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Sur mon stand au Salon de la Photo, je n’ai pas seulement organisé des conférences. J’ai aussi souhaité mettre en valeur des élèves de ma formation Devenez un Photographe Accompli, qui ont bien voulu montrer leurs images. L’idée était surtout de montrer qu’il est possible d’effectuer de grands progrès en finalement assez peu de temps (je n’ai pas dit devenir parfait hein 😉 ). Car l’un des facteurs principaux de progression en photo (et partout), c’est d’y croire. Si vous pensez sincèrement que c’est possible, ça le deviendra. Prenez donc le temps d’écouter Gaël, Ginès et Sébastien vous montrer quelques-unes de leurs images et vous expliquer leur démarche. Vous allez voir, c’est intéressant 🙂
  Les galeries des élèves : Gaël, Ginès et Sébastien. (On me l’a beaucoup demandé au Salon : oui, je vais bientôt rouvrir les portes de ma formation. Vous aurez toutes les infos très très bientôt, et vous pourrez vous inscrire et commencer avant Noël, pas d’inquiétude 😉 Un peu de patience, je vous en reparle au plus vite !)   Voici la transcription texte de cette animation :   Bonjour et bienvenue sur le stand de Apprendre la Photo.   Aujourd’hui, j’ai décidé de mettre en avant quelques élèves de ma formation «Devenez un photographe accompli». Je ne vais pas vous faire le pitch complet, mais en substance, c’est une formation en ligne à la photo, qui vous prend par la main du stade de débutant complet (c’est-à-dire que vous pouvez avoir littéralement acheté votre appareil photo le jour même) pour vous emmener au stade de photographe accompli, c’est-à-dire quelqu’un qui se fait plaisir avec son appareil, qui n’est plus frustré par les réglages, qui sait faire un peu de post-traitement et qui commence à chercher un peu son style photographique et ce qui lui plaît.   Pourquoi avoir voulu mettre en avant mes élèves ?   Parce que je suis assez fier d’eux. Je vois des gens qui ont progressé et qui font de très jolies images, maintenant, et j’ai envie de les mettre en avant. Mais c’est pour vous montrer que c’est aussi possible pour vous. Je pense que la moitié des progrès en photo est handicapée par un manque de confiance. On pense ne jamais arriver à faire d’aussi belles photos qu’untel, qu’il faut 15 ans de pratique. En fait, non. Il est possible de vous faire assez rapidement plaisir en photo. Et c’est ce que j’ai voulu montrer aujourd’hui en mettant en avant des gens qui n’ont pas forcément une pratique photo très longue, mais qui font déjà de jolies images, peut-être pas toujours parfaites, mais en tout cas, ils se font déjà plaisir et c’est l’essentiel.   Je vais commencer avec Gaël. J’ai demandé aux élèves de faire ça sur la base du volontariat, mais Gaël vient aussi parce qu’il a gagné lors d’un concours de témoignages où j’ai demandé à mes élèves de faire quelques vidéos de témoignages lors de la formation, pour dire ce qu’ils en avaient pensé, ce qui les avait aidés au cours de cette formation. Et le gagnant a gagné un tirage d’une de ses photos, mais également son exposition — c’est pour cela qu’il y a un tirage au milieu de mes deux affiches.   Je vais laisser Gaël se présenter et présenter ses images, et n’hésitez pas à lui poser des questions.   Gaël   Bonjour à tous. Laurent a très bien résumé. J’ai suivi sa formation en décembre dernier, formation qui dure à peu près six/sept mois. Pour vous donner une idée, j’ai acquis mon premier reflex en décembre, donc il y a environ un an. Je suis parti de rien, j’avais un niveau basique en photo et je vais vous montrer quelques photos faites suite à la formation de Laurent.   