La balance des blancs est un réglage de l’appareil photo ou du logiciel de retouche photo qui permet de corriger la dominante de couleur d’une image, due à la couleur de l’éclairage.
Nos yeux ajustent tous seuls cette dominante de couleur sans que nous nous en rendions compte. Ainsi, nous verrons une surface blanche toujours quasiment blanche, qu’elle soit éclairée par une lumière orangée ou bleutée, et les autres couleurs de la scène paraîtront naturelles, neutres.
Contrairement à notre œil, un appareil photo n’a pas cette faculté naturelle et doit rééquilibrer la dominante de couleur. Pour cela, il possède une fonction de balance des blancs automatique.
Vous pouvez aussi décider de régler manuellement la balance des blancs, en choisissant volontairement une balance des blancs plus chaude (dominante de couleur orangée) ou plus froide (dominante de couleur bleutée), selon l’ambiance générale que vous souhaitez donner à votre image.
Disons-le, si vous commencez la photo, ce n’est probablement pas la balance des blancs qui vous préoccupe le plus, mais plutôt le trio vitesse d’obturation – sensibilité ISO – ouverture. Et c’est tout à fait normal 🙂
Cela dit, je parie que vous avez déjà eu des photos jaunâtres en intérieur sans trop savoir pourquoi. Et là encore je vous rassure, rien de plus normal. À tel point que ça fait partie des 5 problèmes les plus courants des débutants en photo que je traite dans mon guide (si vous voulez le télécharger, c’est ici).
Sachez que grand coupable derrière tous ces malheurs est la balance des blancs 🙂
Elle mérite donc son article qui détaille à quoi elle correspond, quand et comment la régler !
Mais juste avant de commencer, je suis obligé d’évoquer une notion un peu théorique : la température de couleur.
La température de couleur de la lumière
Si vous avez déjà lu mes articles sur la photo en contre-jour et sur la lumière, vous savez que la lumière possède quatre propriétés. Et la température de couleur en est une.
La température de couleur est la propriété d’une source lumineuse qui indique si sa dominante colorée est orangée (on parle de couleurs « chaudes »), ou plutôt bleutée (on parle de couleurs « froides »). L’unité de la température de couleur est le Kelvin (K) : plus la température de couleur est élevée, plus la dominante de couleur est froide (bleutée).
Ainsi, comme l’indique le schéma ci-contre, les valeurs usuelles de température de couleur vont d’environ 2000 K pour les plus chaudes (lumière orangée d’une bougie) à 7000 K pour les plus froides (lumière d’une zone ombragée), en passant par 3400 K (lumière d’une ampoule classique, dite tungstène) et 5200 K (lumière du jour en pleine journée sans nuages). En fait, prenez plutôt ces valeurs températures de couleur plus comme des repères, car il s’agit en réalité de gammes de valeurs. Ainsi, la température de couleur d’une bougie peut varier entre 1000 et 2000 K, celle d’une ampoule classique entre 2500 et 3500 K… À noter aussi la température d’un coucher de soleil, non représentée ici, comprise entre 3000 et 4000 K.
Si vous êtes attentif (et je sais que vous l’êtes ^^), vous avez peut-être tiqué sur un détail : plus la température de couleur s’élève, plus elle est dite « froide » (ex : 7000 K), et plus elle diminue plus elle est dite « chaude ». C’est logique ça ?
Et bien oui, mais c’est très piégeux, je suis d’accord avec vous. En fait, une température de couleur chaude ou froide n’est pas liée à la sensation de chaleur sur notre peau, mais à un phénomène physique quand on chauffe (fort) certains corps (en gros, ça veut dire « objet » en physique). Vous allez voir, ça va devenir subitement très logique 🙂
Au fur et à mesure que la température d’un corps augmente, sa couleur passe par l’orange (température de couleur chaude), puis le jaune, le blanc puis enfin le bleu (température de couleur froide).
