Canon vient de dévoiler son nouvel appareil photo hybride professionnel tant attendu : l’EOS R1. Situé tout en haut de la gamme, ce boîtier vise à offrir ce qui se fait de mieux en termes de performances pour la photographie sportive et le photojournalisme. Annoncé en mai 2024, il se place au dessus du Canon EOS R3, à la fois en performances et en tarif puisqu’il est vendu 2000€ plus cher ^^ Canon présente le R1 comme le digne successeur du reflex EOS 1D X Mark III, le derniers de ses reflex sportifs monoblocs sorti en 2021 (et oui ils fabriquaient encore des reflex pro à cette date !)

L’EOS R1 se positionne comme un appareil ultra-sportif avec un capteur 24×36 empilé de 24,2 millions de pixels, un autofocus dopé à l’intelligence artificielle, une rafale pouvant atteindre 40 i/s, un viseur EVF haute définition de 9,44 millions de points et une ergonomie parfaitement adaptée à une prise en main à la verticale comme à l’horizontale.

Son look monobloc caractéristique des boîtiers pros Canon lui confère un design robuste et rassurant. Tropicalisé, il est taillé pour résister aux environnements les plus exigeants.

En plus de détrôner le R3, comme on l’a dit, il est en direct concurrence avec les hybrides sportifs comme le Nikon Z9 et le Sony A9 III. L’EOS R1 devra convaincre les professionnels d’adopter la monture RF de Canon. Son prix de lancement de 7449 € (boîtier nu) le place résolument dans la catégorie des outils haut de gamme destinés à une clientèle experte.

L’EOS R1 est-il la nouvelle référence des boîtiers sportifs sur le marché ? A plus de 7000 € le boîtier, on serait en droit de l’attendre me diriez-vous, mais regardons d’abord ses caractéristiques techniques !

Canon EOS R1 avec objectif

Caractéristiques techniques du Canon EOS R1

  • Nom : Canon EOS R1

  • Prix de lancement : 7449 €

  • Date de sortie : Novembre 2024

  • Taille de capteur : Plein format (24×36)

  • Définition du capteur : 24,2 Mpx

  • Processeur : Digic X + Digic Accelerator

  • Plage de sensibilité ISO native : 100-102400 ISO (extensible à 50-819200 ISO)

  • Visée : Viseur électronique OLED de 9,44 Mpts, grossissement 0,9x, rafraîchissement 120 i/s

  • Écran : Tactile orientable de 3,2″, définition 2,1 Mpts

  • Monture d’objectif : RF

  • Rafale : Jusqu’à 40 i/s en RAW (buffer 230 images), en obturation électronique

  • Stabilisation : Oui, sur 5 axes, jusqu’à 8,5 IL de gain

  • Obturation : 1/8000s en mécanique, 1/64000s en électronique

  • Stockage : Deux emplacements CFexpress Type B

  • Vidéo : 6K RAW 12 bits à 60 i/s, 4K 120p, 2K 240p

  • Connectique : Wi-Fi 6E, Bluetooth 5.3, USB-C 3.2 Gen 2, HDMI-A, prise micro, prise casque, Ethernet 2,5 Gbit/s

  • Dimensions : 157,6 x 149,5 x 87,3 mm

  • Poids : 1115 g (avec batterie et carte mémoire)

  • Tropicalisation : Oui

  • Batterie : LP-E19

  • Autonomie : 510 vues (viseur), 1130 vues (écran)

Double slot pour carte mémoire CFexpress Type B

Prise en main et ergonomie du Canon EOS R1

Le Canon EOS R1 est un boîtier conçu pour le sport et l’action et reprend l’ergonomie monobloc bien connue des photographes pros. Il s’inscrit dans la lignée de l’EOS R3 avec son design tout en rondeurs, mais en poussant le concept encore plus loin.

Canon EOS R1 vu de face

Sa poignée verticale intégrée se révèle ainsi encore plus creusée, avec un galbe plus prononcé sur la partie droite du capot supérieur qui conduit naturellement l’œil vers le viseur. Cela permet une prise en main optimale, ultra confortable et sûre, aussi bien à l’horizontale qu’à la verticale. Chaque doigt trouve instinctivement sa place.