La première photo est un paysage de montagne. J’ai utilisé un grand-angle, car je voulais une grande scène du paysage. J’ai aussi utilisé une pause longue pour obtenir un effet lisse pour l’eau. Pour la composition, je voulais prendre les ruisseaux que vous voyez sur la droite et la gauche de la photo, et je trouvais que la montagne en fond était un plus. Le post-traitement a beaucoup aidé également, car on ne voyait pas bien la montagne du fond. Voilà pour la première photo.   Sur la deuxième, j’avais envie — comme le dit Laurent, c’est vraiment une envie de faire des photos — de faire la photo d’une goutte d’eau. Au lieu de faire une photo basique de goutte d’eau, j’ai choisi de rajouter la grappe de fruit. Je trouvais que ça apportait un plus par rapport à une simple goutte.   La photo suivante est une vue de Toulouse. Je trouvais que le pont amenait une ligne jusqu’aux bâtiments au fond. De la même manière, j’ai utilisé une pause longue pour faire ressortir les nuages et l’eau. Et j’ai préféré le noir et blanc, car pour moi l’atmosphère est plus belle qu’en couleur. Mais c’est une question de goût. Là aussi, le post-traiment a beaucoup aidé. Merci Laurent d’avoir intégré ce module dans la formation, ça permet d’obtenir ce qu’on veut.   Ici, toujours dans la thématique des fruits, j’ai pris un verre dans lequel j’ai versé du soda et j’ai fait tomber une fraise dedans. Je voulais capturer les bulles qui se collent au fruit. Au début, je n’ai fait des photos que de la fraise, et par la suite, en mélangeant avec des baguettes pour faire remonter la fraise, j’ai trouvé que ça apportait un plus intéressant d’intégrer ces baguettes avec le fruit et les bulles, et voilà le résultat.   : Là, c’est un objectif macro ?   Oui, c’est un objectif macro, 90 mm Tamron.   Là, la photo d’un bébé. Au lieu de prendre le bébé entièrement, j’ai voulu faire ressortir une partie de l’enfant. Il était vraiment près de moi et j’ai utilisé une petite ouverture — 1.8, il me semble — pour capturer la main. Le dernier doigt est légèrement flou, mais c’est justement dû à la petite ouverture utilisée.   Voilà une photo prise en Chine récemment. On pense que la chine est traditionnelle, calme, mais je voulais faire ressortir, au contraire, le caractère dynamique. C’était une pause lente et je voulais intégrer une lumière qui passait. Il y avait beaucoup de voitures qui tournaient autour de cette place. Sur trépied avec pause lente, j’ai attendu. Ce que vous voyez est en fait un bus, parce que les voitures ou les scooters faisaient des lignes fines. Avec un peu de post-traitement, j’ai obtenu cette photo. Si je fais une autocritique, j’aurais pu essayer de faire entrer les lumières dans la porte, mais bon…   Laurent : Je précise juste que ce que vous voyez comme couleurs sont des couleurs plus saturées que la réalité sur l’écran d’ordinateur, car l’écran de visionnage est un écran télé et les couleurs ne sont pas idéales, mais sur l’ordinateur les couleurs sont plus subtiles. Je ne conseille d’ailleurs pas de pousser à une telle saturation ses images. Mais on n’a pas le choix, ici, pour avoir un grand écran.   Cette nouvelle photo est particulière. C’était pour un concours de La Poste et il fallait faire ressortir un élément important de la modernité de La Poste. J’ai voulu jouer sur les nouveaux services donc j’ai flouté délibérément la personne et le facteur au fond de l’image et mis en avant les nouveaux services comme les médicaments, les timbres, etc. J’ai utilisé une désaturation pour faire ressortir le premier plan et mettre au second plan le service aux personnes.   Cette photo est un panoramique. Toujours réalisé à l’aide d’un trépied, car j’aime beaucoup les panoramiques. Là, soyons honnêtes, il y a beaucoup de post-traitement. À la base, les couleurs étaient assez fades et grâce au post-traitement, j’ai réussi à faire ressortir ce que, moi, je voyais à ce moment de la prise de vue. Il n’y a pas de technique particulière, c’est des photos collées avec un logiciel qu’on retraite ensuite. Et ça donne ce genre de résultats.   