Deux exemples assez visuels pour s’en souvenir :
- Les braises dans votre cheminée : elles passent de l’orange, au jaune puis au bleu, au fur et à mesure que la valeur de leur température augmente
- le métal chauffé par un forgeron qui devient successivement rouge, puis orange avant de passer au jaune, au blanc, puis au bleu !
Donc si on récapitule sur la température de couleur : une lumière chaude de type « bougie » ou coucher du soleil aura une couleur orangée, et les lumières plus froides de type « temps couvert » auront une couleur bleutée, ça se conçoit assez bien.
La balance des blancs d’une photo
Maintenant que nous avons vu ce qu’est la température de couleur d’une source de lumière, voyons ce que signifie « faire la balance des blancs » dans une image.
Avant même de rentrer dans le détail des réglages, je vais vous montrer ce que la balance des blancs fait concrètement sur l’image !
Comme je vous l’ai dit plus haut, l’appareil photo est doté d’une balance des blancs automatique, et il sera capable dans la plupart des cas de déterminer tout seul la température de couleur de la source de lumière principale. Avec cette information, il corrigera les blancs pour qu’ils paraissent blancs dans l’image, et équilibrera les autres couleurs en fonction pour un rendu naturel. Illustration en images :
- Cette première photo a été prise en intérieur près d’une fenêtre. Le seul éclairage vient de l’extérieur et le temps était plutôt couvert ce jour-là (environ 6000 K). En réglant balance des blancs sur cette valeur de 6000 K, on voit que la feuille apparaît bien blanche, et les autres couleurs sont assez naturelles
- Cette seconde photo a elle-aussi été prise en intérieur, mais cette fois-ci, l’éclairage est artificiel (des ampoules tungstènes, autour de 3400K), et en réglant la balance des blancs sur cette valeur de température, on obtient des blancs bien blancs et des couleurs naturelles comme sur la photo précédente.
Que s’est-il passé concrètement ?
En réglant la balance des blancs sur la température de couleur de la source de lumière principale, on a neutralisé la dominante de couleur due à cette source : ça veut dire que les blancs apparaissent blancs et les couleurs sont telles que les verraient nos yeux (ils s’adaptent tous seuls, eux).
Dit autrement, ça signifie que :
- dans la première photo où la source de lumière est froide (bleutée), l’appareil a réchauffé la dominante de couleur pour rajouter des tons orangés et ainsi rééquilibrer les couleurs pour que les blancs soient bien blancs.
- dans la seconde photo où la source de lumière est chaude (orangée), l’appareil a refroidi la dominante de couleur pour rajouter des tons bleutés et ainsi rééquilibrer les couleurs pour que les blancs soient bien blancs.
Sauf que je vous ai menti pour la seconde photo, j’ai recadré 😀
Certes, l’éclairage principal était bien artificiel, mais il y avait aussi des fenêtres qui laissaient rentrer latéralement la lumière naturelle. Et voilà la photo non recadrée :
Rien n’a changé sur l’assiette, mais vous voyez ici que la lumière du jour, latérale, crée des reflets bleus sur les fleurs, le vase et la nappe.
Je vous rappelle que la balance des blancs est ici réglée sur 3200K pour les ampoules, donc je dis à l’appareil que la lumière est chaude, et donc il fait en sorte de compenser la dominante de couleur de l’image pour que l’assiette paraisse bien blanche.
Mais la lumière secondaire venant des fenêtres, elle, est plus froide, de l’ordre de 5200 K. Résultat : tout ce qu’elle éclaire aura une dominante bleutée.
Je récapitule, car c’est vraiment ce que vous devez retenir ici.
Lorsque vous réglez la balance des blancs sur la température de couleur d’une source de lumière :
- tous les éléments éclairés par une source de lumière plus froide (une valeur supérieure en Kelvin) paraîtront bleutés
- tous les éléments éclairés par une source de lumière plus chaude paraîtront orangés.
