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Suite à la vidéo de mon petit coup de gueule, il y a eu beaucoup de réactions, et aussi quelques questions intelligentes. J’y disais qu’il ne fallait pas juger trop rapidement les images, et aussi ne pas hésiter à expérimenter. Certains se sont posés la question de savoir si l’expérimentation permettait de justifier tout et n’importe quoi, et d’autres s’il était possible de dire d’une photo qu’elle est bonne ou mauvaise. Ce qui se résume finalement à : « peut-on juger l’art ? »
Ouais, je sais, je vais encore écrire un article philosophique. Mais que voulez-vous, je ne peux pas m’en empêcher 😀
Avant de commencer, je tiens à préciser que cet article reflète juste ma vision et mon opinion sur un sujet complexe, qui n’a pas de réponse définitive, et se veut surtout une occasion d’ouvrir le débat. Donc n’hésitez pas à commenter, même pour me contredire, mais en construisant un peu votre réflexion s’il vous plaît 🙂
Peut-on dire d’une photo qu’elle est mauvaise ?
Dans ma vidéo, je disais de ne pas juger trop rapidement, et de ne surtout pas avoir le réflexe de juger « c’est flou, donc c’est mauvais ». Il faut s’arrêter devant la photo, et réfléchir à la démarche du photographe, à ce que ça exprime, à ce que ça nous fait ressentir.
Du coup, certains d’entre vous ont posté des commentaires disant plus ou moins qu’il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise photo, car elles expriment toutes la vision de l’artiste. Et ça sonne plutôt vrai au premier abord : on peut ne pas comprendre une vision, ou ne pas en aimer le résultat, mais d’autres ont sans doute un avis différent, et personne n’a raison ou tort. Ce sont des jugements différents sur une même œuvre, qui n’ont pas une valeur différente.
Le problème de cette hypothèse, c’est que si je suis d’accord, je dois immédiatement arrêter de critiquer les photos de mes élèves (et ils ne vont pas être contents :P).
“What ? Tu veux arrêter les critiques photo ? Si c’est comme ça, je ne prends plus que des selfies !”
On pourrait balayer ça en disant « c’est pas pareil, ils sont débutants ». Mais où s’arrête le débutant ? A partir de quel moment peut-on invoquer sa vision quand ses images sont critiquées ? Sans compter qu’on est finalement toujours le débutant de quelqu’un (et l’expert de quelqu’un d’autre). Bref, ce n’est pas cet axe qui va nous aider à résoudre ce dilemme.
Premièrement, j’essaie de ne plus (trop) dire qu’une photo est « mauvaise », mais plutôt d’essayer de cerner ce qui fonctionne, et ce qui ne fonctionne pas (et quand rien ne fonctionne, j’avoue, parfois je dis « mauvaise » 😉 ). Ca incite déjà à modérer son jugement et à réfléchir davantage. Mais à mon avis, LE critère pour juger des images, c’est l’intention.
L’intention, (seul?) critère de jugement
A mon sens, l’important pour qu’un choix non conventionnel fonctionne (par exemple faire une photo floue), c’est que ce soit fait avec intention : vous choisissez de faire du flou pour faire passer une certaine impression et transmettre votre vision, et ensuite vous faites des choix techniques qui en sont la conséquence. Dans le cas d’une photo qu’on veut floue, on a plusieurs moyens de le faire qui vont provoquer des résultats différents, d’où l’intérêt de l’expérimentation (on y revient plus bas).
En l’occurrence, Cynthia dont je vous parlais dans la vidéo, a choisi d’utiliser une vitesse assez lente (autour de 1/8 je crois), tout en bougeant l’appareil, pour diriger le flou. Ce n’est donc pas fait au hasard du tout.
Si c’est fait avec intention, alors il faut au minimum respecter ça, même si on aime pas. Ou alors, si on pense toujours « c’est pourri », essayer si c’est possible de discuter avec le photographe pour savoir pourquoi il a fait ce choix, si selon lui il ne pourrait pas trouver quelque chose qui fonctionne mieux pour exprimer sa vision, etc.
En effet, si ça ne fonctionne pas, ça peut être un manque dans la vision (qui est parfois encore imprécise, voire inexistante), ou dans son exécution (l’incapacité à vraiment retranscrire ce qu’on voudrait, par manque de connaissances photographiques ou d’expérimentation). Heureusement, aucun des deux n’est irréversible 🙂
Vous allez me dire : « comment savoir s‘il y avait une intention, ou si c’est juste une erreur ? ». Et bien la réponse est qu’on ne sait pas. Jamais à 100 % en tout cas. D’où l’intérêt de demander.
Cela dit, avec l’habitude, on distingue plus facilement les erreurs de débutants des choix photographiques osés. Tout simplement parce que si le cadrage est juste fait à hauteur d’homme, ET sans harmonie dans la composition, ET avec un léger flou de bougé, ET l’horizon pas droit… ce n’est sans doute pas fait avec intention. Les photographes expérimentés cassent rarement tous les codes à la fois.
C’est pour ça que le meilleur moyen de montrer votre intention, c’est de faire des choix francs, qui ne soient pas dans la demie-mesure. Si Cynthia avait un très léger flou de bougé sur ses images, ça ne fonctionnerait pas (et on croirait de suite à l’erreur de débutant).
L’originalité et la cohérence
En plus de l’intention, l’originalité joue forcément un rôle. Apporter une nouveauté, une vision nouvelle (même sur un sujet commun) tend à donner une bonne impression sur les qualités de l’image.
C’est pour ça que quand je vois le travail d’un photographe et que je me dis immédiatement « tiens, on dirait un copier-coller de Nick Brandt » (pour prendre un exemple réel, même si je ne donnerai pas de nom), je ne m’intéresse pas plus loin à ce qu’il fait. Je préfère l’original à la copie. (Même si évidemment, l’inspiration fait partie intégrante de la création : on en parle plus en détails dans l’interview passionnante de David DuChemin à paraître le mois prochain.)
C’est joli, mais je n’avais pas d’autre démarche que “faire un joli coucher de soleil sur Manhattan” 🙂
C’est pour ça que parmi mes photos, je ne vais pas considérer un joli coucher de soleil comme ayant une véritable démarche artistique (j’ai fait une jolie photo, assez commune, qui fera joli sur Facebook). Par contre, ce sera beaucoup plus le cas avec les photos que je fais dans les musées depuis un moment, dont la nature se précise, et commence à former un début de série.
Ici au contraire, il y a plus de travail pour produire un travail cohérent.
Et l’expérimentation dans tout ça ?
L’un de vous me disait en commentaire que l’expérimentation pouvait aussi être une bonne excuse derrière laquelle se camoufler pour faire n’importe quoi et appeler ça de l’art. Je suis d’accord qu’une simple expérimentation ne devient pas immédiatement artistique, et qu’elle n’est pas un travail abouti.
Expérimenter permet simplement de découvrir de nouvelles façons de s’exprimer (les expériences qui réussissent) malgré les nombreux échecs (les expériences qui ratent).
Parfois, ces façons de s’exprimer correspondent à votre vision (par exemple si je fais du flou, je peux être intéressé voire satisfait par le résultat, mais ça ne correspond pas forcément à ce que je veux exprimer). Dans ce cas, utiliser cette découverte, c’est exactement comme faire des choix techniques (exposition, profondeur de champ) ou de composition (focale, cadrage, etc.).
Parfois, ces façons de s’exprimer ne correspondent pas à votre vision, et ce n’est pas grave : vous avez essayé quelque chose, et c’est comme ça qu’on apprend.
