Aujourd’hui, je vous aide à choisir votre carte mémoire entre les nombreuses (et pas toujours évidentes) spécificités possibles.


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Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo de mon défi “une vidéo par jour pendant 30 jours” pendant que je suis au Royaume-Uni.

Et aujourd’hui, j’ai décidé de faire une vidéo un peu en rapport avec une de mes précédentes, parce que je vous ai parlé il n’y a pas longtemps de comment préserver sa carte mémoire, comment se comporter si on avait un souci de carte mémoire, mais pour ça il faut déjà avoir une carte mémoire. 😉

Et je sais que pour certains d’entre vous, le choix de la carte mémoire peut être un peu casse-tête, parce qu’il y a beaucoup de données différentes, et on ne sait pas vraiment ce qui est important ou non et quelle est la différence entre une carte mémoire à 15 € et une à 75 €, qui sont des écarts de prix qu’on peut tout à fait retrouver couramment. On se demande s’il faut mettre un peu plus, à quel moment il faut s’arrêter, donc ce n’est pas forcément évident.

Je vais essayer de vous faire un petit résumé là-dessus.

Le format

Tout d’abord, il y a le format lui-même de la carte mémoire, c’est-à-dire, on va dire, il y a deux gros formats qui se partagent le marché, c’est les cartes SD, qui sont des petites cartes et les cartes CF Compact Flash, qui sont des cartes un peu plus grandes.
Là, de toute façon, il n’y a pas vraiment de choix à faire de votre part puisque ça dépend de votre appareil photo ; certains acceptent les compact flash et d’autres les SD. Il faut simplement savoir que les compact flash sont un peu plus rapides que les SD, mais elles sont aussi plus volumineuses et, en général, réservées à des appareils plus pro comme les reflex assez haut de gamme.

Juste pour le savoir, si vous voyez sur des cartes SD-HC ou SD-XC, c’est juste une indication de la capacité de la carte, en fait. En dessous de 4 Go, on appelle ça une carte SD, entre 4 et 32 Go une carte SD-HC, et au-dessus de 32 Go une carte SD-XC, mais finalement, si vous voyez la capacité, vous n’avez pas besoin de lire ce sigle-là.

La capacité

La première chose qui compte dans le choix d’une carte mémoire, c’est la capacité, c’est-à-dire le nombre de gigaoctets qu’on peut mettre dessus. Le Go c’est juste la taille des données. Chaque photo va peser une petite partie d’un Go et plus vous allez avoir de capacité sur la carte, plus vous allez pouvoir mettre de photos sur la carte sans arriver à un petit message de carte mémoire pleine.

Ça dépend de votre usage et des fichiers produits par votre appareil photo. Il faut savoir que plus le capteur aura de mégapixels, plus les fichiers vont être gros, et que les fichiers RAW sont en général à peu près deux à trois fois plus gros que les fichiers JPEG produits par votre appareil.

Typiquement, si vous avez un capteur avec une définition qui est à peu près standard, on va dire entre 10 et 20 mégapixels, ne prenez jamais en dessous de 8 Go, parce que vous allez être assez court dessus. Et en général, les 8 ou les 16 Go sont bien. Vous pouvez prendre une 32 Go, mais j’ai tendance à conseiller de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, c’est-à-dire que si vous avez plusieurs cartes mémoire différentes, si jamais il y en a une qui tombe en panne, eh bien vous n’allez pas perdre toutes les données qu’il y a dessus, vous n’allez en perdre qu’une seule partie. Donc, c’est à vous de voir, mais 8 à 16 Go, c’est plutôt bien.

Je pourrais peut-être conseiller 32 Go pour les gens qui ont des appareils avec une très très haute définition – suivez mon regard… etc. –, des appareils avec 36 000 mégapixels, ça fait de grosses grosses images, donc on peut facilement arriver au taquet avec 16 Go, peut-être que 32 Go c’est utile. Et là aussi, ça dépend de votre pratique.

Quand je fais de la photo de concert, que je rentre, que je décharge mes images de ma carte, je n’ai pas fait sur un concert où j’ai trois chansons, je n’ai pas fait 1 500 photos. Donc ce n’est pas forcément très utile d’avoir une très grande capacité.

Par contre, si je fais, là aussi, de la photo de concert, mais que je fais un festival, que je fais quinze concerts dans la journée, là je peux avoir envie d’avoir une plus grosse carte pour ne pas en changer à chaque concert.
Donc ça dépend de votre usage, évidemment. Il n’y a pas de réponse simple à ça, mais dans la plupart des cas, 8 ou 16 Go peut vous suffire.

