Le Canon EOS R5 est sorti en juillet 2020 au prix de 4500€. Cet appareil photo hybride plein format haut de gamme vient se positionner comme le nouveau fer de lance de la gamme EOS R pour concurrencer les meilleurs appareils des autres marques, notamment le Sony A7R IV.
Le R5 est équipé d’un nouveau capteur CMOS full-frame de 45 mégapixels, d’une rafale à 20 images/s avec l’obturateur électronique, d’un autofocus de pointe avec suivi des yeux et des animaux, et propose pour la première fois chez Canon la stabilisation intégrée au boîtier (IBIS). L’autre grande nouveauté est l’enregistrement vidéo 8K, une première sur ce type d’appareil.
Par rapport au premier hybride 24×36 de Canon, l’EOS R sorti fin 2018, le R5 corrige la plupart des défauts pointés du doigt et apporte de nombreuses améliorations : capteur plus défini, meilleure ergonomie, ajout de l’IBIS (In Body Image Stabilisation, aka stabilisation du capteur 🙂 ), mode rafale bien plus rapide, autofocus amélioré, vidéo 8K…
Cet appareil semi-pro à pro vise une clientèle de photographes et vidéastes exigeants recherchant une qualité d’image optimale, et en même temps la vitesse. Son boîtier robuste en alliage de magnésium lui confère un look haut de gamme, ainsi qu’une bonne résistance aux intempéries. Une chose est sûre, vous n’aurez pas de souci dans les environnements hostiles 😉
Les objectifs RF, sortis en même temps que la gamme EOS R, complètent idéalement ce boîtier. Mais il reste compatible avec tous les objectifs EF et EF-S moyennant une bague d’adaptation (bien utile le temps d’investir dans les optiques en monture RF).
Voyons en détail si le Canon R5 tient ses promesses et mérite de trôner au sommet de la gamme hybride de Canon. Regardons ensemble les caractéristiques techniques !
Caractéristiques techniques du Canon EOS R5
Nom : Canon EOS R5
Prix de lancement : 4500 €
Date de sortie : Juillet 2020
Taille de capteur : Full-Frame
Définition du capteur : 45 Mégapixels
Processeur : Digic X
Plage de sensibilité ISO native : 100-51200 ISO
Visée : électronique 5,76 Mp, 120 im/s, grossissement 0,76x
Écran : 3,2″, 2,1 Mp, tactile, sur rotule
Monture d’objectif : RF
Rafale : 20 im/s en RAW avec obturateur électronique (buffer 180 images !), 12 im/s avec obturateur mécanique
Stabilisation : oui, 5 axes, jusqu’à 8 IL de gain
Obturation : 1/8000s max en mécanique, 1/8000s max en électronique
Stockage : 2 emplacements (1 SD UHS-II, 1 CFexpress)
Vidéo : 8K DCI, UHD 4K, Full HD jusqu’à 120 im/s
Connectique : USB-C, micro-HDMI, prise micro, prise casque
Dimensions : 138 x 98 x 88 mm
Poids : 738 g (batterie et carte incluses)
Tropicalisation : Oui, même niveau qu’un 5D Mark IV (c’est donc un tank ^^)
Batterie : LP-E6NH
Autonomie : 320 vues (norme CIPA)
Prise en main et ergonomie du boîtier
Le Canon EOS R5 n’est pas ce qu’on peut appeler un “petit appareil”, mais reste tout de même plus compact que ses concurrents hybrides 24×36 comme les Panasonic S1/S1R. Ses dimensions de 138 x 98 x 88 mm le placent dans la moyenne haute, tout comme son poids de 738g (avec batterie et carte). Sa construction robuste en alliage de magnésium lui assure une excellente qualité de fabrication, même si sur certaines parties comme la trappe de connexion les finitions font un peu moins premium que chez Sony par exemple.