En conclusion
Comme vous pouvez le constater, cet article part un peu dans tous les sens, même si j’ai essayé de lui garder un semblant de structure 😀 En effet, c’est un sujet complexe et difficile à traiter, et il pourrait occuper de longues heures de discussion autour d’une bière belge 😉
Alors, pour conclure, peut-on juger l’art ?
Je pense que le plus pertinent est de juger si la démarche artistique est poussée, ou même simplement existante (sachant qu’il n’y a aucun mal à juste vouloir photographier un joli coucher de soleil sans autre prétention 🙂 ).
Je vous ai donné quelques outils pour ça : est-ce que les images sont faites avec intention, est-ce qu’elles présentent une certaine originalité dans leur approche du sujet, et y a-t-il une certaine constance dans le travail du photographe ? Tous ces éléments permettent d’avoir un avis plus éclairé sur le travail d’un photographe, qui est bien plus intéressant pour vous et votre apprentissage qu’un simple « j’aime » ou « je n’aime pas ».
Maintenant, c’est à vous de vous exprimer dans les commentaires, et d’enrichir le débat (j’espère qu’ils seront même plus intéressants que l’article lui-même !) : est-ce que vous pensez qu’on peut dire d’une photo qu’elle est mauvaise ? Qu’on peut juger l’art ? Si oui comment ? N’hésitez pas à donner des exemples de travaux photographiques que vous aimez ou non si vous le souhaitez, ça peut enrichir les discussions 🙂
Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂
Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité.
Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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Je fais partie d’un Club Photo sur Metz et il m’arrive de faire partie d’un groupe qui est amené à regarder et à choisir les photos pour telle ou telle exposition interne au club ou externe a ce dernier(en certains lieux de la ville et en accord avec la municipalité ), un sujet ayant été défini dés le départ.
C’est vrai que je regarde si certaines règles de base sont là et ensuite je regarde si “cette photo” déclenche en moi de l’émotion, si celle-ci m’alerte, si je suis sensible à cet instant saisi( en accord avec le sujet imposé).
Mais à aucun moment, je ne me laisse aller à dire ” cette photo est mauvaise” (en supposant que la photo ne soit pas hors sujet et que l’auteur a eu une certaine réflexion,démarche).
D’abord, de quel droit puis-je dire cela et en me basant sur quels critères?
La photo est subjective et surtout pas objective à mes yeux car prise par ” UN” individu,à “UN” instant précis choisi par lui-même.
C’est un sacré sujet à débats, Laurent et nous pourrions disserter longtemps.
manque deja et surtout le role et la fonction de l’Art en general et notamment son role social.
l’Art est par essence une ”critique ” de la realite et partant il se doit donc de creer une sorte de ”crise”pour celui a qui il s’adresse .
ainsi une meme oeuvre d’Art creera une telle reaction chez une personne et pas chez une autre .
la veritable oeuvre d’Art a pour caracteristique d’emouvoir et d’interpeller un large auditoire.
pas d’emotion , pas de malaise au sens large egal pas d’Art pour dire rapidement .
les autres intentions de l’artiste sont de peu d’interet et ce qui compte c’est le resultat , la ”pratique” ici comme ailleurs
neanmoins combien de photos fussent ells jolies , reussies etc…sont capables de reussir cette etrange alchimie ?
tres , tres peu a mon avis tout comme la musique dite populaire est certes souvent divertissante , agreable etc..mais n’a qu’un rapport lointain avec l’Art au sens exact du terme .
comme le premier rappeur venu n’est pas Rimbaud malgre les pretentions de certains .
Gainsbourg a parle de cela dans un vif echange avec Beart en considerant que ce la chanson n’etait pas de l’Art .
d’ailleurs a tort en ce qui le concerne puisque certaines de ses chansons interpellent vraiment tout comme la photo de la petite vietnamienne nue ou L’Enfant et le vautour.
la c’est de l’Art . pour le reste l’elephant flou .bof , bof
au sujet de l’Art et de sa fonction il est toujours utile de lire ou relire Marcuse (critique de l’esthetique marxiste ) ou Adorno ou Breton etc..etc…
mais pitie ne banalisez pas le terme Art en l’employant a propos de tout et surtout de rien !
Bonjour,
Un prof de peinture m’a déjà dit :Apprends tes techniques puis quand ce sera bien maîtriser, tu pourras faire ce que tu veux. Tu vas développer ton style et ta signature.
Je vois la photo comme ça. On aime ou on n’aime pas pourquoi tout ce débat ? Certains pousse trop au post-traitement d’autres augmentent le flou et puis ?
Une photo c’est comme une femme .Certains la trouverons belle d’autres quelconque.Heureusement tout le monde n’a pas le même goût malgré l’uni-formalisation que nous impose les médias et autres pseudos intellectuels se croyant supérieurs à ceux qui ne sont pas de leurs avis. Photographions pour notre plaisir et celui de ceux qui apprécierons.La beauté est subjective comme tant d’autres choses.les “Critiques Professionnels” sont très souvent des artistes ratés incapables de réalisé correctement le dixième de ce qui est réalisé.Essayons,tentons,ratons ,mais faisons nous plaisir.
Bonjour
Dans la photo de l’éléphant de Cynthia, on voit bien qu’elle est faite avec l’intention du flou et de la couleur jaunâtre, après on aime ou on n’aime pas !
Oui, on peut dire d’une photo qu’elle est mauvaise sur le plan technique quand les principes photographiques élémentaires ne sont pas respectés et que ça saute aux yeux, même sans être un pro de la photo.
Mais de là à juger telle ou tel, c’est une autre histoire.
Cela dit, une photo est aussi souvent un coup de coeur pour qui la réalise et elle peut être spontanée et réussie ou spontanée et…moins réussie.
A bientôt Laurent
Pour rappel, un peintre ou un dessinateur ne recherche pas systematiquement la ressemblance. Il reproduit ou produit selon sa perception, sa sensibilité. Son oeuvre sera perçue comme “bonne” pour les personnes qui aurons la même sensibilité ou la même perception que le créateur de l’oeuvre. Il s’agit d’être en raisonnance avec quelque chose. D’un point de vue purement subjectif, le jugement d’une oeuvre est donc purement personnel.
En revanche, l’oeuvre pourra être jugée de sa conformité si elle a été faite selon un cahier des charges préalables. Elle sera dite bonne si elle répond au critères imposés et mauvaise si ce n’est pas le cas.
Une oeuvre peut donc être jugée parfaite selon un cahier des charges, mais affreuse pour un individu ne se reconnaissant pas dans le résultat.
Tout dépend du référentiel dans lequel le spectateur ou juge se place.
Oui, exactement, et les esprits fermés acceptent difficilement qu’on puisse faire pareil en photo, sous prétexte qu’elle serait censée représenter la réalité (un peu comme si on s’interdisait de peindre un tableau parce qu’il existe des peintures murales pour la déco d’intérieur :P).
Un peu prétentieux le petit Monsieur qui a écrit cet article, mais ce n’est pas une découverte. Une oeuvre d’art ne se juge pas à l’intention mais au résultat.
Bonjour Laurent,
En général je n’aime pas trop “philosopher” mais ici je trouve que tu le fais d’une manière concise et signifiante ce que je trouve enrichissant. Je suis pleinement d’accord avec l’idée que “l’intention” et la capacité de bien la rendre est à la base d’une “photo réussie” et que “l’originalité” du propos (dans le sujet lui-même ou la façon de l’aborder) permet de passer d’une photon “réussie” à une “bonne photo” qui nous enrichit.
