Bonjour à tous ! Je m’appelle Clément Belleudy, et Laurent m’avait déjà laissé la parole par deux fois sur le blog (Comment mettre l’esthétique de votre photo au service de votre histoire et 5 photos pour montrer que le matériel ne nous limite plus) : je le remercie de me permettre cette fois-ci de discuter des réseaux sociaux avec vous 🙂

Introduction

Les photographes qui ont commencé avant l’avènement des réseaux sociaux nous le rappellent parfois. Je n’ai pas de citation précise en tête, mais en substance, ça ressemble à ça :

« Avant, pour montrer ses images au monde, il fallait persuader les comités éditoriaux des magazines, convaincre les éditeurs, faire les yeux doux aux commissaires d’expositions. Maintenant, nous pouvons montrer notre travail en un clic à des dizaines de milliers de personnes.
On vit à une époque fantastique !»

C’est vrai. Et pourtant, même si j’essaye d’être conscient de cette chance, j’ai toujours eu une relation ambiguë avec les réseaux sociaux. Comment ça, vous aussi ? Sans blague 😉  

Basons-nous sur l’exemple emblématique d’Instagram, car c’est le réseau social assez naturel pour un photographe.

Cette relation ambiguë peut ressembler par exemple à une alternance de phases de forte motivation à montrer vos photos, de frustration face aux réactions de l’audience, et enfin de ras-le-bol complet à perdre son temps sur cette plateforme.

C’est dommage, car ce réseau social permet pourtant de partager notre travail à une échelle inédite. Et donc, comment faire ?

Pour commencer, regardons ensemble les raisons qui peuvent expliquer ce conflit, à la manière d’un médecin qui ferait son diagnostic. Ensuite, je vous partagerais quelques actions concrètes qui m’aident à utiliser Instagram comme un outil, en toute sérénité. Pour vous aider à mettre votre énergie au bon endroit.

Pourquoi votre relation avec Instagram est-elle compliquée ?

Même si tout le monde le sait, je le rappelle pour les rares chanceux qui n’auraient encore jamais perdu une minute de leur temps sur cette plateforme 🙂

Le principe d’Instagram est de poster vos photos et de voir celles des autres en vous abonnant à leurs comptes. Vous pouvez indiquer que vous aimez une photo (on dit liker, dans le jargon) en tapotant deux fois dessus : un petit cœur s’affiche.

Ce simple petit cœur est loin d’être anodin. Il est même à la base de notre relation avec Instagram. Voyons cela d’un peu plus près !

L’humain est un animal social

Au début, je postais sur Instagram mes meilleures photos pour les montrer aux gens, et quand une photo recevait plus de likes que la moyenne, cela m’encourageait, me faisait plaisir.

Ça me motivait poster des images similaires, pour garder le même niveau de qualité et ne surtout pas décevoir mes followers (pas très nombreux, je vous l’accorde).

En faisant cela, je suis complètement tombé dans le panneau. Parce que j’ignorais une composante fondamentale de l’être humain.

L’être humain est un animal social en quête constante d’approbation des autres. C’est un besoin que nous avons, au même titre que celui de manger, dormir, se protéger.

M. Abraham Maslow a formalisé cette théorie dans sa fameuse pyramide des besoins, qui se lit de bas en haut : dès que vous avez satisfait les besoins physiologiques, vous passez à vos besoins de sécurité, et ainsi de suite vers le haut de pyramide.
 

Si vous avez du temps à consacrer à la photo, vous déjà à priori validé les deux premiers étages de la pyramide et êtes dans les niveaux 3 et 4 : appartenance et estime. Tiens tiens !

Pyramide des besoins de Maslow
La pyramide des besoins ou pyramide de Maslow

Nous sommes donc irrésistiblement et inconsciemment en quête de likes pour satisfaire ce besoin fondamental d’appartenance et d’estime.

Ça va même plus loin : chaque like déclenche dans notre cerveau une sécrétion de dopamine, une hormone qui nous fait nous sentir heureux !

