Lancé à l’été 2020, le Nikon Z5 est un appareil photo hybride plein format abordable visant les photographes amateurs souhaitant passer à la gamme FX sans se ruiner. Positionné en-dessous du Nikon Z6 dans la gamme, ce boîtier au capteur 24×36 de 24,3 mégapixels et à la monture Z cherche à démocratiser l’accès au plein format chez Nikon.
Reprenant le design et la construction résistants de ses grands frères, dans un boîtier compact au look sobre, le Z5 mise sur un excellent rapport qualité-prix. Vendu nu aux alentours de 1500€ ou en kit avec le nouveau zoom NIKKOR Z 24-50mm f/4-6.3 pour environ 1800€, il vient concurrencer l’hybride plein format le plus abordable de Canon, l’EOS RP. Son capteur stabilisé et sa compatibilité avec les optiques NIKKOR en monture F (via l’adaptateur FTZ) en font un choix intéressant pour les nikonistes souhaitant passer à l’hybride sans changer tout leur matériel.
Deux ans après les Z7 et Z6, Nikon complète ainsi sa gamme vers le bas pour faciliter la transition des reflex vers ses hybrides, à l’heure où ce segment est en plein essor. En faisant l’impasse sur certaines fonctions avancées (rafale, vidéo, définition d’écran) tout en conservant la base technique solide des Z6/Z7, Nikon espère séduire un public plus large avec ce Z5 sans pour autant cannibaliser les ventes de Z6.
L’objectif est de proposer un ticket d’entrée attractif vers ses excellents objectifs NIKKOR Z, dont le parc se développe de mois en mois, tout en assurant la compatibilité avec les optiques NIKKOR F qui équipent de nombreux boîtiers. C’est d’ailleurs pour cela que l’adaptateur FTZ est si souvent vendu en kit avec les hybrides Nikon. D’autant que la stabilisation sur capteur permet de donner un coup de jeune aux objectifs Nikon non stabilisés.
Mais que vaut réellement ce boîtier hybride entrée de gamme ? Quels sont ses points forts et ses limites par rapport au Z6 ? Cet appareil peut-il répondre à vos besoins et vous permettre de progresser en photo ? Regardons d’abord les caractéristiques techniques d’un peu plus près 🙂
Caractéristiques techniques du Nikon Z5
Nom : Nikon Z5
Prix de lancement : 1499€ (boîtier nu)
Date de sortie : juillet 2020
Taille de capteur : Full-Frame (24×36 mm)
Définition du capteur : 24,3 Mégapixels
Processeur : EXPEED 6
Plage de sensibilité ISO native : 100 à 51200 ISO (extensible de 50 à 102400 ISO)
Visée : électronique, viseur OLED de 3,69 Mpts, grossissement 0,8x, couverture 100%
Écran : LCD tactile 3:2 de 8 cm, 1,04 Mpts, inclinable
Monture d’objectif : Nikon Z
Rafale : 4,5 images/seconde en RAW, buffer de 98 images en 12 bits compressé (RAW + JPEG)
Stabilisation : oui, sur 5 axes, gain jusqu’à 5 stops
Obturateur : mécanique 1/8000s max, électronique (silencieux) 1/8000s max
Stockage : Double slots SD UHS-II
Vidéo : 4K UHD 30p avec recadrage 1,7x, Full HD 60p
Connectique : USB-C (recharge possible), mini HDMI, micro, casque
Sans fil : WiFi et Bluetooth intégrés, app. SnapBridge
Dimensions : 134 x 100,5 x 69,5 mm
Poids : 675 g (avec batterie et carte SD)
Tropicalisation : Oui, étanchéité renforcée par de nombreux joints.
Batterie : EN-EL15c (compatible avec EN-EL15a et EN-EL15b)
Autonomie : 470 vues (norme CIPA), 900 vues en utilisation réelle sans WiFi
Prise en main et ergonomie du boîtier
Au premier contact, difficile de différencier le Nikon Z5 du Z6 tant les deux boîtiers sont proches. Les dimensions (134 x 100,5 x 69,5 mm) et le poids (675g) sont quasi-identiques. Seule l’absence d’écran LCD supérieur trahit le Z5, obligeant Nikon à déplacer la molette de sélection du mode d’expo sur l’épaule droite, comme sur le Z50. Pour le reste, c’est du pareil au même.