Lorsque nous te demandons des critiques de nos photos, en général c’est parce que nous voulons progresser dans notre façon de mieux rendre l’émotion recherchée…(améliorer une vision trop floue ou un manque de technique / composition).
J’ai envie d’amener la réflexion un pas plus loin (ou un pas de côté ?)
Les photos de voyage que je trouve particulièrement intéressantes mettent souvent en scène des populations locales prises dans leur quotidien, au marché etc.. (ta série de photos “au musée” va aussi dans ce sens.)
Certains membres de mon entourage s’empêchent d’apprécier ces photos à cause de leur malaise de nous voir photographier des gens sans leur permission…
Quelles sont selon toi les balises éthiques à se donner dans ces photos du quotidien, dans la photo ethnique ou de rue ? Comment se donner les moyens de faire des photos enrichissantes en respectant les autres ?
As-tu un commentaire là-dessus… ou une référence à un article déjà écrit… ou encore un article à venir … ?
Bonjour Claude,
Excellente question ! Personnellement, je ne pense tout simplement pas que photographier les gens sans leur permission soit un manque de respect (en tout cas de la façon dont je le fais).
C’est sûr qu’arriver devant quelqu’un et lui planter son appareil devant le visage est beaucoup plus agressif. Mon critère est : est-ce que ça me dérangerait qu’on me photographie de la même façon ? Si ce n’est pas le cas, je le fais.
C’est assez simple et instinctif en fait, car si tu dépasses ce que tu accepterais qu’on te fasse, tu te sens instantanément mal à l’aise.
Je ne sais pas si c’est un critère universel, mais en tout cas il fonctionne pour moi.
J’ai conscience que je prends le risque de froisser des personnes, mais je l’accepte pour la création que ça implique : je pense que ça apporte plus de positif que de négatif. Pour le coup, c’est vraiment un code moral très personnel cela dit 🙂
Débat passionnant et sans fin. Merci de le lancer 😉 et pour les avis intéressants des internautes !
S’il existe qu’une seule vérité, on ne pourrait plus prendre de photos sur les mêmes sujets !
Mais voilà, pour qu’une image existe, il faut au moins le regard du photographe et le regard de la personne qui regarde la photo à travers le regard du photographe… Déjà deux vérités se rencontrent !
Des fois, j’ai l’impression que les critiques les plus virulentes proviennent de photographes qui ont peur de poser leurs regards sur celui d’autres photographes ?
Pourtant, on pourrait dire qu’une des qualités d’un artiste c’est d’oser ?
Enfin, j’aimerais citer Picasso: “Certains peintres transforment le soleil en un point jaune; d’autres transforment un point jaune en un soleil”.
Je pense que la critique est salutaire en photo – comme ailleurs! Mais il ne s’agit pas de porter un jugement sur le rendu ou le ressenti, mais bien au niveau technique. On peut aimer, à mon avis, une photo techniquement imparfaite, et parfois – tu l’as démontré – la trouver belle. Pour moi, il y a deux niveaux: la photo “témoin” et la photo “art”. Et quand les deux se rejoignent, c’est le nirvana!!!
Merci pour tout!
Je ne suis pas toujours sensible aux mêmes choses que toi et je n’aime pas toujours toutes les photos (ni même les démarches photographiques) exposées dans ton blog. En revanche, j’aime l’ouverture et “le regard positif” que tu adopte systématiquement car, comme tu le dis très bien, la démarche de création ne peux se passer de l’expérimentation. Rappelons-nous que les artistes aujourd’hui unanimement reconnus ne l’ont généralement pas été d’emblée (Picasso ou Stravinski, pour ne citer que ces deux exemples, ont été d’abord voués aux gémonies avant d’être reconnus ! et l’on pourrait étendre cette observation aux sciences, à la philosophie, aux techniques, à la cuisine et à pratiquement toutes les activités humaines…).
Alors voilà, tes choix, et ceux des personnes dont tu exposes les photos, sont respectables (sans tomber dans le travers qui consisterait à tout accepter sans autre forme de procès) parce qu’ils prennent le risque de la critique.
A titre personnel, j’aime vraiment beaucoup la (les) photo(s) de Cynthia : elle fait preuve d’une originalité du regard dont j’aimerais être capable et elles suscite chez moi une émotion réelle et c’est tout de même ce qui est essentiel dans une expression artistique et esthétique.
Je pense que le problème c’est l’époque matérialiste qui pousse à l’individualisme, au narcissisme, au divertissement et à l’inculture de masse qui fait que tout le monde croit être ce qu’il n’est pas sous prétexte d’avoir la liberté de s’exprimer. Je crois que ce qui fait la différence, c’est le talent inné qui ne se décrète pas mais se cultive et se développe grâce au travail et aux sacrifices.
Or, je pense que les références solides, le savoir, la maîtrise, permettent de hiérarchiser justement les talents. D’aucuns qualifient cela d’élitisme quand il ne s’agit que de culture pour connaître la vraie valeur des choses. Basquiat n’est pas Caravage, Musso n’est pas Baudelaire, Zaz n’est pas Callas. Les génies ont toujours transgressé les codes établis et inventé des visions nouvelles mais ils avaient toujours le bagage intellectuel, conceptuel, technique et culturel. La simple fulgurance et l’instinct ont des limites, tout comme la simple belle âme si elle n’est pas couplée à la maîtrise technique, au talent profond et indiscutable.
Sur cette photographe qui crée des photos floues, elle en a parfaitement le droit mais est-ce génial ? En tant que photographe expert Photoshop depuis 10 ans, je peux reproduire cet effet en 5 minutes chrono ! Par contre, quand Cartier-Bresson déclenche et qu’il saisit l’instant unique et magique (on sait qu’il ne recadrait jamais et qu’il shootait en argentique où l’on ne peut voir le cliché qu’après être rentré chez soi pour le développer) c’est une prouesse ! Nous sommes en présence d’un très grand photographe qui maîtrise la composition, l’esthétique, la poésie et la mélancolie d’immortaliser l’instant furtif qui ne reviendra plus, comme un être qui vit et qui meurt. La vie dans un environnement figé. Là est toute la valeur de son oeuvre. Elle est pensée et même politisée, conceptualisée, universalisée.
Quand reviendra-t-on à l’essence-même de la photo ? Sans tricherie. Sans artifice. Pour plus de vérité, plus d’authenticité, comme de vrais artistes ?
Je suis d’accord que tous les artistes ne se valent pas, mais je pense que c’est au temps d’en décider. On se souvient de Cartier-Bresson (un génie effectivement), mais on ne se souvient pas de tous ses contemporains qui ont essayé de créer, et n’ont pas eu autant de talent (et surtout de travail) que lui. C’est le “biais du survivant”.
Cela dit, je parlais simplement ici d’une démarche artistique, sans avoir la prétention de parler de génie (qui à mon sens, comme je le disais, se révèle surtout avec le temps). On parle ici de photographes qui essaient de s’exprimer, d’abord pour eux mais aussi pour les autres, sans avoir forcément la prétention de marquer l’histoire.
J’aime énormément photographier, je tend à exprimer mieux ce que je ressens grâce à l’image, mais je ne pense pas être un jour reconnu comme un génie de la photo, et je n’en ai ni la prétention, ni l’ambition. Cynthia non plus je pense.
L’article traitait plutôt d’un art plus “quotidien” si on peut dire.
Par contre, là où je ne suis pas d’accord (à moins d’avoir mal compris), c’est que “l’essence de la photo” est d’être “sans tricherie et sans artifice”.
