Un peu comme la question du matériel, celle-ci revient souvent : que faut-il choisir comme logiciel pour retoucher ses photos et les sublimer ? Quels sont les meilleurs logiciels de retouche d’images pour répondre aux besoins des photographes ? Quelles différences entre eux, les logiciels de retouche photo gratuits sont-ils crédibles, si oui lesquels, et Adobe Photoshop est-il un outil indispensable à mon arsenal de photographe ?

Ce sont des questions légitimes, car quand on n’y connaît rien et que l’offre est pléthorique, autant dire que c’est un véritable labyrinthe pour choisir le bon logiciel de retouche photo, et décider si on souhaite payer ou pas.

Notez que j’utilise le terme « retouche » de manière très générique dans le titre, dans le sens de « toute modification qu’on fait sur l’image », mais quand il y a besoin d’être plus précis, je préfère distinguer le post-traitement, le développement, et la retouche locale. J’en reparle très bientôt 🙂

Petit point définitions ! Dans la suite de l’article, le terme « post-traitement » englobe deux étapes :

– Le développement, qui consiste à appliquer des réglages qui s’appliquent globalement à l’image

– La retouche locale, qui désigne tout travail localisé sur l’image (comme son nom l’indique)

Notez-bien que sur le web, tout le monde ne fait pas toujours ce choix de définitions (il n’y a d’ailleurs pas de consensus à ce sujet). Simplement, tout article sérieux se doit de bien définir les termes dès le début 😉

Mais d’abord, comme je sais que certains sont très pressés, je vais vous donner des noms de logiciels juste en dessous, puis nous reviendrons ensuite dans le détail !

Les meilleurs logiciels de retouche d’images gratuits ou payants

Voici les meilleurs logiciels de retouche photo gratuits ou payants et leurs caractéristiques clés :

Adobe Lightroom Classic

Le logiciel de retouche “tout en un” idéal, disponible en abonnement.

Adobe Lightroom

La version légère du logiciel précédent avec les photos sur le Cloud.

DxO PhotoLab

Le meilleur logiciel de retouche sous licence permanente (pas d’abonnement).

Capture One

Le meilleur logiciel de retouche pour une gestion avancée de la colorimétrie. Réservé à un public plus averti.

DarkTable

Un des meilleurs logiciel de retouche gratuit, puissant, mais qui demande néanmoins un temps de prise en main.

RawTherapee

Un logiciel de retouche gratuit et multi-plate-formes (Windows, Mac et Linux), ergonomique pour des résultats très satisfaisants.

ART (Another RawTherapee)

Un logiciel de retouche compatible Windows, développé à partir de RawTherapee et qui se veut très ergonomique.

Luminar AI

Le moins cher des logiciels de retouche sous licence permanente. Excellente ergonomie.

Photoshop

Le logiciel de retouche photo le plus connu mais qui ne propose pas de catalogage, et ne conserve pas l’historique des modifications sur le fichier RAW après enregistrement.

Reprenons maintenant dans le détail : de quoi a-t-on réellement besoin comme outils en tant que photographe ? Avant tout de 2 outils indispensables, et éventuellement d’un troisième facultatif. Ça va déterminer quels programmes sont nécessaires et comment les choisir.

3 types de fonction pour le photographe

Le développement RAW

C’est LA fonction principale dont vous avez besoin en tant que photographe : pouvoir développer vos fichiers RAW dans un logiciel. Quand je dis développer, j’insiste sur le terme : il s’agit ici de réglages qui s’appliquent globalement à l’image, et sont assez subtils et simples à mettre en place, en bougeant simplement quelques curseurs : ajuster la balance des blancs, le contraste, la saturation, les couleurs, jouer sur la netteté et diminuer le bruit.

En parlant de développement RAW, n’oubliez pas de calibrer votre écran pour qu’il vous montre des couleurs fidèles. Je vous explique tout dans cet article complet sur les écrans photo 🙂

Il s’agit donc ici de sublimer son image en lui donnant le peps nécessaire qu’on n’arrive pas à avoir en JPEG, mais pas de faire des modifications lourdes, comme supprimer certains éléments d’une image. Sublimez vos Photos, c’est d’ailleurs le nom de ma formation phare sur le post-traitement au cas où vous ne sauriez pas 🙂

Une fois que vous serez satisfaits de vos réglages sur votre fichier RAW, vous pourrez l’exporter en format image (par exemple JPG) et la partager. Mais votre fichier RAW d’origine restera toujours intact : on dit que la modification est non-destructive.

Schéma de fonctionnement d'un logiciel de post-traitement RAW

La plupart des logiciels enregistrent aussi l’historique des réglages appliqués à votre fichier RAW, ce qui est bien pratique pour revenir en arrière et faire votre développement en plusieurs fois !

La qualité de vos fichiers RAW est essentielle pour avoir de la marge de manoeuvre dans le post-traitement. Ça dépend à la fois de votre objectif et de votre boîtier. J’ai justement un article pour savoir quel appareil photo choisir, un autre qui donne les meilleurs appareils photo par catégorie de besoin, et enfin un dernier pour savoir quel objectif choisir. Vous avez de quoi vous occuper 🙂

Le tri, le classement et le catalogage

Quand on fait de la photo avec passion, et surtout en numérique, on se retrouve rapidement avec beaucoup de photos. Vraiment beaucoup. Pour retrouver les meilleures et ne pas passer 2 heures à réunir le best of de ses dernières photos de vacances (parce que Tatie Jeannine se lasse au bout de 15 photos, et à la centième elle dort déjà :D), il faut adopter un système pratique qui permette de s’en sortir.

