Dans cette vidéo, je vous montre de l’analyse de l’image au post-traitement, en passant par les choix en matière de lumière, comment réaliser un portrait “à la Steve Jobs (en l’occurrence un autoportrait), de chez vous, avec assez peu de matériel (quelques flashs manuels), et un peu de post-traitement.

Je vous laisse découvrir dans la vidéo comment m’est venue l’idée, et surtout comment réaliser quelque chose de similaire chez vous (ou de différent d’ailleurs, pas mal de conseils s’appliquent pour autre chose qu’un portrait-hommage sur fond blanc 😉 ).

(pensez à mettre la vidéo en HD 1080p et en plein écran pour en profiter un maximum !)

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Bonjour à tous, et bienvenue dans cette nouvelle vidéo sur Apprendre la Photo.
Aujourd’hui, une vidéo un peu particulière, puisque je vais vous expliquer comment j’ai fait pour réaliser un autoportrait  fortement inspiré d’une autre photo.

Partons du début : comme les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, et les photographes aussi sont toujours les plus mal photographiés, j’ai très peu de photos de moi qui existent, qui sont bonnes, puisque, évidemment, dans mon entourage c’est moi le photographe, donc personne ne me prend en photo.
Du coup, un jour je me suis dit que j’aimerais bien avoir une photo de moi qui soit un peu plus récente que celle que j’utilise habituellement et qui a bien deux ans et demi. Et j’ai vu sur le web anglophone la vidéo d’un Américain qui expliquait en quelques minutes sur YouTube comment il faisait pour prendre des photos de personnes, très inspirées de ce portrait de Steve Jobs que vous voyez devant vous. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Steve Jobs est l’ancien patron d’Apple qui est décédé en 2011 et cette photo est extrêmement célèbre. Elle a illustré la couverture de sa biographie, le site d’Apple pendant un mois lors de sa mort, et c’est une image qui va rester, je pense, parmi les portraits les plus iconiques de ce siècle, à la façon peut-être du portrait d’Einstein qui tire la langue, ou d’autres images très célèbres.
Donc tout le monde a en tête cette image vraiment iconique, et ce photographe expliquait en quelques minutes sur YouTube comment il faisait pour prendre cette photo, mais sans forcément rentrer dans les détails.
On pense ce qu’on veut de Steve Jobs et d’Apple, ce n’est pas du tout le sujet ; moi, j’admire Steve Jobs pour certains points, si vous n’êtes pas forcément d’accord avec moi, je vous invite à aller écouter son discours de Stanford – tapez dans YouTube « Steve Jobs discours de Stanford », vous allez trouver – et peut-être que vous allez changer d’avis.

En tout cas, je me suis dit, pour rigoler un peu, pourquoi pas faire un autoportrait à la Steve Jobs, c’est-à-dire essayer de reproduire ce même rendu, mais avec une photo de moi-même. Pas seulement par pur narcissisme, évidemment, mais tout simplement parce que je suis mon modèle le plus patient puisque, si je prends le temps de le faire, je serai suffisamment patient pour aller jusqu’à la fin, et comme je vous l’ai dit, j’avais besoin d’une nouvelle photo de profil, car la plus récente datait de deux ans et demi et je me suis dit pourquoi pas faire ça.

Voici comment j’ai eu l’idée de reproduire cette photo. Et le rendu final, je peux déjà vous le montrer, c’est celui-ci. Vous voyez que c’est assez proche, même si, bien sûr, il y a des petites différences sur lesquelles je reviendrai peut-être par la suite.

