Il y avait longtemps que je n’avais pas parlé de post-traitement, et vous avez été nombreux à me donner des idées de sujets à traiter, que je vais traiter dans une série de vidéos à venir.

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Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo sur Apprendre la Photo.

Aujourd’hui, je suis dans un cadre un petit peu différent puisque je suis devant mon ordinateur.

En effet, il n’y a pas longtemps, je me suis rendu compte que ça faisait un moment que je n’avais pas fait de vidéos sur le post-traitement, et je vous ai demandé sur Facebook quels étaient vos problèmes. J’ai eu plein d’idées de sujet, donc merci beaucoup pour votre aide, parce que maintenant j’ai plein de sujets à traiter, qui vont arriver dans les semaines qui viennent, sous forme de vidéos qui vont faire parfois moins de 5 minutes si c’est court, parfois moins de 10 minutes s’il faut un peu plus aller en profondeur.

Donc, voilà, je vais simplement répondre aux différentes questions qui étaient les plus courantes.
Et aujourd’hui je vais commencer par celle qui a eu peut-être le plus de like et de gens qui ont fait “ouais, moi aussi je voulais poser la même question”, c’est la courbe des tonalités.

Alors, petite précision, moi je travaille sur Lightroom, toutes les vidéos que je vais vous faire sont sous Lightroom, mais si vous n’avez pas Lightroom, eh bien vous pouvez quand même regarder la vidéo pour la plupart, parce que, à part celle sur le catalogue, vous avez des fonctions qui sont exactement les mêmes dans d’autres logiciels, donc n’hésitez pas à quand même regarder la vidéo, ça va quand même vous apprendre des choses.

À quoi sert la courbe des tonalités ?

Donc, on m‘a beaucoup posé la question : à quoi ça sert la courbe de tonalités ? Et quelle est la différence avec le curseur de contraste ?

On va regarder ça tout de suite dans Lightroom, et vous allez voir tout simplement qu’en fait, dans la plupart des cas, il n’y a pas vraiment de différence, en tout cas elle est vraiment très subtile, et la courbe de tonalités est plus complexe à utiliser, donc, en fait, dans la plupart des cas, personnellement, je me contente des curseurs de contraste, etc. parce que ça suffit largement à ce que je veux faire. Cela dit, je vais quand même vous montrer l’utilisation qu’on en a et les quelques situations dans lesquelles, personnellement, je l’utilise.

J’ai pris une photo qui a déjà été un peu traitée, c’est juste pour vous montrer le principe, peu importe.

Vous voyez que la courbe de tonalités qu’on voit ici à droite (n’hésitez pas à mettre la vidéo en plein écran pour bien voir), en fait elle représente simplement la répartition des tonalités de l’image.

Les tonalités, c’est les tons sombres et les tons clairs, ça n’a rien à voir avec les couleurs ; c’est juste : est-ce qu’un pixel est clair ou sombre, ou est-ce qu’il a un ton moyen, est-ce qu’il est noir, est-ce qu’il est blanc ?

Donc, ça représente simplement – d’ailleurs on voit l’histogramme en légère transparence derrière –, ça représente les tons sombres et les tons clairs.

Cette courbe va déterminer comment on va être et donc, par exemple, vous voyez que si je vais par ici dans la courbe, ici ça va être les tons sombres puisqu’on est plutôt vers la gauche de l’histogramme (si vous ne savez pas ce que c’est que l’histogramme, n’hésitez pas à aller regarder ma vidéo sur le sujet que je vous mets dans le coin ou en dessous dans la description).

Donc, si, ici, je touche à ça, ici je mets un point, je clique, je maintiens enfoncé, et je mets un point dans les sombres, vous voyez que si je baisse ce point, ce qui va baisser dans la luminosité, ce sont les valeurs sombres.

Vous voyez que les hautes lumières, ici à droite du visage de la lionne, ça ne va pas changer grand-chose à leur luminosité puisque j’ai vraiment touché aux tons sombres, ici.

Alors, vous voyez que si je baisse beaucoup, ça va quand même bouger la luminosité des tons clairs. Pourquoi ? Parce que vous voyez que la courbe, ici, elle a quand même un petit peu baissé les tons clairs, puisque c’est une courbe, donc ça ne va pas juste baisser un point particulier, sinon ça ferait des effets très bizarres.

Si ça baissait juste, par exemple, tous les gris très foncés d’une valeur d’à peu près 30 sur 250, eh bien ça ferait très bizarre parce que vous n’auriez que certains pixels qui seraient plus sombres et pas d’autres.

Donc, évidemment, la courbe est là pour donner un résultat qui soit à peu près homogène et naturel, donc ça va quand même, justement, appliquer un certain lissage à ce que vous allez faire.

Là, par exemple, si je voulais ne pas toucher aux hautes lumières, eh bien, je pourrais refaire un point dans les hautes lumières ici et le remettre à peu près sur la droite, et vous voyez que là, on va avoir les hautes lumières qui sont exactement comme avant.