La prise en main est en revanche excellente grâce à une large et profonde poignée bien sculptée qui laisse suffisamment d’espace pour loger confortablement tous les doigts. L’ergonomie est cruciale dans le choix d’un appareil photo, on ne le répétera jamais assez. Car un appareil photo avec lequel vous êtes à l’aise et que vous oubliez vous permettra de capter plus de moments 🙂
Le revêtement du grip offre une très bonne adhérence, que ce soit à main nue ou avec des gants. L’appareil est très bien équilibré, y compris avec des objectifs moyens/lourds comme le RF 24-70mm F2.8 L IS USM. Il inspire un vrai sentiment de solidité et de qualité (vous allez me dire qu’à ce prix, c’est plutôt normal, et vous avez raison 🙂 )
Côté contrôles, le R5 dispose de 3 molettes crantées (2 en façade, 1 au dos) dont les fonctions sont entièrement paramétrables. Il y a aussi un joystick multidirectionnel, de nombreux boutons rétroéclairés et un écran de contrôle des paramètres sur le dessus. L’agencement est dans la lignée des anciens reflex Canon, permettant une prise en main rapide pour les utilisateurs habitués. La personnalisation est très poussée.
L’ergonomie générale se montre réussie et cohérente, grâce à des contrôles bien dimensionnés et facilement atteignables. Seul petit bémol, le joystick est placé un peu trop haut et il faut penser à l’activer dans les menus car il n’est pas opérationnel par défaut. Autre changement par rapport à l’EOS R, la bascule du mode photo/vidéo se fait maintenant via un petit bouton peu pratique sous la molette de sélection des modes.
L’écran arrière mesure 3,2 pouces avec une définition très confortable de 2,1 millions de points. Entièrement tactile et multipoint, il réagit parfaitement au doigt et permet de contrôler toutes les fonctions, y compris les menus. Son revêtement limite bien les reflets. Il est de plus monté sur une charnière rotative pour s’orienter dans toutes les directions, un vrai plus en vidéo ou pour les selfies.
Le viseur électronique n’est pas en reste avec pas moins de 5,76 millions de points et un grossissement 0,76x. Sa fluidité peut monter jusqu’à 120 im/s pour bien suivre les sujets rapides. En utilisation normale, il se montre très clair, détaillé et réactif. Son dégagement oculaire et le large œilleton caoutchouté autorisent une visée confortable, y compris pour les porteurs de lunettes. C’est un bonheur à l’utilisation, et le R5 dispose ainsi d’un des meilleurs EVF du marché.
Quand vous choisissez un appareil, je vous invite à ne pas négliger l’ergonomie, trop souvent mise au second plan par les constructeurs qui préfèrent vous parler de fonctions anecdotiques comme le Pixel Shift ou la dernière fonction café expresso incluse 🙂
Pour voir un peu à quoi peut ressembler une réflexion sur l’ergonomie, voici une vidéo qui pourra sans doute vous aider.
Revenons à nos moutons ! Au niveau de la connectique, on trouve la plupart des prises essentielles sur le côté gauche : USB-C, micro-HDMI, télécommande filaire, prise micro et prise casque. Seuls manquent une prise flash et une prise d’alimentation secteur, qu’on retrouve plutôt sur les modèles pros. Côté sans-fil, le R5 est équipé du Wi-Fi 5 GHz et du Bluetooth, permettant un transfert rapide des images ainsi qu’un contrôle à distance via l’app smartphone Canon Camera Connect. Seul petit regret : l’impossibilité de connecter un enregistreur SSD externe en USB-C pour déporter l’enregistrement vidéo.
Certifié conforme au même niveau de tropicalisation qu’un reflex expert comme le 5D Mark IV, le R5 est très bien protégé contre l’humidité, la poussière et le froid. Ses joints d’étanchéité et son alliage en magnésium autorisent un usage intensif en extérieur, même dans des conditions difficiles. Le R5 ne craint pas d’aller sur les terrains poussièreux, roids, ou humides 😉
Réactivité de l’appareil
De façon générale, le Canon EOS R5 fait preuve d’une réactivité et de performances exceptionnelles. L’EOS R5, avec ses caractéristiques avancées en matière de suivi autofocus et de vitesse de rafale, se montre extrêmement véloce au quotidien, que ce soit au démarrage (moins d’une seconde), à la mise au point ou entre deux vues. Un vrai concentré de vitesse !