La première étape a été de me renseigner sur la photo originale, comment elle avait été prise, par qui, etc. C’est une photo d’Albert Watson, qui est un photographe, pas forcément aussi connu que d’autres, mais qui a quand même sa petite réputation si on connaît un peu les photographes de portraits, et qui a fait pas mal de photos célèbres et des photos de gens célèbres – vous voyez ici Kate Moss, David Bowie, Scarlett Johansson –, mais sa photo la plus célèbre reste quand même celle de Steve Jobs que je vous ai montrée. Il a fait énormément d’excellents portraits, souvent avec des ombres relativement marquées ; on voit qu’il y a un style – même si les photos sont différentes les unes des autres, on voit qu’il y a un style de rendu qui revient régulièrement–, et en lisant un peu sur la photo, j’ai appris plusieurs choses. J’ai appris d’abord qu’elle avait été prise avec un appareil argentique, en l’occurrence un 4×5, un assez grand format, et j’ai appris l’information la plus importante, c’est ce qu’avait demandé Albert Watson à Steve Jobs pour poser. Parce qu’évidemment, quand on a un modèle, il faut le diriger un peu, pour lui permettre de « faire » une expression qui nous intéresse, nous, c’est-à-dire avoir une photo qui nous intéresse puisque l’expression du modèle est super importante, et Albert Watson avait demandé à Steve Jobs de penser à son futur grand projet tout en regardant dans la caméra – car vous voyez qu’il regarde dans l’appareil photo. On ne le savait pas encore, mais à ce moment-là, le grand projet de Steve Jobs, auquel il a dû penser en faisant cette photo, était sans doute l’iPhone (qui a quand même changé pas mal de choses). Il y a un peu de tout ça dans ce regard, une espèce de détermination, de vision du futur et un petit sourire à la Mona Lisa, et c’est cette partie de la pose que je devais reproduire après.

Je reviendrai sur les conseils de pose, mais je vais d’abord vous parler de lumière, car quand j’ai analysé cette photo pour la reproduire, la première chose que j’ai regardée c’est comment reproduire une lumière similaire. Évidemment, je vais shooter en noir et blanc à la base pour mieux voir, mais il y a quand même des choses à faire pour avoir la même lumière. Si vous regardez bien, vous allez voir la première caractéristique amusante, c’est qu’il y a un fond blanc. Un fond blanc, chez soi, implique qu’il va falloir l’éclairer, donc il va falloir une source de lumière pour le fond.

Ensuite, il y a une source principale de lumière qui vient manifestement du haut à gauche. Si on regarde, la source de lumière vient très probablement d’ici. Pourquoi ? Parce que vous voyez qu’il y a des ombres portées sur la droite du visage (et si on regarde, il y a des ombres portées un peu partout ici), et on voit très bien sur la main que la source de lumière principale vient de la gauche ; et elle est forcément un peu au-dessus parce qu’on voit que l’ombre portée du nez, ici, est un peu comme ça, donc on voit bien que la source de lumière vient de là. Donc, je sais que je vais avoir ma source principale de lumière, celle qui va éclairer mon visage majoritairement, qui va venir de cet endroit-là. Donc, ça, je le sais déjà.

Je vois aussi qu’il y a des ombres qui sont relativement marquées, mais on voit quand même quelque chose, ce qui veut dire qu’il va sans doute me falloir une source de lumière secondaire, ici, pour me permettre de déboucher un peu ces ombres, de ne pas avoir des ombres complètement sombres puisque j’ai envie d’avoir un peu de détails de ce côté du visage. On peut remarquer quelque chose de très caractéristique dans l’éclairage, c’est ce qu’on appelle le triangle de Rembrandt.
Le triangle de Rembrandt c’est ça, ici. Vous voyez qu’il y a une espèce de triangle de lumière en dessous de l’œil qui n’est pas du côté de la lumière. La lumière est de ce côté-ci, et vous voyez le triangle de Rembrandt de l’autre côté du visage. Je vais effacer mon coup de brosse pour que vous voyiez bien, le triangle de Rembrandt c’est ce triangle de lumière ici qui est dû à un positionnement particulier de l’éclairage, qui est à peu près à 45° au-dessus – c’est-à-dire par rapport au sujet, plus haut que lui et penché à 45° – et aussi à 45° sur le côté, comme ça.

