Introduction
Lancé en septembre 2021, le Fujifilm GFX 50S II marque un tournant dans l’univers de la photographie en rendant le moyen format plus accessible que jamais. Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, laissez-moi vous dire que j’ai rarement été aussi enthousiaste à l’idée de tester un appareil photo ! Ce boîtier hybride moyen format reprend intelligemment le corps du GFX 100S tout en l’équipant du capteur des GFX 50S et 50R (51,4 mégapixels), auquel Fujifilm a ajouté une stabilisation mécanique intégrée. C’est un peu comme si la marque avait créé un “best of” de sa gamme moyen format !
Avec son capteur de 43,8 x 32,9 mm (environ 70% plus grand qu’un capteur plein format), le GFX 50S II vient chasser directement sur les terres des hybrides et reflex 24×36 haut de gamme. Son principal argument ? Un prix de lancement de 3999 € nu et 4499 € avec le zoom Fujinon GF 35-70mm F4.5-5.6 WR, ce qui le place en concurrence directe avec des modèles comme le Sony Alpha 7R IV ou le Canon EOS R5.
La monture GF de Fujifilm offre une gamme d’optiques de haute qualité, mais attention, le diamètre de 76,5 mm (contre environ 46 mm pour les montures plein format) implique des objectifs généralement plus imposants. Le GFX 50S II n’est clairement pas un appareil pour tout le monde, mais il pourrait bien être le choix idéal pour les photographes de portrait, de paysage ou de studio qui recherchent cette “magie” si particulière du moyen format sans se ruiner.

Caractéristiques techniques
Voici les caractéristiques techniques de cet appareil photo Fujifilm GFX 50S II :
- Nom : Fujifilm GFX 50S II
- Prix de lancement : 3999 € nu, 4499 € avec zoom GF 35-70mm F4.5-5.6 WR
- Date de sortie : Septembre 2021
- Taille de capteur : Moyen format (43,8 x 32,9 mm)
- Définition du capteur : 51,4 Mégapixels
- Processeur : X-Processor 4
- Plage de sensibilité ISO native : 100-12800 (extensible de 50 à 102400 ISO)
- Visée : Électronique avec 3,69 millions de points, grossissement 0,77x
- Écran : 3,2 pouces, 2,36 millions de points, tactile et inclinable sur deux axes
- Monture d’objectif : Monture GF (Fujinon)
- Rafale : 3 i/s théoriques en RAW (environ 2 i/s en pratique), buffer de 13 images en RAW compressé sans perte
- Stabilisation : Oui, jusqu’à 6,5 stops de compensation
- Stockage : Double emplacement SD/SDHC/SDXC (UHS-II)
- Vidéo : Full HD 1080p à 30 i/s (jusqu’à 120 minutes d’enregistrement)
- Connectique : USB-C, micro-HDMI, prise casque, prise micro, port pour télécommande, flash sync
- Dimensions : Environ 150 mm x 104 mm x 86,4 mm (largeur x hauteur x profondeur)
- Poids : 900g avec batterie et carte mémoire
- Tropicalisation : Oui, avec 60 points d’étanchéité, corps en alliage de magnésium
- Batterie : NP-W235
- Autonomie : 455 images (norme CIPA)
Prise en main et ergonomie du boîtier
Dès qu’on prend le GFX 50S II en main, on est frappé par sa finition professionnelle impeccable. Si vous avez déjà manipulé un reflex professionnel comme un Canon 5D, vous ne serez pas dépaysé – malgré son capteur moyen format, ce Fujifilm affiche un gabarit raisonnable pour sa catégorie. Certes, il reste plus imposant qu’un hybride plein format classique, mais c’est un compromis acceptable vu ce qu’il offre sous le capot.

Le boîtier est construit en alliage de magnésium, matériau de choix pour les appareils pros, et bénéficie d’une excellente tropicalisation avec pas moins de 60 joints d’étanchéité. Sa poignée bien dimensionnée (86,4 mm de profondeur) offre une prise en main sûre et confortable, même pour des sessions prolongées. J’ai trouvé que l’équilibre était parfait avec le zoom GF 35-70mm, formant un ensemble harmonieux qui ne tire pas excessivement vers l’avant.

Côté ergonomie, le GFX 50S II surprend un peu par son approche minimaliste au niveau des commandes physiques, contrairement aux boîtiers APS-C de la marque. À la place des nombreuses molettes traditionnelles de Fujifilm, on trouve un écran LCD sur le capot supérieur qui affiche les informations essentielles et permet d’ajuster les paramètres via les molettes avant et arrière. Un joystick amélioré (plus grand que sur les modèles précédents) facilite la navigation et la sélection des points AF. L’écran orientable sur deux axes permet de cadrer confortablement en formats paysage et portrait, même si un écran totalement articulé aurait été encore plus polyvalent.

La touche d’assignation de la fonction du sélecteur de mode près du viseur est pratique, permettant de basculer rapidement entre photo et vidéo, avec des configurations personnalisées pour chaque mode. Les menus personnalisables offrent la possibilité d’adapter l’appareil à votre flux de travail, même si la configuration initiale demande un certain temps d’apprentissage.