À mon sens, il doit être capable de faire plusieurs choses :

  • Afficher simplement et en grille les photos selon le dossier dans lesquelles vous les avez classées.
  • Les trier selon plusieurs critères pertinents (date, matériel utilisé, données EXIF c’est-à-dire l’ouverture, la vitesse, les ISO et d’autres choses, etc.).
  • Faire un premier tri parmi les photos : celles assez bonnes pour être travaillées (développées), et celles qui ne le sont pas assez.
  • Noter les photos suffisamment finement pour retrouver les meilleures en quelques secondes (avec un système d’étoiles, de drapeaux, de couleurs)
  • Leur attribuer des mots-clés pour retrouver aisément des photos qui vous intéressent
Exemple d’une fonction de catalogage dans Lightroom : en bas de l’écran s’affiche la pellicule qui vous permet de naviguer et de trier vos photos. Ici par exemple, la première photo est marquée avec un drapeau blanc, la seconde d’un drapeau noir (elle est rejetée), les deux suivantes avec des étoiles, et la dernière avec la couleur jaune. Bref, vous avez le choix ! Ensuite, vous pouvez filtrer les photos en fonction d’un ou plusieurs critères

Ça peut vous paraître anodin maintenant, surtout si vous commencez, mais ça devient très rapidement indispensable, et je vous conseille de commencer dès que possible à faire ça, sinon vous allez vous retrouver avec des dizaines de milliers de photos à trier d’un coup.

La retouche locale

Je fais bien la distinction avec le développement, et volontairement, car on n’utilise pas forcément les mêmes outils pour ça : la retouche locale consiste à modifier seulement une partie de l’image. Elle a plusieurs niveaux : on peut simplement retoucher différemment des zones de l’image (contraste, couleurs, netteté, etc.), ou à l’inverse passer 3 heures à retoucher un par un les cheveux sur une photo de portrait. Avec tous les intermédiaires possibles évidemment 🙂


Exemple de retouche locale avec le filtre gradué, ici sur DxO PhotoLab. La modification ne s’applique qu’à la mer (ici, l’éclaircissement des ombres), en laissant le ciel intact. La zone modifiée est colorée pour être bien visible (photo de gauche).

À noter que dans les logiciels qui regroupent développement et retouche locale, cette dernière est enregistrée dans la liste des opérations non-destructives.

Dans la majorité des situations et pour un usage amateur, vous n’aurez que peu ou pas besoin de faire de la retouche locale. À mon sens, voici les principales choses que vous aurez besoin de faire parfois (pas tout le temps) :

  • appliquer des réglages différents à 2 zones de l’image, typiquement le ciel et le sol par exemple (voir photo ci-dessus)
  • mettre en valeur un sujet en lui appliquant des réglages différents (en termes de luminosité notamment)
  • retoucher vos photos au niveau de quelques détails gênants : enlever des poussières sur le capteur, dissimuler quelques boutons, éliminer un élément gênant (un câble électrique)
  • faire quelques retouches beauté : illuminer les yeux, blanchir les dents, adoucir un peu la peau

Et c’est à peu près tout ce dont vous aurez besoin dans votre pratique photo quotidienne, pour la majorité d’entre vous.

Faut-il 3 logiciels ?

En lisant ça, vous pourriez craindre que 3 logiciels soient nécessaires en tant que photographe, chacun pour sa fonction. En réalité, ces fonctions sont parfois regroupées dans un seul logiciel, ce qui permet de réduire le travail, de simplifier les choses et de ne pas jongler entre plusieurs outils différents, chacun avec leurs codes.

Seulement voilà, en général plus c’est pratique, plus c’est demandé, plus c’est cher 🙂 N’espérez pas trouver la solution tout-en-un ergonomique, performante et gratuite. Mais rassurez-vous, l’espoir n’est pas perdu !

Dédramatisez le choix du logiciel !

Choisir un logiciel photo est loin d’être une tâche facile, je vous l’accorde, mais il ne faut pas trop vous prendre la tête non plus.

Une bonne façon de choisir est d’en tester plusieurs – grâce aux versions d’essai – parmi ceux que je vais citer juste après.

Ces logiciels que je vais vous recommander ont les fonctions techniques indispensables pour faire votre post-traitement de A à Z (catalogage, développement RAW non destructif, retouche locale), mais il est important que vous preniez aussi en compte l’expérience que VOUS avez eue avec tel ou tel logiciel.