Donc, je sais à peu près comment je vais devoir positionner ma lumière principale, et je sais que ma lumière secondaire doit juste déboucher un peu les ombres sur le côté ici, mais je n’ai pas d’indice de positionnement si particulier que ça, je sais juste que ça doit déboucher un peu, mais c’est assez peu puissant puisque j’ai des ombres relativement marquées sur tout ce côté du visage.
Je sais qu’en gros il me faut trois sources de lumière, il m’en faut une pour éclairer le fond, une principale à la gauche de l’image, et une troisième, qui peut être un réflecteur éventuellement, pour déboucher les ombres. Voilà pour l’analyse de la lumière.

Quand j’ai analysé ça, je peux me dire « comment reproduire ce rendu chez moi, en vrai ? »
Je ne vais pas vous faire un cours complet sur quel flash utiliser, mais je vais rapidement vous montrer comment j’ai positionné les sources.
Comme je n’ai pas pensé, sur le moment – car je faisais vraiment ça pour moi – à faire une vidéo, j’ai simplement pris des photos de l’installation dans mon bureau. Excusez-moi pour le désordre, j’ai déménagé il n’y a pas si longtemps que ça. Ce que vous pouvez voir, c’est le montage en général.

Qu’est-ce que j’ai fait ? Tout d’abord, je me suis positionné sur une chaise, ici, pour simplement rester tout le temps au même endroit ce qui m’évite, si je dois me lever ou bouger, d’avoir à chaque fois à me repositionner sur un point bien précis, pour éviter de cadrer différemment ou devoir changer la mise au point.
J’ai ensuite mis mon appareil sur trépied devant moi, avec l’objectif exactement à hauteur de mon visage. Il faut m’imaginer assis sur la chaise (vous pouvez admirer mes extraordinaires capacités en dessin), et que l’objectif soit pile au niveau de mon visage, parce que comme vous l’avez vu dans la photo, Steve Jobs regarde directement dans l’objectif, ce n’est pas en plongée ou en contre-plongée, donc il faut être à peu près au même niveau. Sur l’appareil, j’ai simplement équipé d’un 85mm qui est un bon objectif pour le portrait, qui permet de prendre un portrait en buste comme ça, un buste un peu serré, et qui était la focale idéale pour ça.

Comme vous le voyez, j’ai également un ordinateur, ici, qui est branché à l’appareil. Pourquoi ? Pour me permettre de voir directement quand je prends une photo le résultat sur l’ordinateur. Comme c’est moi le modèle et moi le photographe, il faut que je puisse avoir un retour sur la pose et savoir si elle est bonne ou pas, et ce que j’ai à corriger pour réussir à avoir une photo qui soit assez proche de l’originale. Il fallait que je voie ça et ça s’est fait très simplement avec un câble USB et le logiciel fourni avec l’appareil, qui est un Canon en l’occurrence, mais ça marche avec beaucoup de marques.

Ça, c’est pour le positionnement général, et ensuite j’ai positionné trois sources de lumière comme vous pouvez peut-être le voir. Très rapide point sur le matériel que j’utilise (parce que ce n’est pas extrêmement important), en l’occurrence j’ai juste un transmetteur radio que vous voyez peut-être sur mon appareil, ici. Ce transmetteur permet de déclencher les autres flashs à distance, par ondes radio. Un émetteur sur l’appareil (que je viens de vous montrer) et sous chaque flash (ici en gros plan) vous avez un récepteur, ici, et le flash au-dessus. C’est pareil ici ; si vous regardez bien, il y a un récepteur et le flash, et idem ici, sur le troisième flash. Je vais revenir sur mes trois sources de lumière, mais c’était pour vous dire un peu quel matériel j’utilise, et ce sont des flashs totalement manuels,  ce sont des flashs Cactus, les émetteurs-récepteurs sont aussi des flashs Cactus, il n’y a vraiment rien de bien compliqué là-dedans.