La qualité de fabrication est d’excellente facture, à la hauteur des standards professionnels. Le châssis en alliage de magnésium, renforcé de polycarbonate et de fibre de verre à certains endroins clés, respire la solidité. Comme sur les reflex pro, le rideau de l’obturateur vient protéger le capteur lorsqu’on éteint le boîtier.

tropicalisation du canon EOS R1

La tropicalisation intégrale, héritée de l’EOS-1D X Mark III, autorise une utilisation sereine dans toutes les conditions, même les plus rudes. L’appareil est étanche à la poussière et à l’humidité. Il peut résister à des températures comprises entre 0 et 45°C et jusqu’à 85% d’humidité.

Avec un poids de 1115 g et des dimensions de 15,7 x 14,9 x 8,7 cm, l’EOS R1 s’avère “relativement compact” pour un boîtier à double poignée. Sans être un poids plume, il reste parfaitement équilibré, notamment avec les gros téléobjectifs blancs RF comme le RF 70-200mm f/2.8L IS USM. L’ensemble dépasse à peine les 2 kg. Evidemment, ce n’est pas le genre d’appareil qui vous permettra de rester discret 🙂

L’ergonomie générale a été particulièrement soignée et peaufinée pour offrir un confort optimal et une prise en main intuitive. Chaque commande est facilement accessible, sans avoir besoin de décoller l’œil du viseur. Le grip offre une préhension franche et sûre, pour un appareil qui ne glisse pas, même avec des gants.

Canon EOS R1 vue arrière

La disposition des boutons reprend globalement celle déjà éprouvée de l’EOS R3. On retrouve ainsi le joystick multifonctions et la touche sensible AF-ON dédoublés pour le cadrage vertical. Sur l’épaulement droit, un gros sélecteur photo/vidéo permet de basculer d’un mode à l’autre en un clin d’œil.

Toutes les commandes sont personnalisables selon les habitudes et besoins de chacun. Un petit ruban en silicone placé autour de l’écran facilite l’usage tactile tout en assurant une bonne protection.

Canon EOS R1 et son écran monté sur rotule

L’écran orientable marque une évolution majeure. Pour la première fois sur un boîtier pro estampillé « 1 », la dalle LCD de 3,2 pouces pour 2,1 Mpts peut s’incliner et pivoter librement. Cela offre une flexibilité bienvenue pour shooter en contreplongée ou au ras du sol avec un angle de vue atypique.

Le viseur électronique fait un bond spectaculaire en avant. Cet immense EVF de 9,44 Mpts, doté d’un verre de visée surdimensionné, offre une expérience visuelle saisissante de réalisme. La définition ultra précise, le grossissement 0,9x et le taux de rafraîchissement de 120 Hz assurent une visée parfaitement fluide et détaillée, même en suivant des sujets très rapides. Un système anti-buée est intégré. C’est le genre de détails qu’il est difficile de décrire avec des mots, et je en saurais trop vous recommander de passer en boutique pour tester ce viseur, vous allez sans doute tomber à la renverse 😉

Canon EOS R1 vu de dessus

Très attentif à la problématique de la dissipation de chaleur sur ce boîtier taillé pour l’action intensive, Canon a optimisé la gestion thermique interne. La carte mère est fixée sur une plaque en alliage d’aluminium pour évacuer la chaleur par conduction. De même, le capteur repose sur une feuille en graphite. Cependant, contrairement à l’EOS R5 Mark II, pas de ventilateur actif ici.

La connectique est très exhaustive, comme on pourrait s’y attendre. Vous avez même une prise ethernet pour transmettre vos incroyables images directement au journal l’Equipe (c’est pas beau ça ?)

Connectique Canon EOS R1

En résumé, le Canon EOS R1 capitalise sur l’excellente ergonomie des reflex EOS-1D, tout en y apportant des raffinements bienvenus (écran mobile, viseur haute définition…). Il incarne parfaitement le savoir-faire de Canon dans la conception d’outils fiables et indestructibles, conçus pour accompagner les pros sur tous les terrains, dans la durée. Le soin apporté aux détails et aux finitions force le respect.

Réactivité de l’appareil photo

Le Canon EOS R1 repousse les limites en termes de réactivité pure. C’est clairement l’un des boîtiers les plus véloces et promptes à la détente du marché. Son nouveau capteur empilé ultra-rapide (lecture en seulement 1/300s) combiné au processeur Digic X et à la nouvelle puce Digic Accelerator dédiée à l’IA en font une véritable formule 1 de la photographie.