Vous comprenez à présent pourquoi il peut être utile de retenir l’ordre des sources de lumière sur l’échelle de température de couleur. Si vous faites la balance des blancs pour une source, toutes celles à droite créeront une ambiance froide, et celles à gauche une ambiance chaude.
Pour bien fixer les idées, je vous remets la première photo avec la balance des blancs réglée cette fois-ci non pas sur 6000 K mais sur 3400 K. Hop, c’est tout bleu.
Allez, je recommence avec l’assiette, avec cette fois-ci la balance des blancs réglée sur une valeur froide à 5200 K, alors que la scène est éclairée par une source principale plus chaude à 3200 K.
Et voilà la version en plan large, pour vous montrer que les reflets bleus sur les fleurs, le vase et la nappe ont disparu !
Normalement avec ces schémas, vous venez de comprendre pourquoi en augmentant la température de la balance des blancs, la dominante de couleur de l’image devient plus chaude et non pas plus froide.
Et si ça peut vous mettre à l’aise, j’ai eu besoin de temps pour vraiment bien le comprendre, et il y a moyen de s’emmêler les pinceaux 🙂
En tout cas, sachez que nous venons de passer le point dur de l’article, donc félicitations si vous êtes toujours là (et ne partez pas s’il vous plaît, ça va devenir intéressant 😀 )
Vous aurez peut-être remarqué que la dernière photo constitue un magnifique specimen de la-photo-jaunâtre-en-intérieur, quand la balance des blancs automatique de votre appareil se trompe.
Oui, ça arrive que votre appareil se trompe, aucun automatisme n’est infaillible. Heureusement dans ce cas, vous pouvez reprendre la main sur les automatismes et c’est ce qu’on va voir tout de suite.
Les préréglages de balance des blancs sur l’appareil photo
Les préréglages de balance de blanc sur votre appareil photo vous permettent de faire la balance des blancs vous-même, en choisissant la température de couleur de l’éclairage principal.
Sur la plupart des appareils photos, il suffit d’appuyer sur le bouton WB (White Balance = Balance des blancs) et de tourner une molette pour sélectionner un préréglage autre que la balance des blancs automatique (souvent appelée AWB – Auto White Balance).
Chaque préréglage correspond à un type de lumière et donc à une gamme de températures de couleur. La bonne nouvelle c’est que les préréglages sont assez similaires d’une marque d’appareil photo à une autre, et les symboles se ressemblent.
Voici ceux que j’ai sur mon hybride Panasonic. On retrouve ceux sur l’échelle de température de couleur du début de l’article. Il se peut que vous ayez des préréglages supplémentaires non listés ci-dessous (par exemple pour les tubes Néon) :
Tungstène/Incandescent (~3400 K)
Lumière du jour/Ensoleillé (~5200K)
Flash (~5500K)
Nuageux (~6000K)
Ombragé (~7000K)
A noter deux autres possibilités parfois offertes sur certains appareils :
Régler la balance des blancs manuellement en renseignant la température de couleur : peut être utile notamment pour les sources de lumières dont la température de couleur se trouve entre deux préréglages ci-dessus, comme les tubes néons par exemple.
Régler la balance des blancs manuellement en visant une zone blanche ou grise dans la scène devant vous et en la plaçant dans un petit cadre prévu à cet effet. Ça marche bien avec une feuille blanche par exemple, ou une carte « gris neutre ». Vous voyez que sur mon Panasonic, je peux mémoriser ainsi 4 réglages de balance des blancs.
Vous allez peut-être rire, mais si je vous présente tous ces préréglages, c’est davantage pour votre culture générale que pour les utiliser en pratique 🙂
Sur ce point – tout le monde ne sera pas de mon avis et c’est ok – je vous conseille de laisser la balance des blancs en automatique et de vous en occuper au post-traitement.