On retrouve le même châssis en alliage de magnésium, la même tropicalisation poussée via de multiples joints (même si le Z5 n’est pas labellisé), la même finition exemplaire, digne des reflex experts de la marque. Le grip allongé et creusé offre une prise en main ferme et rassurante, bien équilibrée même avec une optique imposante comme le NIKKOR Z 24-70mm f/4 S.
Comme sur le Z6, l’ergonomie a été particulièrement soignée. Le Z5 se révèle un vrai plaisir à utiliser au quotidien. Tout tombe parfaitement sous la main, les commandes sont claires et on retrouve le trio de molettes caractéristique de Nikon (exposition, corrections, ISO). Le joystick multidirectionnel est très pratique pour déplacer la zone AF rapidement, même dans les angles de l’image grâce aux 273 collimateurs couvrant 90% du viseur.
Ce viseur électronique de 3,69 Mpts offre une image lumineuse, contrastée et détaillée. Son grossissement de 0,8x procure un confort visuel appréciable, renforcé par le dégagement oculaire généreux. De quoi oublier rapidement le viseur optique des reflex, malgré l’absence de couverture à 100% des Z6/Z7. On profite aussi du retour en temps réel des réglages d’expo, de balance des blancs et autres, un vrai plus.
L’écran arrière tactile de 8 cm est le principal point faible de ce boîtier. Sa définition de 1,04 Mpts (contre 2,1 Mpts sur Z6/Z7) se révèle limitée, surtout en zoommant dans l’image pour vérifier la netteté. Mais cette concession permet d’abaisser le prix. Et dans l’absolu, cela reste suffisant pour une utilisation classique. Malgré sa charnière basculante, il n’est pas orientable à 180° pour les selfies et les vlogs.
La connectique est elle aussi héritée du Z6. On apprécie le port USB-C autorisant la recharge, la prise micro et la prise casque, ainsi que la sortie HDMI. Seule change la double carte SD UHS-II, plus abordable et universelle que la XQD/CFexpress du Z6. Un choix pragmatique et bienvenu à ce niveau de gamme.
Côté personnalisation, le Z5 fait mieux que se défendre. Toutes les touches sont paramétrables, les menus sont clairs et complets (dont le détail de l’autonomie restante) et le réglage de l’autofocus est enfantin. La bague de diaphragme sur les optiques évite d’avoir à passer par les menus et rappelle agréablement les reflex manuels.
Réactivité de l’appareil
Avec son autofocus hybride à 273 collimateurs couvrant 90% du champ, le Nikon Z5 fait preuve d’une belle réactivité, surtout associé à sa carte SD UHS-II. La détection de phase est ultra rapide et le passage en détection de contraste se fait sans heurt. Plusieurs modes AF zone sont proposés, dont les classiques AF point unique, AF zone dynamique et AF zone automatique. Le suivi 3D est aussi de la partie.
La détection des visages et des yeux (humains comme animaux) est un vrai plus que le Z5 hérite du Z6. Elle se révèle assez fiable et précise, y compris sur des sujets en mouvement ou en faible lumière. Un bon point pour la photo de portrait et le reportage. On peut basculer d’un œil à l’autre via la touche AF-ON, bien pratique. N’oublions pas quand même que le Z5 fait partie de la première génération d’hybrides Nikon, et donc bien évidemment l’autofocus et la détection des sujets ne peut rivaliser avec les modèles sortis les années qui ont suivi (c’est évidemment me direz-vous, mais nécessaire de le rappeler 😉 )
En basse lumière, le Z5 conserve des performances AF satisfaisantes. Le rétro-éclairage par diode du capteur aide à acquérir la mise au point rapidement, jusqu’à -2 IL (contre -3,5 IL pour le Z6). Seule la vitesse de rafale marque le pas avec seulement 4,5 i/s (en obturateur mécanique comme électronique). C’est suffisant pour de la photo de paysage, de voyage ou de portrait, mais un peu juste pour du sport ou de l’animalier. Le Z6 et ses 12 i/s sont plus à l’aise sur ce terrain.