Qu’est-ce que j’ai positionné comme sources de lumière ? Tout d’abord, il y a ma source de lumière principale qui est ici. C’est un flash qui est dirigé dans un parapluie argenté. Ce parapluie argenté est un peu plié, il n’est pas déployé complètement. Pourquoi ? Parce que, si on regarde la photo originale de Steve Jobs, vous voyez que la source de lumière est relativement concentrée sur son visage, c’est-à-dire que vous avez une lumière qui est bien là, on voit qu’il y a pas mal de lumière ici, un petit peu sur la main aussi. Ici, il y a des vêtements sombres donc ça aide, mais il y a quand même moins de lumière ici, et sa source de lumière est relativement concentrée, même si on voit ses cheveux, au-dessus, qui ne sont pas super éclairés. La source de lumière reste assez douce, les ombres sont plutôt douces, mais elle est relativement concentrée.
Donc, j’ai volontairement voulu avoir une source assez concentrée, c’est pourquoi j’ai un peu refermé le parapluie pour que la lumière soit vraiment sur moi et seulement sur mon visage, comme ça – puisque je suis là, rappelez-vous, je refais mon petit bonhomme – la source de lumière ne vient que comme ça, au lieu de faire quelque chose de plus large comme ça. C’est beaucoup plus concentré sur mon visage et ça correspond plus au rendu que je veux avoir.

Ma deuxième source de lumière, c’est celle-ci. Alors, ici en l’occurrence, j’ai enlevé le parapluie blanc qu’il y avait dessus, juste pour vous montrer, mais il y était (je vous montrerai un peu après l’ensemble de la scène), et ce flash est là juste pour déboucher les ombres, éviter qu’il y ait trop d’ombres sur la partie non éclairée du visage.
Le troisième flash, ici, qui, lui, éclaire le mur vers le haut. Vous voyez qu’il est dirigé comme ça et en fait il va éclairer le mur pour le rendre bien blanc sur l’image. Donc, lui est mis à fond.
En ce qui concerne les puissances, très rapidement, même si ça ne sert à rien parce que j’ai procédé par essais et erreurs, donc j’ai essayé différentes puissances de flash jusqu’à ce que ça fonctionne, mais ce flash-là (à droite) est à fond, celui-ci (derrière) est à fond aussi, en terme de puissance, et ce dernier (à gauche) est à 1/16e.

Je vais vous montrer les différentes photos de la scène pour que vous vous mettiez en tête comment c’est fait. Ça, c’est avec le parapluie blanc à gauche – car cette fois-ci je l’ai remis pour que vous voyiez bien comment ça fonctionne. Donc, là vous avez le parapluie blanc avec la source de lumière secondaire, vous avez l’appareil photo devant, la source primaire ici, et derrière moi (que vous ne voyez pas, évidemment), il y a le petit flash pour éclairer le mur.

Ça, c’est ce que je vois, ça, c’est la source principale qui est relativement proche de moi, et ça, c’est mon PC qui est posé sur une chaise, histoire de voir comment ça rend pendant qu’on prend des photos de soi-même. Évidemment, j’ai fait tout ça avec une télécommande infrarouge, pour déclencher mon appareil à distance, planquée dans la main qu’on ne voit pas sur la photo.

Quelques petites astuces de pose, puisque, si vous le faites avec un modèle, d’une manière générale, pour cette photo ou pour une autre, vous aurez besoin de lui donner des indications pour poser, parce que la plupart des gens ne savent pas poser par défaut, c’est tout un métier, c’est pour ça qu’il y a des mannequins ; mais même si c’est pour vous, vous allez avoir besoin de quelques petites astuces pour poser correctement. Il y avait deux choses très importantes sur cette photo, il y avait la position de la main – parce que s’il n’y a pas la position de la main, on ne reconnaîtra pas forcément aussi bien la photo – et une deuxième chose importante qui était le regard. Si on regarde la photo d’origine, on va dire que les deux choses qui la caractérisent, c’est la position de la main et le regard.