À la prise de vue, je préfère consacrer mon énergie à observer mon sujet, tester plusieurs angles de vue, regarder ce que fait la lumière. Ça fait déjà bien assez de paramètres à gérer !
Vous allez me dire : « mais si tu laisses la balance des blancs en automatique, comment fais-tu pour récupérer les photos toutes moches en intérieur quand l’appareil se trompe ? »
Très bonne question. À laquelle je vous répondrais que je n’ai pas besoin de m’en soucier puisque je photographie en RAW (et tac !)
Si vous lisez un peu le blog, vous savez que je vous recommande de shooter en format RAW (ou en RAW+ JPG pour commencer) pour tout plein de raisons sympathiques (à découvrir ici), et notamment car la balance des blancs n’est pas encore définie dans un fichier RAW.
Quand on y réfléchit, c’est un avantage considérable qui enlève des contraintes à la prise de vue. Vous allez pouvoir fixer votre balance des blancs au post-traitement, confortablement installé avec votre thé et votre musique préférée dans votre fauteuil rembourré (oui, ça rime) 😉
Comment régler la balance en post-traitement ?
Pour régler la balance des blancs au post-traitement, il est nécessaire de photographier en format RAW. En effet, la balance des blancs n’est pas encore fixée dans un fichier RAW, vous pouvez donc la modifier à loisir sur votre logiciel de retouche.
Vous remarquerez que j’emploie le terme « modifier » et pas « corriger » volontairement, car tout comme le contraste, la saturation des couleurs et bien d’autres paramètres, la balance des blancs n’est pas fixée du tout dans le fichier RAW. L’image telle que vous la voyez par défaut sur l’écran arrière de votre appareil ou sur votre logiciel de retouche n’est autre qu’un aperçu JPG avec une balance des blancs prédéfinie 😉
J’insiste là-dessus car c’est important : la balance des blancs n’est pas fixée en RAW. Très concrètement, vous allez pouvez modifier la balance des blancs de 2000 K à 7000 K si ça vous chante sans aucun souci.
On ne peut pas en dire autant pour un JPG, dont la balance des blancs est fixée à la prise de vue. Votre latitude de modification sera très limitée, sous peine de rendre les couleurs de votre image… dégueulasses. Oui, dégueulasse, et le terme est faible, je vous laisse vous en convaincre juste en dessous.
Dans cet exemple, vous voyez que la balance des blancs automatique s’est plantée à la prise de vue : le JPG du boîtier est complètement orange 🙁
Si j’essaye de corriger la balance des blancs sur le JPG pour rendre la nappe à peu près blanche, je perds tous les tons chauds des luminaires qui donnent une ambiance chaleureuse à cette scène de banquet : c’est la catastrophe, les couleurs sont complètement délavées, et la scène devient même carrément rose.
En RAW, ça passe comme sur des roulettes, les nappes sont à peu près blanches, tout en conservant les tons chauds de la lumière d’ambiance.
Ici mon exemple est un peu extrême il est vrai. Retenez juste que votre marge de manœuvre est vraiment faible pour modifier la balance des blancs en JPG, tandis qu’elle est sans limites en RAW. Alors pourquoi s’en priver ?
À ce propos, ce n’est pas un hasard si un fichier RAW est plus volumineux qu’un fichier JPG : il contient encore toutes les informations vues par le capteur de votre appareil. À vous, le photographe, de fixer le rendu final.
Sur le plan pratique, dans votre logiciel de retouche, vous avez deux moyens pour régler la balance des blancs :
- Utiliser l’outil pipette et cliquer sur une zone blanche suffisamment éclairée (mais pas trop), pour dire au logiciel « s’il te plaît rééquilibre les couleurs pour que cette surface soit blanche ». Ça va aussi régler automatiquement le curseur teinte, qui corrige une éventuelle teinte magenta.
- Utiliser directement le curseur de température
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez regarder mes tutoriels sur Lightroom, et aussi ma formation Sublimez vos photos où je vous montre notamment la méthodologie étape par étape pour régler la balance des blancs sur plusieurs types d’images (paysage, portraits, etc).