Celle-ci est un peu particulière. J’ai volontairement mis la ligne en diagonale, du bas à gauche au haut à droite. Quand j’ai vu la pente, je me suis dit qu’il fallait en faire quelque chose. J’ai d’abord fait des photos de mariés dans cette direction. C’était en fin de journée et j’ai eu la chance d’avoir cette lumière. J’en ai profité pour la placer où je voulais (même si ce n’était pas évident). Ensuite, grâce au post-traitement, j’ai augmenté la couleur du ciel, car la lumière forte était assez blanche.   La dernière photo représente des rizières, en bas. C’était un coucher de soleil et je voulais absolument capturer les rayons de lumière que vous voyez. Il fallait attendre, la lumière n’arrive pas comme ça, en claquant des doigts, et ça m’a pris du temps. Il y a aussi du post-traitement derrière. On en parlait avec Laurent quand je suis arrivé : j’ai eu un petit souci technique, je ne savais pas trop comment exposer, parce que j’avais une lumière très forte venant du ciel et une lumière bien moins forte sur les rizières. Du coup, en bas c’était noir et en haut c’était clair, ou l’inverse. Et c’est vraiment le post-traitement qui m’a permis de régulariser tout ça.   : Du coup, tu as pris quel parti ? Exposer correctement le ciel ou les rizières ?   Gaël : Là, j’avais décidé d’exposer correctement le ciel.   Laurent : Le problème d’éclaircir les zones sombres, c’est qu’on va créer du bruit. Mais si les zones claires sont complètement cramées, on ne peut pas les récupérer. Quand Gaël m’a demandé comment faire, je lui ai répondu que c’était une situation à forte dynamique, c’est-à-dire que c’est très contrasté, il y a une grosse différence entre les hautes lumières et les basses lumières, et en gros il y a deux solutions : – la solution à la prise de vue, qui est d’avoir un filtre gradué. En gros, c’est de placer devant l’objectif un filtre sombre sur la partie haute et transparent sur la partie basse. On va le placer à peu près au niveau de l’horizon pour assombrir le ciel. Comme la partie claire de l’image est maintenant moins claire, la dynamique diminue, il y a moins de différence entre la haute et la basse lumière et on peut mieux exposer la photo. Ça, c’est la solution prise de vue : ce que je privilégie, ça permet vraiment de faire ça bien, d’avoir moins de boulot de post-traitement derrière et d’avoir un meilleur rendu final, car on n’est pas obligé d’avoir du bruit derrière. – il y a les solutions “logiciel”. Là, il faut quand même prévoir à la prise de vue, parce que, en gros, il faut prendre une photo qui est bien pour le ciel, une photo bien exposée pour les rizières et ensuite, il faut mixer les deux. – Il y a la technique du HDR, bien connue, qui donne assez souvent des résultats pas très top, et la technique, qui commence à émerger, peut-être plus simple, qui est de l’exposure blending, ce qui veut dire de la fusion d’exposition. On va essayer de fusionner les deux expositions, mais là encore ce n’est pas forcément facile à manipuler.   Pour le coup, le filtre est très intuitif. On le voit à la prise de vue : on le met devant et on voit bien le ciel qui s’assombrit. On peut faire un test pour voir si ça fonctionne. À mon sens, c’est LA technique à privilégier dans ce type de situation.   Je pense qu’on a fait le tour de tes photos, Gaël. Peux-tu nous rappeler depuis combien de temps tu fais de la photo ?   Gaël : Depuis décembre dernier.   Laurent : Tu as quasiment commencé avec la formation.   Gaël : À vraiment de faire de la photo. Avant j’avais un petit compact.   Laurent : Je crois qu’on peut applaudir Gaël qui fait ce genre de photos après moins d’un an de pratique.   Ginés   Bonjour, je m’appelle Ginés Ballesteros. Je vais vous montrer une vingtaine de photos que j’ai faites depuis un peu plus d’un an. Depuis que ma compagne a eu l’excellente idée de m’offrir un appareil photo. Je les ai classées chronologiquement pour que vous puissiez voir l’amélioration qu’il y a eu au fil du temps, et notamment grâce à la formation de Laurent et de son blog, que vous connaissez peut-être.   