La vitesse de lecture

Il y a une autre capacité qui est la vitesse de lecture, c’est-à-dire la vitesse à laquelle, en gros, les fichiers vont être transférés de votre carte à votre ordinateur quand vous allez les copier dessus. Plus elle est élevée, mieux c’est, mais si vos photos mettent 15 minutes au lieu de 10 minutes à être transférées sur votre ordinateur, ce n’est pas la mort.

La vitesse d’écriture

On va dire que ce n’est pas une capacité extrêmement importante dans votre choix, en tout cas beaucoup moins que la vitesse d’écriture qui, elle, est la rapidité d’enregistrement de l’image par votre appareil sur la carte.
Donc, en gros, ça va être important en mode rafale et en mode vidéo, simplement parce qu’il faut enregistrer beaucoup d’images par seconde.

Alors, si vous faites une photo et que vous n’en faites pas une autre avant 10 minutes, la vitesse d’écriture a peu d’importance. Puisque même s’il met 5 secondes à écrire la photo sur la carte ça n’a pas d’importance puisque vous n’avez pas envie de prendre d’autres photos pendant ce temps-là.
Par contre, si vous faites des rafales ou de la vidéo, là, ça devient important.

Donc, en gros, la manière la plus simple d’exprimer cette vitesse d’écriture, c’est en mégaoctet/seconde. Mo c’est la taille du fichier.
C’est tout simple, si une photo fait 15 Mo et qu’il y a une vitesse d’écriture de 30 Mo/seconde, ça veut dire qu’il pourra écrire 2 photos/seconde. En gros. C’est-à-dire qu’au bout d’un moment, votre rafale ne pourra plus être de plus de 2 photos par seconde. Pour simplifier à l’extrême, je ne vais pas rentrer dans les détails, parce que quand même, on est dans une vidéo que je veux assez courte.

Donc, en gros, ça, c’est la manière la plus simple d’exprimer la vitesse. Vous avez certaines cartes mémoire, il y a parfois marqué 30 Mo/seconde, 100 Mo/seconde, donc ça vous permet de déterminer un peu combien d’images par seconde sont possibles avec ça.
Je reviens après sur ce qu’il vous faut prendre absolument.

Il y a une autre façon d’exprimer ça, c’est les X. Parfois, les marques mettent sur une carte 200 X ou 800 X. Qu’est-ce que ça veut dire ? 1 X, c’est 0,15 Mo/seconde. Donc s’il y a marqué 200 X, il faut faire 200 x 0,15 pour avoir la vraie vitesse en Mo/seconde. Alors, c’est un peu compliqué, honnêtement, je ne comprends pas pourquoi ils ont fait ça parce que c’est absolument illisible pour le consommateur, mais bon, on ne peut pas y faire grand-chose. En tout cas, il faut le savoir. Si vous avez 200 X, par exemple, ça fait 30 Mo/seconde, 800 X c’est 120 Mo/seconde et 1 000 X c’est 150 Mo/seconde.

Voilà pour la vitesse d’écriture qui est la vitesse maximale théorique. C’est-à-dire qu’en pratique elle est toujours un petit peu inférieure à ça, mais normalement, ça s’en approche quand même pas mal.

La classe

Il y a une autre information qui est indiquée sur les cartes, pour vous compliquer encore plus la vie, c’est la classe.
Alors, la classe, ça indique à l’inverse, le débit minimal. Ce qu’on avait avant, c’est la vitesse d’enregistrement maximale théorique, donc ce que peut faire la carte vraiment au maximum s’il y a un petit miracle, et le débit minimal, c’est ce que peut faire la carte si c’est absolument une catastrophe, mais en pratique on n’arrive jamais à ce débit minimal là, elles sont quand même plus rapides que ça.
Donc, le débit minimal de la carte, pour le coup c’est plutôt simple. Classe 2, ça veut dire que le débit minimal est de 2 Mo/seconde, donc classe 10 ça veut dire que le débit minimal est de 10 Mo/seconde.