Bah oui, cet article est déjà long, et je ne voudrais pas vous retenir inutilement ici 🙂
Penchons-nous à présent sur cette question du rendu final !
Il y a-t-il une bonne valeur de balance des blancs ?
On pourrait être tenté de se dire que la bonne valeur de balance des blancs est celle qui permet d’avoir un rendu naturel, tel que le verrait nos yeux d’humains.
Halte-là, pas si vite 🙂
Avant de trancher, faisons une analogie entre la balance des blancs et un autre paramètre de prise de vue : l’ouverture du diaphragme de votre objectif.
Si vous choisissez une grande ouverture pour flouter l’arrière-plan, c’est sans doute que vous voulez attirer l’œil plutôt sur le visage de votre sujet, plutôt que sur le ciré jaune poussin du passant à l’arrière-plan.
Ou à l’inverse, si vous choisissez une petite ouverture pour faire le portrait de cette marchande, c’est peut-être pour montrer l’ambiance bon enfant qui règne sur ce marché.
Là où je veux en venir, c’est que l’ouverture sert votre intention photographique. Choisir une valeur plutôt qu’une autre vous appartient, n’en déplaise aux gens qui vous voudraient que tous les portraits soient faits à f/2.8 🙂
Corollaire : votre job de photographe n’est pas de représenter la réalité telle qu’elle est, mais plutôt comme vous la ressentez. Pour transmettre une ambiance, pour dire quelque chose.
Et quand on y pense, même les photojournalistes ne montrent pas exactement la réalité telle qu’elle est : le simple fait de cadrer une image revient à prélever un fragment du réel plutôt qu’un autre, et donc ce n’est déjà plus la réalité (car je ne sais pas vous, mais mon champ de vision n’est pas un rectangle ^^)
Si ce sujet vous intéresse, j’avais fait une vidéo sur ce sujet :
Pour la balance des blancs, c’est exactement pareil 😉
Si votre scène est éclairée à la bougie, vous n’êtes pas OBLIGÉ de régler la balance à pile 2500 K pour avoir des blancs parfaitement blancs. Est-ce qu’une valeur de température plus élevé de balance des blancs (qui donnerait un rendu plus chaud, vous vous souvenez du piège 🙂 ), ne serait pas plus adapté à l’ambiance ?
Imaginez-vous en pleine journée ensoleillée sur un glacier. Peut-être qu’une balance des blancs qui rendrait les blocs de glace plus bleutés renforcerait leur aspect massif, inhospitalier et terrifiant ?
Vous voyez, je ne fais que poser des questions ! Car il y autant de balances des blancs possibles que d’ambiances possibles dans une photo.
Et pour vous en convaincre, le meilleur moyen est encore de regarder l’œuvre des photographes maîtres dans l’art de la couleur, comme par exemple celle de Todd Hido.
C’est un photographe américain auquel nous avions consacré un épisode d’Incroyables Photographes avec Thomas. Le (re)visionner vous aidera à comprendre la suite !
Prenons cette image de son projet House Hunting, dans lequel il photographie des maisons la nuit à travers les États-Unis.
Je ne sais pas vous, mais cette photo fait naître en moi une certaine anxiété, un sentiment d’inquiétude, d’insécurité, que je ne saurais pas bien expliquer avec des mots. Et puis je me mets à imaginer tout ce qui pourrait se passer à l’intérieur de la maison. À vrai dire, tout ceci est assez lugubre et déstabilisant (spoiler : je pense que c’est le but ^^)
Ici, le choix d’une balance des blancs avec des couleurs très froides autour de la fenêtre contribue sans doute à ce mal-être (mais aussi le choix d’une photo assez sombre). L’effet produit aurait été différent si Todd Hido avait opté pour une balance des blancs plus neutre.