Elle est propre à chacun, mais puisque vous allez passer un peu de temps sur ce logiciel, autant que ce moment soit agréable pour vous, n’est-ce pas ? Quelques pistes pour justement évaluer cet aspect subjectif :

  • L’interface vous plaît-elle, est-elle intuitive pour vous ?
  • Les outils principaux sont-ils faciles à trouver et simplement présentés ? Par exemple, si vous devez cliquer 10 fois avant de pouvoir appliquer un filtre gradué, ça peut vous énerver 🙂

Évidemment, le critère prix va rentrer en ligne de compte, en fonction de votre fréquence d’utilisation et de votre budget. Mais sachez qu’on a plus facilement tendance à dépenser de l’argent dans les biens matériels (boîtiers et objectifs) que dans des logiciels, alors que ces derniers font partie du processus photographique.

Enfin, sachez que si vous vous limitez aux logiciels cités ci-dessous, il n’y a pas un logiciel nettement meilleur que les autres en termes de puissance de traitement. Vous pouvez même obtenir des résultats satisfaisants avec tous les logiciels principaux, même gratuits, c’est plutôt une histoire de tolérance à la frustration !

Moi-même j’utilise Lightroom, mais très probablement, si j’avais commencé avec Capture One ou Dxo Photolab il y a 10 ans, j’y serai encore aujourd’hui !

Dédramatisez ce choix et allez faire des photos, car ce n’est pas le choix du logiciel en lui-même qui va impacter votre destinée de photographe, mais plutôt comment vous allez l’utiliser !  Un peu comme l’appareil photo : ce n’est pas la marque qui compte mais ce que vous allez créer avec.

Le fait de passer trop de temps à choisir le logiciel est une forme de procrastination, sachez-le 🙂

Sur ces bonnes paroles, commençons !

Lightroom, le tout-en-un idéal pour le photographe

Vous en avez sans doute déjà entendu parler : Adobe Lightroom Classic (c’est son nom complet) est un logiciel très connu pour les photographes. Je ne vais sans doute pas vous étonner si vous me suivez un peu : pour moi, c’est LA solution idéale pour les photographes. En effet, il inclut absolument tout dans un seul logiciel fiable et performant.

Autrement dit, au sein du même logiciel, vous pouvez à la fois trier vos photos, les développer, faire un peu de retouche locale si besoin, et à la fin cataloguer vos images avec des notes, des mots-clés, et même les exporter directement depuis le logiciel vers votre galerie en ligne préférée (Flickr, Facebook, 500px, site web).

Regardez par exemple ce que je peux faire entièrement dans Lightroom sur une photo animalière :

YouTube video

Si vous voulez voir d’autres exemples de développement RAW, je vous invite à jeter un œil à ma série de vidéos “Donne-moi ton RAW”, où je retouche les photos des abonnés, sans préparation, pour que ça soit naturel 🙂

L’ensemble de ces étapes est ce qu’on appelle le flux de travail (ou workflow). Pouvoir l’effectuer intégralement au sein du même logiciel de retouche photo est pour moi très précieux, et c’est pour ça que je recommande vivement Lightroom si vous êtes prêts à investir.

Lightroom gère très bien tout ça grâce à ce qu’on appelle son catalogue. C’est un outil qui fait souvent peur aux débutants, mais j’ai écrit un guide complet du débutant pour le catalogue Lightroom que je vous invite à consulter en cliquant ici : vous verrez que c’est comme une bibliothèque municipale composée de rayons et gérée par un système informatisé (si, si vous avez bien lu 😉)

En bonus, Lightroom possède un module “Impression” qui vous permet notamment de vérifier avant d’imprimer si votre tirage va être bon (si c’est un sujet qui vous intéresse, je détaille tout ça dans la formation Réussir son premier tirage photo en 7 jours chrono)

Interface de Lightroom Classic CC, logiciel de retouche photo

Bref, Lightroom fait tout, très bien, il est ergonomique et bien pensé, donc je ne vois pas de raison de ne pas l’adopter. Le seul hic, c’est qu’il est bien évidemment payant. Son prix est de 12€/mois avec le Creative Cloud pour la Photo (qui inclue Adobe Photoshop et Lightroom tout court, que j’évoque plus bas, ainsi que 20 Go de stockage en ligne), et il y a régulièrement des offres à 10€/mois pour les nouveaux clients, ou même moins.  

Une astuce pour ne pas rater les réductions du Adobe Creative Cloud sur Amazon (et investir à ce moment là) : utilisez Keepa pour voir l’historique des prix. Ensuite, paramétrez une alerte pour être prévenu dès que le prix descend sous un seuil. À l’heure où j’écris ces lignes, je vois par exemple que le prix est descendu à 9,20€/mois et même à 7,80€/mois sur des périodes limitées.
Dites-moi en commentaires si vous connaissez des astuces similaires pour d’autres vendeurs en ligne !

Vous pouvez l’essayer gratuitement pendant 1 mois sur le site internet d’Adobe, ce qui vous permet d’être sûr que vous avez bien envie de mettre cette somme 🙂

Un autre avantage d’utiliser le même logiciel de retouche photo que tout le monde, c’est que vous allez trouver des tonnes de tutoriels et vidéos explicatives sur le logiciel, ce qui aidera d’autant plus sa prise en main.

Franchement, si vous pouvez vous permettre cette dépense, que vous ne voulez pas trop vous embêter à tester plusieurs logiciels (pour utiliser ce temps à prendre des photos par exemple 😉), prenez Lightroom vous ne le regretterez pas. Et je ne suis pas payé par Adobe pour vous dire ça, c’est juste un retour d’expérience de l’utilisateur que je suis pour vous faire gagner du temps.