Il y a aussi une nouvelle chose qui a apparu il y a peut-être 2-3 ans, de mémoire, qui s’appelle la classe USH1 (un U avec un 1 dedans). C’est équivalent à une classe 10, simplement c’est une technologie différente, donc certains appareils ne peuvent pas les lire, il faut bien vérifier que votre appareil puisse lire les cartes USH1. C’est normalement marqué dans le manuel de votre appareil, dans le tout début la plupart du temps. En tout cas, vous devez pouvoir retrouver cette information, sinon tapez sur Google “le nom de votre appareil USH1”, vous devriez trouver l’information sans trop de soucis.

Que choisir ?

Alors, vous allez me dire : qu’est-ce qu’il faut choisir, parce que c’est bien joli les vitesses d’enregistrement, mais de quoi j’ai besoin ?

Déjà, premier principe, ça paraît évident, mais je vais quand même le rappeler : qui peut le plus peut le moins.
Donc, si vous prenez une carte, on va dire, trop performante pour votre appareil, ce n’est pas grave parce que, eh bien, même si votre appareil ne peut pas écrire plus vite que, je ne sais pas, 8 Mo/seconde, si la carte peut plus que ça, eh bien, tant mieux, au moins il écrira à son maximum.

L’inverse n’est pas vrai. Donc il faut être, on va dire, aussi rationnel là-dessus. Si vous avez un appareil pas très cher, ce n’est pas la peine d’acheter une carte qui vaut un quart du prix de votre appareil, ça n’a pas de sens.

À l’inverse, si vous avez acheté un reflex à 2 000 €, ce n’est pas la peine d’essayer de grappiller 30 € sur une carte mémoire pour diminuer les performances de votre appareil qui vous a coûté un bras.
Donc il faut être un peu rationnel là-dessus, si vous avez un appareil cher, n’achetez pas une carte mémoire entrée de gamme, et inversement. Si vous avez un appareil à 200 euros, n’achetez pas une carte mémoire haut de gamme, ça ne sert à rien.

Alors, pour vous donner une petite idée, en gros, si vous avez un compact ou un bridge, une classe 4 peut suffire dans la majorité des situations ; vous pouvez prendre une classe 6 si vraiment vous en avez envie, mais honnêtement, une classe 4 peut suffire la plupart du temps.

Pour tout ce qui est reflex d’entrée de gamme, ou hybride d’entrée de gamme, une classe 6 suffit, car ils n’ont pas une rafale gigantesque de toute façon, donc ils n’ont pas besoin forcément de plus que ça.

Et tout ce qui est appareil un peu plus pro, donc dès qu’on arrive à des boîtiers dans les 1 000 € ou un peu en dessous, n’hésitez pas à aller sur la classe 10, sinon vous allez limiter votre vitesse en mode rafale ou autre chose, c’est un petit peu bête quand on a acheté un appareil qui est un peu cher.

Pour ce qui est de la marque, tout le monde me demande si on peut prendre telle ou telle marque.

Alors, il y a deux marques qui dominent largement le marché, et pour une bonne raison, c’est parce que c’est les meilleures, c’est Lexar et Sandisk. C’est elles qui ont les meilleures vitesses réelles et la meilleure fiabilité. Alors, ça ne veut pas dire que les autres ne valent rien, moi j’ai des cartes mémoire d’autres marques qui ne sont jamais tombées particulièrement en panne, mais il semblerait quand même que ce soient Lexar et Sandisk les plus fiables, donc, moi, j’aurais tendance à ne pas prendre de risques avec les photos et à plutôt me diriger vers ces deux marques-là.

Si vous êtes intéressé pour voir la vraie vitesse d’écriture des cartes mémoire, allez sur le site de Rob Galbraith que je vous mets en dessous de la vidéo, pour voir les vraies vitesses qu’il a mesurées sur des appareils.
C’est malheureusement pas sur tous les appareils du marché, mais c’est surtout sur les reflex Canon et Nikon haut de gamme. Si vous n’en avez pas, tant pis, mais si ça fait partie de votre matos photographique, n’hésitez pas à aller voir la vraie vitesse d’écriture, comme ça vous verrez quelle carte est la plus performante, si jamais vous voulez vraiment voir un peu la différence, et puis savoir si ça vaut le coup d’acheter telle carte plutôt que telle autre qui est 10 € plus cher.
Ça peut aussi vous donner un petit peu une idée de la vraie performance des cartes et donc de l’opportunité d’en acheter une plutôt qu’une autre.

Voilà, je pense que j’ai à peu près fait le tour sur ces cartes mémoire.
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Je vous dis à demain dans la prochaine vidéo !

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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