Sans lumière, pas de photographie. Autant dire que la lumière peut être notre meilleure amie, comme notre pire ennemie. Le propre du photographe professionnel, c’est de savoir apprivoiser la lumière, et pour ça, il faut d’abord la connaître. Alors faisons connaissance !
– Salut Lumière, comment ça va ?
– Nickel, je rayonne !
– Ha ha ! On a le même humour de merde je vois ! Est-ce que tu pourrais nous parler un peu de toi ? Oui parce qu’on se voit tous les jours, mais en fait on ne se connaît pas beaucoup ! 😀
– Je suppose que tes lecteurs et toi, vous vous en foutez complètement de ma double nature, particulaire et ondulatoire ?
– Absolument, on est pas physiciens et donc on s’intéresse plutôt à ce qui peut influencer nos photographies !
– Bon, alors il faut savoir que j’ai 4 caractéristiques principales qui jouent sur le rendu d’un cliché :
(note : Bon on arrête le style interview pour le reste de l’article hein, sinon ça peut rapidement devenir lourd :P)
Prenez note d’une chose avant tout : chaque source de lumière possède ces 4 caractéristiques, et il y a parfois plusieurs sources de lumière selon la situation. Il faut donc savoir en tenir compte.
1. Mon intensité
C’est assez facile, cela correspond à la “force”, à la luminosité d’une source de lumière donnée. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’elle est relative. En gros, les phares d’une voiture en pleine nuit vous paraissent beaucoup plus puissants qu’en plein jour.
Cette intensité pose plusieurs questions :
- Tout d’abord, la lumière est-elle assez forte pour éclairer correctement votre sujet ? Autrement dit, allez-vous avoir des problèmes avec l’exposition de l’image ? Et si elle n’est pas assez forte, comment allez-vous résoudre le problème ?
- Quelles sont les intensités des différentes sources de lumière (lumière naturelle et lumière artificielle), et est-ce que celle qui éclaire votre sujet est suffisamment forte par rapport à celle qui éclaire son arrière-plan ?
Si le contrôle d’une ou plusieurs des sources de lumière (si vous travaillez en lumière artificielle) est possible, la problématique est plus simple car vous pouvez en général contrôler leur intensité. Dans le cas contraire, l’intensité des sources de lumière présente est importante, et vous aurez besoin de la déterminer pour éventuellement pouvoir vous adapter et trouver le bon point de vue (en déplaçant votre sujet ou vous-même si besoin).
2. Ma direction
Oui, ça paraît évident mais c’est très important : la direction de la lumière influence beaucoup les images. En plein jour vers midi, elle vient du dessus, alors qu’au lever ou au coucher du soleil, par exemple, elle vient du côté, ce qui donne des rendus très différents. Essayez un peu un portrait avec un éclairage qui vient du dessus ou une lumière qui vient du côté, vous verrez que l’effet n’est pas du tout le même !
Pensez aussi à la lumière qui vient d’en face, de derrière un objet : celle qui crée des contre-jours, des effets de silhouette ou encore des rais de lumière à travers les arbres d’une forêt… Vous voyez de quoi je veux parler ? Et bien dans ce cas, la simple direction de la lumière crée une ambiance particulière, souvent un peu mystérieuse ou féérique.
Évidemment vous pouvez aussi utiliser à votre avantage un éclairage qui vient de dessus. Le tout est d’être conscient de cette direction, de savoir comment elle va influencer l’ambiance de votre image, et de savoir l’utiliser à votre avantage pour produire l’effet que vous désirez.
3. Ma qualité
Ce qu’on appelle “qualité” de la lumière se réfère en fait à une lumière douce (ou diffusée, comme par exemple la lumière du soleil par temps couvert, ou celle d’un flash enveloppé d’un mouchoir) ou à une lumière dure (non diffusée, comme par exemple celle du soleil à 14h au mois d’août en Méditerranée, ou celle d’un flash puissant). Et à moins de vouloir créer un effet particulier, une lumière douce est en général plus flatteuse (en particulier pour le portrait).