Il est compatible Windows et Mac, mais malheureusement pas Linux.

ATTENTION : il ne faut pas le confondre avec Adobe Lightroom tout court, qui lui est un logiciel beaucoup plus léger et limité, puisqu’il est à l’origine une adaptation pour ordinateur de l’application Lightroom Mobile. Je sais, ce n’est pas très facile à suivre, et donner deux noms proches à des logiciels différents n’est pas très malin… Retenez juste que le logiciel complet, c’est Lightroom CLASSIC 😉 Pour Adobe Lightroom tout court, on y revient juste après.

Les autres logiciels de retouche photo payants (à part Lightroom Classic)

Si vous ne voulez pas adopter Lightroom Classic pour une raison extravagante (par exemple si le patron d’Adobe a coupé votre main au sabre laser et que vous lui en voulez un peu :D), mais que vous êtes quand même prêt à dépenser pour un logiciel de post-traitement, voici quelques alternatives pour les 3 fonctions dont nous avons besoin.

Tout ce que je vous cite ici sont des alternatives crédibles (= des logiciels avec un bon rapport qualité/prix, les fonctions de base du trio catalogage – développement – retouche locale et une ergonomie agréable). Je ne m’attarderai pas longuement sur chacune, car le but de cet article est de fournir une solution simple à la question du choix du logiciel de retouche photo, pas de vous embrouiller en faisant un panorama complet des logiciels existants.

Précision : si certains logiciels ne sont pas présents ici, c’est parce que je ne les juge pas assez avancés pour un faire un travail de post-traitement un peu poussé, ou bien qu’ils ont d’autres défauts rédhibitoires qui rendent le post-traitement laborieux.

J’ai justement fait une partie avec les logiciels que je ne vous recommande pas. L’idée n’est pas de les mettre au pilori pour toujours hein 😀 mais de vous faire gagner du temps. Cette liste évoluera en fonction des corrections apportées par les éditeurs de logiciels !

Les logiciels de post-traitement RAW

Pour ce qui est du développement RAW, il existe de nombreuses alternatives payantes crédibles.

Adobe Lightroom (tout court)

Lancé en 2017, il s’agit donc d’un logiciel distinct du Lightroom Classic d’Adobe – déjà présenté plus haut – mais qui lui ressemble.  Il est inclus dans l’offre Creative Cloud pour la Photo, mais vous pouvez l’acheter séparément.

Voici ses particularités :

  • C’est un logiciel basé sur le Cloud : cela signifie que votre catalogue et vos fichiers originaux (les RAW que vous post-traitez) sont stockés obligatoirement en ligne et non pas localement sur un disque dur comme c’est le cas avec Lightroom Classic
  • Puisque les fichiers sont en ligne, l’application fonctionne à la fois sur votre téléphone, votre tablette ou votre ordinateur.
  • Lightroom est pensé davantage grand public : il ne comporte pas certaines fonctions de Lightroom Classic pourtant bien utiles, comme l’historique des modifications, les outils de visualisation type avant/après, et bien d’autres.
Interface Lightroom

Son prix est de 12€/mois avec la formule Lightroom avec 1To (cette formule n’inclut ni Adobe Photoshop ni Lightroom Classic, notez bien !)

Avec ce logiciel entièrement en ligne, j’ai bien l’impression qu’Adobe tient un concept prometteur pour le futur, mais trop en avance sur son temps ! En effet, la capacité de stockage de 1To va vous limiter rapidement si vous prenez beaucoup de photos, et Adobe vous facture 10€/mois tout To supplémentaire.

On se retrouve donc avec un logiciel bridé en possibilités, avec un stockage de photos limité, sans Photoshop, et tout ça au même prix que le Creative Cloud pour la Photo.

Et si vous êtes souvent en déplacement loin de votre disque dur contenant vos fichiers RAW, ça peut être la solution ?

Eh bien pas vraiment, pour au moins deux raisons :

  •  Lightroom Classic comporte déjà une fonction « aperçus dynamiques », qui stocke une version allégée de vos RAW dans votre catalogue, pour vous permettre de continuer à post-traiter quand votre disque dur principal est déconnecté.
  • La formule Creative Cloud pour la Photo inclut déjà Lightroom tout court (en plus de Lightroom Classic, Photoshop et 20Go de stockage en ligne, vous me suivez ?). Donc en gros la seule chose que vous apporte la formule Lightroom tout court c’est 1To de stockage en ligne. Disons qu’il faut VRAIMENT vouloir son 1 To !

Bref, vous avez compris, je vous conseille plutôt l’offre Creative Cloud pour la Photo qui a un bien meilleur rapport qualité prix.

Vous pourrez toujours utiliser Lightroom sur votre tablette ou votre smartphone en synchronisant certaines collections dynamiques depuis Lightroom Classic !