L’autofocus Dual Pixel AF Intelligent s’appuie sur les derniers algorithmes de Deep Learning développés par Canon pour atteindre des sommets de rapidité et de précision dans la détection de sujets. Il est capable de reconnaître et suivre en temps réel les yeux, visages, têtes et corps des humains, mais aussi des animaux (chiens, chats, oiseaux) et de certains véhicules (voitures de course, motos, avions, trains).

L’accroche AF se montre implacable, y compris sur des sujets éloignés, en mouvement rapide et aléatoire, et même en basse lumière jusqu’à -7,5 IL. Fini le temps où il fallait composer avec un éclairage minimum pour que l’autofocus daigne fonctionner !

La disposition en croix des 1053 collimateurs AF sur le capteur assure une couverture optimale et un contraste maximal pour une mise au point précise en toutes circonstances, même près des bords. Exit les classiques points AF groupés uniquement au centre de l’image.

De nouveaux modes AF exploitant le machine learning viennent enrichir encore les possibilités. Avec la Priorité à la personne enregistrée, il suffit de mémoriser au préalable jusqu’à 10 visages pour que l’appareil les reconnaisse et les suive en priorité, sans se laisser distraire par d’autres visages entrant dans le champ. Voila la première innovation assez bluffante qui montre que nous sommes bel et bien rentrés dans le futur 🙂

Autre innovation bluffante, et je dirais même la plus buffante, la Priorité à l’action est spécialement optimisée pour la photo de sports collectifs comme le football, le basket et le volley. En analysant la scène 60 fois par seconde, l’appareil est capable d’identifier le joueur qui a le ballon, de le cadrer et de basculer automatiquement le suivi AF sur le receveur au moment d’une passe, sans intervention du photographe.

Imaginez lors d’une action décisive en football, vous suivez un joueur qui centre la balle, et en une fraction de seconde, le joueur dans l’axe fait une reprise de volée pour marquer. Et bien, vous n’avez pas besoin de réactiver le suivi sur le joueur buteur, l’appareil photo a switché tout seul ! Et hop, votre photo fait la une de l’Équipe 🙂

Cette prouesse est rendue possible par la puissance de calcul de la puce Digic Accelerator, capable de reconnaître des actions spécifiques comme un tir, une passe, un dribble, un arrêt de gardien en football, un smash ou un service au volley… L’IA sous-jacente a été entraînée sur des milliers d’images pour apprendre à détecter ces situations typiques. C’est tout simplement révolutionnaire.

Côté rafale, l’EOS R1 atteint des sommets avec 40 images par seconde en obturateur électronique silencieux, et ce avec le suivi AF/AE actif et sans le moindre blackout dans le viseur. Le buffer est taillé pour encaisser 500 images en JPEG ou 230 en RAW + JPEG avant de ciller. De quoi couvrir près de 12 secondes d’action continue à 40 i/s !

Pour encore plus de flexibilité, un mode Spot vous permet de passer temporairement à la vitesse supérieure, sans avoir à changer la molette de drive. Il suffit de paramétrer une vitesse de base, par exemple 20 i/s, et d’appuyer à fond sur la touche AF-ON pour monter brièvement à 40 i/s, juste le temps de capturer un moment fort. Ingénieux.

Notons qu’en mode obturateur mécanique, la cadence maximale reste très honorable avec 12 i/s et un buffer de 1000 images JPEG ou 400 en RAW. L’obturateur à rideau en titane est conçu pour durer avec un débattement éclair de 500 ms seulement.

Sceller l’instant sur cet EOS R1 se fait à la vitesse de l’éclair. Avec une vitesse d’obturation électronique pouvant monter jusqu’à 1/64 000s (1/8000s en mécanique), aucun moment ne lui échappera, aussi furtif soit-il. Même en plein soleil, vous pouvez utiliser votre objectif lumineux à pleine ouverture et figer l’action à coup sûr. Ça c’est quand même un point utile !

La stabilisation sur capteur est un autre point fort de l’EOS R1. Avec un gain annoncé allant jusqu’à 8,5 stops (soit une vitesse 362 fois plus lente !) pour les optiques RF stabilisées, c’est tout simplement le meilleur score du marché. Très utile pour garder des images nettes à main levée en basse lumière ou avec une longue focale.