Prenons un second exemple : Steve McCurry, dont on édite la masterclass en français sur Maitres.Photo (oui, je fais de la pub, parce que c’est bien ^^) :
Dans ses portraits notamment, Steve a souvent tendance à utiliser une balance des blancs différente entre l’arrière-plan et le sujet. Ici par exemple, l’arrière-plan plus froid crée un contraste de couleur qui fait ressortir le visage de cet homme.
Vous voyez que la balance des blancs est un outil de plus dans votre besace pour montrer le monde selon votre vision.
Donc ne vous bridez pas, testez plusieurs balances des blancs pour trouver celle qui va le mieux servir votre intention. Il n’y a PAS une bonne balance des blancs, mais des balances des blancs plus ou moins cohérentes avec un contexte et une intention donnée.
Ce sera le mot de la fin 🙂 J’espère que cet article vous aidera à choisir désormais votre balance des blancs en conscience.
N’hésitez pas à partager votre manière de faire – ce sera intéressant de voir la diversité des méthodes (par exemple si vous faites de la photo de produit, vous aimez peut-être fixer la balance précisément à la prise de vue).
Avez-vous tendance à opter pour des balances plutôt chaudes ou froides dans vos images ? Comme d’habitude, n’hésitez pas non plus à poser vos questions en commentaires !
Avez-vous tout compris ? Testez-vous avec le quizz :
Bon article mais je pense que que pas mal de photographes débutants vont être perdus quand vous dites que la balance des blancs n’est pas fixée dans un RAW. Comme vous le dites, le RAW est ce qu’a vu le capteur, mais le RAW contient aussi dans ses meta data la position sur laquelle était réglée la balance des blancs lorsque la photo a été prise. Tous les programmes de développement RAW appliquent par défaut une correction de température de couleur en fonction du réglage lu dans ces meta data, correction souvent différente d’un programme à l’autre. Je pense qu’il aurait été plus clair de dire que si la correction par défaut ne vous plait pas, la modifier par la suite ne nuira pas à la qualité finale puisqu’elle se substituera à celle faite par défaut en repartant de l’original vu par le capteur. Par contre, corriger un jpg n’est pas bon car on applique une 2ème correction sur le RAW déjà développé et corrigé en interne par l’appareil photo et que ce jpg n’est codé que sur 8 bit
D’autre part, je suis d’avis qu’il est préférable de caler la balance des blancs sur lumière du jour quand on prend des jpg en lumière naturelle et qu’on désire garder la colorimétrie la plus proche possible de la de la réalité, sinon vous aurez des correction automatiques totalement aléatoires qui dépendent de la dominante qu’il y a dans la scène. Par ex., en balance auto, un paysage aura une autre température de couleur si vous le prenez seul ou que vous y incluez une bonne portion du ciel bleu.
La correction de balance des blancs est surtout nécessaire en lumière artificielle parce que les capteur ne sont pas sensibles de la même manière que nos yeux au différentes fréquences de lumière qui forment une couleur, ce qui induit des distorsions de couleur entre ce que voient nos yeux et ce que voient les photosites RGB des capteurs. Par ex. mettez côte a côte 3 écrans de technologie différente (OLED, LCD, plasma) réglés de telle manière qu’il diffusent un blanc qui vous semble identique et prenez une photo. Vous y verrez un blanc fort différent d’un écran à l’autre. C’est la raison pour laquelle il est impossible de calibrer un écran OLED avec une sonde RGB classique et qu’il faut utiliser un spectromètre haut de gamme qui analyse la distribution des fréquences. C’est aussi la raison pour laquelle des photos prises sous un éclairage fluorescent ont une dominante verte quand votre balance des blancs est en lumière du jour.
C’est vrai que tout ça c’est beaucoup plus clair, pour les photographes débutants 😉 .