Le retard au déclenchement est négligeable, de l’ordre de 50 ms, comparable aux meilleurs reflex. L’obturateur électronique est lui parfaitement silencieux, idéal pour la photo de concert ou d’église. Les deux montent à 1/8000s de vitesse.
Qualité d’image du Nikon Z5
Avec son capteur plein format CMOS de 24 Mpx, finalement pas si différent de celui du Z6, le Nikon Z5 délivre une qualité d’image remarquable. La plage de sensibilité native de 100 à 51200 ISO (extensible de 50 à 102400 ISO) permet de couvrir toutes les situations sans souci.
De 100 à 6400 ISO, le piqué est excellent, la colorimétrie fidèle et le bruit quasi-absent, que ce soit en JPEG ou en RAW. On ne voit pas de différence avec le Z6 à l’œil nu. Les ISO frileux pourront donc shooter en toute confiance.
À 12800 ISO, un très léger grain chromatique fait son apparition en RAW, mais sans incidence sur la netteté. Le Z6 conserve un petit avantage mais il faut y regarder à deux fois. 25600 ISO reste aussi parfaitement exploitable moyennant un peu de traitement. Le Z5 fait largement aussi bien que la plupart des reflex experts.
En JPEG, le constat est un peu plus mitigé. Si le Z5 se comporte bien jusqu’à 1600 ISO, on note ensuite une montée du lissage assez agressive visant à réduire le bruit. À 6400 ISO et au-delà, les photos perdent pas mal de détails et de piqué. Mieux vaut donc shooter en RAW et développer soi-même ses clichés plutôt que de se fier au JPEG.
La dynamique est dans la bonne moyenne des capteurs actuels. On peut récupérer environ 2 IL dans les hautes lumières et 3 IL dans les basses lumières en RAW, sans faire apparaître trop de bruit. De quoi offrir une belle latitude de retouche.
Côté profondeur de couleur, le capteur 14 bits du Z5 assure. On profite d’une belle gradation dans les nuances, même si ce n’est pas au niveau des meilleurs dos moyens formats. Un léger avantage au Z7 et son capteur 45 Mpx sur ce point.
Points forts et points faibles
Comparatif avec les concurrents
Le Nikon Z5 occupe une place à part sur le marché des hybrides plein format abordables. Voici comment il se positionne face à ses principaux concurrents :
- Canon EOS RP : un peu moins cher et plus compact mais capteur plus limité en définition (26 Mpx) et AF nettement moins réactif. Écran totalement orientable mais un seul slot SD. Kit avec zoom 24-105mm f/4-7.1 intéressant.
- Sony A7C : plus petit et discret mais aussi plus onéreux. Capteur BSI 24 Mpx et AF au niveau, rafale supérieure (10 i/s), écran orientable à 180°. Vidéo 4K sans recadrage. En kit avec zoom compact 28-60 mm f/4-5.6.
- Panasonic Lumix S5 : orienté vidéo avec 4K 60p, AF DFD, sortie RAW, mode anamorphique, excellent EVF 2,36 Mpts. Rafale 7 i/s, stabilisation 5 axes et double slot SD+XQD mais plus encombrant et lourd. Prix public supérieur de 300 €.
- Nikon Z6 : capteur BSI, rafale 12 i/s, AF légèrement supérieur en basse lumière, vidéo 4K sans recadrage (N-Log et sortie RAW 12 bits), écran arrière mieux défini, slot XQD/CFexpress en plus du SD, écran de contrôle supérieur. Prix de lancement 500 € au-dessus.