Vous pouvez néanmoins essayer gratuitement la formule Lightroom avec 1 To  pendant 1 mois sur le site d’Adobe, pour vous convaincre vous-même 🙂

Avantages :
  • Interface conviviale (semblable à celle de Lightroom Classic mais simplifiée)
  • Fonctions basiques de post-traitement RAW & catalogage
  • Post-traitement RAW possible à tout instant sur smartphone, tablette et ordinateurs (fichiers en ligne uniquement)
Inconvénients :
  • 12€/mois, moins bon rapport qualité/prix que Creative Cloud pour la Photo
  • Stockage en ligne de 1 To trop juste, 10€/mois par To supplémentaire !
  • Absence de certaines fonctions utiles de Lightroom Classic

DxO PhotoLab

DxO PhotoLab (anciennement DXO Optics Pro), est un excellent logiciel français, particulièrement performant dans la correction des défauts optiques (distorsion, aberrations chromatiques, etc.), mais aussi en ce qui concerne le bruit et la netteté.

Vous retrouverez des fonctions équivalentes à celles de Lightroom Classic, avec souvent un nom un peu différent. L’ergonomie est excellente, les outils se trouvent facilement, et le logiciel est rapide.

Pour chaque fonction, le logiciel propose même des pré-réglages personnalisés à chaque image, qui peuvent constituer un point de départ dans votre post-traitement (si vous le souhaitez, évidemment !)

DxO a également racheté la technologie des U-points qui permet une retouche locale assez différente et intuitive (en gros, vous avez des curseurs qui s’affichent directement au voisinage de la zone de retouche locale), et les plugins de la Nik Collection qui permettent une approche différente du noir et blanc par exemple (ces plugins sont en option). Le logiciel est aussi bon pour la réduction du bruit numérique et la correction des défauts optiques. Je ne vais pas plus détailler ici, le mieux est encore de tester par vous-même, grâce à la version d’essai 30j.

Si vous êtes allergiques aux offres par abonnement, c’est à mon sens le meilleur rapport qualité prix pour une licence permanente sur le marché à l’heure actuelle.

Il est proposé à 139€ environ en version Essential (qui inclut déjà les outils qui nous intéressent) ou 219€ en version Elite, et est compatible Windows et Mac.

Interface de DXO PhotoLab
Avantages :
  • Version d’essai 30j
  • Logiciel ergonomique avec la plupart des fonctions de post-traitement RAW & cataloguage
  • Rapide
  • Algorithmes de correction puissants et innovants (notamment les U points)
  • Disponible en licence permanente à seulement 139€ pour la version Essential
Inconvénients :
  • Pas de collections virtuelles (permet de regrouper des photos situées dans des dossiers différents)
  • La communauté d’utilisateurs est moins importante que pour Lightroom

Capture One

Capture One est un logiciel qui a beaucoup monté en popularité ces dernières années, et propose d’excellentes possibilités pour le post-traitement photo. Beaucoup disent qu’il est même meilleur que Lightroom là-dessus, notamment sur les réglages de colorimétrie, même si personnellement je n’ai pas vu de différence assez importante pour justifier de me passer de l’excellent catalogage de Lightroom (bien que Capture One inclue cette fonction).

Il propose également de travailler par calques, comme on pourrait le faire dans Adobe Photoshop. Ça offre plus de possibilités quand on est expert, mais ce n’est pas toujours un avantage, car ça peut compliquer les choses, surtout en débutant.

De plus, le logiciel coûte quand même 349€ pour une licence permanente, ce qui n’est pas rien à dépenser d’un coup ! Vous avez cependant 30 jours d’essai gratuit pour vous faire une idée et décider si vous le préférez à Lightroom, et vous pouvez choisir de souscrire à la formule par abonnement qui va de 18€ à 29€/mois selon la version choisie. Compatible Windows et Mac.

Interface de Capture One 11
Avantages :
  • Version d’essai 30j
  • Logiciel ergonomique avec les fonctions de post-traitement RAW & catalogage
  • Réglages colorimétriques fins et gestion par calques (pour les plus experts)
  • Disponible en licence permanente
Inconvénients :
  • Onéreux : 349€ en licence permanente, 18€ à 29€/mois en abonnement (annuel ou mensuel)
  • Potentiellement plus long à prendre en main quand on débute

LuminarAI

Vous savez, le logiciel qui fait entièrement sa pub sur ses fonctions de remplacement de ciel !

Comme cette fonction ne m’enthousiasmait pas plus que ça, j’avais traîné les pieds pour le tester et c’est désormais chose faite !

Et vous savez quoi ? L’ergonomie du logiciel est étonnamment réussie. Ce qui m’a marqué, ce n’est pas la-super-fonction-qui-permet-de rajouter-des-montgolfières-ou-des-cœurs-dans-le-ciel, mais la facilité d’utilisation et la présence des principaux outils de catalogage (étoiles), de développement (réglages de base, courbes), et de retouche locale (les filtres gradués et radiaux sont un vrai bonheur à utiliser). On comprend immédiatement tout.

En revanche, les outils basés sur l’AI sont souvent des boîtes noires dont il est difficile de comprendre l’effet (à part la fonction bokeh qui fonctionne sur les portraits qui se détachent de l’arrière-plan).

Certaines fonctions labellisées AI vous feront peut-être sourire. Surtout quand il s’agit de composition !  Pour les curseurs Spectaculaire et Mystique, il faut comprendre : « quelque part dans les bureaux de Skylum, un ingénieur pense que ça rend vos photos plus spectaculaires et plus mystiques »  🤨 Vous êtes mieux placé que lui pour connaître votre intention, non ?

