Aujourd’hui, je vais vous aider à comprendre les caractéristiques des trépieds photo et comment les choisir !

YouTube video

Cliquez ici pour afficher/masquer la transcription complète
Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo de mon défi “une vidéo par jour pendant 30 jours” pendant que je suis au Royaume-Uni.

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler du choix d’un autre accessoire important après la carte mémoire, c’est celui du trépied.

L’intérêt du trépied

Alors, quel est l’intérêt d’un trépied, déjà ? Parce que je pense que certains d’entre vous pourraient se dire : je n’ai pas forcément envie de me balader avec un trépied.
Il y a plusieurs intérêts.

D’abord, c’est d’éviter le flou de bougé. Évidemment, quand vous serez sur trépied, vous n’aurez plus de problème de flou de bougé du tout. Donc ça peut être utile dans des situations de lumière un peu limite.

Mais aussi en pose longue. C’est une des grosses utilisations du trépied, tout ce qui est photo de nuit, vous serez quasi obligé d’avoir un trépied, et même si vous faites de la pose longue volontairement en plein jour, c’est aussi le cas.

Et puis pour tout ce qui est effet créatif qui suppose de, soit ne pas tenir l’appareil en main, soit de faire une pose longue. Le light painting, par exemple, typiquement, on a besoin du trépied.

Voilà, il peut y avoir plusieurs utilisations pour lesquelles on peut avoir besoin d’un trépied, et ça permet également – c’est un effet secondaire assez positif pour moi – de préciser beaucoup plus la composition.
Parce que comme vous allez avoir la possibilité de vraiment ajuster au millimètre votre composition, vous allez plus y faire attention, et mécaniquement, vous allez avoir des compositions qui seront plus précises et meilleures.

Vous n’aurez rien qui dépasse du bord du cadre, en tout cas si vous y faites attention, et vous allez vraiment pouvoir faire partir les lignes exactement d’où vous voulez, donc exactement du coin et pas un peu décalé, ce genre de chose, beaucoup plus facilement puisque vous n’êtes pas là avec votre appareil en train d’essayer d’être absolument stable pour avoir précisément la bonne composition que vous voulez. C’est beaucoup plus simple de faire ça avec un trépied.

Comment choisir un trépied ?

La charge maximale acceptable

Le premier critère et la chose la plus importante à prendre en compte quand on choisit un trépied, c’est la charge maximale acceptable.
C’est-à-dire que, un trépied donné, il va pouvoir supporter tant de kilos de matériel. Donc il faut voir selon ce que vous utilisez quel trépied utiliser.
Si vous avez un petit hybride avec un petit objectif qui pèse 500 grammes, un trépied qui peut supporter 1,5 kilo, c’est plus que suffisant.
À l’inverse, si vous avez un reflex plus un objectif qui pèse 1,4 kilo et que le trépied peut supporter 1,5 kilo, je vous conseille de voir plus large que ça.
D’une parce que votre matériel va sûrement évoluer et peut-être s’alourdir à l’avenir, donc il vaut mieux prévoir tout de suite plutôt que de devoir acheter un trépied par la suite, c’est quand même mieux.
Et puis, surtout, qui peut le plus peut le moins, donc si votre trépied peut supporter 2,5 kilos, il supportera de manière plus stable 1,5 kilo que 2,4 kilos, on va dire.
Forcément, plus c’est léger et plus le trépied peut supporter par rapport à ce poids-là, mieux c’est.

Donc prévoyez toujours un petit peu plus large que le poids de votre matériel. Comptez toujours votre appareil plus votre objectif le plus lourd. Parce que même si vous pensez que vous allez utiliser votre trépied qu’avec votre grand-angle qui pèse 300 grammes, peut-être qu’un jour vous allez avoir envie de l’utiliser avec votre téléobjectif qui pèse 1 kilo et, là, vous serez peut-être un petit peu embêté s’il ne tient pas le poids ou, en tout cas, s’il n’est pas stable.

Évidemment, quand on dit qu’il ne tient pas le poids, le trépied ne va pas s’écrouler sous le poids si l’appareil est plus lourd que le poids qu’il supporte – sauf si c’est vraiment extrême et que vous mettez 15 kilos d’équipement dessus, c’est quand même difficile.
Mais il va simplement être moins stable, donc il ne va plus vraiment jouer son rôle de trépied, vous allez avoir des photos floues et ça va être un peu embêtant.
Donc, surtout, le premier point à voir, c’est la charge maximale acceptée par le trépied, c’est vraiment super important.

