique, puisque chacun a sa propre perche à selfie, chacun a son propre narcissisme et apparemment a besoin de se photographier. Donc on peut trouver ça un petit peu triste. Et puis juste après, on voit ça et, en fait, c’est probablement un peu plus triste, finalement. Ensuite, on voit ça, et on pourrait se demander si c’est plus triste ou moins triste. Je pense que c’est moins triste puisque, finalement, elle est avec son chien, c’est très bien, c’est mieux que le couple d’avant qui a l’air de s’être engueulé copieusement. Ici je remets une touche d’humour pour dynamiser un peu tout ça – parce qu’avant ça peut être un peu triste ce qu’on a raconté –, puisqu’ils ont pris leur petite bouteille de Prosecco et leurs gobelets en plastique pour boire peinards sur la gondole, c’est assez drôle. La suivante, c’est carrément pas une photo drôle, pour moi, puisque la petite fille est la seule à regarder le monde à travers ses yeux, que les parents sont en train de prendre exactement la même photo inintéressante sans prêter attention à leur gamine, donc je trouve ça un peu triste, on ne va pas se mentir. La photo suivante, quand je l’ai vue, j’ai voulu la mettre quelque part, mais toute seule elle ne fait pas sens, donc c’est vraiment là que le travail en série fait sens parce que, pour le coup, cette photo fonctionne dans la série. Toute seule, ce n’est pas très intéressant, mais là ça fait écho à la solitude de l’enfant juste avant, d’avoir cette poussette qui est toute seule. Et là, vous voyez que l’ordre compte, parce que si je l’avais mise plus tard, on aurait moins compris cette image. Je retourne sur une touche légèrement d’humour et sur les couples, avec cette femme qui essaie de prendre le portable des mains de son mari. Je n’ai pas compris ce qui se passait exactement, mais en tout cas, elle avait vraiment l’air de vouloir récupérer ce portable. Quelqu’un de tout seul dans une gondole qui se prend en selfie, on pourrait penser que c’est un peu triste. Alors, pour le coup, le kitsch de ce tapis de sol avec un dauphin “Welcome” et si on regarde bien la gondole qui est très sale, avec des traces de pas partout, sur les côtés des caoutchoucs déchirés, la mariée assise toute seule qui prend un selfie, c’est un peu drôle. Celle-ci qui est un peu plus triste, évidemment, puisque là, leur langage corporel est vraiment incroyable, ils ont chacun quasiment le même, mais en miroir. Et puis, pour finir, cette image que j’ai voulu mettre en dernier parce qu’elle a un sentiment d’espoir, je voulais quand même finir sur une note positive, étant donné que là, les parents prêtent attention à leur enfant, la mère est penchée sur lui, mais il se repose aussi sur le genou de son père, ce qui est assez symbolique. Et puis en haut on voit le reflet du gondolier. Pourquoi j’ai pris ce cadrage-là ? Parce que, évidemment, j’avais une rafale donc j’avais plusieurs cadrages, notamment où la petite famille était en haut de l’image plutôt qu’en bas, eh bien, simplement parce que là ils regardent quelque chose, et on a souvent tendance à vous dire de mettre de la place devant le regard du sujet, mais ce n’est pas quelque chose qui est toujours vrai, parce qu’en fait, si vous mettez la place devant le regard, ça donne une lecture plus simple de l’image, mais là, le fait de ne pas mettre de place devant ça augmente le mystère, on se demande ce qu’ils sont en train de regarder, et je trouve que ça donne une espèce de sensation de “à suivre”, ce qui est intéressant pour une fin de série ; qui n’est peut-être pas une fin, parce que peut-être que j’en ferai une série plus grande que 12 photos. Mais voilà, ça me paraissait intéressant pour la fin. Et ce que je voudrais dire sur l’ensemble de cette série, c’est qu’au début j’avais tendance à juger un peu les gens qui étaient dans ces gondoles et qui ne prenaient pas le temps de regarder ce qu’il y avait autour d’eux et qui passaient leur vie à se prendre en photo. Et puis finalement, au fur et à mesure que j’ai avancé, que j’ai sélectionné ces images, je me suis rendu compte que toutes ces situations étaient finalement très différentes, très humaines aussi, et qu’on ne pouvait pas vraiment juger si eux, finalement, n’étaient pas plus heureux qu’eux. On ne peut pas juger, finalement, juste sur cet instant qu’on capte à ce moment-là, parce qu’il ne veut pas forcément dire grand-chose en soi. Voilà, c’est ce panel d’émotions humaines qui m’intéresse, je suis très curieux de l’humain, je crois que cette série représente bien ma curiosité sur le sujet. Voilà, j’espère que ça vous aura intéressé que je vous détaille mon processus de pensée et ce qu’il s’est passé pendant cette semaine pour créer cette série, parce que je pense sincèrement que vous pouvez appliquer la même méthode pour vous-même. Alors, évidemment, je ne vais pas vous mentir, selon votre niveau, vous allez plus ou moins galérer pour obtenir un bon résultat, mais à la limite, peu importe, l’essentiel c’est d’essayer et d’être dans ce processus, parce que ça va vous aider à penser. Et même si sur le moment vous n’arrivez pas à avoir une série géniale, peut-être que dans le futur ça va vous aider à en faire. Donc, de toute façon, c’est bénéfique. J’ai envie de parler davantage de créativité et de personnalité photographique, sur la chaîne, parce que je pense que c’est un sujet infini et qu’il y a plein de choses à dire là-dessus. Donc, si ça vous a plu, dites-le-moi dans les commentaires juste en dessous, ça m’aidera à savoir si vous avez envie de voir ce genre de vidéo dans le futur, et dans ce cas-là, j’en referai sur d’autres voyages, par exemple. Voilà, c’est la fin de cette vidéo un petit peu spéciale. Si vous l’avez aimée, mettez un pouce bleu. Abonnez-vous à la chaîne si vous me découvrez avec cette vidéo, et puis n’oubliez pas de télécharger mon guide “Faites-vous plaisir en photographiant” qui est juste là, ça vous aidera vous aussi à faire de meilleures photos. Je vous dis à demain dans la prochaine vidéo, et d’ici là à bientôt, et bonnes photos.

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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