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Aujourd’hui un autre concept qui m’a été suggéré par la lecture de ce bouquin.
Et tout simplement, il y a un truc qui m’a parlé dans ce que dit Jean-Christophe Béchet dans cette interview, c’est…
En fait, il y a un truc qui est assez particulier dans la photo, c’est que, au moment où on appuie sur le déclencheur, on ne sait jamais vraiment à quoi va ressembler la photo qu’on va faire.
Alors, évidemment, on essaie de le savoir, et, aujourd’hui, le hasard est, on va dire, assez limité puisqu’on peut voir la photo sur l’écran à l’arrière de l’appareil, et même maintenant, avec les viseurs électroniques vous pouvez viser par l’écran, on peut même prévisualiser quelque chose d’extrêmement proche de ce qu’on va avoir comme résultat final en termes d’exposition, profondeur de champ, même, limite, de couleur, on peut avoir quelque chose de proche.
Mais, malgré tout, cet infime instant où on va déclencher, on ne voit pas ce qui se passe et, là, tout peut changer. C’est-à-dire qu’il peut y avoir, en une fraction de seconde, quelque chose qui se passe et qui fait que la photo change complètement. Donc il y a toujours cette espèce d’incertitude, ce “tumulte d’angoisse”, celui du doute que tout se soit bien passé, que la photo soit bien celle qu’on attendait, et donc on a cette espèce de doute, on va parfois aller regarder, parfois un peu trop, et c’est vraiment… je trouve que c’est vraiment ce qui est excitant dans la photo aussi. C’est qu’on ait ce doute-là.
Donc, pour illustrer ça, je veux juste vous montrer une photo que j’ai prise à Cuba, et là, c’est un hasard complet. C’est-à-dire que je photographiais dans la rue, et une voiture est passée devant moi, et quand j’ai déclenché, j’ai pensé que j’aurais le temps de déclencher avant qu’elle passe, et en fait c’est très étrange parce qu’elle est passée exactement au moment où j’ai déclenché, et comme elle passait relativement vite, elle est très floue sur l’image, mais comme c’était une carrosserie assez brillante, en fait on voit mon reflet dedans ; donc on voit mon reflet dans une carrosserie qui est en mouvement, on n’a pas l’impression que c’est un reflet, mais ça l’est en fait.
C’est une photo très étrange qui, en soi, ne me plaît pas spécialement, je n’ai pas cherché à la faire, ce n’est pas une photo que je trouve extraordinaire, mais j’ai une certaine affection pour elle juste parce qu’elle montre ça, elle montre le propre de la photo, elle montre que c’est…, elle montre qu’on a toujours cette surprise, que toujours tout peut arriver, et c’est vraiment aussi ça qui fait l’excitation de l’acte photographique.
Et c’est aussi cette incertitude qui va vous pousser à reprendre plusieurs photos, à varier les cadrages, à tester des choses, et aussi à continuer la photo, à chercher davantage.
Donc, surtout, si jamais vous… si cette incertitude peut parfois vous frustrer, ne vous laissez pas arrêter par ça, parce que je pense qu’au contraire, il faut se laisser porter par ça, il faut l’accueillir, il faut l’adopter, elle fait partie intégrante du processus. Et justement, le fait d’en prendre conscience peut, à mon avis, améliorer votre processus photographique de juste aussi lâcher prise là-dessus, et de savoir qu’il y a une part d’inconnu permet aussi de rajouter un peu de magie.
Voilà, c’est la fin de cette vidéo. Je vous conseille toujours d’acheter le bouquin, il y a le lien dans la description.
Je vous dis à plus dans la prochaine où on va parler d’autre chose. Si vous l’avez aimée, n’oubliez pas de lui mettre un pouce bleu et de la partager avec vos amis et de vous abonner à la chaîne pour ne pas rater les suivantes. Et puis, d’ici là je vous dis à bientôt, et bonnes photos !
C’est bien expliqué sur ce blog.
Bon travail
Je suis aussi photographe sur Grenoble et c’est une vraie passion.
Bonne journée
merci Laurent pour ce tuto intéressant