Canon a particulièrement travaillé sur la réduction du délai de déclenche et du blackout. L’écran ne noircit que durant 10 ms pour une rafale à 40 i/s, assurant une visée parfaitement fluide sans saccades gênantes ni perte du sujet.

En résumé, l’EOS R1 s’impose sans mal comme l’un des appareils les plus véloces et réactifs du moment, sinon LE plus rapide. Les sensations de vitesse, de fluidité et d’immédiateté qu’il procure sont simplement enivrantes et sans équivalent (et il en va de même sur la sensation de légèreté de votre compte en banque 🙂 ). Son autofocus intelligent qui anticipe littéralement l’action apporte un vrai plus pour la photo sportive de très haut niveau. Ce boîtier semble taillé pour capturer l’instant décisif sans jamais le manquer.

Qualité d’image de l’EOS R1

La qualité d’image délivrée par l’EOS R1 se montre tout simplement époustouflante. Ce boîtier repousse les limites en termes de piqué, de dynamique, de gestion du bruit et de rendu des couleurs. Il se pose clairement comme un nouvel étalon sur le plan de la qualité pure en photo.

Au cœur de l’appareil, on trouve un tout nouveau capteur CMOS empilé et rétroéclairé de 24,2 Mpx. S’il n’atteint pas des sommets en termes de définition pure, il se montre redoutable d’efficacité pour capturer un maximum de détails avec une grande précision tonale. Sa technologie empilée assure une lecture ultrarapide (1/300s) limitant drastiquement les artefacts de rolling shutter.

Ce capteur bénéficie d’un nouveau filtre passe-bas optimisé qui réduit le moiré et l’aliasing tout en préservant un piqué optimal. Les images respirent la netteté, avec un rendu à la fois incisif et doux des détails, sans agressivité. Un véritable régal pour les photographes adeptes de la haute définition.

Le pipeline de traitement d’image, assuré par le couple Digic X / Digic Accelerator, a également été redessiné. Associé aux algorithmes d’intelligence artificielle sur-mesure de Canon, il assure un rendu encore plus naturel et flatteur.

On note une nette amélioration dans la préservation des détails fins, en particulier dans les zones de basse lumière et les hautes et basses lumières. La plage dynamique semble étendue, autorisant une récupération plus importante des zones surexposées ou sous-exposées au développement, sans générer d’artefacts.

Ajouté à cela, le rendu colorimétrique s’avère particulièrement riche, éclatant et nuancé. Les teintes chair sont parfaitement retranscrites, avec des transitions subtiles. Les paysages affichent des couleurs vives et des verts profonds mais réalistes. De quoi ravir les photographes de mariage comme les amoureux de la nature.

La plage de sensibilité ISO, qui monte nativement à 102400 ISO (extensible à 50-819200 ISO) offre une latitude exceptionnelle pour shooter dans des conditions de très basse lumière. Même à des valeurs élevées comme 6400 voire 12800 ISO, le niveau de bruit numérique reste étonnamment contenu, sans dégradation chromatique perceptible. On conserve un très bon niveau de détails et de contraste.

Canon inaugure également une fonction sophistiquée de réduction de bruit numérique par IA. Celle-ci recalcule intelligemment les fichiers RAW via un algorithme de deep learning entraîné sur des milliers de clichés pour lisser le bruit sans sacrifier la texture ni le piqué. Les résultats semblent au rendez-vous, avec des images haute sensibilité d’une propreté inédite. Cela dit, vous pouvez aussi le faire au post-traitement sur Lightroom, donc à part le gain de temps de le proposer en interne du boîtier, pas sûr que ce soit un avantage décisif !

Pour ceux qui souhaitent aller plus loin en terme de définition pour de très grands tirages ou de la photo d’architecture, l’EOS R1 intègre une fonction de recadrage avec suréchantillonnage intelligent. Il est ainsi possible de convertir un cliché JPEG en un fichier interpolé de 96 Mpx post-capture, le tout directement au sein de l’appareil. Attention toutefois, cela ne fonctionne pas avec les fichiers RAW.

© Bernd Dittrich

En complément, la puissance de calcul embarquée autorise des traitements créatifs avancés directement dans l’appareil comme la correction de la distorsion, le contrôle de la diffraction, l’optimisation de l’éclairage ou encore le bracketing d’exposition étendu. De quoi peaufiner ses images sans avoir à passer par la case post-traitement.