Attention de ne pas confondre une lumière très directionnelle et une lumière dure ! Par exemple, sur cette image de gauche (qui est un excellent portrait au passage), la lumière est à la fois très directionnelle (elle vient nettement d’une seule source de lumière à droite), et plutôt douce (on voit que les transitions entre zones d’ombre et de lumière sont assez progressives). Vous voyez la différence ?
La “qualité” de la lumière est directement liée à sa taille :
- Plus une source de lumière sera petite, plus elle sera dure.
- Plus une source de lumière sera grande, plus elle sera douce.
C’est pourquoi une fois, pour diffuser votre flash, je vous avais conseillé de l’entourer d’un mouchoir : ceci agrandit en fait la source de lumière 😉 Vous pouvez aussi utiliser ça avec de la lumière naturelle : si celle qui passe par la fenêtre de la pièce est trop dure, vous pouvez placer un fin rideau, une grande feuille de papier calque… Bref n’importe quoi qui augmente la surface qui émet de la lumière !
Mais vous allez me dire : “Oui mais le Soleil, lui, il est très grand, et pourtant en plein mois d’août, il peut être une source de lumière très dure !” Et vous avez raison, car un deuxième paramètre rentre en jeu : l’éloignement de la source.
- Plus la source de lumière est proche du sujet, plus la lumière est douce.
- Plus la source de lumière en est éloignée, plus la lumière est dure.
On peut difficilement rapprocher le Soleil (et puis ça se réchauffe suffisamment comme ça, évitons d’empirer les choses ! :D). Par contre cette notion peut vous être d’un grand secours quand vous utilisez des sources de lumière artificielles. Mais n’oubliez pas que si vous rapprochez votre source, elle va sans doute paraître plus intense (car moins de lumière sera perdue), et qu’il pourrait falloir adapter son intensité !
4. Ma température de couleur
Vous connaissez déjà un peu ce concept, qu’on a pu aborder en parlant de balance des blancs d’un appareil photo. En effet, toute source de lumière a une dominante colorée : elle peut être plus ou moins chaude (rouge, orange) ou froide (bleue). Ceci influence beaucoup l’ambiance générale de votre image. Il n’est pas possible de modifier cette température quand vous travaillez en lumière naturelle, mais bonne nouvelle : si vous shootez en RAW, vous pourrez aisément choisir votre propre balance des blancs grâce au développement numérique, et ainsi donner une ambiance plus ou moins chaude (ou froide) à votre image. Vous verrez, c’est souvent l’un des réglages qui interviennent en premier au développement, et un choix photographique important !
– Merci Lumière, et à bientôt à travers le viseur ! 😉
Voilà, j’espère que cette présentation de la lumière vous servira. D’ailleurs, j’ai un petit exercice pour vous. A chaque fois que vous êtes dans une situation photographique, demandez-vous :
- Quelle est l’intensité de la lumière ?
- Quelle est sa direction ?
- Quelle est sa qualité ?
- Quelle est sa température de couleur ?
Et surtout, jouez avec ces paramètres, et adaptez-vous selon le rendu que vous souhaitez pour vos images ! N’hésitez pas à poser vos questions à la lumière en commentaire, elle n’hésitera pas à vous répondre, et pensez à vous abonner à la newsletter si ce n’est pas déjà fait 😀
Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂
Il y a une imprécision et une erreur dans cet article.
L’imprécision d’abord :
“Plus une source de lumière sera petite, plus elle sera dure.
Plus une source de lumière sera grande, plus elle sera douce.”
Ce n’est pas la taille de la source, mais la relation entre la taille de la source et celle du sujet. Une source de la taille d’une lampe de poche est très dure pour un visage mais douce pour une fourmi.
L’erreur :
“Plus la source de lumière est proche du sujet, plus la lumière est douce.
Plus la source de lumière en est éloignée, plus la lumière est dure.”
C’est exactement le contraire, du fait la loi de l’inverse des carrés.
D’autre part, il faudrait parler du contraste, que beaucoup confondent à tort avec la dureté.
Tout à fait d’accord.
bonjour où bonsoir mon cas est très diffèrent des autres car moi je fait la lumière au théâtre et je cherche maintenant a me lance dans le cinéma quel sont vos conseille pour moi. merci
Bonjour Charly,
Désolée on n’a pas ce genre de conseils ici en effet 🙂
Bon courage pour trouver!
