Je continue avec le bouquin de Todd Hido pour vous soumettre une idée qui devrait vous parler : le lâcher prise au shooting. 🙂
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Et aujourd’hui, je vais vous parler d’une idée qui devrait répondre à pas mal de gens parce que je sais que pour beaucoup d’entre vous, quand vous voyez quelque part une analyse d’une image, que ce soit chez moi ou ailleurs, sur sa composition, sur sa lumière, vous vous dites « ça fait beaucoup de choses auxquelles penser à la prise de vue ».
Et c’est normal de penser ça, parce qu’effectivement, on peut se dire « attends, le mec il a pensé à ça, à ça, à ça ? Moi, à la prise de vue, j’ai déjà du mal à savoir quelle ouverture choisir. »
Et en fait, le secret, c’est simplement de ne pas penser à tout ça. En fait, toutes les analyses que vous voyez, d’autant plus si elles ne sont pas par le photographe lui-même, sont des analyses a posteriori. Personne ne pense à tout ça à la prise de vue.
Ce que nous dit Hido, c’est qu’à la prise de vue, autant que possible, il faut juste FAIRE des photos. L’analyse viendra plus tard. Alors évidemment il est difficile de complètement débrancher votre cerveau à la prise de vue. Vous allez penser à certaines choses, vous allez peut-être voir des compositions, vous allez vouloir analyser un peu, et ce n’est pas un mal en soi.
Je veux dire : ça va arriver un petit peu, il faut le laisser arriver, ça fait aussi partie du processus, ce n’est pas quelque chose qui va être mauvais pour vos photos. Mais pour lui, il est plus pertinent de juste FAIRE des images, donc en faire le plus possible. Vous allez juste voir quelque chose, y réagir, et photographier. Encore et encore. Et, on va dire, de laisser parler votre instinct.
Il explique que la majorité de ce qu’il fait à la prise de vue est complètement inconscient, et qu’il fait ensuite des rapprochements lors de la sélection des images.
Joan Didion, une écrivaine américaine, a dit « J’écris entièrement pour découvrir ce que je pense, ce que je vois, et ce que ça signifie. Ce que je veux et ce dont j’ai peur. »
Pour Todd Hido, son processus photographique est similaire à ce qu’elle dit sur elle, sur son processus d’écriture. Et ce n’est pas la première fois que je fais un parallèle entre l’écriture et la photographie parce qu’au final, il y a beaucoup de points communs.
Le plus souvent, il dit qu’il fait des photos à l’instinct, vraiment complètement à l’intuition, et il réalise ensuite comme elles se connectent à des choses plus profondes.
Il voit qu’il a photographié des choses et qu’en fait on peut lier ça à une idée qui est quelque chose de très présent chez lui ou très présent dans un projet particulier.
Et tout ceci est à relier avec ce qu’a dit le photographe suédois Anders Petersen : « shootez avec vos tripes, éditez avec votre cerveau ».
En effet, le cerveau a sa place pour analyser une image et décider que sa composition n’est pas assez bonne, ou qu’il ne s’inclut pas assez dans un projet. Parfois une photo n’est pas mauvaise en soi, c’est juste qu’elle ne fonctionne pas avec une série, donc peut-être que plus tard vous l’utiliserez, mais pas maintenant.
Donc, le cerveau, il est bien, il n’y a aucun problème avec lui, mais sa place est au moment de l’édition, au moment où vous regardez ce que vous avez fait, que vous sélectionnez et non pas au moment de la prise de vue.
Au moment de la prise de vue, il vous bloquera plus qu’autre chose. Il peut vous paralyser. Les Américains ont une expression qui dit « analysis paralysis » « la paralysie de l’analyse » qui est qu’à force d’analyser un truc, vous allez juste ne rien faire, vous n’allez pas shooter parce que vous allez dire « oui, mais la composition n’est pas assez bonne ».
Donc, à la prise de vue, c’est aussi important à un moment de lâcher prise, de laisser parler l’intuition et de juste shooter, shooter encore, et, ensuite, à l’édition, là vous pourrez réfléchir sur les photos qui sont bonnes ou non.
Essayez de lâcher prise. N’ayez pas peur de faire de mauvaises images ou de trop shooter. Vous ne pouvez pas trop shooter, il n’y en aura jamais trop. Vous pourrez jeter les mauvaises photos plus tard, peu importe, personne ne les verra donc, vraiment, n’ayez pas peur de ça.
Voilà, j’espère que cette vidéo vous aura plu. Si c’est le cas, mettez-lui un pouce bleu et partagez-la avec vos amis photographes. Si vous débarquez sur la chaîne, pensez à vous abonner et cliquez sur la cloche pour être prévenu des prochaines, et puis n’oubliez pas de télécharger votre guide « Faites-vous plaisir en photographiant », de manière à vous améliorer en photo ; c’est un peu le but, évidemment.
Je vous dis à plus dans la prochaine vidéo, et d’ici là à bientôt, et bonnes photos !