Bien évidemment, il n’y a aucun mal au fait de recevoir des likes.

Simplement, ça me semble utile d’être conscient que notre logiciel interne a une vulnérabilité à ce niveau, pour mieux s’en protéger. Le danger immédiat étant que les likes orientent progressivement votre travail dans une direction que vous n’avez pas choisie.

Or, votre richesse est d’être vous-même, et il y a fort à parier qu’en vous poussant à plaire à d’autres, vous alliez dans une direction où vous n’exprimerez pas ce qui vous tient vraiment à cœur : votre vision personnelle.

Pour illustrer cela, imaginons un instant que Vincent Van Gogh (1853-1890) ait eu accès à Instagram à son époque.

De son vivant, et même si personne ne le connaît encore, il poste donc régulièrement des images de ses tableaux. Et un beau jour de juin 1888, alors qu’il séjourne à Arles, ce tableau reçoit un nombre de likes bien supérieur à la moyenne.

Tableau La Vigne rouge, Vincent Van Gogh
La Vigne rouge – Vincent Van Gogh

Soucieux d’écouter l’avis de ses fans, il décide alors de se consacrer exclusivement à des tableaux de paysage. Il en réalise bien d’autres, comme sa célèbre « Nuit Étoilée » un an plus tard, qui récolte elle-aussi beaucoup de likes.

Tableau La Nuit Étoilée, Vincent Van Gogh
La Nuit étoilée – Vincent Van Gogh

Mais à cause de l’orientation qu’il a choisie, certains de ses tableaux ne verront jamais le jour, comme par exemple ces portraits.

Portraits de Vincent Van Gogh
De gauche à droite : Portrait de Joseph Roulin assis, L’Arlésienne, Le Poète – Vincent Van Gogh

Vous voyez où je veux en venir : résistons à cette dérive induite par l’approbation d’autrui. Pour m’en souvenir, j’aime bien la phrase « soyons des conteurs, pas des compteurs » (elle n’est pas de moi, mais issue de ce passage d’une vidéo de Laurent et Thomas).

Supposons que nous réussissions à rester fidèle à nous-même en gardant la tête froide, est-ce qu’avoir beaucoup de likes signifie produire des photos de qualité ? C’est la question de la valeur du like (et je pense que vous connaissez la réponse) !

Le like comme un outil pour juger votre travail ?

Je ne vais pas entretenir le suspense : le like n’est pas le meilleur outil pour juger votre travail. Cela vient de la nature même de la plateforme qui induit un certain nombre de biais. Parcourons-en trois.

Le like engage très peu son auteur

Il faut bien se rendre compte que liker une photo est un acte qui engage peu son auteur.

C’est un simple tapotement de pouce réalisé derrière un écran en ¼ de seconde, après avoir regardé votre photo sur un petit écran LCD pendant probablement ½ seconde (le pire, c’est que je ne caricature même pas ^^)

Cela demande extrêmement peu d’efforts de la part d’une personne. En tout cas beaucoup moins que de vous écrire un message pour vous dire que telle photo l’a touchée, ou vous acheter un tirage, ou encore de venir voir une exposition de vous.

Pour dire les choses différemment, avoir une photo qui récolte 80 000 likes n’est PAS DU TOUT équivalent à réussir à remplir les 80 000 places du stade de France, pas de doute là-dessus.

En réalité, les gens sont abonnés à des centaines de comptes Instagram et distribuent des likes en regardant leur smartphone du coin de l’œil pendant leur pause de midi. Dit comme ça, on prend volontiers plus de distance, ne trouvez-vous pas ? 🙂

Tous les avis ne se valent pas pour progresser

Votre photo va faire ressentir des émotions différentes aux gens qui la regardent, selon leur sensibilité, leur histoire et leurs expériences. La beauté de la photographie est justement que vous ne puissiez pas contrôler entièrement cette étape : elle reste en partie imprévisible.