La hauteur

Un deuxième critère à regarder, c’est la hauteur du trépied.

Sa hauteur maximale, d’abord. Il y a deux “hauteurs maximum”, en général le trépied a trois jambes qui peuvent se déplier jusqu’à un maximum, ce qui donne sa hauteur maximum sans la colonne centrale, et il a encore une colonne centrale qui peut se redresser en plus. Ce qui lui permet de gagner en hauteur, mais qui perd un peu en stabilité, donc c’est un inconvénient.
En gros, si vous avez besoin de beaucoup de stabilité, évitez de monter la colonne centrale au maximum, ne la montez que si vous avez monté absolument tout le trépied.

Donc cette hauteur-là, évidemment, si vous voulez photographier à la hauteur de votre œil, vous voyez quelque chose que vous voulez photographier à cette hauteur-là, si le trépied est plus bas, vous ne pourrez pas.

Le problème, c’est que, si comme moi vous êtes grand, c’est un petit peu compliqué de trouver un trépied qui arrive à 1,90 mètre, à hauteur d’œil c’est un peu complexe, donc je peux comprendre que vous alliez un petit peu en dessous. Simplement, il faut comprendre que ça va vous limiter un peu. Si vous avez une vue, mais qu’il y a un petit mur de pierres entre vous et le paysage et que le trépied est plus bas que le mur de pierres, eh bien, vous allez avoir du mal à photographier. Il va falloir être un peu inventif parfois, voire essayer de poser le trépied sur le mur de pierres directement, mettre une jambe par-dessus, enfin il y va parfois falloir être inventif et parfois ça ne marchera pas du tout.
Donc, évidemment, plus le trépied va être grand, plus vous allez avoir de possibilités.

Il y a aussi un autre critère, c’est la hauteur minimale, c’est à dire à quel point vous allez pouvoir le mettre près du sol. Alors, pour une simple et bonne raison, c’est que parfois vous allez avoir envie, à l’inverse, de faire des photos qui soient très près du sol, pour avoir un angle bas à l’ultra grand-angle, qui est souvent assez esthétique, pour photographier quelque chose qui est près du sol, si vous faites de la macro, vous pouvez aussi vouloir le mettre très très près du sol, donc, là, il faut voir quelle est la hauteur minimale du trépied.

Souvent, c’est aidé par le fait que les jambes puissent se plier à plusieurs angles. Vous avez un angle standard, on va dire, qui est en général de 45°, et puis parfois, les jambes peuvent se plier plus comme ça, voire quasiment à plat, c’est-à-dire quelque chose comme 5°, vraiment quasiment à plat. Dans ces cas-là, souvent, la colonne centrale peut bouger. C’est-à-dire qu’elle n’est pas seulement verticale, elle peut aussi bouger et se pencher en plus.
Ce sont des fonctions qui coûtent plus cher, évidemment, donc c’est toujours quelque chose de supplémentaire à prévoir dans le budget.
Si vous faites de la macro, pensez vraiment à avoir quelque chose qui puisse avoir une hauteur minimale très basse, très près du sol, parce que ça va être super important pour vous.

Pensez aussi à la hauteur “plié” du trépied, c’est à dire la hauteur une fois qu’il est complètement replié, parce que c’est un bon indicateur de son encombrement. Parce que, concrètement, quand vous allez le transporter sur le terrain, s’il est très grand, ça va être un peu embêtant, un peu gênant, donc plus il est compactable, mieux c’est.

En gros, il y a une chose principale sur laquelle vont jouer les constructeurs pour diminuer l’encombrement du trépied, c’est le nombre de sections des pieds. Les pieds, évidemment, sont repliables, et s’ils ont quatre sections plutôt que trois, en général, le trépied, une fois replié, sera plus petit puisque la longueur totale de la jambe sera divisée en quatre et pas en trois. Donc, forcément, il sera un peu plus petit.