Si je désactive la courbe de tonalités, grâce au petit interrupteur ici, vous voyez qu’on a des hautes lumières qui sont quasiment pas plus sombres qu’avant. Si on regarde par exemple sa joue ici, vous allez voir que c’est quasiment la même luminosité, par contre on a des ombres qui sont beaucoup plus sombres.
Donc ça peut vous permettre de manipuler les différentes tonalités de l’image.

Cela dit, vous allez me dire : c’est quoi la différence avec les curseurs ici ? Eh bien, vous allez voir qu’il n’y en a pas forcément beaucoup.

Là, je vais remettre la courbe à point sur “linéaire”, c’est vraiment sans effet, en fait, c’est la courbe par défaut, et vous voyez que, si ici je vais diminuer les ombres, eh bien on va avoir un effet qui va être similaire. Vous voyez, c’est un peu moins puissant, mais si je diminue aussi les noirs, si j’assombris les parties les plus sombres de l’image, on va avoir un effet qui est similaire à ce qu’on avait avant.

Vous voyez, si je reviens dans l’historique, par exemple ici, vous voyez qu’on a quelque chose qui est très très similaire et que j’ai pu faire avec les curseurs.

Alors, évidemment, je n’ai pas travaillé pour que ce soit exactement la même chose, mais si je voulais, je pourrais avoir un résultat qui soit peut-être pas exactement le même, parce que c’est difficile, mais très très proche de ce que j’ai eu avec les courbes.

Donc, certaines personnes vont préférer les curseurs parce que c’est plus simple, d’autres vont bien comprendre les courbes parce que peut-être qu’ils sont un peu plus visuels, ou un peu plus matheux, je ne sais pas, donc vous pouvez utiliser l’un ou l’autre, il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de faire.

Personnellement, j’utilise plutôt les curseurs, parce qu’en général je trouve ça plus intuitif, mais il y a certaines situations dans lesquelles j’utilise quand même les courbes.
Donc, je vais revenir à ma situation initiale, puis je vais vous montrer un peu les 3 situations dans lesquelles j’utilise les courbes.

1 – Modifier les tons moyens

La première, c’est pour toucher aux tons moyens de l’image.

En fait, vous voyez qu’ici, dans Lightroom, vous avez des curseurs pour toucher aux hautes lumières et aux ombres. Les hautes lumières c’est vraiment cette partie-là. Les ombres c’est cette partie-là. Les noirs c’est vraiment la partie toute à gauche, les pixels les plus sombres. Et les blancs, c’est la partie toute à droite avec les pixels les plus lumineux.

Vous avez le curseur “Exposition” qui, globalement, joue plutôt sur les tons moyens, en essayant de préserver un petit peu les ombres et les hautes lumières. Sauf que, des fois, il ne les préserve pas assez à mon goût, donc parfois je passe par la courbe si je veux éclaircir les tons moyens.

Regardez : ici j’ai déjà monté l’exposition, on peut la monter encore un peu plus ; si je monte l’exposition encore un peu plus, vous voyez que les tons moyens – les tons moyens, par exemple, on va dire que c’est la droite du nez, ici, le nez, ça c’est les tons moyens, à peu près. Vous voyez qu’on a à peu près , si on regarde les valeurs de luminosité qui vont s’afficher juste en dessous de l’histogramme, vous voyez qu’on est à peu près à 50 %, donc c’est vraiment les tons moyens qui sont au milieu de l’histogramme ; et si je bouge l’exposition, si on revient à 0,60, on va surtout bouger ces tons moyens et pas trop les ombres et pas trop les hautes lumières.

Mais un petit peu quand même. Vous voyez que, au bout d’un moment, on finit par bouger les ombres et les hautes lumières.

Tandis que si je vais dans la courbe et que je prends vraiment le centre de la courbe pour le remonter, et que je fais ça ici, évidemment, là, comme il y a une courbe, on va toucher aussi aux hautes lumières et aux ombres, puisque vous voyez qu’ici on a légèrement relevé la courbe, et ici aussi. Logique. Par contre, là, je peux mettre d’autres points pour peut-être annuler un peu mon effet, et vraiment ne toucher qu’aux tons moyens.

Alors, il faut y aller mollo, il ne faut pas faire des trucs trop… Par exemple, si je fais ça, et que je fais ça, vous voyez que c’est très bizarre, parce qu’il ne faut pas mettre des points trop près sinon, justement, vous allez vraiment enlever tout l’intérêt des courbes qui est de faire quelque chose de courbe et d’assez lissé, justement.

Donc là, si j’enlève mes points pourris, voilà, j’en remets un peu dans les ombres ici pour avoir des ombres à peu près normales . Vous voyez qu’ici je n’ai touché qu’aux tons moyens.
J’ai vraiment éclairci que les tons moyens, j’ai très peu touché aux ombres et aux hautes lumières.

Là, c’est encore un peu violent ce que j’ai fait, peut-être qu’il faudrait que je fasse un peu moins que ça, mais vous voyez que si je veux vraiment toucher seulement aux tons moyens, il y a plus ou moins qu’avec la courbe que je peux le faire.