Pour la position de la main, je vous conseille de prendre une ou deux photos tests pour bien voir comment elle se positionne et regarder sur la photo si ça rend bien. Petite astuce si vous voulez refaire la même chose chez vous : il faut simplement poser son pouce sur le reste de sa main, et le poser contre le menton sans appuyer, sans se reposer sur sa main, juste le poser contre, c’est ce qui rend le mieux.

Pour ce qui est du regard, là, il fallait avoir ce regard un peu intense. Cela dit, n’hésitez pas, si vous voulez faire la même chose, en l’occurrence, pour ce type de photo vous pouvez tout à fait faire un regard différent, plus rieur, ça dépend de la personnalité de la personne photographiée. Et ce n’est pas indispensable, il ne faut pas que ça devienne une copie conforme, c’est-à-dire, ne mettez pas forcément un sous-pull noir, vous pouvez poser autrement ; l’idée est qu’on sente l’inspiration sans que ce soit forcément une copie conforme. Donc, il fallait avoir ce regard, également.
Le grand problème qu’on a face à un appareil photo, que vous vous photographiiez vous-même ou simplement un modèle, c’est que quand on regarde vers l’appareil photo, ou le photographe, ou ailleurs, on a un regard naturel pendant une demi-seconde, et ensuite plus du tout. L’astuce maîtresse qui marche pour n’importe quel modèle, mais pour vous aussi, c’est de fermer les yeux, simplement, de vous mettre en tête l’expression que vous voulez avoir, d’ouvrir les yeux et de déclencher quasiment tout de suite. Pas trop tôt non plus, sinon vous aurez les yeux à moitié fermés et une tête comme au sortir du lit, mais vous ouvrez les yeux et vous déclenchez tout de suite après, comme ça vous aurez encore une expression naturelle. Je pensais que ça ne marcherait pas forcément sur moi, parce que je connais l’astuce, mais en fait ça a marché vraiment pas mal du tout. Il ne faut pas hésiter à faire plein d’essais, car vous allez avoir des poses qui seront très peu différentes entre les photos, mais qui vont quand même avoir parfois juste une micro différence et vous allez voir que c’est vraiment meilleur. Et pour ce qui est de l’expression, elle va être en général assez mauvaise sur les premières photos, car il faut le temps de se mettre dedans. Prenez de longues respirations, tranquilles, détendez-vous un peu et pensez à l’expression que vous voulez avoir. Ça peut être une expression déterminée, joyeuse, et pensez surtout à un souvenir ou une émotion connectée, c’est-à-dire que vous n’allez pas pouvoir facilement simuler un regard déterminé, par contre, vous l’aurez plus facilement si vous avez une idée en tête qui donne cette émotion-là. Par exemple, si moi je pense au prochain grand projet que je peux lancer sur le blog pour 2015, je vais avoir plus facilement un regard déterminé que si j’essaie de le faire, parce que je ne suis pas comédien et j’y arriverai beaucoup mieux en étant sincère par rapport cette émotion-là.
En ce qui concerne le post-traitement : comme vous pouvez le voir, la photo telle quelle est déjà pas mal en terme de lumière, parce qu’on voit quand même bien la partie mieux éclairée du visage, on voit que j’ai les ombres qui sont relativement marquées sans être totalement bouchées – c’est-à-dire qu’on voit quand même ce qui se passe de l’autre côté du visage –, la pose est pas mal ; il y a quand même des choses qui se passent. Après, c’est loin d’être parfait et justement, au post-traitement, le but va être de réussir à améliorer ce rendu pour avoir quelque chose de plus proche de ce qu’on veut au final.