Si l’EOS R1 n’embarque pas de fonctions computationnelles très poussées comme le pixel shift, le focus stacking ou le HDR multi-exposition, il se concentre sur l’essentiel : capturer la meilleure qualité d’image possible en un seul cliché. Et force est de constater que le pari semble réussi.

Points forts et points faibles du Canon EOS R1

Points forts :
  • Autofocus époustouflant de rapidité et de précision, avec de nouveaux modes uniques comme “Priorité d’action”
  • Rafale ultra-véloce jusqu’à 40 i/s, avec possibilité d’accélérer au cas par cas à 40 i/s même avec un réglage inférieur
  • Viseur EVF de très haute définition (9,44 Mpts) et réactivité (120 Hz) pour suivre l’action en temps réel
  • Ergonomie et construction robuste d’un vrai boîtier pro à toute épreuve
  • Capteur empilé de 24,2 Mpx délivrant une excellente qualité d’image, avec un nouveau filtre passe-bas optimisé
  • Traitement d’image boosté par l’IA (upscaling à 96 Mpx, réduction du bruit numérique sur les RAW…)
  • Vidéo 6K RAW, 4K 120p, C-Log 2 pour les photographes souhaitant toucher à la vidéo
Points faibles :
  • Prix très élevé de 7449 € qui le réserve aux professionnels et passionnés exigeants
  • Pas de capteur à obturateur global comme le Sony A9 III, un léger rolling shutter subsiste
  • Pas de 4K 120p oversamplé comme sur les Sony/Nikon
  • Pas de pixel shift pour gagner en définition lorsque le sujet est statique
  • Fonctions photo computational (HDR, focus stacking) et aide à la composition absentes
  • Cadence en 12 i/s en obturateur mécanique plus faible que certains concurrents

Comparaison du R1 avec les appareils concurrents

Dans le cercle très fermé des hybrides sportifs professionnels, le Canon EOS R1 doit faire face à deux concurrents de poids : le Sony A9 III et le Nikon Z9. Si chacun a ses forces et faiblesses, une comparaison détaillée s’impose pour bien cerner le positionnement du dernier né de Canon.

Commençons par le Sony A9 III, sorti quelques mois plus tôt début 2024. Son principal atout réside dans son capteur 24 Mpx à obturateur global (ou global shutter). Cette technologie encore rare sur le marché permet une lecture simultanée de tous les photosites, éliminant totalement les phénomènes de rolling shutter (distorsion des sujets en mouvement) ou de banding (lignes parasites sous éclairage LED).

Canon EOS R1 et Sony A9 III
Canon EOS R1 et Sony A9 III (©Camerasize)

En contrepartie, sa plage dynamique native semble un peu en retrait par rapport au capteur Canon de dernière génération. Les possibilités de récupération dans les hautes/basses lumières paraissent plus limitées.

Côté performances, le A9 III impressionne avec sa rafale à 60 i/s qui peut même grimper à 120 i/s en JPEG 11 Mpx. Le suivi AF basé sur l’IA et la détection des sujets rivalisent avec ceux du R1, sans les égaler toutefois. Le R1 se montre un poil plus véloce et précis, en particulier en très basse lumière.

Le gros point fort du Sony reste son boîtier ultra-compact et léger. Avec seulement 702 g sur la balance (presque 400 g de moins que le R1 !), il se fait presque oublier en bandoulière ou en main. Parfait pour les photographes baroudeurs qui arpentent le terrain pendant des heures. En revanche, sa petite taille peut devenir un handicap en termes de préhension et d’équilibre avec les gros téléobjectifs.

Sur le plan vidéo, le A9 III déçoit un peu en se limitant à la 4K 60p sans RAW ni Log alors que le R1 pousse jusqu’à la 6K RAW et la 4K 120p avec Log. Exit aussi le ralenti Full HD jusqu’en 240 i/s du Canon. Pour les photographes qui touchent régulièrement à la vidéo, le R1 sera un meilleur compagnon.

Enfin, le tarif du A9 III reste très élevé à 6999€, presque autant que le R1. Un prix qui peut faire hésiter comparé au Nikon Z9 nettement moins cher à features comparables.