Cette photo, qui n’est pas top, est la première photo que j’ai gardée, la croyant bonne pour deux raisons : D’abord parce que j’avais réussi à immobiliser quelque chose, un mouvement et ensuite, parce que j’ai découvert, à travers le blog de Laurent, le post-traitement. Évidemment, j’ai commis beaucoup de fautes, typiques d’un photographe débutant. Par exemple, mettre une petite lumière qui ne correspond pas à la lumière véritablement, le ciel qui ne correspond pas non plus à ce que je veux à ce moment-là, mais ça me permet de faire une espèce de rétrospective sur mes propres photographies, corriger mes erreurs, et voir aussi les améliorations qu’il y a eu par la suite.   Celle-ci a été faite un peu après. La composition est meilleure, mais le ciel a le même problème. Le post-traitement n’est pas correct. J’ai laissé un ciel qui ne me plaît pas vraiment, mais qui marque un référent de photographie parce que la composition, déjà, est nettement différente de la première.   Cette nouvelle photo, prise au Brésil en avril, a une composition encore meilleure, qui représente exactement le moment que j’ai vécu, les lumières sont exactement les lumières que j’ai vues. La composition attire l’attention des gens. Le problème que j’ai avec cette photo, c’est que je ne sais pas si véritablement je suis en train de mélanger la conception objective de la valorisation de cette photo ou s’il y a réellement quelque chose d’émotionnel mélangé. Mais c’est important, parce que quand je me pose cette question, je comprends que la photographie est devenue, pour moi, une forme d’expression, un instrument en tant qu’étudiant en sociologie qui me permet de mettre en évidence certaines choses qu’avant je ne voyais même pas.   Cette photo vient un peu après, dans laquelle je vois déjà des améliorations notables. Elle n’était pas comme ça à la base. Je l’ai postée sur Flickr et elle a eu pas mal de commentaires. Ce sont d’autres photographes qui m’ont permis de corriger les erreurs que je n’étais même pas en mesure de remarquer, comme des petites taches sur le capteur, la photo n’était pas bien cadrée. Le résultat final est devant vous et ça me plaît beaucoup plus.   À partir de cette photo, j’ai commencé à travailler beaucoup plus le noir et blanc. Je vois déjà que j’ai une photo prédominante en noir et blanc, c’est quelque chose qui attire plus mon attention. Car dans l’absence des couleurs, on peut se centrer sur la forme, sur la composition, on peut véritablement, vis-à-vis de la photo, par la perception de chacun, laisser sortir ce qu’il y a de caché, le véritable but expressif de cette photo.   Comme ce couloir de métro, où le traitement avec Lightroom est correct — il faut dire que je n’utilise jamais Photoshop pour retoucher les photos, seulement Lightroom pour récupérer les lumières que j’avais vues à la base et que l’objectif n’est pas capable de reproduire.   Cette autre photo en noir et blanc, à Toledo, est une photo qui marque aussi un pas, car c’est la première fois que j’ai le courage de photographier quelqu’un, des gens. Et à partir de là, je vais centrer beaucoup plus mon attention sur les personnes et pas l’architecture ou un paysage, qui jusque-là avaient attiré mon attention.   Là, par exemple, c’est une dame qui était assise sur une pierre en train de regarder un coucher de soleil. Je me suis rapproché par-derrière.   La photo est bonne, mais je veux plus faire des photos comme celle-là : cette belle demoiselle s’est prêtée au jeu de faire semblant de m’ignorer. Je commençais à mieux maîtriser les bokehs, à bien traiter les lumières, à utiliser la lumière pour mettre en évidence ce que je voulais faire ressortir de la photo.   