Le monde n’est pas au format 3/2 ou carré, ni en noir et blanc, et de tous temps, les photographes ont retouché leurs photos. C’est un média qui permet de s’exprimer, et le post-traitement fait partie de cette expression, de la même manière que le développement de la pellicule (masquage compris) en faisait partie. L’essentiel à mon sens, est de le faire avec intention.
(et je serais bien en peine de définir ce qu’est un “vrai artiste” 😉 )
2 critères qui font qu’on est considéré comme “artiste” ?!
* on est humain, donc créateur de nature !
* on sait “jouer” avec les possibilités de son appareil.
peut-on “juger” la photo d’un autre?
ce qui pose problème, c’est le mot : juger !! qu’est ce que “juger” ? c’est donner, avoir son opinion sur quelqu’un, ou quelque chose AVEC un sentiment de supériorité, de rejet et de condamnation.
Avoir une opinion personnelle sur une photo, une oeuvre d’art est normal, et on a le droit de l’exprimer.
Si on critique la photo, on donne une opinion, sa propre opinion qui exprime alors seulement que le rendu , le résultat de cette photo ne vibre pas avec notre vibration personnelle.
Mais si, de part la critique de la photo, on critique le photographe derrière, il y a plusieurs buts à cela:
* ce photographe est nul, on se sent supérieur à lui (ça, c’est “juger” !!)
* on n’a pas compris sa démarche et on le guide illégitimement à corriger son utilisation de son appareil.
* on comprend ce qui a été sa démarche et on l’aide éventuellement à encore mieux utiliser son appareil pour sublimer son oeuvre encore plus.
l’important reste avant tout le respect de l’oeuvre et de son auteur, de la même façon qu’on se respecte soi-même et dans nos propres oeuvres!
Bonjour Alain,
Je prenais “juger” dans un sens plus large, car ses définitions sont nombreuses. Je pensais surtout à “Se former, avoir ou énoncer, un avis, une opinion sur une personne ou sur une chose.” + “Décider en bien ou en mal du mérite d’autrui, de ses pensées, de ses sentiments, du motif de ses actions.”
(d’ailleurs, je trouve que la capacité à juger est en partie ce qui fait nous des êtres humains, et donc ça me fait rire quand on me reproche de juger quelque chose)
C’était juste pour éclaircir mon propos.
Cela dit, tu résumes très bien les buts qu’il peut y avoir derrière une critique, qui peuvent être positifs ou négatifs 🙂
j’ai oublié une autre possibilité:
celui qui reçoit une appréciation, un conseil, peut se sentir “jugé”, ou prendre une remarque légitime comme un “jugement”!
une bonne relation entre élève/apprenti photographe et le professeur ne peut exister que dans l’humilité réciproque…. car l’un enseigne l’autre en fin de compte, et vive versa.
J’ai adoré ton article, et ça m’a quelque peu étonné que des personnes puissent critiquer si fortement sur une photo. J’ai déjà été confrontée à la “critique”sur la façon d’aborder des photos dans un milieu assez droit et j’ai mis un petit temps avant de comprendre que les personnes qui ont rejeté mes photos,n’avait pas le même regard.
Je pense que notre vision de voir ou de vouloir critiquer l’art photographique, sera fait essentiellement en fonction de notre tempérament ou notre façon de voir la vie en générale.
Une personne très fermée, qui n’ouvre jamais son horizon, aura beaucoup plus de mal avec une photo qui sort des sentiers battus et aura tendance à être très virulente et pointilleuse sur des aspects techniques non respectés. Tandis que quelqu’un qui aura une vision très ouverte, intéressée par tout ce qui l’entoure, n’aura absolument pas le même regard. Tu le dis bien, que dans ces cas là, la personne essayera de comprendre l’artiste.
Je pense que chacun interprète une oeuvre en fonction de soi et dans le milieu où il vit.Mais ce n’est pas réellement critiquer puis qu’encore une fois, nous faisons une critique par rapport à nous, nos sentiments, ce que cela nous évoque. Et nos sentiments ne sont pas LA référence mondiale!!
Le milieu de l’art est certes régi par des règles,soit de composition, la lumière,etc… mais le fait de sortir de sentiers battus donne des nouveautés agréables à regarder.
L’être humain est tellement différent,(et heureusement) qu’il faut aussi se mettre dans la tête, la compréhension, et l’ouverture d’esprit pour voir des choses nouvelles et les accepter telles quelles 😉
Le numérique n’a pas que des bons cotés: les photos sont gratuites et donc on déclenche à tout va sans se soucier du rendu final. La preuve avec mon “bof” (que j’aime beaucoup)qui revient de vacances avec 300 photos sorties directement de son appareil avec un commentaire d’une heure; photos répétitives, mal exposées, floues (sans faire exprès!)et mal cadrées. je ne vais pas sur facebook mais je pense que ça ne doit pas être beau!
Bref, pour moi qui ne suis pas artiste du tout,une photo correcte doit être cadrée, bien exposées, refléter l’idée de départ du photographe et agréable à regarder…Après,l’art???!!!…Très suggestif.
Hello Serge,
Je pense que la possibilité de faire 500 photos sans payer 1 centime de plus est à la fois bonne et mauvaise.
Mauvaise parce qu’elle peut inciter à shooter sans intention, sans vraiment y penser. Et bonne parce qu’elle permet une grande liberté dans l’expérimentation.
Je photographie en général beaucoup, mais jamais 2 clichés identiques. Par contre, il faut absolument effectuer un travail d’édition derrière, pour ne présenter que les meilleures 🙂
Il faudrait être indiffère pour ne pas “juger l’art”. Du coup on peut retourner la question: “Peut-on ne pas juger l’art?”
L’art photographique se distingue des autres par son adhérence à la réalité. Du coup la question se transforme par “Peut-on ne pas juger la réalité?”, et ma réponse est “non”. On y est obligé parce que la réalité s’impose à moi, à nous.
Pour faire face à cette “obligation”, le mieux me semble-t-il est de chercher à la dépeindre, la “réfléchir” avec les talents, l’inspiration et outils à notre disposition. Et ma foi, l’appareil photo est un bon équipement pour figurer la sophistication de notre époque…
Le tout est de devenir un photographe accompli pour tirer le meilleur de cet art.
“La critique est aisée et l’art est difficile” pourra-t-on nous objecter.
En fait, “l’art de la critique est difficile”. CSFD
Encore une fois merci, Laurent, pour cette “provocation”!
Je partage l’essentiel de ton analyse:
1/Je photographie d’abord pour me faire PLAISIR avec l’intention de
-restituer (reportage technique) ou de traduire (les émotions d’un lieu ou d’un temps),
-transmettre ou partager ; alimenter la mémoire collective de mes groupes d’appartenance.
2/L’artiste, c’est le photographe: sa culture, sa pratique et son désir d’apprendre sont les clés de lecture de ses photographies. Je me garde bien d’isoler un cliché de l’ensemble des clichés déjà exposés. Il est ainsi plus facile d’apprécier une photo dans une “série”, de découvrir l’ORIGINALITE de l’auteur par la façon dont il tourne autour de son sujet.
3/Enfin la CONSTANCE: avec les appareils actuels il est facile de trouver UNE “bonne” prise dans une production sans intention vraie; pour moi le critère est celui de la “reproductibilité”: je n’ai le droit de dire qu’une de mes photos est “bonne” que si je suis capable de la refaire, si elle porte une “signature” reconnaissable.