Si chacun est libre d’aimer ou pas votre photo (encore heureux, nous sommes en démocratie), tout le monde n’est pas légitime pour vous faire un retour constructif sur ce qui vous permettrait de progresser dans l’expression de votre vision.

Tout simplement parce que tout le monde n’est pas compétent dans ce domaine (de la même façon, mes conseils à un sculpteur ne valent rien, ayant zéro expérience dans le domaine).

Imaginez une minute que Sebastião Salgado vous donne son avis sur votre travail photo. Avouez que ça n’aura pas la même valeur que si c’est loulou325 via Instagram, simplement parce que Salgado a 40 ans de photos iconiques à son actif qui témoignent de son expérience.

Les limites du format sur écran

Je suis ici volontairement provocateur : est-ce que voir un film sur écran IMAX à la Géode ou sur smartphone, c’est pareil ?

Eh bien, pour les photographies, la question se pose aussi. Le medium sur lequel on voit une photo impacte énormément ce qu’on peut ressentir en la voyant.

Ça va même plus loin, le processus de création d’une photo ne s’arrête pas au moment où la photo est exportée en JPG de votre logiciel de post-traitement. La manière que vous choisissez pour la montrer aux gens va changer leur façon de la ressentir. L’important dans cette affaire, ce n’est pas juste la photo, mais l’expérience globale.

Par exemple Andreas Gursky est un photographe coutumier des très grands tirages, comme celui-ci de 3,60m de long (accessoirement, cette photo est la plus chère jamais vendue de l’histoire, avec un tirage vendu aux enchères à plusieurs millions de dollars).

Rhein II de Andreas Gursky
Rhein II, le tirage à 4 millions de dollars – Andreas Gursky

Avouez qu’il ne produirait pas le même effet sur un écran de smartphone. A coup sûr, ce ne serait pas très « instagrammable » (oui je sais, cet exemple est volontairement extrême ^^)

Mais en plus du format réduit qu’impose Instagram pour montrer les photos, il y a autre chose : la manière dont on « consomme » les images sur la plateforme.

La manière de consommer les images sur Instagram

Instagram vous montre beaucoup d’images que nous faisons défiler avec le pouce (on dit scroller : je scrolle, tu scrolles, nous scrollons), et il est assez facile de ne voir chaque photo que quelques fractions de secondes.

Couverture numéro 1 Revue Epic
Dans le premier numéro de la « Revue Epic », je vous conseille l’excellent reportage sur cette communauté irlandaise. Des images qu’il serait difficile d’apprécier sur Instagram. On reparle dans la prochaine partie de l’article ! © Revue Epic

Ce processus explique pourquoi nous serons plus à même de nous arrêter sur la photo aux couleurs vives de la dernière éruption d’un volcan islandais, plutôt que sur une série de photos documentant la vie d’une communauté gens du voyage en Irlande (par exemple !)

Non pas que l’une soit plus percutante que l’autre émotionnellement, mais sur un petit format et dans un laps temps très court, le volcan sombre et sa lave orange vif va davantage attirer votre œil, je vous le garantis. D’où un nombre de like généralement astronomique sur ce type d’image.

Conclusion : à mon sens, le format de ce réseau a tendance à favoriser les images qui sont compréhensibles immédiatement, qui ont un graphisme fort propre à attirer l’œil. Rien de mal à ça, mais toutes les bonnes images ne sont pas ainsi (vous pouvez revoir cette vidéo qui explique l’absence de lien entre l’immédiateté d’une photo et sa qualité artistique).

C’est notamment vrai pour celles organisées en série, qui prennent sens une fois réunies.  C’est le séquençage des images entre elles qui permet progressivement de susciter une émotion, de dégager une signification globale.