Encore une photo du Brésil, qui vient en plus avec un message. C’est une photo qui est chargée d’une signification qui ne vient pas seulement des mots, mais aussi des dessins, de la manière dont la lumière tombe sur ce passage piéton.   Ici, je retombe à nouveau sur ces bokehs, maintenant en noir et blanc. À chaque fois que je trouve une chose nouvelle sur une photo, que je ne sais pas forcément comment j’ai fait, je vais chercher la raison pour pouvoir l’utiliser, le développer selon mon goût et quand j’en ai besoin.   À partir de cette photo, faite avec mon premier trépied, je vois déjà une photo qui est beaucoup plus professionnelle, que j’ai réussi à développer comme je le voulais, je n’ai plus de problème avec le post-traitement du ciel. Je pense que c’est une belle photo, une longue pose que j’ai pris 5 minutes à faire et qui m’a permis de redécouvrir quelque chose que je n’avais jamais touché.   Et qui me permet d’avancer et de réaliser ce genre de photos, par exemple, là, Kalvin Klein, en noir et blanc, beaucoup plus expressive, qui reste une photo prise un peu à la volée.   Ou à continuer à faire des longues poses, comme ce bâtiment. Photo faite plusieurs fois, car la lumière n’était pas bonne, la forme n’était pas correcte, parce que l’eau commençait à bouger à cause du vent. Mais en tant que perfectionniste, je ne suis jamais content du résultat final de la photo. Parfois ça me pose problème et parfois c’est un point fort du résultat final.   C’est une photo faite dans une petite île au sud de la Floride. Elle est intéressante, car comme je vous l’ai dit, en tant qu’étudiant en sociologie, je commence à regarder le monde sous des formes différentes, et si on prend cette photographie (comme la suivante), et qu’on commence à développer ce que la photo nous dit, on pourrait vraiment débattre et parler sur ce qu’on voit dans ce genre d’images.   Ça, c’est une longue pose classique de New York. Je n’ai pas eu le résultat que je voulais, parce que mon appareil photo est un X7 et je voudrais y retourner avec un appareil avec un capteur plus grand. Mais le résultat, pour le type d’appareil photo que j’utilise, me plaît déjà.   Comme celle-ci, en noir et blanc, qui a une bonne composition, où je vois que je n’ai plus de problème avec la maîtrise de la mise au point, sauf ce petit parasite de lumière que je ne peux pas éviter à cause du manque de lumière. Je pense que la photo devient quelque chose de beaucoup plus expressif.   Encore une fois, celle-ci de l’Alhambra à Grenade où j’ai réussi à avoir exactement la lumière que j’avais, à remarquer le paysage derrière cette fenêtre, à avoir le ciel, les dessins sur le mur.   Ça nous amène à cette photo, où j’apprends que c’est vraiment ce type de photographies que je voudrais continuer à faire. Ce genre de photographies expressives. Et en noir et blanc qui est présent dans mes photos presque deux fois sur trois.   Et cette dernière photo, qui date de la semaine dernière, une photo de concert — chose que je n’avais jamais faite. Je l’ai laissée pour la fin, car c’est le type de photos que Laurent aime aussi (peut-être qu’il va me faire une proposition d’embauche). Je l’ai également traitée en noir et blanc, mais j’ai préféré, cette fois-ci, la couleur, car c’est une couleur rouge peut-être plus expressive que le noir et blanc, dans ce cas. Une photo de qualité difficile qui va peut-être m’ouvrir à un nouveau genre de photographies que je n’ai jamais essayé et me permettre de m’améliorer, de me découvrir.    : Par rapport au clochard dans la rue, est-ce que tu demandes avant de photographier ?   Ginés : Non, je ne demande jamais. J’y vais au culot, j’essaie de me rapprocher discrètement. Le NX 7 est un petit appareil photo qui ne nous met pas en évidence quand on se rapproche de quelqu’un. J’ai déjà eu des soucis. J’ai été obligé d’effacer des photos, on m’a presque cassé l’appareil, mais il faut prendre des risques si on veut vraiment avoir des résultats intéressants. Ce type de photos, si on les théâtralise, perdent leur essence.   