Réactivité de l’appareil
En termes de réactivité générale, le GFX 50S II se montre plutôt correct pour un moyen format, mais n’attendez pas les performances d’un appareil dédié au sport ou à l’action.
L’autofocus a été revu par rapport aux GFX 50S et 50R, mais il reste basé sur un système à détection de contraste de 117 points, sans la détection de phase présente sur les modèles GFX 100. Cela se traduit par une mise au point relativement rapide dans de bonnes conditions d’éclairage, avec un temps de mise sous tension d’environ 1 seconde. En basse lumière, le système marque logiquement le pas et peut montrer des signes d’hésitation.
Le suivi des visages et des yeux en photo fonctionne, mais de manière inconstante. Il arrive que l’appareil détecte parfaitement un œil ou un visage, puis perde soudainement le point sans raison apparente. Pour les portraits en studio où le sujet est relativement statique, c’est généralement suffisant, mais pour des sujets plus animés ou des conditions difficiles, il faudra être vigilant.
La vitesse de rafale annoncée est de 3 i/s, mais dans les tests réels, elle atteint à peine 2 i/s, quel que soit le mode de compression ou l’obturateur utilisé. Le buffer est également limité à environ 13 images en RAW compressé sans perte. Cette performance modeste n’est pas surprenante pour un appareil moyen format orienté studio, portrait ou paysage plutôt que reportage sportif.
Le véritable atout du GFX 50S II est sa stabilisation mécanique du capteur, offrant jusqu’à 6,5 stops de compensation. Cette fonctionnalité est particulièrement précieuse avec un capteur aussi défini, car elle permet de minimiser les risques de flou de bougé même à des vitesses d’obturation relativement lentes. Vous pourrez ainsi exploiter pleinement le potentiel de résolution du capteur, même en conditions de lumière limitée.
Qualité d’image
La qualité d’image est incontestablement le point fort du Fujifilm GFX 50S II, avec une richesse de détails impressionnante qui illustre parfaitement l’avantage du moyen format.

Les fichiers RAW de 51,4 mégapixels offrent une résolution exceptionnelle avec des détails finement rendus. Le capteur moyen format, environ 70% plus grand qu’un capteur plein format, se traduit par des pixels individuels plus grands qui capturent davantage de lumière. Cela contribue à créer ces transitions tonales douces et naturelles si caractéristiques du moyen format, particulièrement appréciables pour les portraits ou les paysages.
La gestion de la sensibilité ISO est exemplaire. En JPEG, les images restent parfaitement exploitables jusqu’à 3200, voire 6400 ISO, avec un lissage relativement contenu même à cette valeur. En RAW, les performances sont similaires, le bruit devenant plus marqué après 6400 ISO, sans qu’il soit impossible de le corriger en post-traitement. C’est seulement au-delà de 12800 ou 25600 ISO qu’il devient difficile de tirer quelque chose des photos sans perte significative de qualité.

En comparant avec des capteurs plein format de définition similaire, le GFX 50S II se démarque par une meilleure gestion du bruit à haute sensibilité et des transitions de couleurs plus fluides. Même face au Sony Alpha 1 et ses 50,1 mégapixels, le Fujifilm conserve mieux les détails fins à ISO élevé.
Concernant la dynamique, le capteur excelle particulièrement dans la récupération des ombres, permettant de corriger jusqu’à 4 ou 5 IL de sous-exposition sans introduire significativement de bruit. La gestion des hautes lumières est plus limitée, avec une bonne restitution des détails jusqu’à environ +1,3 IL, mais des dérives colorimétriques au-delà. Pour maximiser votre latitude créative, il est préférable de légèrement sous-exposer vos images.
Points forts et points faibles

Comparaison avec les appareils concurrents
- Fujifilm GFX 100S : Le grand frère avec 102 mégapixels, autofocus à détection de phase et vidéo 4K, mais 2000 € plus cher. Meilleur en tout point si votre budget le permet.


- Hasselblad X1D II 50C : Un autre moyen format compact à 50 mégapixels, avec un design plus élégant mais moins ergonomique et un prix bien plus élevé (environ 6000 €). Le GFX 50S II offre un meilleur rapport qualité-prix.
- Sony Alpha 7R IV : Le concurrent plein format avec 61 mégapixels, autofocus nettement supérieur, rafale à 10 i/s et vidéo 4K. Moins cher (environ 3800 €), mais sans le rendu caractéristique du moyen format.


- Canon EOS R5 : Hybride plein format de 45 mégapixels offrant autofocus de pointe, rafale jusqu’à 20 i/s et vidéo 8K. Prix similaire mais fonctionnalités beaucoup plus polyvalentes, au détriment de la “magie” du moyen format.


- Nikon Z7 II : Alternative plein format à 45,7 mégapixels, avec autofocus performant et vidéo 4K60p. Moins cher (environ 3300 €) et plus polyvalent.