La raison d’être présent sur Instagram

Cette question peut sembler anecdotique et évidente, mais elle est essentielle à développer pour au moins une bonne raison : protéger votre temps. En effet, en sachant exactement ce que vous venez y chercher, vous passerez moins de temps sur la plateforme. Comme dirait Henry Kissinger (le diplomate américain), « Quand on ne sait pas où l’on va, tous les chemins mènent à nulle part. »

Petit rappel : Instagram est financé par la publicité (vous savez, les posts sponsorisés qui s’affichent dans votre fil de photos quand vous « scrollez »), et a donc intérêt à ce que vous passiez du temps sur l’application, pour augmenter ses revenus publicitaires.

Rien de mal à cela (une entreprise doit être rentable pour exister ^^), mais il est important que vous y trouviez aussi votre compte pour maintenir la relation gagnant-gagnant 🙂

Voilà pourquoi il est important de savoir pourquoi on est sur Instagram. Avec un peu plus de détail que juste « pour partager mes images ».

A mon avis, on peut schématiquement distinguer trois grands cas de figure :

  • Vous faites surtout des photos souvenir de vos proches et des lieux que vous visitez (on le fait tous). Dans ce cas, un compte Instagram privé que vous partagez avec vos proches est idéal.
  • Vous avez une pratique artistique de la photo (ce n’est pas exclusif, ça n’empêche d’avoir une pratique pro à côté, on y vient dans le point suivant). Rien de prétentieux à cela, vous essayez simplement de vous exprimer à travers un travail plus personnel. Votre intérêt est alors de tirer profit de la plateforme pour montrer vos photos à un plus grand nombre. Ce qui peut vous aider à créer des connexions dans la vie réelle (discussion en virtuel ou autour d’un café, projets communs), de trouver des idées et de l’inspiration en suivant le travail d’autres. Dans ce cas, comme dit précédemment, je vous conseille d’ignorer l’avis des autres sur votre travail. Pour surtout rester vous-même et garder votre marque de fabrique.
  • Vous utilisez Instagram dans un but professionnel. Ce cas est assez différent des deux premiers, car Instagram devient un outil pour votre communication. Vous avez intérêt à montrer ce que vous faites et ce que vos clients sont susceptibles d’aimer, car l’idée est les convaincre de faire appel à vous. Bien sûr, un client peut venir vers vous car il aime votre style au départ, mais il y aura très souvent un élément de cadrage lié à son besoin. C’est à la base de la photo commerciale.
    Désolé de casser un mythe, mais dans ce domaine, le « surprenez-moi, vous avez carte blanche », n’existe pas trop. En fait si, mais ça s’appelle plutôt du mécénat 😊

Vous pouvez (re)voir cette vidéo qui illustre bien deux cas d’utilisations d’Instagram : Thomas comme moyen de montrer des travaux photo quand ils sont terminés (cas n°2), et Laurent comme un outil de communication pro (cas n°3).

Nous arrivons au terme de cette partie diagnostic où nous avons essayé de comprendre pourquoi notre lien avec Instagram peut être complexe.

Il est temps à présent de vous partager les solutions que j’ai trouvées pour reprendre le pouvoir sur la plateforme et l’utiliser à mon profil.

Transformez Instagram en un outil à votre service

Dans cette partie, je vous partager ce qui m’a permis d’apaiser ma relation avec Instagram et en tirer le meilleur. Même si j’utilise depuis peu la plateforme dans un but pro, je cible dans la suite une utilisation dans un but « artistique », pour partager les photos ou les séries de photos qui vous tiennent à cœur.

Photographiez avant tout pour vous

C’est dans le livre de David Duchemin « Au cœur de la photographie » que j’ai trouvé l’explication la plus claire de ce concept qui m’a beaucoup parlé.

David nous dit de faire avant tout les photos de ce que vous aimez, en ayant à cœur d’essayer de montrer les choses que vous avez ressenti. En faisant cela vous allez automatiquement vous adresser à une certaine audience, que votre travail va faire réagir. Les gens qui ne réagiront pas ne seront pas votre audience, et ce n’est pas grave.

Il utilise un terme très bien choisi : la résonance avec votre audience. N’essayez pas de plaire à une audience, continuez juste à créer ce qui vous plaît, et si les gens résonnent avec vous, ils rejoindront naturellement votre audience. Pour faire court : soyez votre premier fan.