Sérieusement rien ne manque , tout est précis ;merci
Salut. Déjà merci pour cet article, j’y apprends beaucoup. Voici mon problème ;
Je ne comprends pas comment la lumière peut être dure si elle est éloigné du sujet, et vice versa.
Bonjour Jordan,
Ce que j’en retiens c’est de placer ma source artificielle plus loin si je fais de la photo en intérieur/studio et que je veux une lumière plus dure, et vice versa.
Comment et pourquoi, alors là désolée je ne sais pas te répondre, c’est de la physique optique!
Je te laisse chercher, Google le sait sûrement mieux que moi 😉
C’est la taille de la surface émettrice par rapport au sujet qui compte.
Le soleil est énorme mais très très loin de la terre, donc il donne une lumière dure car la surface émettrice vue de la terre est petite. Si vous prenez une boite à lumière 50*70cm et que vous la placez à coté de la tête du modèle la surface émettrice sera énorme par rapport a la tete, donc la lumière sera “douce”. Et pour être précis ce n’est pas la lumière qui dure ou douce, mais les ombres qu’elle crées.
Comment enveloppé la mouchoir sur mon flash
Bonjour,
je ne suis pas très bon en photo mais je suis observateur, et je vois passer bon nombre de photos de mauvaises qualités, trop sombres et sur lesquelles les gens se font pleins de films dans le sens ou ils voient des orbes partout, des visages dans les coins sombre etc.
Pour le fait des visages etc j’ai réussi a trouver que c’était de la Paréidolie. Par contre pour les “orbes” je vois bien que quand il y a une lumière vive quelque part cela fait bien une sorte de tache de lumière a un autre endroit de la photo. J’ai l’impression qu’il y a un angle, est ce qu’il existe une formule mathématique en photo qui l’explique ? Merci de votre réponse.
Merci beaucoup pour cet article trés pédagogique.
La maîtrise de la lumiére est donc plus simple s’il celle ci est artificielle.
Par contre est ce que les capacités techniques d’un appareil réflexe par exemple peuvent suffire à maîtriser la lumiére naturelle en extérieur? Ou doit on par moment être dans l’obligation de bouger le sujet ou bouger soit même pour avoir “une bonne lumiére” ou l’effet voulu?
Bonjour, et bravo pour ce blog d’abord,
On sent le travail du passionné et cela fait plaisir de lire tout ça.
J’ai une remarque quant aux deux lois que vous utilisez en milieu d’article, sur lesquelles j’aimerais beaucoup échanger, car cela me passionne moi-même :
Tout d’abord, je ne suis pas d’accord avec cette formule :
Plus la source de lumière est proche du sujet, plus la lumière est douce.
Plus la source de lumière en est éloignée, plus la lumière est dure.
Je pense qu’il serait plus correct de dire :
Plus la source de lumière est proche du sujet, plus la lumière est CONTRASTEE.
Plus la source de lumière en est éloignée, moins la lumière est contrastée.
C’est la loi de Lambert, du carré inverse, peut-importe comment vous la nommez.
Le fait est que plus la lumière est proche du sujet, plus la différence de luminosité entre deux points de ce sujet sera importante.
Je reviens ensuite sur l’exemple du soleil.
Effectivement, le soleil est très gros. Pourquoi alors crée-t-il une lumière dure?
Simplement car vu d’ici, il est très petit, il s’assimile donc à une lumière ponctuelle 🙂
La seconde formule sur laquelle je veux revenir n’est donc pas :
Plus une source de lumière sera petite, plus elle sera dure.
Plus une source de lumière sera grande, plus elle sera douce.
MAIS
Plus une source de lumière RELATIVE AU SUJET est petite, plus elle sera dure.
Plus une source de lumière RELATIVE AU SUJET est grande, plus elle sera douce.
Je suis très volontier disponible pour échanger sur ces points de vue, en tout cas encore bravo pour ce site, et bonne continuation,
Jonathan
Merci jonathan c’est la première fois que je lis une explication claire qui tient en quelques phrases sur la question. c’est très mal compris et mal expliqué un partout
Bravo,
Je commençais à m’ennuyer à lire tes recommandations liminaires, enfin tu nous donne quelques clés de réflexion, c’est ce que j’attendais de ta part.