En revanche, tous les programmes de développement ne font pas une correction par défaut, DxO par exemple garde la balance des blancs sélectionnée (ou choisie par le boîtier, si c’est en auto). Après, l’avantage de la plupart des logiciels c’est qu’on peut changer les corrections par défaut (on peut empêcher Lr de faire une correction auto, par exemple).
Enfin, connaissant Laurent, je pense qu’il te dirait qu’une photo n’est pas forcément censée représenter la réalité et que c’est l’avantage du RAW, d’où le fait de dire qu’en RAW elle n’est pas fixée l’intérêt est bien de pouvoir la modifier après coup et non de laisser un autre automatisme par défaut le faire à notre place.
Bonjour tout le monde explique la balance des blancs en photo mais en vidéo ?
Très bonne analyse d’ensemble. Bien expliqué.
Bravo pour ton article !
Faisant partie d’un Photo Club, je l’ai envoyé à tous les membres.
Personnelement, je travaille toujours en RAW et la balance des blanc sur mon appareil (CANON EOS) est réglée sur AWB.
Merci
Roger
Merci pour cet article très clair, comme toujours
Bien que je m’intéresse aux techniques photo, je n’ai qu’un bridge Canon en appareil photo et il ne prend pas en Raw. Mais en attendant, je vais tenter les différents préréglages de balance des blancs de mon appareil cet été pour en comprendre les effets sur le rendu de mes jpg !
très claire explication de cette mystérieuse balance des blancs !!
Merciiii
Excellent article ! Depuis quelques temps, je travaille directement en utilisant les K. et j’aime le résultat obtenu.
merci
je viens de découvrir l’utilité de travailler en raw dans cet article sur la balance des blancs
pour une apprentie photographe retraitée que je suis en “formation permanente “,c’est génial
Merci Laurent
je suis tout nouveau et je suis conquis par ces premières explications; Super et très pédagogue …….bravo et merci; celà me donne vraiment envie de poursuivre et de progresser!
Un bonjour du Québec. Merci pour la vidéo!
De mon côté, je suis encore un amateur et je me suis créé un studio à domicile (avec toile “rouleau papier/carton” et 3 flashs). Je sais que mon problème avec mes photos est du côté de la balance des blancs… car mon studio est située dans mon sous-sol, éclairé avec des lumières au plafond (modèle avec 3 lumières). Donc, j’essaye de configuré ma balance des blancs de mon Nikon avec la lumière ambiante, mais je présume qu’en prenant mes photos avec mes 3 flash, ce n’est pas la bonne configuration… ?!??!
Si quelqu’un a une suggestion… Sinon, je devrai faire l’ajustement manuellement en logiciel 🙁
Bonjour Stéphane!
Sans surprise, je ne vais faire que répéter ce que dit déjà Laurent : shooter en RAW te permet la plus grande liberté dans l’ajustement de la balance des blancs après coup, voire même créer des variantes créatives! donc pourquoi s’en passer ?
Sinon, je ne peux pas te donner de valeur pour ta balance des blancs, ni te conseiller de régler sur “auto” puisque l’appareil ne peut pas se baser sur la lumière ambiante avant le déclenchement des flashs! Je ne peux que te conseiller de tester et de la régler ensuite manuellement si après tout ça tu veux vraiment rester en jpeg 🙂
Bonjour Antonine,
Effectivement… Si Laurent et toi proposé souvent d’utiliser le RAW, c’est que nous (les amateurs) n’avons sûrement pas le réflexe d’utiliser ce mode. Est-ce de la paresse de devoir convertir en jpg par la suite pour partager les photos, la frousse de l’inconnu? Même les adultes n’écoutent pas toujours, il faut parfois répéter… 🙂
Je vais dès maintenant enregistrer le mot RAW dans ma tête pour ne pas l’oublier.
Merci d’avoir pris le temps de répondre et surtout pour ce suivi si évident.
À bientôt.
Bonjour Stéphane,
avec un éclairage assuré par des flashs, il vaut mieux utiliser les mêmes modèles pour éviter les écarts de température de couleurs.