Laurent : Est-ce que tu peux nous rappeler depuis combien de temps tu fais de la photo ?   Ginés : Depuis septembre de l’année dernière.   Laurent : Et tu as pris la formation en juin ou en décembre de l’année dernière ?   Ginés : En décembre de l’année dernière.   Laurent : Donc 3 mois après avoir commencé la photo, il y a environ un an. Beau résultat après un an et deux mois de photo. Comme quoi on peut progresser assez rapidement et c’est ce que je veux montrer aujourd’hui. Félicitations.   On va passer à ton camarade suivant.   Sébastien   Bonjour à tous, je m’appelle Sébastien Aubrun. Je fais de la photo depuis, je ne dirais pas tout le temps, mais depuis pas mal de temps. Quand on est gamin avec un appareil des parents, j’ai aussi développé ça en voyage. J’ai acquis un reflex en 2012 et je me suis pas mal informé sur le blog de Laurent. Par la suite, j’ai suivi la formation pour en savoir plus sur la technique.   Je vais vous présenter deux thèmes que je photographie beaucoup : la photo de concerts, que je fais depuis bientôt un an, et le paysage, que j’ai toujours fait parce que c’est un moyen d’être à l’air libre et une source d’inspiration.   Cette première photo — j’ai laissé le nom du groupe et des infos techniques, si ça vous intéresse — a été faite en mars 2014. C’est un peu le début des photographies de concert. Je suis toujours assez près de la scène, j’aime le plan large, pas forcément le portrait individuel. J’aime représenter au mieux le groupe dans son ensemble. Pour ce genre de photos, il n’y a pas de miracle sur la technique : on se prépare et on attend un peu le bon moment.   La photo suivante, c’est toujours du concert. Un peu le même type de cadrage, avec une distance focale un peu différente et un cadrage assez frontal. C’est toujours concevoir son image, construire son cadre, savoir les éléments qu’on veut. Je délimite mon cadre par les éléments qui sont sur scène et j’attends le moment que je souhaite pour retranscrire au mieux l’ambiance du concert.   Ici, c’est un portrait assez récent, après l’acquisition d’un appareil plein format, un peu vieillot car d’une technologie datant de 2005/2008. C’est l’expérimentation d’une nouvelle profondeur de champ, d’une nouvelle fluidité dans la précision de l’image. Un portrait que j’aime beaucoup. Bien que ce soit un chanteur, j’aime beaucoup l’expression dégagée à ce moment-là et pour moi, c’est ce que je retiens de ce concert.   Pour cette photo, prise il y a deux jours, c’est la plus grande scène que j’aie pu photographier jusqu’à aujourd’hui. Voilà encore une nouvelle approche, où bien que j’aime avoir des portraits en plein pied (parfois, ce n’est pas vraiment possible), je respecte toujours ma philosophie qui est d’avoir de l’air dans le cadrage et de laisser de l’espace. Travailler cette prise de vue sur un contre-jour, je trouvais ça intéressant. Avoir la silhouette et pas spécialement la personne physique en détail.   À savoir que sur un reportage photo en concert, on sort 5 à 10 photos par concert, on a d’autres façons de montrer les choses. Ce que j’aime sur le concert, c’est ce qui rend l’ambiance générale et c’est un bon souvenir des moments importants.   J’aborde maintenant mon travail sur le paysage. Bien que ce soit un sujet différent, c’est toujours la même façon de travailler. C’est-à-dire que je construis mon cadre, je prends des éléments du paysage qui m’intéressent et en fonction de la pensée que j’ai à ce moment-là, j’essaie de construire quelque chose.   Pour moi, le paysage est un moyen d’être à l’air libre, je me promène beaucoup, je voyage aussi pas mal, et c’est une source d’inspiration pour construire le paysage comme je le vois.   