L’autofocus notamment fait un bond en avant grâce au nouveau processeur Digic X et à l’évolution de l’AF Dual Pixel CMOS AF II. Hérité des reflex, ce système à détection de phase intègre désormais 100% des pixels du capteur, contre seulement 88% sur l’EOS R. La couverture AF est donc très large (90% en vertical, 100% en horizontal). De plus, le R5 dispose maintenant d’un autofocus intelligent avec suivi des yeux et détection des animaux (chiens, chats et oiseaux), fonctionnel même en basse lumière jusqu’à -6 IL.
En pratique, la réactivité et la précision de l’AF du R5 s’avèrent bluffantes. C’est bien simple, il ne rate quasiment jamais sa cible, que ce soit sur des sujets fixes ou en mouvement. Le suivi des yeux fonctionne parfaitement pour les portraits et permet d’obtenir facilement une grande majorité d’images nettes même à pleine ouverture. Il tient la route face aux ténors du secteur comme Sony.
La détection des animaux, chiens et chats notamment, est vraiment efficace elle aussi, permettant d’isoler en un instant l’œil de l’animal. En bref, le R5 dispose incontestablement d’un des meilleurs autofocus du marché en 2020, et même peut-être du meilleur actuellement en hybride.
En rafale, le R5 atteint également des sommets avec une vitesse maximale hallucinante de 20 im/s avec l’obturateur électronique, le buffer encaissant 180 fichiers RAW simultanément. Le tout bien sûr avec l’AF et l’exposition qui fonctionnent en continu pendant la rafale (sinon ça ne serait pas drôle 🙂 ). Aucun temps mort ou effet de voile noir entre les vues. Même les meilleures références en hybrides ne font guère mieux !
Avec l’obturateur mécanique, plus silencieux, la cadence maximale reste de 12 im/s (buffer de 350 JPEG ou 180 RAW), ce qui est déjà très bon et suffisant pour une grande majorité d’applications. Seul bémol, l’obturateur électronique est limité au 1/8000s.
Autre progrès significatif par rapport à l’EOS R : l’apparition de la stabilisation mécanique sur 5 axes intégrée directement au boîtier (IBIS). C’est une première sur un hybride Canon ! En combinant le stabilisateur optique présent dans les objectifs RF avec l’IBIS, Canon annonce un gain de jusqu’à 8 IL, ce qui est le haut du panier de ce qui existe actuellement 🙂
Un résultat spectaculaire permettant de réaliser des photos nettes à main levée à des vitesses très lentes comme 1 seconde, si vous ne buvez pas trop de café évidemment !
En vidéo, le bénéfice est aussi important avec des plans très stables, façon steadycam. Le nouveau processeur Digic X coordonne intelligemment les deux systèmes de stabilisation pour un résultat optimal, en corrigeant même le roulis. La stabilisation du R5 n’a pas à rougir face à la concurrence.
Au final, que ce soit en termes de vitesse, d’autofocus ou de stabilisation, le R5 se hisse clairement au niveau des tous meilleurs boîtiers. Un monstre de réactivité qui va ravir les photographes d’action, les animaliers ou les vidéastes.
Qualité d’image du Canon EOS R5
Le nouveau capteur CMOS plein format de 45 mégapixels du Canon R5 délivre une excellente qualité d’image, on pouvait s’en douter. Il utilise une structure empilée (stacked) (et rétroéclairée) ce qui lui permet d’être très rapide et d’ainsi limiter l’effet de rolling shutter (déformation des lignes verticales) lors de mouvements rapides du sujet en obturation électronique.
Avec une plage de sensibilité native de 100 à 51200 ISO, étendue à 102400 ISO, il gère très bien les hautes sensibilités. Jusqu’à 3200 ISO, le niveau de détails reste excellent avec un bruit électronique quasi invisible. Les fichiers RAW gardent beaucoup de latitude pour récupérer les ombres ou les hautes lumières.