La première chose que je vais faire, c’est d’éclaircir l’image, puisque, vous le voyez, j’ai une image légèrement trop sombre. Ce n’est pas très grave puisqu’il va me suffire d’augmenter un peu l’exposition pour avoir une image suffisamment lumineuse. Elle peut paraître un petit peu trop, mais du coup j’ai un fond qui est bien blanc ; si on met les lumières cramées, on voit que le fond est presque entièrement blanc (on s’arrangera pour qu’il soit totalement blanc après). Je récupère une taille à peu près partout et je pourrais éventuellement rattraper les hautes lumières si besoin, après, et le premier détail que je remarque et qui me chiffonne, c’est que ma chemise est trop claire. Comme vous le savez, sur la photo originale, le pull de Steve Jobs est sombre et c’est une des choses sur la photo qui font que son visage ressort plus que le reste, et si je veux avoir le même effet, il faut que ma chemise soit sombre aussi. Bonne nouvelle, on peut le faire assez facilement dans Lightroom, et là, ce que j’ai fait, plutôt que de cliquer sur noir et blanc, j’ai tout simplement mis tous les curseurs de saturation des couleurs à -100, ce qui donne le même effet puisqu’on diminue totalement la saturation de toutes les couleurs, mais ce qui va me permettre de jouer directement sur la luminance du bleu. Quand on met en noir et blanc, on a aussi une espèce de mélangeur de couches qui permet de diminuer la luminosité du bleu, par exemple, mais comme ça, c’est un peu plus intuitif, je trouve, et là vous pouvez bouger les différents capteurs de luminance. En gros, ce que je fais c’est que je teste un peu différentes choses pour voir ce qui se passe et je me rends compte que quand je vais dans les -35 en bleu vert et -100 en bleu, on voit qu’avant/après c’est quand même beaucoup mieux. Si je fais ceci et ceci, on voit que c’est beaucoup mieux parce que, déjà, mon visage ressort beaucoup plus puisque la chemise est plus sombre, évidemment.

Ensuite, je remets en format carré et je travaille les réglages de contraste (un peu plus de contraste) et de la clarté, ce qui va permettre de faire ressortir un peu mes cheveux ; il y a un peu plus de contraste partout, ce qui correspond assez à l’esprit de la photo originale. Il y avait un peu moins de contraste dans la photo originale, mais ça ne me dérange pas parce que j’avais envie d’en mettre un peu plus que ça.

Ensuite, je vais commencer à faire quelques retouches locales. Pour commencer, je mets un filtre radial pour éclairer plus la fameuse partie de mon visage qui est censée être plus éclairée, à savoir cette partie ici. Vous allez voir qu’avec ce filtre radial je vais tout de suite donner pas mal de punch à mon visage. Vous voyez, je rajoute un peu de contraste, un peu de lumière dessus. C’est assez subtil, mais c’est le genre de petits réglages qui font que je vais améliorer le rendu pour la photo finale. On voit que là, avec les réglages que j’ai actuellement, on commence à bien voir ressortir le triangle de Rembrandt – j’ai des lunettes donc on le voit moins bien, mais on voit quand même nettement un triangle de lumière ici. On a bien un éclairage similaire à la photo originale, très clairement. Et ensuite, je vais un peu toucher différents réglages, notamment augmenter un peu l’écrêtage blanc qui va me permettre d’avoir un fond qui soit un peu plus blanc autour du sujet. Là, on voit que c’est complètement blanc, ce qui est-ce que je veux faire puisque je veux un fond vraiment blanc pour, éventuellement, pouvoir le coller sur un fond blanc, ou par exemple sur un réseau social avec un fond blanc pour qu’on ne voie pas le contour, qu’on ne le distingue pas.

Ensuite, je vais encore assombrir un peu ma chemise avec un pinceau de retouche locale ; rajouter encore un peu de clarté pour donner un peu plus de présence à mon visage, et ensuite – je ne vais pas vous faire le détail complet – je fais pas mal de retouches locales, notamment pour rajouter un peu de contraste sur la main (qui me paraissait ne pas avoir un rendu extraordinaire), rajouter un peu de lumière de ce côté-ci, un peu moins de ce côté-là. Je rajoute aussi un peu de lumière sur la droite de mon visage, pour équilibrer (et j’en retire un peu à gauche) parce que je trouvais ça un peu trop contrasté. Voilà, là je travaille pour un rendu, je fais quelque chose d’assez perfectionniste, vous n’êtes pas obligé d’aller si loin chez vous, ça dépend de ce que vous préférez faire.