Mais pourquoi faut-il que la photo soit un art? J’ai fait récemment un reportage technique sur le process d’élaboration du chocolat, rien de bien artistique…mais j’ai retenu et publié une prise de la coulée, cet instant émouvant où l’artiste chocolatier passe de la bouillie informe à la belle nappe gourmande qui va s’étaler sur la table réfrigérante…
Je suis intéressé par les “critères” que propose Louis pour éduquer mon regard à la vision des autres.
Je vais me permettre de dire que ce sujet n’est pas en soi complexe, les questions principales sont “qui et quoi ?”. Qui juge et pourquoi. Quand on fait de la photo, on est le premier juge de ses photos lors de leur “tri”, on choisi soi même si une photo est “bonne” ou “mauvaise” selon ses propres critères et dans un bon workflow, on utilise le système des étoiles, ce qui donne 6 valeurs (avec le rejet). On accepte donc tous le concept de “bonne” et “mauvaise” photo. Mais comme je viens de l’écrire, il s’agit là de nos propres critères personnels. Et justement, dans le cas de photos “personnelles”, cette valeur n’aura pas un critère de qualité mais sentimental.
Reste alors le jugement des autres. Mais qui juge qu’une photo est bonne ou mauvaise ? Quand vous publiez sur Flickr, Instagram ou Facebook, les gens expriment leur intérêt. Une photo “ratée” (synonyme de “mauvaise”) sera une photo qui n’attire pas l’attention. C’est un peu pareil lorsque vous montrez vos photos à des amis. Lorsque vous publiez dans un groupe photo d’échange d’opinion, que vous présentez votre photo en club photo ou à un formateur, c’est différent, et la notion de “mauvaise” sera plus proche de la définition, donc “est-ce que la photo répond à des normes”.
Au final, je dirai qu’il y a des mauvaises photos : c’est celles qui n’intéressent personne. Mais ce n’est pas parce que quelqu’un n’aime pas une photo qu’elle est mauvaise.
Lorsqu’on se soumet à la critique, on attends surtout de savoir “pourquoi”, la notion de “mauvais” est à associer avec la critique qui irai vers “mieux” (technique, cadrage…).
Là dessus, la notion d’art ne doit pas être un refuge pour refuser la critique. Une photo dite d’Art est une photo créative qui doit provoquer une certaine sensibilité. Là en particulier, on en revient à ce que je disais précédemment : ça ne fonctionne pas avec tout le monde, mais ce n’est pas non plus parce que ça marche avec 3 copains que ça en fait une photo d’art.
Pour finir, je voudrais réagir sur la notion “d’intention”. Je suis d’accord, et je voudrais élargir l’idée. Il m’est arrivé d’avoir de “mauvaises” photos (mon critère ici est par exemple le “bougé”, la lumière, la lisibilité…). Mais comme j’avais raté la série, je me suis “acharné” pour en extraire quelque chose d’acceptable. J’ai cet exemple issu du Salon Fantastique (lumière pourrie), et de manière plus détaillée.
Mon intention là dessus (mis à part de vous inciter d’aller faire de la photo au Salon Fantastique ce week end 😉 ) c’est d’inciter lorsqu’on juge ses propres photos de déterminer ce qui est intéressant.
Oui vu, en effet. Mon idée ici est de mettre en avant non pas le hasard, mais de savoir développer son sens critique pour extraire “le bon” de la photo que l’on jugera mauvaise. “Heureux hasard” a un coté un peu désinvolte 😉
Le hasard fera fera très rarement d’une “mauvaise photo” une “bonne photo”, mais il fera souvent d’une photo appliquée un meilleur photo.
Bonjour,
Oui il y a de mauvaises photos,ratées au plan de la technique,à celui de la compo,baclées sans aucun soin sans aucune signification je dirais sans aucune motivation pour ce qui est des autres c’est à dire celles faites avec une intention soit d’émouvoir ou de choquer,de provoquer ou de vendre(un produit,une idée,un homme ou une femme)je suis d’accord
avec votre analyse il ne faut pas juger,on aime ou on n’aime pas.
D’autre part les photos que l’on fait pour soi-même si elles devraient requérir un maximum de soins sont parfois réalisées pour tester une nouvelle optique,voire un nouvel appareil et supportent donc une motivation différente que celle de plaire à autrui.
Bref ne jugeons pas sans pourtant laisser libre cours à nos goûts,à nos couleurs.
Rien à voir avec les pépites de chocolat (malheureusement) : on sert juste à faire fonctionner le site correctement, mesurer l'audience (anonymement), et vous proposer les contenus que vous allez dévorer (mais sans pépites de chocolat du coup). Ok pour vous ?
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Bonjour Laurent,
Je fais partie d’un Club Photo sur Metz et il m’arrive de faire partie d’un groupe qui est amené à regarder et à choisir les photos pour telle ou telle exposition interne au club ou externe a ce dernier(en certains lieux de la ville et en accord avec la municipalité ), un sujet ayant été défini dés le départ.
C’est vrai que je regarde si certaines règles de base sont là et ensuite je regarde si “cette photo” déclenche en moi de l’émotion, si celle-ci m’alerte, si je suis sensible à cet instant saisi( en accord avec le sujet imposé).
Mais à aucun moment, je ne me laisse aller à dire ” cette photo est mauvaise” (en supposant que la photo ne soit pas hors sujet et que l’auteur a eu une certaine réflexion,démarche).
D’abord, de quel droit puis-je dire cela et en me basant sur quels critères?
La photo est subjective et surtout pas objective à mes yeux car prise par ” UN” individu,à “UN” instant précis choisi par lui-même.
C’est un sacré sujet à débats, Laurent et nous pourrions disserter longtemps.
bonjour
manque deja et surtout le role et la fonction de l’Art en general et notamment son role social.
l’Art est par essence une ”critique ” de la realite et partant il se doit donc de creer une sorte de ”crise”pour celui a qui il s’adresse .
ainsi une meme oeuvre d’Art creera une telle reaction chez une personne et pas chez une autre .
la veritable oeuvre d’Art a pour caracteristique d’emouvoir et d’interpeller un large auditoire.
pas d’emotion , pas de malaise au sens large egal pas d’Art pour dire rapidement .
les autres intentions de l’artiste sont de peu d’interet et ce qui compte c’est le resultat , la ”pratique” ici comme ailleurs
neanmoins combien de photos fussent ells jolies , reussies etc…sont capables de reussir cette etrange alchimie ?
tres , tres peu a mon avis tout comme la musique dite populaire est certes souvent divertissante , agreable etc..mais n’a qu’un rapport lointain avec l’Art au sens exact du terme .
comme le premier rappeur venu n’est pas Rimbaud malgre les pretentions de certains .
Gainsbourg a parle de cela dans un vif echange avec Beart en considerant que ce la chanson n’etait pas de l’Art .
d’ailleurs a tort en ce qui le concerne puisque certaines de ses chansons interpellent vraiment tout comme la photo de la petite vietnamienne nue ou L’Enfant et le vautour.
la c’est de l’Art . pour le reste l’elephant flou .bof , bof
au sujet de l’Art et de sa fonction il est toujours utile de lire ou relire Marcuse (critique de l’esthetique marxiste ) ou Adorno ou Breton etc..etc…
mais pitie ne banalisez pas le terme Art en l’employant a propos de tout et surtout de rien !
Bonjour,
Un prof de peinture m’a déjà dit :Apprends tes techniques puis quand ce sera bien maîtriser, tu pourras faire ce que tu veux. Tu vas développer ton style et ta signature.
Je vois la photo comme ça. On aime ou on n’aime pas pourquoi tout ce débat ? Certains pousse trop au post-traitement d’autres augmentent le flou et puis ?