Bref, c’est dommage que leur marketing soit entièrement tourné sur le remplacement de ciel et fonctions basées sur l’intelligence artificielle. Car à mon sens, la grande force du logiciel n’est pas là, mais plutôt dans le fait de proposer les principaux outils de Lightroom dans une licence permanente à 62€.

Malgré mon ordinateur puissant, j’avais remarqué par le passé une lenteur du logiciel. Ce n’est désormais plus le cas: qui sait, les ingénieurs de chez Luminar m’ont peut-être entendu 🙂

Avantages :
  • Le prix : seulement 62€, licence permanente
  • Ergonomie bien pensée des onglets “outils de base” et “masquage local”, logiciel rapide
Inconvénients :
  • Pas de copie virtuelle de photos (pour tester deux post-traitements différents d’une même photo)
  • Catalogage basique : on peut marquer les photos d’un cœur mais pas de mots-clés
  • Les fonctions basées sur l’AI sont assez grossières sauf “Portrait avec Bokeh” qui fonctionne dans certains cas

Les logiciels de post-traitement RAW payants que je ne vous recommande pas

Je sais que je ne vais pas me faire que des amis avec ce paragraphe, mais tant pis, puisque mon but est de vous aider sans langue de bois ! J’ai créé cette rubrique pour vous partager les logiciels payants que j’ai testés et qui présentent à mon sens un défaut majeur rédhibitoire.

Cela peut être une fonction essentielle qui manque (par exemple conserver l’historique des réglages pour pouvoir revenir dessus plus tard), un dysfonctionnement (algorithme de traitement des RAW, lenteur excessive), ou une mauvaise ergonomie.

Bien évidemment, il ne s’agit pas d’une liste noire gravée dans le marbre. Un logiciel pourra passer dans la partie précédente dès que je vois passer une mise à jour qui corrige le défaut (ça été le cas de Luminar récemment) !

Néanmoins, je vous invite à tester par vous-même pour vous faire votre propre avis comme Saint Thomas. Et si en testant vous vous apercevez que le défaut est réparé, signalez-le-moi en commentaire, ça m’aidera à être plus réactif sur les mises à jour 🙂

Affinity Photo

Un concurrent se détache depuis quelques temps : Affinity Photo. Les critiques sont très bonnes, et il permet aussi de retoucher ses RAW.

Affinity Photo est un logiciel unique en son genre, puisqu’il combine à la fois post-traitement RAW et de la retouche locale complète à la Photoshop. En revanche, comme Photoshop il ne propose pas de tri et de catalogage intégré.

Avant de vous donner mon avis sur le logiciel, laissez-moi vous résumer comment se déroule un post-traitement RAW sous Affinity :

  • tout commence par l’ouverture de votre fichier RAW dans le logiciel
  • ensuite, le développement se déroule comme dans tout autre logiciel classique. Il faut signaler que l’interface de développement d’Affinity est vraiment très intuitive et ergonomique, du même niveau que Lightroom ou Capture One voire au-dessus pour certaines fonctions (c’est un sacré compliment de ma part, rendez-vous compte !). Vous y retrouverez tous les outils, y compris la retouche locale (filtres gradué et radial pour modifier une partie de l’image). C’est vraiment une bonne surprise pour un logiciel bien moins cher que ses concurrents ! On retrouve l’historique de toutes les modifications sur le fichier RAW, comme dans d’autres logiciels de post-traitement non-destructifs.
  • une fois le post-traitement terminé, vous devrez cliquer sur « Développer » et Affinity va créer un fichier avec l’extension .afphoto (équivalent au .psd sur Photoshop). A ce moment-là, tous les outils de type Photoshop se débloquent pour passer à une retouche avancée. Mais malheur, tout l’historique de votre post-traitement RAW a disparu, vous ne pouvez plus revenir en arrière !
Historique modifications Affinity Photo
L’historique des modifications sur le RAW, avec un curseur bien pensé. Malheureusement, cet historique n’est plus disponible une fois la photo “développée”…

Vous l’aurez compris, d’abord enthousiasmé par l’ergonomie de l’interface du logiciel, je n’ai pas du tout aimé le fait qu’on ne puisse pas conserver l’historique des réglages du fichier RAW. L’éditeur du logiciel déclare qu’il s’agit d’un post-traitement non-destructif car le fichier RAW d’origine n’est pas modifié. Certes, mais une fois que le post-traitement est réalisé vous ne pouvez plus revenir dessus, et cela peut être très frustrant si comme moi, vous post-traitez souvent vos photos en plusieurs fois, pour aboutir au rendu que vous recherchez.

J’aurais préféré des possibilités de retouche locale moins poussées, et une vraie réversibilité du post-traitement RAW.

Bref, on pourrait penser que l’idée d’un logiciel qui fait à la fois post-traitement RAW et retouche locale complète à la Photoshop puisse être bonne, mais je ne suis pas sûr que ce soit une si bonne idée pour les photographes. Ce logiciel est à mon sens excellent mais plutôt destiné aux retoucheurs. Son gros avantage reste son prix : seulement 55€ ! (avec une version d’essai gratuite pour vous faire une idée).