Si les amateurs ont tendance à shooter en jpeg, c’est aussi par habitude et ignorance car ils ont été habitués aux compacts qui ne shootent qu’en jpeg et ne connaissent simplement pas le RAW. Ensuite, convertir soi-même ses RAW implique du matériel informatique, un logiciel et du temps pour apprendre à s’en servir et à l’utiliser. Sans compter ceux qui n’ont pas intégré le fait que le jpeg n’est pas un format concurrent du RAW mais une résultante de celui-ci et pensent que c’est de la “triche” de passer par un logiciel.
Pouvoir shooter en jpeg reste intéressant dans les situations où on veut se passer de perdre du temps au traitement, comme les photos souvenirs de voyages. Mais dans les situations compliquées ou si on veut pouvoir personnaliser le traitement, le RAW est idéal.
Merci Alex,
Le monde de la photo est encore nouveau pour moi et il est tellement vaste. On avance par petits pas, mais plus j’avance et plus j’aime ça 🙂
À bientôt!
De rien stéphane,
la photo est un monde tellement riche, comme tout art, qu’on n’a jamais fini d’en apprendre 😉 . Heureusement, la plupart des réglages et techniques existent depuis très longtemps, on peut donc facilement trouver des aides comme ce super blog 🙂 .
merci j’ai bien compris…en mode p
Merci pour cette vidéo
bonjour ,
lorsque je veux modifier la BB dans lightroom 6, je n’ai pas la possibilité autre que telle que, personnalisée ou auto alors que normalement, il y a tungstène, nuageux etc. quelle est la manipulation que je dois faire. merci beaucoup
bonjour. Déjà je vous remercie pour le téléchargement de votre guide qui est superbe.je débute dans la photo avec un Nikon D5200 avec son 18-55 VR et un TAMRON AF 70-300mm/f4-5.6 Di LD Macro 1/2 NIKON. Et merci pour les vidéo elle sont bien faite et on comprend bien. Merci beaucoup
je voulais aussi vous dire que pour l’instant je ne fait pas beaucoup de photo, car je préfère apprendre les base et les termes.au fait je lis beaucoup plus des tutoriel que je prend des photos et en allant de tutoriel a tutoriel je suis tombé sur le votre et je le trouve superbe. je dévore vos conseil pour apprendre. Merci encore pour votre blog.
Oui Henry, mais les photos sont meilleures quand elles sont rares:
on en fait trop, et on ne les regarde plus, trop nombreuses et répétées.
On peut faire un visionnage rapide où on enlève les quasi-doublons, les laideurs, indésirables ou sans attrait.
Qu’est ce aimera voir, qui nous plaira dans cinq ans?
Sur nos clichés, après deux visionnages il faut n’en garder que la moitié. Cet effort est payant, on n’aime pas les émissions sans attrait à la télé, ben en photos c’est pareil…
Mais surtout, ces photos bien triées (je n’en garde que le quart environ) sont belles une fois développées et enregistrées en jpeg. Les nuages apparaissent qu’on ne voyait pas, toutes les petites améliorations qui font que de l’abattage on passe à l’artisanal.
…parfois, pourquoi pas, à l’artistique?
Pourquoi ne montrons-nous pas nos innombrables photos à la famille, aux amis? Elles sont banales!
Rendons les extras, et pensons à faire plaisir AUX AUTRES, le photographe est celui qui vous montre ce que vous n’aviez pas vu comme ça. A la prochaine…
Bonjour, Un énorme merci pour toutes les aides que vous nous apportez, les cours sont bien trop souvent hors de prix (et il faut bien sur prendre en compte que Nous débutant nous n’avons pas forcément les moyens financiers pour de tel cours) donc pour touts vos conseils et vidéos explicatives Merci. De plus il faut vraiment souligner que vous expliquez fort bien. Merci beaucoup et à très bientôt pour vos prochains conseils.