Une photo c’est comme une femme .Certains la trouverons belle d’autres quelconque.Heureusement tout le monde n’a pas le même goût malgré l’uni-formalisation que nous impose les médias et autres pseudos intellectuels se croyant supérieurs à ceux qui ne sont pas de leurs avis. Photographions pour notre plaisir et celui de ceux qui apprécierons.La beauté est subjective comme tant d’autres choses.les “Critiques Professionnels” sont très souvent des artistes ratés incapables de réalisé correctement le dixième de ce qui est réalisé.Essayons,tentons,ratons ,mais faisons nous plaisir.
Bonjour
Dans la photo de l’éléphant de Cynthia, on voit bien qu’elle est faite avec l’intention du flou et de la couleur jaunâtre, après on aime ou on n’aime pas !
Oui, on peut dire d’une photo qu’elle est mauvaise sur le plan technique quand les principes photographiques élémentaires ne sont pas respectés et que ça saute aux yeux, même sans être un pro de la photo.
Mais de là à juger telle ou tel, c’est une autre histoire.
Cela dit, une photo est aussi souvent un coup de coeur pour qui la réalise et elle peut être spontanée et réussie ou spontanée et…moins réussie.
A bientôt Laurent
Pour rappel, un peintre ou un dessinateur ne recherche pas systematiquement la ressemblance. Il reproduit ou produit selon sa perception, sa sensibilité. Son oeuvre sera perçue comme “bonne” pour les personnes qui aurons la même sensibilité ou la même perception que le créateur de l’oeuvre. Il s’agit d’être en raisonnance avec quelque chose. D’un point de vue purement subjectif, le jugement d’une oeuvre est donc purement personnel.
En revanche, l’oeuvre pourra être jugée de sa conformité si elle a été faite selon un cahier des charges préalables. Elle sera dite bonne si elle répond au critères imposés et mauvaise si ce n’est pas le cas.
Une oeuvre peut donc être jugée parfaite selon un cahier des charges, mais affreuse pour un individu ne se reconnaissant pas dans le résultat.
Tout dépend du référentiel dans lequel le spectateur ou juge se place.
Oui, exactement, et les esprits fermés acceptent difficilement qu’on puisse faire pareil en photo, sous prétexte qu’elle serait censée représenter la réalité (un peu comme si on s’interdisait de peindre un tableau parce qu’il existe des peintures murales pour la déco d’intérieur :P).
Un peu prétentieux le petit Monsieur qui a écrit cet article, mais ce n’est pas une découverte. Une oeuvre d’art ne se juge pas à l’intention mais au résultat.
Merci pour ce commentaire long, développé, argumenté, sans attaque ad hominem et intelligent.
Adieu ! 😉
Bonjour Laurent,
En général je n’aime pas trop “philosopher” mais ici je trouve que tu le fais d’une manière concise et signifiante ce que je trouve enrichissant. Je suis pleinement d’accord avec l’idée que “l’intention” et la capacité de bien la rendre est à la base d’une “photo réussie” et que “l’originalité” du propos (dans le sujet lui-même ou la façon de l’aborder) permet de passer d’une photon “réussie” à une “bonne photo” qui nous enrichit.
Lorsque nous te demandons des critiques de nos photos, en général c’est parce que nous voulons progresser dans notre façon de mieux rendre l’émotion recherchée…(améliorer une vision trop floue ou un manque de technique / composition).
J’ai envie d’amener la réflexion un pas plus loin (ou un pas de côté ?)
Les photos de voyage que je trouve particulièrement intéressantes mettent souvent en scène des populations locales prises dans leur quotidien, au marché etc.. (ta série de photos “au musée” va aussi dans ce sens.)
Certains membres de mon entourage s’empêchent d’apprécier ces photos à cause de leur malaise de nous voir photographier des gens sans leur permission…
Quelles sont selon toi les balises éthiques à se donner dans ces photos du quotidien, dans la photo ethnique ou de rue ? Comment se donner les moyens de faire des photos enrichissantes en respectant les autres ?
As-tu un commentaire là-dessus… ou une référence à un article déjà écrit… ou encore un article à venir … ?
Bonjour Claude,
Excellente question ! Personnellement, je ne pense tout simplement pas que photographier les gens sans leur permission soit un manque de respect (en tout cas de la façon dont je le fais).
C’est sûr qu’arriver devant quelqu’un et lui planter son appareil devant le visage est beaucoup plus agressif. Mon critère est : est-ce que ça me dérangerait qu’on me photographie de la même façon ? Si ce n’est pas le cas, je le fais.
C’est assez simple et instinctif en fait, car si tu dépasses ce que tu accepterais qu’on te fasse, tu te sens instantanément mal à l’aise.
Je ne sais pas si c’est un critère universel, mais en tout cas il fonctionne pour moi.
J’ai conscience que je prends le risque de froisser des personnes, mais je l’accepte pour la création que ça implique : je pense que ça apporte plus de positif que de négatif. Pour le coup, c’est vraiment un code moral très personnel cela dit 🙂
Débat passionnant et sans fin. Merci de le lancer 😉 et pour les avis intéressants des internautes !
S’il existe qu’une seule vérité, on ne pourrait plus prendre de photos sur les mêmes sujets !
Mais voilà, pour qu’une image existe, il faut au moins le regard du photographe et le regard de la personne qui regarde la photo à travers le regard du photographe… Déjà deux vérités se rencontrent !
Des fois, j’ai l’impression que les critiques les plus virulentes proviennent de photographes qui ont peur de poser leurs regards sur celui d’autres photographes ?
Pourtant, on pourrait dire qu’une des qualités d’un artiste c’est d’oser ?
Enfin, j’aimerais citer Picasso: “Certains peintres transforment le soleil en un point jaune; d’autres transforment un point jaune en un soleil”.
Je pense que la critique est salutaire en photo – comme ailleurs! Mais il ne s’agit pas de porter un jugement sur le rendu ou le ressenti, mais bien au niveau technique. On peut aimer, à mon avis, une photo techniquement imparfaite, et parfois – tu l’as démontré – la trouver belle. Pour moi, il y a deux niveaux: la photo “témoin” et la photo “art”. Et quand les deux se rejoignent, c’est le nirvana!!!
Merci pour tout!
Je ne suis pas toujours sensible aux mêmes choses que toi et je n’aime pas toujours toutes les photos (ni même les démarches photographiques) exposées dans ton blog. En revanche, j’aime l’ouverture et “le regard positif” que tu adopte systématiquement car, comme tu le dis très bien, la démarche de création ne peux se passer de l’expérimentation. Rappelons-nous que les artistes aujourd’hui unanimement reconnus ne l’ont généralement pas été d’emblée (Picasso ou Stravinski, pour ne citer que ces deux exemples, ont été d’abord voués aux gémonies avant d’être reconnus ! et l’on pourrait étendre cette observation aux sciences, à la philosophie, aux techniques, à la cuisine et à pratiquement toutes les activités humaines…).
Alors voilà, tes choix, et ceux des personnes dont tu exposes les photos, sont respectables (sans tomber dans le travers qui consisterait à tout accepter sans autre forme de procès) parce qu’ils prennent le risque de la critique.
A titre personnel, j’aime vraiment beaucoup la (les) photo(s) de Cynthia : elle fait preuve d’une originalité du regard dont j’aimerais être capable et elles suscite chez moi une émotion réelle et c’est tout de même ce qui est essentiel dans une expression artistique et esthétique.