- Prix
- Note
- Date de sortie
- Capteur
- Sensibilité ISO
- Visée
- Ecran
- Objectif
- Vitesse de la rafale
- Buffer en RAW
- Stabilisation
- Carte mémoire
- Vidéo
- Dimensions
- Poids avec batterie
- Tropicalisation
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-
Nikon Z5
Nikon
- 991 €
- 2020
- FF - 24,3 Mpx
- 100 - 51200
- électronique - 3,69 Mpx
- 3,2'' - 1,04 Mpx - tactile - inclinable
- -
- 4,5 i/s
- 78
- oui
- 2 SD
- 4K UHD 30 i/s - 1080p 60 i/s
- 134 x 101 x 70 mm
- 675 g
- oui
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-
Canon EOS RP
Canon
- À partir de 589 €
- 2019
- FF - 26,2 Mpx
- 100 - 40000
- électronique - 2,36 Mpx
- 3'' - 1,04 Mpx - tactile - sur rotule
- -
- 5 i/s
- 50
- non
- 1 SD
- 4K UHD 24 i/s - 1080p 60 i/s
- 133 x 85 x 70 mm
- 485 g
- non
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-
Sony A7 C
Sony
- À partir de 1239 €
- 2020
- FF - 24,2 Mpx
- 100 - 51200
- électronique - 2,36 Mpx
- 3'' - 0,92 Mpx - tactile - sur rotule
- -
- 10 i/s
- 45
- oui
- 1 SD
- 4K UHD 30 i/s - 1080p 120 i/s
- 124 x 71 x 60 mm
- 509 g
- oui
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Panasonic Lumix S5
Panasonic
- 1380 €
- 2020
- FF - 24,2 Mpx
- 100 - 51200
- électronique - 2,36 Mpx
- 3'' - 1,84 Mpx - tactile - sur rotule
- -
- 7 i/s
- 24
- oui
- 2 SD
- 4K UHD 60 i/s - 1080p 60 i/s
- 133 x 97 x 82 mm
- 714 g
- oui
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-
Nikon Z6
Nikon
- À partir de 814 €
- 2018
- FF - 24,5 Mpx
- 100 - 51200
- électronique - 3,69 Mpx
- 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - inclinable
- -
- 12 i/s
- 35
- oui
- 1 XQD
- 4K UHD 30 i/s - 1080p 120 i/s
- 134 x 101 x 68 mm
- 675 g
- oui
- Voir le prix sur
En résumé, le Nikon Z5 constitue un bon choix pour les amateurs recherchant un hybride plein format simple et performant. Mieux équipé et plus abordable que l’EOS RP, seul l’A7C peut rivaliser en taille mais il se révèle plus cher. Le Lumix S5 et le Z6 visent eux un public plus expert. Polyvalent, robuste et paré pour l’avenir, le Z5 est une belle porte d’entrée vers le monde Nikon Z.
Est-ce l’appareil de vos rêves ?
En conclusion, le Nikon Z5 est un hybride plein format très réussi dans sa catégorie. Malgré quelques concessions (rafale, vidéo, écran) qui le cantonnent sous le Z6, il conserve l’essentiel des atouts des hybrides experts Nikon (capteur, AF, ergonomie, stabilisation, viseur) dans un boîtier compact, robuste et abordable.
C’est un excellent choix pour les amateurs Nikon souhaitant passer en douceur du reflex à l’hybride en conservant leurs optiques (via adaptateur FTZ), ainsi que pour ceux qui recherchent un premier boîtier plein format polyvalent sans se ruiner. Idéal en photo de voyage, paysage, portrait, reportage, street photo, il ne démérite pas jusqu’à 12800 ISO et s’avère étonnamment polyvalent.
Seuls ceux qui font beaucoup de vidéo exigeante ou de photo d’action (sport, animalier) pourront lui préférer le Z6 malgré son surcoût. Mais pour la grande majorité des photographes, le Z5 s’avère un choix malin et équilibré, surtout au vu du tarif du kit avec zoom 24-200mm f/4-6.3 ou 24-70mm f/4. L’adaptateur FTZ peut aussi attendre si vos optiques sont stabilisées.
Si vous possédez déjà le Nikon Z5, n’hésitez pas à partager votre expérience, vos plus belles photos et vos conseils d’utilisation dans les commentaires ci-dessous. Cela aidera celles et ceux qui hésitent encore à sauter le pas vers cet hybride !
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Questions fréquemment posées