Certes, mais vous avez aussi besoin d’un retour objectif et fiable sur votre travail. Là-dessus, je vous conseille vraiment les lectures de portfolio avec des photographes que vous admirez et donc vous partagez la vision (certaines lectures peuvent se faire à distance). Mieux encore si vous le pouvez : faites des workshops (et ce n’est pas moi qui le dit, regardez ce passage de l’interview de Jean-Christophe Béchet). Et attention à choisir un photographe qui soit aussi un bon pédagogue, ce n’est pas automatique !

Faites plus de tirages !

Voilà un conseil qui peut paraître hors sujet mais restez avec moi, vous allez comprendre 😉

Papier Hahnemühle Mat
Mon papier préféré pour les images d’aventure en montagne : le Hahnemühle Photo Rag Bright White 310g. Une absence de reflets et une précision incroyable qui renforce la profondeur de l’image. Mais comme c’est un choix très personnel, je vous invite à tester d’autres papiers ! © Hahnemühle

Dans la partie précédente, je vous ai dit qu’Instagram vous impose un format pour montrer vos images. Et franchement, ce format minuscule a de grandes chances de ne pas être celui qui va permettre à vos images d’exprimer leur vrai potentiel. Je veux dire de maximiser ce qu’on va ressentir en regardant votre image !

J’ai réalisé il y a quelques années un grand tirage sur papier d’art d’une photo prise lors d’une course d’alpinisme dans un lieu sauvage qui m’avait presque fait vivre un moment initiatique. Il est accroché chez moi, et chaque fois que je le regarde, je ressens la texture du rocher sous mes mains, l’air frais qui ébouriffe mes cheveux, et le mélange d’appréhension et d’excitation que j’aime tant propre à l’aventure. Vraiment !

D’ailleurs, j’avais choisi un papier coton sans reflet qui rend vraiment bien la texture de la roche, et renforce l’aspect immersif de la photo. Comme si une main invisible me prenait par le col pour me téléporter sur cette arête un jour de Juillet !

Bref, en imprimant votre travail, en l’accrochant au mur, vous allez mieux le connaître. Vous aller le côtoyer dans différents états émotionnels, et ça va changer ce que vous comprenez de votre image. Et comment vous penserez vos prochaines photos.

Les manières de montrer mes photos : le camembert que j’aimerais atteindre

Je vais faire ici un peu de pub ici à juste titre : Laurent a conçu une formation pour produire vos propres tirages en 7 jours (il parle justement des papiers d’art Hahnemühle dont je suis un grand fan) ou de les faire faire chez des prestataires de confiance.

Ça peut vous épargner pas mal d’échecs et de désillusions sur vos premiers tirages (et vous éviter de gaspiller de l’argent par la même occasion ^^), vous aider à vous lancer sans remettre à plus tard. Bref, je recommande !

Faire des tirages va offrir à vos photos une vie en dehors d’Instagram. Qu’elles ne soient pas conçues et formatées dans le seul but de nourrir votre Instagram. Dans l’idéal, j’aimerais personnellement aboutir à la répartition suivante, même si ce n’est pas encore gagné, mais je progresse 🙂

Bon, vous n’êtes toujours pas convaincu ? Écoutez Jean-Christophe Béchet qui explique cela bien mieux que moi !

Abonnez-vous à la revue Epic

Sur Instagram le souci est que l’algorithme vous met dans une étiquette sur le front.

Il vous montre des photos similaires à celles que vous avez aimées, et vous suggère des comptes similaires au votre.

Sauf que pour progresser, il est bon que vous voyiez des influences différentes. Il faut vous nourrir de beaucoup de beau : des expos, des films, et aussi des revues photo (sans oublier les livres photo, hello Thomas Hammoudi ^^). Et je ne vous parle pas des revues qui parlent essentiellement de matériel, mais de celles qui montrent des reportages, comme le célèbre Life magazine en son temps.