J’ai également éclairci l’iris de mes yeux, parce qu’au départ il était plus sombre et on ne le voyait pas tellement, du coup j’ai juste peint dessus pour augmenter l’exposition et qu’on voie plus l’iris de mes yeux de façon que ça ressorte plus dans l’image.

Ensuite, j’ai utilisé pas mal de suppressions de défauts qui vont être des retouches basiques : ça va être d’enlever les petites imperfections de la peau, lisser la peau, enlever deux ou trois poils de barbe en trop, enlever des cheveux qui dépassent trop ; ici il y a une espèce de point blanc, j’avais peut-être une poussière dans les cheveux. Voilà, ça sert principalement à enlever les défauts. Là, il y en a beaucoup, mais c’est chacun un petit défaut, donc ça va très vite. Il suffit de cliquer une fois et on voit qu’on fait un petit nettoyage qui permet de ne pas trop prendre le pas sur la photo.

Je continue à faire du nettoyage, notamment adoucir les ombres par endroits. Là, j’ai l’ombre de mes lunettes qui se met exactement sous mes yeux et on a l’impression que j’ai des poches gigantesques et que je n’ai pas dormi depuis deux semaines, c’est un peu dommage et on peut faire pas mal de choses et pas mal de retouches locales. Je vous passe l’intégralité des retouches locales, mais c’est principalement de la correction des défauts. Vous voyez qu’il y a plein de petites choses qui changent avant/après, mais c’est moi qui ai voulu être perfectionniste. Il n’y a pas de règle absolue, c’est à vous de voir ce que vous préférez faire.

Tout ça, c’est des choses que j’ai entièrement faites dans Lightroom, je n’ai pas eu besoin de Photoshop pour ça. J’ai rajouté un peu de clarté dans les cheveux pour donner plus de volume, j’ai un peu lissé la peau par endroits, j’ai ajouté du relief dans l’œil, etc., et j’ai aussi mis des petits filtres gradués autour, de façon à ce que le tour de l’image soit bien blanc. Là, on voit que, si je mets l’avertissement des hautes lumières, tout est blanc autour et ça n’a pas touché ce que je faisais. Pourquoi ? Parce que j’ai mis des filtres gradués, voyez : un ici, un ici et un ici, qui me permettent d’avoir le tour de l’image bien blanc, mais sans que moi-même je sois atteint et ça me permet d’avoir quelque chose sur un fond bien blanc.

C’était pour vous donner une idée générale du post-traitement, pas du tout pour vous montrer ça en détail, comment je ferais une retouche de portrait en entier.
L’idée était d’avoir quelque chose de vraiment bien, je voulais y passer du temps parce que je fais très peu souvent des photos de moi, mais on peut tout à fait y passer moins de temps, ça dépend vraiment jusqu’où vous voulez aller.
Là, si je mets un avant/après, vous allez voir que la différence est relativement impressionnante entre les deux.
Voilà pour cette vidéo. Je voulais vous montrer tout ce qu’on peut faire. Évidemment, c’est normal si je n’explique pas complètement en détail le flash, le post-traitement, etc., c’était pour vous donner une démarche globale et pas vous faire un cours complet sur le flash ou le post-traitement, ça, ça viendra dans d’autres vidéos.

Comme d’habitude, j’ai besoin de votre retour, donc si vous avez aimé la vidéo, cliquez sur « j’aime » et partagez-la, et laissez-moi un commentaire pour me dire si vous avez aimé, ce que vous auriez aimé en plus et en moins, et si vous aimeriez que je fasse d’autres vidéos de ce type à l’avenir.
Je vous dis à très bientôt, et bonnes photos.

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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