L’inconvénient, c’est que plus il y a de sections, moins il est stable. Donc ça dépend aussi de ce que vous voulez faire. Cela dit, si votre trépied, si vous avez vu large en termes de charge maximale, qu’il ait trois sections ou quatre, ça ne changera pas grand-chose à la stabilité de vos images. En pratique, je n’ai jamais vu de différence, donc il suffit simplement de prendre un petit peu large en termes de charge maximale et vous n’aurez absolument aucun souci.

La stabilité

Il y a une chose à laquelle il faut penser, c’est que finalement, la stabilité du trépied, c’est principalement lié à son poids. Plus il va être lourd, plus il va être stable.
Donc il faut évidemment penser à un compromis entre l’encombrement et le poids, parce que vous allez quand même le porter, et la stabilité du trépied.
Il ne faut ni prendre quelque chose qui soit absolument très léger – alors, c’est super parce que vous n’allez pas le sentir sur l’épaule, par contre ça ne servira à rien –, ni quelque chose qui pèse 5 kilos, parce que vous n’allez sentir que ça et peut-être que c’est, on va dire, un peu trop. C’est pour ça que je vous ai donné cette règle de prendre une charge maximale un peu plus élevée que ce qu’il vous faut. En général ça marche bien.

Il y a aussi une autre chose qui fait que les trépieds sont plus ou moins stables, c’est le matériau utilisé.
La plupart des trépieds sont en aluminium, il existe aussi des trépieds en fibre de carbone qui résistent beaucoup mieux aux vibrations, par contre, c’est nettement plus cher. Donc c’est à vous de voir si l’investissement vaut la peine, parce que c’est par contre plus léger que l’aluminium, donc on va dire qu’à stabilité égale, vous allez avoir un trépied plus léger, ce qui peut être intéressant si vous vous baladez beaucoup avec et que vous avez du matériel un peu lourd qui nécessite un trépied bien solide.

La tête du trépied

Il y a une deuxième chose qui est vraiment super importante, c’est la tête du trépied. Parce que vous avez les jambes elles-mêmes et vous avez aussi la tête sur laquelle on fixe l’appareil photo.

Il y a deux principaux types de têtes, on va dire, c’est la tête 3D, qu’on appelle rotule aussi, ou les rotules ball.
Alors, c’est deux choses un petit peu différentes, dans le fonctionnement, ce n’est vraiment pas le même principe.

La rotule 3D, en gros, on va avoir trois petites vis différentes pour régler les trois axes.
Donc, comme ça, c’est-à-dire plus à votre gauche ou à votre droite, de haut en bas, pour regarder vers le haut ou vers le bas, et le fait de pencher l’appareil vers la droite ou vers la gauche.
Il existe également des rotules 2D où on ne peut pas pencher l’appareil comme ça ou comme ça, mais je vous le déconseille fortement parce que si jamais votre trépied n’est pas droit, ce qui arrive très souvent en paysage si vous avez un terrain un peu accidenté, ce qui est plus ou moins toujours le cas, il suffit d’un caillou à un endroit et que ça surélève un peu votre trépied, ça ne va pas être droit et pour le remettre droit, vous allez devoir régler vos pieds un à un pour réussir à avoir un truc droit, c’est l’enfer. Alors que si vous avez un petit plateau qui bouge comme ça, c’est très simple, vous faites ça d’un petit coup de vis et c’est super.
Donc je vous déconseille fortement les rotules 2D, c’est vraiment pas top, sauf peut-être pour la vidéo, mais bon, comme en rotule 3D on peut toujours bloquer évidemment le plateau qui sert à redresser l’appareil, c’est tout simple, vous n’avez qu’à le bloquer et l’utiliser pour la vidéo.

Donc il y a cette rotule 3D qui permet de régler indépendamment chaque axe, et la rotule boule, en fait, l’appareil est fixé sur une espèce de petite boule qui est fixée par une seule vis. Donc quand vous allez dévisser la vis, si vous ne tenez pas l’appareil, il va basculer sur le côté.

L’avantage, c’est que vous pouvez régler les trois axes d’un coup, en fait vous n’avez qu’à dévisser une vis, régler exactement comme vous voulez et revisser.
C’est plus rapide à la mise en place et ça peut être vraiment sympa, par exemple, si vous êtes en photo animalière, vous avez un gros téléobjectif sur un trépied et vous devez bouger très rapidement votre trépied, eh bien, vous n’avez qu’à juste dévisser, à replacer et à revisser, c’est assez rapide.