Au-delà, le lissage s’accentue progressivement et une dégradation est visible à partir de 12800 ISO. Mais le niveau reste très bon et parfaitement exploitable moyennant un peu de post-traitement. Il faudra corriger davantage le bruit au-delà de 25600 ISO, mais les images restent utilisables pour des tirages raisonnables.
Le traitement JPEG est assez agressif sur les hautes sensibilités avec un lissage prononcé, donc mieux vaudra shooter en RAW au-dessus de 6400 ISO pour conserver un maximum de détails. À noter que le R5 propose aussi des réglages poussés de réduction du bruit haute sensibilité.
Le capteur du R5 offre par ailleurs une grande latitude en dynamique, permettant de récupérer sans broncher les zones sous-exposées jusqu’à -3 IL voire -4 IL. Ce qui autorise une belle marge de manœuvre pour gérer les forts contrastes sans perdre trop dans les ombres. Pour les zones sur-exposées, c’est environ 1,5 IL récupérables, ce qui est bien sans être dans le top du marché des Full Frame.
Comme toujours chez Canon, la colorimétrie s’avère très flatteuse dès les réglages par défaut. Les couleurs sont vives et chaleureuses, avec un bon équilibre des tons chairs et une dominante rouge bien présente. Un rendu plus “pêchu” que celui plus neutre de Nikon ou Sony, mais qui plaît en général. Les matrices couleur permettent de s’adapter à la sensibilité et au type de scène. La balance des blancs automatique se montre précise et constante.
Le capteur du R5 est doté d’un filtre passe-bas pour réduire les effets de moiré mais celui-ci reste subtil. Le piqué est très bon dès la sortie de boîtier, autorisant des tirages de grandes dimensions. La gestion des halos est également réussie, avec des transitions douces dans les dégradés.
Le mode HDR fait aussi des merveilles pour les scènes contrastées, en fusionnant automatiquement plusieurs prises de vue. Plus anecdotique sur un tel appareil, le mode JPEG créatif propose de nombreux filtres artistiques (toy camera, noir et blanc dramatique, effet huile…).
Au final, ce nouveau capteur 45 MP est une vraie réussite. Il délivre une qualité d’image au top niveau, avec une définition et une dynamique qui n’ont pas à rougir face à la concurrence. Canon comble son retard et propose enfin un capteur 24×36 dernière génération, qui va donner de vrais arguments face à Sony ou Nikon.
Que ce soit pour les paysages, les portraits, le studio ou même les hautes sensibilités, le R5 est parfaitement armé. Seule la récupération des hautes lumières un peu limitée empêche le carton plein. Un ticket d’entrée dans la cour des grands, bienvenu pour les utilisateurs experts Canon qui attendaient depuis longtemps une vraie mise à jour.
Mode vidéo de l’EOS R5
Outre ses talents en photo, le Canon EOS R5 entend également s’imposer comme un redoutable outil vidéo. Lors des présentations officielles, Canon l’a d’ailleurs décrit comme le digne héritier de la gamme EOS 5D qui avait apporté en son temps de nombreuses innovations vidéo. L’objectif est clairement de créer un hybride parfaitement polyvalent pour les créateurs de contenu.
Pour cela, Canon intègre une fonctionnalité très attendue : l’enregistrement vidéo interne en 8K ! Une première sur un hybride 24×36, qui permet de capturer des séquences avec un niveau de détail époustouflant. Tous les modes autofocus (suivi des yeux, des visages, des animaux…) sont disponibles en 8K. Le format DCI est supporté sans recadrage (8192 x 4320 pixels) jusqu’à 30 im/s, avec un échantillonnage couleur 4:2:2 10 bits et un débit allant jusqu’à 1300 Mbps.
En complément, un mode 4K (UHD) est bien sûr présent jusqu’à 120 im/s pour les ralentis. Une fonction exclusive est le mode 4K HQ, qui suréchantillonne les images 8K pour produire une 4K oversamplée avec une qualité encore supérieure à la 4K standard. Idéal pour ceux qui n’ont pas besoin de la 8K mais veulent la meilleure résolution en 4K.