Interface Affinity Photo
L’interface d’Affinity Photo et le fameux bouton Développer en haut à gauche.
Avantages :
  • Le prix : seulement 55€, licence permanente
  • Un seul logiciel pour post-traiter ses RAW et faire de la retouche d’images poussée
  • Ergonomie très bien pensée, logiciel rapide
Inconvénients :
  • Pas de catalogage
  • Pas d’enregistrement de l’historique des modifications du RAW (c’est très embêtant)

ON1 Photo Raw

Ce logiciel fonctionne bien et comporte toutes les fonctions clé, même si les choix de l’interface sont discutables (pourquoi donc ajouter des menus dédiés « Portraits » et « Ciel » en plus de l’onglet développement ?)

A 110€ la licence permanente, je trouve que ce logiciel n’a pas assez d’arguments en sa faveur pour être convaincant. Autant choisir l’excellent Dxo Photolab en version Essential qui possède une interface plus ergonomique et des algorithmes de traitement performants.

Mais testez par vous-même, il y a une version d’essai 15 j !

PhotoWorks

Tout avait pourtant si bien commencé pour ce logiciel développé pour Windows. Les fonctions essentielles sont là et faciles à prendre en main dans une interface très user-friendly.

A un moment donné, je pousse le curseur des ombres fort et me rend compte que l’image devient toute grise, comme si je travaillais sur un JPG. Après quelques tests sur la récupération des hautes lumières et sur les tons sombres, je m’aperçois qu’il y a vraiment un souci avec l’algorithme de traitement des fichiers RAW.

On a l’impression que le logiciel travaille sur le fichier JPG inclus dans le RAW d’origine !

Ce serait assez cohérent avec le prix de la licence perpétuelle, à 23 euros seulement.

Malgré mes recherches dans les paramètres du logiciel, je n’ai pas réussi à élucider ce mystère. Donc si vous avez la réponse, dites-le-moi en commentaires, merci !

En l’état actuel des choses, je vous conseille donc de fuir ce logiciel 😉

PhotoScape X

L’interface de ce logiciel est tirée par les cheveux, et on ne peut même pas tester l’outil courbe dans la version d’essai. Je n’ai pas réussi à trouver l’outil retouche locale : très mauvais signe pour l’ergonomie de PhotoScape X.

Heureusement ce n’est pas comme s’il n’existait pas d’autres logiciels avec lesquels vous serez bien plus à votre aise !

Les logiciels de tri des photos, classement et catalogage

PhotoMechanic

PhotoMechanic est un logiciel beaucoup utilisé par les pros qui manipulent de nombreuses photos pour des clients (photographes de portrait, de mariage, etc.)

L’idée de ce logiciel est de vous permettre de faire un tri efficace et rapide avant d’importer vos images dans votre logiciel de post-traitement favori.

En effet, PhotoMechanic affiche les fichiers RAW à la vitesse de l’éclair et vous permet donc de gagner en temps et en confort.

Il est certes très performant, mais coûte quand même 130€ et est uniquement en anglais. Par contre il s’intègre parfaitement avec Lightroom. Donc pour l’amateur c’est sans doute un peu cher juste pour ça, mais disons que si vous allez vous professionnaliser, ça peut valoir le coup : 30 jours d’essai gratuits vous décideront ! 🙂

Avantages :
  • Outil efficace pour visualiser rapidement de nombreuses photos en RAW et faire un premier tri (notes par étoiles, mots clé, couleurs)
  • Bonne communication avec Lightroom (via les fichiers .xmp créés à côté des RAW)
Inconvénients :
  • Payant : 130€
  • En anglais

Narrative Select

Narrative Select est un logiciel arrivé en 2022 qui vient bousculer un peu PhotoMechanic !

Comme ce dernier, il est ultra-rapide pour afficher les fichiers RAW et faire un premier tri.
Grâce à l’IA, il est en plus capable de détecter les visages et de vous aider à évaluer la netteté et l’ouverture des yeux de vos sujets.

Ça peut paraître anecdotique dit comme ça, mais à l’usage ça vous évite de zoomer dans l’image sur les photos de groupe pour vérifier les visages un à un. Pour un usage en photo de mariage ou de famille, cette fonction représente donc un gain de temps non négligeable !

Son plus gros défaut, c’est qu’il n’est disponible que sur Mac, et est uniquement en anglais.

Le logiciel est gratuit dans sa version de base, et vous pouvez utiliser les outils avancés basés sur l’IA (décrits plus haut) pour 4 projets par mois. C’est suffisant pour la grande majorité d’entre nous !

Je vous invite à tester pour vous faire une idée et découvrir toutes les fonctions. Vous verrez, le logiciel est assez facile à prendre en main 🙂

ACDSee Photo Studio Home

Pour le tri, vous aurez besoin d’un logiciel dédié si vous décidez d’utiliser un développeur RAW qui ne fait pas cette fonction.

La solution payante la plus adaptée est ACDSee (compatible MacOs et Windows, en cherchant bien), qui va très loin dans les possibilités, mais peut-être même trop loin 🙂 La version Professional propose également des outils de développement et de retouche d’images, mais pas aussi avancés que les outils proposés avant (la version Ultimate est plus aboutie, mais comme ce logiciel ne sort pas du lot et reste assez confidentiel, je ne vois pas bien l’intérêt de l’adopter).
ACDSee Photo Studio Home est proposé à 69€.