J’ai lu le livre “Manuel d’éclairage photo” il est très bien, je le recommande à mes collègues, c’est un livre qu-il est indispensable d’avoir lu si l’on veut être photographe.
Merci Laurent, continue à nous donner de tels conseils.
Au revoir et à bientôt.
Henri TOURTOULOU
Bonjour laurent, juste pour vous dire Merci pour le temps que vous prenez pour les néophytes que nous sommes, j’ai pris il y a peu votre “faites vous plaisir en photographiant” et j’ai commencé à le lire, ainsi que cette première page sur l’éclairage qui m’à indubitablement fait comprendre que je n’étais pas une lumière en photographie, ce pourquoi je m’attelle à lire vos articles, qui j’espère me feront voir mon appareil sous un nouveau jour. Je viens de me porter acquéreur d’un Nikon 1 J5 afin de me faire la main, et peut être plus tard prendrais je un reflex (la taille de ces appareils me posent problème pour le moment), et puis il ne sers à rien d’acheter une Ferrari si tu n’as pas encore ton permis…. donc encore Merci et peut être reviendrais je si j’ai qq questions qui me trottent dans la tête. Bonne continuation
Bonjour Laurent, Bonjour à tous,
Je profite de cet article sur la lumière pour poser une question concernant l’éclairage en studio.
Sur les sites marchands, on trouve des éclairages fixes ou flashs dit de studio qui apparemment n’ont rien à voir avec des cobras. Comment sont alimentés ces éclairages? Secteur ou batteries qui semblent être appelées générateurs.
Ces flashs de studio peuvent-ils être synchronisés avec l’appareil photo. Si oui comment?
Excellente formation et excellent site, merci pour votre réponse.
Bonne journée.
G. Le Camus
Bonsoir Laurent,
Je me permets, aussi, de vous soumettre un problème auquel je me heurte en ce moment.
Plusieurs centaine de mes anciennes photos se trouvaient (temporairement et pour cause de reformatage de mon PC) entreposées sur un DVD qui, malgré vérification à la gravure, se trouve être défectueux.
Heureusement (ou malheureusement selon que l’on soit positif ou non) le lecteur bluray de mon home cinéma parvient encore à lire les fichiers qui me préoccupent. Impossible donc d’en récupérer les fichiers via PC.
Par contre, sur la TV et en mode diaporama, je sais photographier ce que je vois à l’écran à image fixe, sans flash et dans le noir en utilisant un trépied.
Je puis donc récupérer mes photos (qualité potable ce qui est mieux que rien) sans problème, mais j’ai constaté qu’elles semblent toutes recouvertes d’un voile bleu qui modifie la couleur de façon plus ou moins importante selon le cas.
Ma question est la suivante : quel filtre pourrais-je adapter à mon objectif pour corriger ce défaut car ces photos me sont précieuses ? Peu importe, donc, si je dois tout recommencer. Je vous remercie d’avance pour votre réponse.
laurent breillat vous avez quelque chose contre les
phisitien. lol
très bonne article sinon
Un grand merci Laurent,
Je viens de m’inscrire et j’ai commencé la lecture de “Faites-vous plaisir en photographiant !” qui m’a envoyée sur ce lien. J’ai donc lu avec attention et compris bien des choses… enfin… jusqu’au commentaire de Monsieur Daniel Metz qui a bien embrouillé les choses en coupant les cheveux en quatre…
Me voici donc repartie pour une relecture de votre article en oubliant son intervention et tout est redevenu bien plus clair.
Votre site me semble être destiné bien d’avantage aux néophytes, comme moi, qu’aux professionnels qui ont eu la chance (ou la malchance qui sait) de faire des études dans l’art de la photographie… et Monsieur Metz semble avoir oublié qu’à force de trop vouloir compliquer ce que d’autres, comme vous, essayent de rendre plus simple, on fini par court-circuiter les neurones de ceux qui débutent.
Un grand merci à vous, donc, pour ces explications que votre humour rend moins pesantes et donc plus agréables… mais non certes à Monsieur Metz qui aurait plutôt tendance à jouer les professeur critiques et non les lecteurs intéressés… enfin, soit.