Ici, c’est une photo où, sur la technique, il n’y a pas grand-chose à dire, dans le sens où il suffit de déboîter l’objectif de son appareil photo pour avoir une distance focale très minime et on la place où on veut en bougeant l’objectif à sa façon. Cette technique s’appelle le freelensing, si ça vous intéresse, et en expérimentation, c’est pas mal. Ce que j’aime bien dans cette technique, c’est que ça permet d’isoler un sujet sans avoir une image figée. Laisser du flou, laisser une progression dans l’image. Sur un sujet, notamment, le passage d’une présence, je trouvais important d’utiliser cette technique et pas d’avoir une plage figée. Ce sont les choses du temps qui vivent.   Là, ce sont deux photographies issues d’une série de photographies de voyage. J’ai travaillé sur l’aménagement du territoire. C’est-à-dire faire des photos avec des choses du quotidien sans rentrer dans la caricature du paysage. Toujours la construction d’image : construire avec les éléments présents. Par exemple, intégrer une plaque d’égout, des choses comme ça que l’on sort généralement de la photo. Je préfère les intégrer, car c’est aussi ce qui montre l’authenticité du lieu. J’ai choisi deux photos, une plus urbaine, l’autre plus paysage, qui font partie de la même série. C’est aussi pour montrer que sur le même point de vue, le même genre de cadrage, sur les mêmes données techniques, on peut aussi faire des choses complètement différentes.   Ici, toujours en Italie, sur le paysage de montagne. J’ai plus travaillé sur la forme, la géométrie du paysage, le jeu d’ombres et de lumières, de formes, de courbes. Pourquoi le noir et banc ? Car c’est, pour moi, une manière de garder les images intemporelles, ne pas donner d’indices, de conditions météo (même si on les voit à travers la lumière), mais mettre l’accent sur un jeu de formes et de lignes. Avec un cadrage portrait pour un paysage.   Ici, à l’inverse, ce sont deux photographies faites avec un appareil photo jetable (j’espère ne pas me faire trop crier dessus). Pour moi, c’est une façon de photographier pour montrer qu’il n’y a pas forcément besoin de technique pour se faire plaisir en photo, d’aborder la photographie comme un jeu. Passer partout, avoir l’appareil dans la poche, ne pas se soucier de la technique. Le jetable, on le déballe, il est en carton, on déclenche, pas de mise au point, rien à part le choix de la pellicule lors de l’achat. Ça permet toujours de travailler sur la construction de l’image, sur les règles de composition qui peuvent être respectées ou prises à contre-pied. C’est le cas pour du cadrage 50×50, mais toujours chercher un équilibre et de l’harmonie.   Voilà, j’espère que ça vous aura plu.   Laurent : Merci Sébastien. Si vous avez des questions…   : Dans votre première photographie de concert, vous êtes à 400 ISO, vous pouvez nous donner la raison et s’il y avait des conditions de lumière particulières ?   Sébastien : Sur les photos de concert, pourquoi 400 ISO sur la première ? Tout simplement parce qu’à ce moment-là il y avait pas mal de lumière, beaucoup d’éclairage, et que le boîtier (un CANON 60D) que j’utilisais était récent (technologie de 2010) et j’avais les ISO en automatique. Du coup, je ne me posais pas vraiment la question, je fixais une limite plafond à 3002, qui pour moi est acceptable, en gestion du bruit en post-traitement on peut gérer. Maintenant que je suis passé sur une technologie plus ancienne, plein format, mais une des premières générations, et que je n’ai plus d’ISO automatique, plus vraiment d’automatisme, j’ai découvert l’usage du manuel en concert, et au final je trouve ça beaucoup plus simple. Il n’y a pas beaucoup de choses à regarder. On fixe la valeur ISO, on connaît son matériel et on se soucie plus de la composition que de la technique.   : Pourquoi avoir choisi de présenter les photos par deux dans la série des paysages ?   