Justement, parlons du Nikon Z9. Sorti fin 2022 à 5999€, il a déjà eu le temps de faire ses preuves sur le terrain entre les mains des pros. Son capteur plein format CMOS de 45,7 Mpx lui confère un avantage certain en termes de définition pure et de latitude de recadrage a posteriori. Pratique pour la photo animalière qui demande souvent de couper dans l’image.

Canon EOS R1 et Nikon Z9
Canon EOS R1 et Nikon Z9 (©Camerasize)
Appareils photos
  • Prix
  • Note
  • Date de sortie
  • Capteur
  • Sensibilité ISO
  • Visée
  • Ecran
  • Objectif
  • Vitesse de la rafale
  • Buffer en RAW
  • Stabilisation
  • Carte mémoire
  • Vidéo
  • Dimensions
  • Poids avec batterie
  • Tropicalisation
  • Voir l'offre
    • 7450 €
    • 2024
    • FF - 24,2 Mpx
    • 100 - 102400
    • électronique - 9,44 Mpx
    • 3,2″ - 2,1 Mpx - tactile - sur rotule
    • -
    • 40 i/s
    • 230
    • oui
    • 2 CFexpress Type B
    • 6K 60 i/s - 4K DCI 60 i/s - 4K UHD 120 i/s - 2K DCI 240 i/s - 1080p 240 i/s
    • 157,6 x 149,5 x 87,3 mm
    • 1115 g
    • oui
    • Voir le prix sur
    • 7000 €
    • 2023
    • FF - 25 Mpx
    • 250 - 25600
    • électronique - 9,44 Mpx
    • 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - sur rotule et inclinable
    • -
    • 120 i/s
    • 192
    • oui
    • 2 CFexpress type A et SD UHS-II
    • 4K UHD 120 i/s
    • 136,1 x 96,9 x 82,9 mm
    • 702 g
    • oui
    • Voir le prix sur
    • 5999 €
    • 2021
    • FF - 46 Mpx
    • 32 - 102400
    • électronique - 3,69 Mpx
    • 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - inclinable sur deux axes
    • -
    • 20 i/s
    • 999
    • oui
    • 2 CFexpressB/XQD
    • 8K UHD 30 i/s - 4K UHD 120 i/s - 1080p 120 i/s
    • 149 x 150 x 91 mm
    • 1340 g
    • oui
    • Voir le prix sur
    • 5700 €
    • 2021
    • FF - 24 Mpx
    • 100 - 102400
    • électronique - 5,76 Mpx
    • 3,2'' - 4,12 Mpx - sur rotule
    • -
    • 30 i/s
    • 150
    • oui
    • 1 SD + CFexpressB
    • 4K DCI 120 i/s - 4K UHD 120 i/s - 1080p 120 i/s
    • 150 x 143 x 87 mm
    • 1015 g
    • oui
    • Voir le prix sur

En revanche, son capteur non empilé reste sensible au rolling shutter (à moins d’utiliser le mode crop 11 Mpx) et grimpe moins haut en sensibilité (ISO 64-25600). L’avantage reste au R1 qui conserve un piqué optimal à haute sensibilité.

Niveau rafale, le Z9 atteint un honorable 20 i/s en pleine définition, et jusqu’à 120 i/s en JPEG 11 Mpx. Véloce mais pas autant que le R1 ou le A9 III. De même, son autofocus et son suivi de sujet en basse lumière, s’ils rivalisent avec les ténors, montrent parfois quelques limites notamment en environnement très sombre ou peu contrasté. Le R1 conserve un léger avantage.

Polyvalence vidéo oblige, le Z9 pousse loin la carte du Motion Jpeg. Il filme jusqu’en 8K 60p et 4K 120p, mais uniquement en compression H.265 sans option RAW ou ProRes. Le R1 fait un peu mieux avec sa 6K RAW et la possibilité de filmer en Canon Log pour préserver la dynamique.

Enfin, l’ergonomie et la construction du Z9, bien que robustes, font un peu pâle figure à côté du R1 ultra-sportif. Les molettes paraissent moins franches, les boutons moins grandes et plus serrées. Le grip s’avère également moins marqué. De petits points de détail mais qui auront leur importance pour les pros exigeants.