Personnellement, c’est une des raisons pour lesquelles je le fais. Ça m’arrive très rarement parce que, en général, avec un peu d’exposition et parfois, si l’exposition a trop augmenté les hautes lumières à mon goût, je peux les rabattre un petit peu , donc je l’utilise de moins en moins , mais parfois ça peut encore me servir.

2 – Préparer l’impression

La deuxième situation dans laquelle je l’utilise, c’est si je vais faire un tirage de quelque chose et que je veux m’assurer qu’il n’y ait ni blancs purs ni noirs purs dans l’image.

Pourquoi je ferais ça ? Parce que si vous imprimez quelque chose et qu’il y a un blanc pur, selon les imprimantes, c’est-à-dire dans la plupart des cas, elle ne va pas imprimer sur la zone blanc pur, parce qu’elle est blanche pure et que le papier est censé être blanc pur donc elle n’a pas d’intérêt à mettre de l’encre dessus.

Alors, le problème de ça, c’est que si vous avez une partie qui est encrée et l’autre qui n’est pas encrée, eh bien vous allez avoir un problème parce que ça va se voir sur le tirage, vous allez voir une partie qui va être un petit peu brillante à cause de l’encre et l’autre non. En tout cas, ça va se voir.

Idem pour les noirs bouchés. Un peu moins, parce que les bonnes imprimantes savent encrer bien densément une partie, mais je préfère éviter d’avoir des noirs qui sont complètement noirs.

Pour vous montrer ce que c’est, je vais exagérer un peu les choses et je vais vraiment faire des noirs bouchés et je vais vraiment faire des blancs cramés. Voilà.
Le rendu est dégueulasse, mais c’est normal, c’est pour vous montrer.

Et là, si je clique sur les petits triangles d’avertissement, ici, vous allez voir les zones cramées en rouge et les zones bouchées en bleu. Ça, ça va vous avertir qu’à l’impression vous allez peut-être avoir des rendus pas forcément ultras géniaux. Et là, pour ça, je fais un truc très simple avec la courbe.

Alors, pourquoi je le fais avec la courbe ? Parce que si je le faisais avec les curseurs, je trouve que ça modifie un peu trop le rendu de l’image, tandis qu’avec la courbe, ça va vraiment juste enlever la partie qui est bouchée sans trop toucher au reste.

Je clique sur le point qui est en bas à gauche, ici, et je vais juste le déplacer un petit peu vers le haut. Vous voyez, un tout petit peu, et voilà, là je n’ai plus de noirs bouchés. Je fais pareil pour les blancs. Je prends le point qui est en haut à droite, et je le baisse légèrement. Et boum, je n’ai plus de blancs cramés.

Ça, ça va me permettre, en fait ce que vous voyez ici ça a l’air cramé, mais en fait c’est gris très très clair, et ça veut dire que l’imprimante va quand même mettre un tout petit peu d’encre dessus pour que ce ne soit pas complètement blanc. Et du coup ça va éviter les problèmes à l’impression. Ça, c’est la deuxième raison pour laquelle j’utilise les courbes.

3 – Compléter les curseurs

La troisième raison qui peut éventuellement arriver, c’est si je n’arrive pas à faire ce que je veux avec les curseurs. Si je touche les curseurs, mais qu’il y a toujours un truc qui ne va pas, là, parfois, je peux intervenir ponctuellement sur la courbe, on va dire. Mais ça m’arrive franchement très très rarement , donc c’est très anecdotique pour moi. La plupart du temps je n’utilise que les curseurs.

Alors, une de ces raisons, c’est par exemple, si j’ai déjà mis le contraste à fond et que je veux encore ajouter du contraste. Pour une raison ou une autre, parce que je fais une série sur-contrastée ou alors parce que la photo à la base était vraiment pas contrastée. Eh bien, dans ce cas-là, je peux rajouter du contraste avec la courbe.

Alors, comment on fait ça ? Eh bien, en fait, en faisant ce qu’on appelle une courbe en S. Alors, pas la peine de la faire forcément manuellement, vous avez, dans Lightroom, des choses prédéfinies. Ici, vous pouvez aller sur “contraste moyen”, vous voyez, vous avez une espèce de S, un S très doux, mais un S quand même. Et vous pouvez aussi faire “contraste fort”, et là vous avez encore du contraste qui se rajoute.

Alors, ça peut servir si vous avez mis le contraste à fond et que vous ne pouvez plus le faire, vous pouvez toujours rajouter du contraste comme ça.

Voilà, c’est la fin de cette vidéo. J’espère qu’elle vous a plu et qu’elle vous aura aidés. N’hésitez pas à me poser des questions complémentaires en commentaires juste en dessous, si vous n’avez pas tout compris. À regarder la vidéo, n’oubliez pas de la regarder en plein écran. Et puis, si vous avez aimé cette vidéo, eh bien, pensez à lui mettre un pouce bleu et à la partager, c’est vraiment super important si vous voulez que d’autres photographes soient aussi aidés par cette chaîne, de la partager avec vos amis qui, eux aussi, se posent la même question.
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Voilà, je vous retrouve dans la prochaine vidéo, et d’ici là je vous dis à bientôt, et bonnes photos !

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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