- Pentax 645Z : Reflex moyen format plus ancien avec même définition, mais encombrement nettement supérieur et ergonomie moins moderne.
- Prix
- Note
- Date de sortie
- Capteur
- Sensibilité ISO
- Visée
- Ecran
- Objectif
- Vitesse de la rafale
- Buffer en RAW
- Stabilisation
- Carte mémoire
- Vidéo
- Dimensions
- Poids avec batterie
- Tropicalisation
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-
Fujifilm GFX 50S II
Fujifilm
- À partir de 2549 €
- 2021
- MF - 51 Mpx
- 100 - 12800
- électronique - 3,69 Mpx
- 3,2'' - 2,36 Mpx - tactile - inclinable
- -
- 3 i/s
- 8
- oui
- 2 SD
- 1080p 30 i/s
- 150 x 104 x 87 mm
- 900 g
- oui
- Voir le prix sur
-
Fujifilm GFX 100S
Fujifilm
- À partir de 2969 €
- 2021
- MF - 102 Mpx
- 50 - 102400
- électronique - 3,69 Mpx
- 3.2″ - 2,36 Mpx - tactile - inclinable
- -
- 5 i/s
- 14
- oui
- 2 SD
- 4K DCI 30 i/s - 4K UHD 30 i/s - 1080p 60 i/s
- 150 x 104 x 87 mm
- 900 g
- oui
- Voir le prix sur
-
Hasselblad X1D II 50C
Hasselblad
- À partir de 3159 €
- 2019
- MF - 50 Mpx
- 100 - 25600
- électronique - 3,69 Mpx
- 3.6″ - 2.36 Mpx - tactile
- -
- 2,7 i/s
- 2 SD
- 148 x 97 x 70 mm
- 766 g
- oui
- Voir le prix sur
-
Sony A7R IV
Sony
- 2499 €
- 2019
- FF - 61 Mpx
- 100 - 32000
- électronique - 5,76 Mpx
- 3'' - 1,44 Mpx - tactile - inclinable
- -
- 10 i/s
- 68
- oui
- 2 SD
- 4K UHD 30 i/s - 1080p 120 i/s
- 129 x 96 x 78 mm
- 665 g
- oui
- Voir le prix sur
-
Canon EOS R5
Canon
- 3300 €
- 2020
- FF - 45 Mpx
- 100 - 51200
- électronique - 5,76 Mpx
- 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - sur rotule
- -
- 20 i/s
- 180
- oui
- 1 SD + 1 CFexpress
- 8K 30 i/s - 4K DCI 120 i/s - 4K UHD 120 i/s
- 138 x 98 x 88 mm
- 738 g
- oui
- Voir le prix sur
-
Nikon Z7 II
Nikon
- 2500 €
- 2020
- FF - 46 Mpx
- 64 - 25600
- électronique - 3,69 Mpx
- 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - inclinable
- -
- 10 i/s
- 77
- oui
- CFexpressB/XQD + 1 SD
- 4K UHD 30 i/s - 1080p 120 i/s
- 134 x 101 x 70 mm
- 705 g
- oui
- Voir le prix sur
-
Pentax 645Z
Pentax
- 3549 €
- 2014
- MF - 51 Mpx
- 100 - 204800
- optique
- 3.2″ - 1,04 Mpx - inclinable
- -
- 3 i/s
- 10
- non
- 2 SD
- 1080p 60 i/s
- 156 x 117 x 123 mm
- 1550 g
- oui
- Voir le prix sur
Est-ce l’appareil de vos rêves ?
Le Fujifilm GFX 50S II est un appareil qui brise les barrières du moyen format, le rendant enfin accessible à un plus large public de photographes. Avec son excellent capteur de 51,4 mégapixels, sa construction robuste et sa stabilisation efficace, il offre une qualité d’image exceptionnelle qui ravira les perfectionnistes.

Cependant, soyons clairs : cet appareil n’est pas pour tout le monde. Ses limites en termes d’autofocus et sa faible cadence de prise de vue en font un outil spécialisé plutôt qu’un boîtier polyvalent. Le GFX 50S II s’adresse principalement aux photographes de studio, de portrait, de paysage ou d’architecture – des disciplines où la vitesse importe moins que la qualité d’image.
Si vous êtes un photographe de mariage, vous apprécierez la qualité des portraits et la profondeur de champ caractéristique du moyen format, mais pourriez être frustré par la réactivité limitée lors des moments spontanés. Pour la photographie de rue, sa discrétion relative (pour un moyen format) est un atout, mais son poids reste un inconvénient.

Le GFX 50S II représente un excellent point d’entrée dans l’univers du moyen format, à condition d’accepter ses compromis. Si vous cherchez avant tout la polyvalence et la réactivité, un hybride plein format haut de gamme sera probablement plus adapté. Mais si vous privilégiez la qualité d’image ultime et ce rendu si particulier que seul le moyen format peut offrir, tout en restant dans un budget maîtrisé, alors oui, le GFX 50S II pourrait bien être l’appareil de vos rêves.
Alors, possédez-vous déjà ce boîtier ? Partagez votre expérience en commentaires ! J’aimerais particulièrement savoir ce que vous avez aimé et moins aimé dans votre utilisation quotidienne, pour aider d’autres photographes à faire le bon choix. Quel type de photographie pratiquez-vous avec le GFX 50S II, et comment s’intègre-t-il dans votre flux de travail ?