À noter qu’en 4K ou 8K, aucun recadrage n’a lieu, c’est la pleine largeur du capteur qui est utilisée (sauf en 4K 60p et 4K 120p). On conserve donc les mêmes focales qu’en photo et une faible profondeur de champ. Un avantage certain pour composer facilement ses plans et isoler les sujets.
Concernant les codecs, le R5 utilise du H265 en Long GOP (4:2:2 10 bits 1300 Mbps) ou ALL-I (4:2:2 10 bits 2600 Mbps) selon les modes. Le C-Log (Canon Log) est également disponible pour conserver un maximum de dynamique et disposer de plus de latitude en post-production. Le format RAW peut être enregistré en externe sur un enregistreur Atomos par exemple.
Toujours dans les fonctions pro, le R5 dispose bien sûr du timecode, du zebra, du focus peaking ou encore de la stabilisation numérique améliorée jusqu’à 10 niveaux. Un mode AF lent personnalisable permet aussi d’obtenir des transitions de mise au point très progressives et naturelles.
Concernant la connectique, le R5 est bien pourvu avec une sortie micro HDMI, une prise micro et une prise casque. On peut également déclencher l’enregistrement en Bluetooth depuis la poignée d’alimentation ou application smartphone. Néanmoins, un regret subsiste : l’impossibilité de connecter un enregistreur SSD externe en USB-C pour déporter l’enregistrement des fichiers vidéo volumineux. C’est dommage car le R5 ne dispose que d’un seul slot CFexpress (en plus du slot SD UHS-II), ce qui peut s’avérer un peu juste pour de longues prises de vue en 8K ou 4K HQ.
Autre limitation : l’enregistrement en continu est plafonné à 29 min 59 s, même dans les modes les moins gourmands. Un héritage des limitations fiscales des anciens appareils photos qui peut s’avérer gênant pour certains usages comme les interviews ou les événements.
Mais le plus gros point faible du R5 en vidéo est incontestablement la gestion de la surchauffe. Canon annonce une autonomie maximale de 20 minutes en 8K et 15 min en 4K 120p avant que l’appareil ne s’arrête à cause de la montée en température. Et une fois chaud, il faut parfois près d’une heure pour pouvoir réenregistrer de nouveau quelques minutes…
Un comportement très pénalisant qui oblige à gérer en permanence un chronomètre et réduit fortement l’attrait des modes vidéo les plus avancés. D’après les premiers retours, il est difficile d’utiliser le R5 pour des tournages exigeants ou intensifs sans tomber sur cette limitation.
Canon a bien publié un guide des temps d’enregistrement, en précisant que l’autonomie dépend de nombreux facteurs (température ambiante, réglages utilisés, charge de la batterie…). Certains utilisateurs ont trouvé des combines pour contourner le problème (remonter les fichiers sur un enregistreur externe, ouvrir la trappe de la batterie entre les prises…). Mais on ne peut pas vraiment parler d’une solution pérenne.
C’est bien dommage car en dehors de ce point noir, le Canon R5 offrait une ergonomie et une qualité d’image au top pour la vidéo. Son capteur est un monstre de définition et de dynamique, sa stabilisation est excellente, son autofocus est le meilleur du marché. Il avait tout pour devenir un outil incontournable chez les vidéastes, mais la surchauffe compromet grandement son potentiel.
Espérons que des mises à jour firmware permettent à l’avenir d’améliorer un peu la situation, même si le problème semble en partie lié à la conception même du boîtier assez compact. Pour l’instant, si votre pratique demande de longues plages d’enregistrement ou des tournages dans des environnements chauds, il faudra sans doute vous orienter vers d’autres modèles comme le Sony A7S III.
Néanmoins, pour des tournages plus légers, des événements ponctuels ou de la captation live en complément d’autres caméras, le R5 conserve de solides atouts. Sa polyvalence, sa compacité et son excellente qualité d’image (en 4K notamment) en font quand même une valeur sûre. À condition d’être bien conscient de ses limites.