Le petit inconvénient, c’est qu’on manque de précision, à mon sens, puisque, typiquement en photo de paysage, je préfère utiliser une rotule 3D simplement parce qu’on peut d’abord régler exactement où on veut placer son cadre, et puis ensuite redresser un petit peu ou rabaisser un petit peu si on veut, et puis redresser pour avoir l’horizon droit. Voilà, on peut faire les choses précisément, tandis qu’avec une rotule ball, si on doit tenir l’appareil d’une main, le bouger exactement comme on veut dans les trois axes en même temps et ensuite resserrer, c’est un petit peu plus compliqué à mon sens, c’est un petit peu moins précis.

Donc, ça, ça dépend de votre pratique. On va dire que pour tout ce qui est posé là où vous avez besoin de précision, je vous conseille une rotule 3D, et quand vous avez besoin de rapidité, je vous conseille plutôt une rotule ball.
Si vous avez un trépied où on peut changer la tête, ça peut être intéressant, parce que si jamais vous avez besoin des deux, vous pouvez acheter deux têtes différentes et vous n’avez qu’un seul trépied à acheter, ça évite de doubler les frais, évidemment.

Quelle marque choisir ?

Alors, on me pose également souvent la question de savoir quelle marque choisir, et quel budget pour un trépied.

En gros, un peu comme toujours, évitez de prendre des sous-marques que vous allez trouver au Carrefour du coin, pour caricaturer un petit peu. Prenez une marque connue et fiable qui va avoir des trépieds stables et fiables qui ne vous laisseront pas tomber.

Il y a typiquement deux grosses marques qui se partagent pas mal le marché, c’est Manfrotto et Vanguard. Les deux ont de très bons trépieds, j’en ai testé de chaque marque et ils sont vraiment très bien, pas de problème.
Et pour choisir vraiment le modèle qu’il vous faut, il faut voir selon vos besoins, comme je l’ai dit avant.

Pour ce qui est du prix, je vous déconseille fortement d’acheter un trépied vraiment pas cher, à 20-30 €, qui ne vous rendra pas vraiment service, que vous allez rapidement abandonner au profit d’un meilleur trépied parce que vous allez vous rendre compte que les résultats ne sont pas au rendez-vous.

Donc évitez d’acheter un trépied pas cher du tout, de le revendre deux mois plus tard pour vous acheter un trépied moyennement cher et de le revendre trois mois plus tard pour finalement acheter un trépied au bon prix. Achetez directement un trépied au bon prix, ça vous fera perdre moins d’argent.
Typiquement, il ne faut pas espérer de miracle en dessous de 100 €, pour vous donner une idée.

Après, les prix peuvent monter très haut si on a des trépieds avec beaucoup de fonctions qui supportent un très gros poids, mais typiquement, si vous avez besoin de ça vous avez un appareil qui coûte cher donc ça ne devrait pas trop poser de soucis. Mais voilà, en dessous de 100 €, évitez un peu, dans la grande majorité des cas, même s’il y a peut-être une exception qui existe, je ne sais pas, mais dans la grande majorité des cas, ça va être un petit peu compliqué d’avoir quelque chose qui va vous durer dans le temps. Parce que  l’idée n’est pas d’acheter quatorze trépieds dans votre vie ; si vous en achetez un, peut-être deux si jamais vous passez à un boîtier et un objectif beaucoup plus lourds par la suite, mais ne pas en changer tout le temps pour vous éviter de perdre trop d’argent.

Voilà, j’espère que vous avez apprécié cette vidéo. Si vous avez aimé, cliquez sur “j’aime”, si vous n’avez pas aimé, cliquez sur “je n’aime pas”. Et si vous voulez suivre les prochaines vidéos de cette série, cliquez sur le petit bouton en haut à droite pour vous abonner à la chaîne YouTube.
Je vous dis à demain pour la prochaine vidéo !

 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
Télécharger l'article en PDF
Vous avez aimé cet article ?

Votez pour cet article

1 Etoile2 Etoiles3 Etoiles4 Etoiles5 Etoiles (5 notes, moyenne : 5,00 sur 5)
Loading...