Sébastien : Parce que toutes celles qui vont par deux sont verticales, c’est une façon d’en montrer plus sur la même image, mais surtout parce qu’elles sont issues de séries photographiques et, pour moi, en sélectionner une seule était un peu compliqué, dans le sens où les séries montrent beaucoup de choses cohérentes et aussi en opposition. Sur les dernières, j’ai voulu montrer quelque chose de cohérent, alors que sur les précédentes, ont est sur deux choses opposées. Mais ce sont toujours des photographies issues d’un même thème. Ce sont des photos que je fais en voyage, et le voyage me conditionne pour avoir un certain regard et une immersion dans le lieu où je suis.   : Toujours dans la partie concert, je voudrais savoir comment tu arrives à gérer ces effets de lumière qui fluctuent tout le temps pour t’adapter à la mise en scène et la composition que tu vas faire ? Parce que, forcément, c’est sans flash…   Sébastien : Pour la gestion de la lumière en concert, il n’y a pas de secret, c’est d’avoir un objectif avec une bonne ouverture, c’est important. La connaissance de son matériel aussi est importante pour la gestion, notamment, des hautes lumières. J’utilise la mesure Spot, que ce soit en paysage ou en portrait. C’est une manière, pour moi, d’éviter de jongler avec plein de modes de mesure. J’en ai un qui me convient et ça marche très bien. Mais il faut savoir où se situe la limite sur les hautes lumières et se baser sur celle-ci. En sachant que si c’est un peu cramé, sur du concert c’est pas trop grave, on peut trouver l’équilibre entre le trop cramé et le trop bouché.   Avant, j’étais sur un appareil qui montait plus haut en ISO, maintenant je suis limité à 1600, mais le plein format m’aide à compenser ce manque de capacité technique. Mais je ne pense pas que la technique soit primordiale. J’ai aussi fait un concert avec un appareil argentique de 30 ans, qui était à mon grand-père, pellicule à 400 ISO et le rendu est très bon aussi sur les lumières. Du noir et blanc, on a un peu de lumière cramée, ce n’est pas spécialement important.   Sur cette photo de concert en contre-jour, en haut, la lumière est légèrement cramée, mais il y a un dégradé qui fait que, pour moi, c’est acceptable. Sur 1600 ISO, il y a une gestion du bruit qui ne me dérange pas. Photo de concert, ça veut dire aussi du bruit. Si on regarde l’argentique à l’époque, il y a beaucoup de grain. Donc à partir du moment où l’image est propre et lisible…   Sur la première photo, l’objectif est un 10/22 fermé à 4.5. Sachant que j’ai une mise au point faite sur la partie centrale de l’image, une profondeur de champ assez grande, le piqué avec cette ouverture-là est quand même très bon.    : Sur la photo de la plage avec le flou devant et sur le côté en arrière-plan, je n’ai pas compris comment tu avais fait.   Sébastien : C’est une technique qui s’appelle le freelensing, sur laquelle on peut lire pas mal d’articles. C’était une façon pour moi d’expérimenter un objectif qui était cassé, dont la mise au point ne marchait plus, et je me suis dit “pourquoi jeter quelque chose si le verre est bon ?” et j’ai essayé de l’exploiter autrement. Au final, j’en ai fait un outil photographique que j’utilise beaucoup, notamment pour le paysage. Il suffit de déboîter l’objectif et en le bougeant vous pouvez faire la mise au point. Un peu le principe de la chambre argentique où vous avez un soufflet qui vous permet de faire la mise au point en déplaçant le verre. Du coup, l’objectif n’est plus parallèle au capteur et c’est comme ça qu’on peut avoir une mise au point qui part d’un endroit et traverse en diagonale l’image.   Laurent : Merci. On peut l’applaudir, lui et les autres élèves de la formation.  
Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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