Points forts et points faibles
Comparaison du R5 avec les appareils concurrents
Sur le papier, le Canon EOS R5 se positionne dans le haut du panier des hybrides plein format actuels, aux côtés de modèles comme le Sony A7R IV, le Nikon Z7 II ou le Panasonic S1R. Même définition de capteur, même excellence du côté de l’autofocus, de la rafale ou de la vidéo. Des appareils experts taillés pour offrir un maximum de performances et de polyvalence. Diverses offres avec des remises significatives sur les prix des boîtiers et des kits sont également disponibles pour les consommateurs.
Face au Sony A7R IV, le R5 propose un capteur légèrement moins défini (45 MP contre 61 MP) mais plus récent avec une meilleure vitesse de lecture. L’autofocus et le suivi du R5 sont encore plus performants, notamment grâce à la détection des animaux. En vidéo, le R5 prend l’avantage avec sa 8K et sa 4K 120p, mais Sony conserve une meilleure fiabilité et gestion thermique. Deux excellents appareils, le choix se fera surtout en fonction du parc optique et de l’écosystème.
Le Nikon Z7 II se rapproche plus du R5 avec son capteur BSI CMOS de 45,7 MP. Mais il plafonne à 10 im/s en rafale, son AF est en retrait et sa vidéo se limite à une 4K 60p. Il mise plus sur une construction tout-terrain et une ergonomie héritée des reflex pros. Mais dans l’ensemble, le R5 domine techniquement sur presque tous les plans. Le Z7 II se rattrape avec un prix plus abordable.
Même chose pour le Panasonic S1R, qui partage la définition de 47 MP mais pèche par son autofocus plus lent et moins fiable en photo. En vidéo en revanche, il se défend bien avec une 4K 60p oversamplée, une stabilisation et une dynamique de haut vol, sans problème de surchauffe. Les optiques L de Leica en monture L sont aussi un gros atout côté photo. Mais dans l’ensemble, le R5 reste plus polyvalent.
- Prix
- Note
- Date de sortie
- Capteur
- Sensibilité ISO
- Visée
- Ecran
- Objectif
- Vitesse de la rafale
- Buffer en RAW
- Stabilisation
- Carte mémoire
- Vidéo
- Dimensions
- Poids avec batterie
- Tropicalisation
- Voir l'offre
-
Canon EOS R5
Canon
- 3800 €
- 2020
- FF - 45 Mpx
- 100 - 51200
- électronique - 5,76 Mpx
- 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - sur rotule
- -
- 20 i/s
- 180
- oui
- 1 SD + 1 CFexpress
- 8K 30 i/s - 4K DCI 120 i/s - 4K UHD 120 i/s
- 138 x 98 x 88 mm
- 738 g
- oui
- Voir le prix sur
-
Sony A7R IV
Sony
- 2499 €
- 2019
- FF - 61 Mpx
- 100 - 32000
- électronique - 5,76 Mpx
- 3'' - 1,44 Mpx - tactile - inclinable
- -
- 10 i/s
- 68
- oui
- 2 SD
- 4K UHD 30 i/s - 1080p 120 i/s
- 129 x 96 x 78 mm
- 665 g
- oui
- Voir le prix sur
-
Nikon Z7 II
Nikon
- 3550 €
- 2020
- FF - 46 Mpx
- 64 - 25600
- électronique - 3,69 Mpx
- 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - inclinable
- -
- 10 i/s
- 77
- oui
- CFexpressB/XQD + 1 SD
- 4K UHD 30 i/s - 1080p 120 i/s
- 134 x 101 x 70 mm
- 705 g
- oui
- Voir le prix sur
-
Panasonic Lumix S1R
Panasonic
- 3499 €
- 2019
- FF - 47,3 Mpx
- 50 - 25600
- électronique - 5,76 Mpx
- 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - inclinable
- -
- 9 i/s
- 40
- oui
- 1 XQD + 1 SD
- 4K UHD 60 i/s - 1080p 60 i/s
- 149 x 110 x 97 mm
- 898 g
- oui
- Voir le prix sur
Au final, le Canon EOS R5 arrive à rivaliser techniquement avec le gratin des hybrides 24×36, en particulier côté photo. Son AF intelligent, sa rafale, sa stabilisation et sa qualité d’image le placent dans le haut du panier. En vidéo aussi les performances brutes sont là avec une vraie avance technologique (8K, 4K HQ…), mais le problème de surchauffe entache trop ce bilan pour en faire une référence.