Je pense que le problème c’est l’époque matérialiste qui pousse à l’individualisme, au narcissisme, au divertissement et à l’inculture de masse qui fait que tout le monde croit être ce qu’il n’est pas sous prétexte d’avoir la liberté de s’exprimer. Je crois que ce qui fait la différence, c’est le talent inné qui ne se décrète pas mais se cultive et se développe grâce au travail et aux sacrifices.
Or, je pense que les références solides, le savoir, la maîtrise, permettent de hiérarchiser justement les talents. D’aucuns qualifient cela d’élitisme quand il ne s’agit que de culture pour connaître la vraie valeur des choses. Basquiat n’est pas Caravage, Musso n’est pas Baudelaire, Zaz n’est pas Callas. Les génies ont toujours transgressé les codes établis et inventé des visions nouvelles mais ils avaient toujours le bagage intellectuel, conceptuel, technique et culturel. La simple fulgurance et l’instinct ont des limites, tout comme la simple belle âme si elle n’est pas couplée à la maîtrise technique, au talent profond et indiscutable.
Sur cette photographe qui crée des photos floues, elle en a parfaitement le droit mais est-ce génial ? En tant que photographe expert Photoshop depuis 10 ans, je peux reproduire cet effet en 5 minutes chrono ! Par contre, quand Cartier-Bresson déclenche et qu’il saisit l’instant unique et magique (on sait qu’il ne recadrait jamais et qu’il shootait en argentique où l’on ne peut voir le cliché qu’après être rentré chez soi pour le développer) c’est une prouesse ! Nous sommes en présence d’un très grand photographe qui maîtrise la composition, l’esthétique, la poésie et la mélancolie d’immortaliser l’instant furtif qui ne reviendra plus, comme un être qui vit et qui meurt. La vie dans un environnement figé. Là est toute la valeur de son oeuvre. Elle est pensée et même politisée, conceptualisée, universalisée.
Quand reviendra-t-on à l’essence-même de la photo ? Sans tricherie. Sans artifice. Pour plus de vérité, plus d’authenticité, comme de vrais artistes ?
Bonjour Thierry,
Je suis d’accord que tous les artistes ne se valent pas, mais je pense que c’est au temps d’en décider. On se souvient de Cartier-Bresson (un génie effectivement), mais on ne se souvient pas de tous ses contemporains qui ont essayé de créer, et n’ont pas eu autant de talent (et surtout de travail) que lui. C’est le “biais du survivant”.
Cela dit, je parlais simplement ici d’une démarche artistique, sans avoir la prétention de parler de génie (qui à mon sens, comme je le disais, se révèle surtout avec le temps). On parle ici de photographes qui essaient de s’exprimer, d’abord pour eux mais aussi pour les autres, sans avoir forcément la prétention de marquer l’histoire.
J’aime énormément photographier, je tend à exprimer mieux ce que je ressens grâce à l’image, mais je ne pense pas être un jour reconnu comme un génie de la photo, et je n’en ai ni la prétention, ni l’ambition. Cynthia non plus je pense.
L’article traitait plutôt d’un art plus “quotidien” si on peut dire.
Par contre, là où je ne suis pas d’accord (à moins d’avoir mal compris), c’est que “l’essence de la photo” est d’être “sans tricherie et sans artifice”.
Le monde n’est pas au format 3/2 ou carré, ni en noir et blanc, et de tous temps, les photographes ont retouché leurs photos. C’est un média qui permet de s’exprimer, et le post-traitement fait partie de cette expression, de la même manière que le développement de la pellicule (masquage compris) en faisait partie. L’essentiel à mon sens, est de le faire avec intention.
(et je serais bien en peine de définir ce qu’est un “vrai artiste” 😉 )
2 critères qui font qu’on est considéré comme “artiste” ?!
* on est humain, donc créateur de nature !
* on sait “jouer” avec les possibilités de son appareil.
peut-on “juger” la photo d’un autre?
ce qui pose problème, c’est le mot : juger !! qu’est ce que “juger” ? c’est donner, avoir son opinion sur quelqu’un, ou quelque chose AVEC un sentiment de supériorité, de rejet et de condamnation.
Avoir une opinion personnelle sur une photo, une oeuvre d’art est normal, et on a le droit de l’exprimer.
Si on critique la photo, on donne une opinion, sa propre opinion qui exprime alors seulement que le rendu , le résultat de cette photo ne vibre pas avec notre vibration personnelle.
Mais si, de part la critique de la photo, on critique le photographe derrière, il y a plusieurs buts à cela:
* ce photographe est nul, on se sent supérieur à lui (ça, c’est “juger” !!)
* on n’a pas compris sa démarche et on le guide illégitimement à corriger son utilisation de son appareil.
* on comprend ce qui a été sa démarche et on l’aide éventuellement à encore mieux utiliser son appareil pour sublimer son oeuvre encore plus.
l’important reste avant tout le respect de l’oeuvre et de son auteur, de la même façon qu’on se respecte soi-même et dans nos propres oeuvres!
Bonjour Alain,
Je prenais “juger” dans un sens plus large, car ses définitions sont nombreuses. Je pensais surtout à “Se former, avoir ou énoncer, un avis, une opinion sur une personne ou sur une chose.” + “Décider en bien ou en mal du mérite d’autrui, de ses pensées, de ses sentiments, du motif de ses actions.”
(d’ailleurs, je trouve que la capacité à juger est en partie ce qui fait nous des êtres humains, et donc ça me fait rire quand on me reproche de juger quelque chose)
C’était juste pour éclaircir mon propos.
Cela dit, tu résumes très bien les buts qu’il peut y avoir derrière une critique, qui peuvent être positifs ou négatifs 🙂
Bonjour Laurent,
j’ai oublié une autre possibilité:
celui qui reçoit une appréciation, un conseil, peut se sentir “jugé”, ou prendre une remarque légitime comme un “jugement”!
une bonne relation entre élève/apprenti photographe et le professeur ne peut exister que dans l’humilité réciproque…. car l’un enseigne l’autre en fin de compte, et vive versa.
Je suis entièrement d’accord,continue ,ça me va bien
Amicalement
J’ai adoré ton article, et ça m’a quelque peu étonné que des personnes puissent critiquer si fortement sur une photo. J’ai déjà été confrontée à la “critique”sur la façon d’aborder des photos dans un milieu assez droit et j’ai mis un petit temps avant de comprendre que les personnes qui ont rejeté mes photos,n’avait pas le même regard.
Je pense que notre vision de voir ou de vouloir critiquer l’art photographique, sera fait essentiellement en fonction de notre tempérament ou notre façon de voir la vie en générale.
Une personne très fermée, qui n’ouvre jamais son horizon, aura beaucoup plus de mal avec une photo qui sort des sentiers battus et aura tendance à être très virulente et pointilleuse sur des aspects techniques non respectés. Tandis que quelqu’un qui aura une vision très ouverte, intéressée par tout ce qui l’entoure, n’aura absolument pas le même regard. Tu le dis bien, que dans ces cas là, la personne essayera de comprendre l’artiste.
Je pense que chacun interprète une oeuvre en fonction de soi et dans le milieu où il vit.Mais ce n’est pas réellement critiquer puis qu’encore une fois, nous faisons une critique par rapport à nous, nos sentiments, ce que cela nous évoque. Et nos sentiments ne sont pas LA référence mondiale!!
Le milieu de l’art est certes régi par des règles,soit de composition, la lumière,etc… mais le fait de sortir de sentiers battus donne des nouveautés agréables à regarder.