Couverture Journal Life
Une couverture de Life Magazine pendant la guerre du Vietnam

Jusqu’à très récemment (2020), il n’y avait pas d’équivalent en France. Mais grâce à l’importance grandissante d’Instagram, certains passionnés ont voulu proposer une alternative – la Revue Epic – pour « donner de l’espace aux photographes qui prennent le temps de nous raconter en images des histoires, de notre époque », comme le précise l’édito au début du premier numéro.

Les créateurs avaient lancé une campagne de financement participatif en 2020 et j’avais pris un abonnement annuel pour tester (un numéro par trimestre). Autant vous dire que je n’ai pas été déçu : des reportages en format A4 sur du beau papier, une grande diversité de sujets : vous allez forcément en trouver un qui va vous intéresser ! Ah oui, et je vous préviens, la Revue Epic va aussi vous donner une furieuse envie d’essayer de photographier en séries 😅

Ce qui est génial (c’est même un peu l’ironie du sort), c’est que vous pouvez suivre sur Instagram les photographes dont vous avez aimé les reportages, comme ça votre feed devient sacrément plus intéressant.

Précisons que je ne touche pas de commission de la part de la revue pour vous en dire du bien 🙂 Ce qui est pratique, c’est que vous pouvez commander un seul exemplaire de la revue pour tester et vous faire une idée (avertissement : vous allez vous abonner ensuite).

Restez concentré sur la vie réelle

Notre temps est notre plus précieuse ressource. Il est limité, et tout le monde essaye de se l’accaparer, comme votre patron ou même ce bon vieil Instagram 😉

Disons-le : le morcellement de notre temps et les distractions sont sans doute parmi les plus grands dangers de notre temps. Saviez-vous par exemple qu’après avoir été interrompu, on met en moyenne 23 minutes à se reconcentrer sur une tâche ?

Et quand on est sans cesse interrompu dans les tâches qu’on entreprend, on ressent rapidement la frustration de ne pas avancer dans nos projets, et de ne pas jamais aller vraiment au fond des choses.

A cet égard, voici une méthode que j’applique pour profiter d’Instagram sans en subir les inconvénients :

  • Éteignez toutes les notifications de l’application (j’irais même plus loin en vous suggérant d’éteindre carrément toutes les notifications de votre téléphone, sauf les appels et les SMS, mais c’est vous qui voyez ^^)
  • Programmer vos posts, pour ne pas avoir besoin de vous connecter trop souvent, et de risquer de scroller sans but précis (c’est tellement répandu qu’il y a même un mot anglais pour désigner cela : le doomscrolling). Par exemple, une application comme Buffer vous permet de programmer gratuitement 10 posts par mois, ce qui est déjà pas mal !

Conclusion

Par cet article, j’espère vous avoir aidé à pacifier votre relation avec Instagram sans avoir à complètement couper les ponts 🙂 Comme souvent, les problèmes ne viennent pas de l’outil en soi, mais bien de l’utilisation qu’on peut en faire avec nos défauts d’êtres humains.

Dans la première partie de l’article, j’ai énuméré des raisons qui pouvaient expliquer les tensions entre vous et la plateforme. J’ai donc supposé qu’il y avait des tensions ! Pour m’assurer que j’ai visé juste, j’ai besoin que vous me disiez en commentaire si vous vous identifiez ! Et aussi, si un des remèdes de la seconde partie a été efficace pour vous, je serai ravi de l’apprendre 🙃

En enfin, avant de prendre congé, si vous êtes amateur d’aventures à l’extérieur, et que vous pensez que la photo mérite mieux qu’une course aux likes ou que des tests matériel, vous savez où me trouver 🙂


 

 

Clément Belleudy
Je connais Laurent depuis le tout début d’Apprendre.Photo. Depuis 2020, je lui prête main forte sur la création de contenu, et comme apprendre est plus efficace en s’amusant, j’ai à cœur de créer des contenus pédagogiques et plaisants à lire, sans jamais trop se prendre au sérieux !
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