Il faudra sans doute quelques mois et quelques mises à jour pour confirmer la place du R5 face à ses rivaux. Mais c’est incontestablement une arrivée remarquée dans la catégorie, qui étoffe l’offre et ne peut que stimuler la concurrence. Le meilleur est sans doute à venir…
Est-ce que le R5 est l’appareil de vos rêves ?
Peut-être ou peut-être pas 🙂
Le Canon EOS R5 est clairement un des hybrides 24×36 les plus évolués et polyvalents du marché. Il séduira les photographes experts et les vidéastes à la recherche d’un outil à la pointe techniquement, sans compromis sur la qualité d’image.
Avec son capteur haute définition, sa stabilisation, son AF ultraveloce et son mode rafale à 20 im/s, le R5 règne sur la photo. Portrait, paysage, sport, animalier, reportage… il excelle dans tous les domaines avec un rendu flatteur très Canon. Difficile de lui trouver de réels défauts, si ce n’est une récupération limitée des hautes lumières et quelques plastiques un peu légers.
En vidéo aussi, le R5 frappe fort avec des capacités hors-normes : 8K DCI, 4K 120p, suréchantillonnage, autofocus… Sur le papier, c’est l’outil ultime pour les créateurs de contenu, alliant très haute définition, faible profondeur de champ et ralentis époustouflants. Mais en pratique, la surchauffe limite grandement l’autonomie des modes vidéo les plus avancés. Un point noir qui compromet l’utilisation professionnelle du R5.
Au final, le R5 est un appareil d’exception qui pousse la polyvalence photo/vidéo dans ses derniers retranchements. Un concentré de technologies qui repousse les limites du possible, quitte à en montrer certaines… Son rapport performances/fonctionnalités est imbattable en photo, plus mitigé en vidéo.
À 4500€ nu, ce n’est pas une dépense anodine. Avant d’investir une telle somme, il est important de bien définir vos priorités et votre budget. La 8K est attirante sur le papier mais en avez-vous réellement besoin ? C’est une vraie question car on a plus facilement tendance à dépenser dans du matériel que dans de la formation, des livres photos, ou tout ce qui nourrit notre oeil de manière générale. Pensez-y !
Bref, ne vous laissez pas aveugler par les seules caractéristiques techniques, aussi impressionnantes soient-elles. D’autres appareils, bien que moins high-tech, bien moins chers, peuvent s’avérer plus adaptés et fiables au quotidien selon vos besoins spécifiques.
Vous pouvez par exemple investir une partie de la somme économisée pour apprendre le langage photographique. Il y a fort à parier (et j’en suis même sûr) que l’impact sur vos images sera immédiatement visible (en tout cas, ça a été le cas pour moi). Si vous avez envie de mieux captiver vos spectateurs, de mieux restituer votre émotion, jetez un oeil à la formation Composition Captivante. Et vous verrez que la règle des tiers c’est moins de 1% de la composition en photo 🙂
Néanmoins, si la photo reste votre activité principale, le R5 a de sérieux arguments pour devenir votre boîtier des 5 prochaines années. L’association avec les excellents objectifs RF (dont le 24-70mm f/2.8 et le 50mm f/1.2) forme un kit redoutable. De quoi rentabiliser sur la durée un tel investissement.
Vous avez déjà craqué pour le Canon R5 ? N’hésitez pas à partager votre retour d’expérience en commentaires ! Vos témoignages aideront d’autres photographes et vidéastes à faire leur choix. Que vous soyez conquis ou déçu, amateur ou pro, passionné de photo ou de vidéo, votre avis va intéresser des lectrices et lecteurs. Merci d’avance et bonnes photos !