L’être humain est tellement différent,(et heureusement) qu’il faut aussi se mettre dans la tête, la compréhension, et l’ouverture d’esprit pour voir des choses nouvelles et les accepter telles quelles 😉
Le numérique n’a pas que des bons cotés: les photos sont gratuites et donc on déclenche à tout va sans se soucier du rendu final. La preuve avec mon “bof” (que j’aime beaucoup)qui revient de vacances avec 300 photos sorties directement de son appareil avec un commentaire d’une heure; photos répétitives, mal exposées, floues (sans faire exprès!)et mal cadrées. je ne vais pas sur facebook mais je pense que ça ne doit pas être beau!
Bref, pour moi qui ne suis pas artiste du tout,une photo correcte doit être cadrée, bien exposées, refléter l’idée de départ du photographe et agréable à regarder…Après,l’art???!!!…Très suggestif.
Hello Serge,
Je pense que la possibilité de faire 500 photos sans payer 1 centime de plus est à la fois bonne et mauvaise.
Mauvaise parce qu’elle peut inciter à shooter sans intention, sans vraiment y penser. Et bonne parce qu’elle permet une grande liberté dans l’expérimentation.
Je photographie en général beaucoup, mais jamais 2 clichés identiques. Par contre, il faut absolument effectuer un travail d’édition derrière, pour ne présenter que les meilleures 🙂
Il faudrait être indiffère pour ne pas “juger l’art”. Du coup on peut retourner la question: “Peut-on ne pas juger l’art?”
L’art photographique se distingue des autres par son adhérence à la réalité. Du coup la question se transforme par “Peut-on ne pas juger la réalité?”, et ma réponse est “non”. On y est obligé parce que la réalité s’impose à moi, à nous.
Pour faire face à cette “obligation”, le mieux me semble-t-il est de chercher à la dépeindre, la “réfléchir” avec les talents, l’inspiration et outils à notre disposition. Et ma foi, l’appareil photo est un bon équipement pour figurer la sophistication de notre époque…
Le tout est de devenir un photographe accompli pour tirer le meilleur de cet art.
“La critique est aisée et l’art est difficile” pourra-t-on nous objecter.
En fait, “l’art de la critique est difficile”. CSFD
Encore une fois merci, Laurent, pour cette “provocation”!
Je partage l’essentiel de ton analyse:
1/Je photographie d’abord pour me faire PLAISIR avec l’intention de
-restituer (reportage technique) ou de traduire (les émotions d’un lieu ou d’un temps),
-transmettre ou partager ; alimenter la mémoire collective de mes groupes d’appartenance.
2/L’artiste, c’est le photographe: sa culture, sa pratique et son désir d’apprendre sont les clés de lecture de ses photographies. Je me garde bien d’isoler un cliché de l’ensemble des clichés déjà exposés. Il est ainsi plus facile d’apprécier une photo dans une “série”, de découvrir l’ORIGINALITE de l’auteur par la façon dont il tourne autour de son sujet.
3/Enfin la CONSTANCE: avec les appareils actuels il est facile de trouver UNE “bonne” prise dans une production sans intention vraie; pour moi le critère est celui de la “reproductibilité”: je n’ai le droit de dire qu’une de mes photos est “bonne” que si je suis capable de la refaire, si elle porte une “signature” reconnaissable.
Mais pourquoi faut-il que la photo soit un art? J’ai fait récemment un reportage technique sur le process d’élaboration du chocolat, rien de bien artistique…mais j’ai retenu et publié une prise de la coulée, cet instant émouvant où l’artiste chocolatier passe de la bouillie informe à la belle nappe gourmande qui va s’étaler sur la table réfrigérante…
Je suis intéressé par les “critères” que propose Louis pour éduquer mon regard à la vision des autres.
A bientôt
Dominique Beau.
Je vais me permettre de dire que ce sujet n’est pas en soi complexe, les questions principales sont “qui et quoi ?”. Qui juge et pourquoi. Quand on fait de la photo, on est le premier juge de ses photos lors de leur “tri”, on choisi soi même si une photo est “bonne” ou “mauvaise” selon ses propres critères et dans un bon workflow, on utilise le système des étoiles, ce qui donne 6 valeurs (avec le rejet). On accepte donc tous le concept de “bonne” et “mauvaise” photo. Mais comme je viens de l’écrire, il s’agit là de nos propres critères personnels. Et justement, dans le cas de photos “personnelles”, cette valeur n’aura pas un critère de qualité mais sentimental.
Reste alors le jugement des autres. Mais qui juge qu’une photo est bonne ou mauvaise ? Quand vous publiez sur Flickr, Instagram ou Facebook, les gens expriment leur intérêt. Une photo “ratée” (synonyme de “mauvaise”) sera une photo qui n’attire pas l’attention. C’est un peu pareil lorsque vous montrez vos photos à des amis. Lorsque vous publiez dans un groupe photo d’échange d’opinion, que vous présentez votre photo en club photo ou à un formateur, c’est différent, et la notion de “mauvaise” sera plus proche de la définition, donc “est-ce que la photo répond à des normes”.
Au final, je dirai qu’il y a des mauvaises photos : c’est celles qui n’intéressent personne. Mais ce n’est pas parce que quelqu’un n’aime pas une photo qu’elle est mauvaise.
Lorsqu’on se soumet à la critique, on attends surtout de savoir “pourquoi”, la notion de “mauvais” est à associer avec la critique qui irai vers “mieux” (technique, cadrage…).
Là dessus, la notion d’art ne doit pas être un refuge pour refuser la critique. Une photo dite d’Art est une photo créative qui doit provoquer une certaine sensibilité. Là en particulier, on en revient à ce que je disais précédemment : ça ne fonctionne pas avec tout le monde, mais ce n’est pas non plus parce que ça marche avec 3 copains que ça en fait une photo d’art.
Pour finir, je voudrais réagir sur la notion “d’intention”. Je suis d’accord, et je voudrais élargir l’idée. Il m’est arrivé d’avoir de “mauvaises” photos (mon critère ici est par exemple le “bougé”, la lumière, la lisibilité…). Mais comme j’avais raté la série, je me suis “acharné” pour en extraire quelque chose d’acceptable. J’ai cet exemple issu du Salon Fantastique (lumière pourrie), et de manière plus détaillée.
Mon intention là dessus (mis à part de vous inciter d’aller faire de la photo au Salon Fantastique ce week end 😉 ) c’est d’inciter lorsqu’on juge ses propres photos de déterminer ce qui est intéressant.
Hello !
Ton commentaire est intéressant est juste. J’ai rebondi plus haut sur les heureux hasards, et je suis d’accord avec toi 🙂
Oui vu, en effet. Mon idée ici est de mettre en avant non pas le hasard, mais de savoir développer son sens critique pour extraire “le bon” de la photo que l’on jugera mauvaise. “Heureux hasard” a un coté un peu désinvolte 😉
Le hasard fera fera très rarement d’une “mauvaise photo” une “bonne photo”, mais il fera souvent d’une photo appliquée un meilleur photo.
Bonjour,
Oui il y a de mauvaises photos,ratées au plan de la technique,à celui de la compo,baclées sans aucun soin sans aucune signification je dirais sans aucune motivation pour ce qui est des autres c’est à dire celles faites avec une intention soit d’émouvoir ou de choquer,de provoquer ou de vendre(un produit,une idée,un homme ou une femme)je suis d’accord
avec votre analyse il ne faut pas juger,on aime ou on n’aime pas.
D’autre part les photos que l’on fait pour soi-même si elles devraient requérir un maximum de soins sont parfois réalisées pour tester une nouvelle optique,voire un nouvel appareil et supportent donc une motivation différente que celle de plaire à autrui.
Bref ne jugeons pas sans pourtant laisser libre cours à nos goûts,à nos couleurs.