Évidemment, si vous possédez déjà un lot d’optiques en montures Sony E ou Nikon Z, cela fera sans doute pencher la balance. Mais pour ceux qui partent d’une feuille blanche ou migrent depuis le système reflex Canon EF (compatible avec les nouveaux RF via bague), l’EOS R1 se place comme un choix premium très tentant.

Quelques mots enfin sur “l’ennemi intérieur” de l’EOS R1, à savoir l’actuel EOS R3 🙂 Lancé en 2021 à 5999€, il partage beaucoup avec son grand frère : même capteur empilé 24 Mpx (première génération), même rafale à 30 i/s, même gabarit et ergonomie, même autofocus Dual Pixel CMOS AF II.

Canon EOS R1 et Canon EOS R3
Canon EOS R1 et Canon EOS R3 (©Camerasize)

Il fait donc figure d’alternative plus abordable mais presque aussi performante. Ses principales concessions concernent la définition du viseur (6 Mpx contre 9,4), la vitesse et réactivité de l’AF (qui restent parmi les toutes meilleures du marché), les options vidéo un peu plus limitées ou encore l’absence de la nouvelle puce dédiée Digic Accelerator.

Son rapport performances/prix imbattable reste une option de premier choix pour beaucoup de professionnels qui n’ont pas besoin des fonctions les plus avancées du R1. Il ne démérite clairement pas face à son grand frère, d’autant que son firmware ne cesse de s’enrichir avec de nouvelles fonctions IA issues de l’EOS R1.

En conclusion, dans ce duel au sommet, difficile de départager clairement les trois challengers tant les forces en présence sont proches. Chacun aura ses préférences en fonction de son type de pratique (sport, animalier, reportage), de ses impératifs de poids/encombrement et de son budget.

Le Sony A9 III misera sur son côté ultra-compact et nomade avec son obturateur global unique. Le Nikon Z9 jouera la carte de la haute définition et de la polyvalence vidéo. Mais au final, le Canon EOS R1 semble offrir le package le plus complet et cohérent dans la catégorie des hybrides sportifs ultra-rapides. Son autofocus sur-vitaminé, sa construction ultra-pro et le vaste écosystème optique RF plaident clairement en sa faveur. C’est vraiment un appareil pour aller shooter les JO, donc un outil assez spécialisé !

Une chose est sûre : ces trois monstres de technologies repoussent toujours plus loin les limites de la photo d’action. De quoi donner le tournis quand on pense qu’il y a 10 ans à peine, atteindre ne serait-ce que 10 i/s relevait de la science-fiction.

Est-ce l’appareil de vos rêves ?

En conclusion, le Canon EOS R1 remplit parfaitement son rôle de boîtier ultra-sportif sans concession. Il s’impose sans mal comme le nouveau vaisseau amiral d’une flotte RF de plus en plus complète et cohérente.

Si votre pratique photo tourne autour du sport, de l’action ou du reportage exigeant, l’EOS R1 saura vous accompagner au quotidien avec une grande efficacité. Son autofocus intelligent qui anticipe les mouvements, sa rafale stratosphérique et sa qualité d’image optimisée en font un outil redoutable pour traquer la photo parfaite en toutes circonstances.

Seul véritable bémol, son prix de 7449 € et son positionnement très spécialisé en font clairement un outil de travail professionnel. Si vous ne gagnez pas d’argent avec ce boîtier, ce sera un très beau cadeau que vous vous faites 🙂

Malgré des fonctions computationnelles un peu limitées (pas de pixel shift, de focus stacking ou de modes HDR évolués), l’EOS R1 mise avant tout sur la réactivité et la qualité optique pure. Un parti pris à contre-courant qui devrait séduire les puristes de la photo d’action.

Et vous, que pensez-vous du Canon EOS R1 ? Est-ce pour vous la combinaison gagnante rapidité/qualité d’image pour capturer l’instant décisif ? Des retours d’utilisations sont toujours très précieux, alors n’hésitez pas à vous lâcher en commentaires !

Où trouver cet appareil ?

Questions fréquemment posées

Clément Belleudy
Je connais Laurent depuis le tout début d’Apprendre.Photo. Depuis 2020, je lui prête main forte sur la création de contenu, et comme apprendre est plus efficace en s’amusant, j’ai à cœur de créer des contenus pédagogiques et plaisants à lire, sans jamais trop se prendre au sérieux !
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