Interface ACD See Photo Studio Standard

Les logiciels de retouche locale

Pour la retouche locale, c’est là que l’achat d’un logiciel dédié peut éventuellement se justifier. Si vous utilisez Lightroom, vous n’en aurez sans doute pas besoin, sauf si vous voulez faire de la retouche très lourde.

Le roi de la jungle est évidemment Adobe Photoshop, maître incontesté du domaine. Il dépasse largement les fonctionnalités dont a besoin un photographe, et vous l’utiliserez sans doute à 10 % de ses capacités (ce qui est déjà énorme).

Il est à noter que Photoshop permet également de développer des fichiers RAW (via son module Camera RAW), mais comme pour Affinity vous ne pourrez plus revenir en arrière une fois le fichier enregistré. C’est la raison pour laquelle je ne l’ai pas inclus dans la partie « logiciels de post-traitement RAW ».

Interface Photoshop

Il est maintenant disponible seulement à l’abonnement mensuel (ce qui a fait grincer pas mal de dents, à raison), pour 37€/mois. Il y a encore une offre qui peut être intéressante : Photoshop et Lightroom pour 12€/mois. Là déjà, ça vaut plus le coup !

Vous pouvez aussi vous tourner vers Affinity Photo, que j’ai évoqué plus haut. Seulement 55€ (avec une version d’essai gratuite pour vous faire une idée).

Si vous êtes sur Mac, Pixelmator Pro peut être une bonne alternative à Adobe Photoshop. Il est proposé à 40€ sur l’App Store.

Quel est le meilleur logiciel de photo gratuit ?

Le meilleur logiciel de photo gratuit est RawTherapee ou DarkTable, selon vos goûts en termes d’ergonomie. Ces deux logiciels sont tous les deux multi-plateformes (Windows, Mac et Linux).

Évidemment, pour certains payer pour un logiciel n’est pas envisageable, et heureusement il existe ces solutions gratuites crédibles. On me pose souvent la question : est-ce qu’elles sont aussi bien que les logiciels payants ?

Le plus souvent, non : il n’y a pas de secret, on en a toujours pour son argent. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne puisse pas obtenir de bons résultats avec ces logiciels de retouche photo. Simplement, ils ont forcément plus de faiblesses.

Le plus souvent, elles concernent l’ergonomie (le logiciel peut ressembler à une usine à gaz et vous mettrez plus de temps à le prendre en main), la rapidité (le délai entre le déplacement d’un curseur et l’effet sur l’image), et enfin la performance du logiciel (les algorithmes de traitement sont parfois moins aboutis, comme par exemple pour le bruit numérique).

L’ergonomie d’un logiciel est importante pour au moins deux raisons :

  • Si vous préférez comme moi faire des photos plutôt que de passer du temps derrière l’ordinateur, autant rendre ce moment le plus plaisant possible !
  • Si je galère à trouver une fonction, que je dois regarder 4h de vidéo Youtube pour la trouver, ou que le logiciel rame à chaque fois que j’applique un réglage ou crashe régulièrement, ça va m’énerver, et surtout me décourager à expérimenter plusieurs traitements sur une même photo. Et donc rendre mes post-traitements moins fidèles à mon intention de départ.

Donc vous voyez, l’ergonomie d’un logiciel n’est pas juste du confort d’utilisation, ça va bien plus loin que ça !

Le post-traitement RAW

RawTherapee

En termes de logiciel de post-traitement RAW gratuit, je conseille clairement RawTherapee : il est multi-plate-formes (Windows, Mac et Linux), disponible en français, assez ergonomique et bien pensé, et délivre des résultats satisfaisants.

Il n’est pas exempt de défauts non plus : le bruit est plus présent que chez ses concurrents payants, l’interface est un chouilla complexe par endroits (il faut juste ignorer les fonctionnalités compliquées pour se concentrer sur l’essentiel), et il n’est pas très rapide. Les outils de retouche locale (filtre dégradé et filtre radial) sont plus limités que sur leurs concurrents payants (on ne peut régler que l’exposition). Malgré ça, ça reste une excellente alternative gratuite, très bien pour commencer le post-traitement.

Notez que ce logiciel a fait un petit – ART (AnotherRawTherapee) – qui se veut moins machine à gaz et plus accessible, mais pour l’instant uniquement disponible sous Windows (donc il faudra attendre que j’aie un PC sous la main pour le tester !)

Interface de RawTherapee

DarkTable

DarkTable présente des performances similaires à RawTherapee. Son interface est davantage calquée sur celle de Lightroom, donc vous ne serez pas dépaysé si vous venez de la version d’essai 30j 😉

A signaler que l’interface du logiciel DarkTable est disponible en français, comme celle de RawTherapee. 

Les étapes basiques du développement sont regroupées dans l’onglet « modules de base », mais contrairement à RawTherapee tous les réglages ne sont pas disponibles par défaut dans l’interface, et il faut ajouter ceux dont vous avez besoin depuis la rubrique « plus de modules », et c’est là où ça se complique.

En fait, il n’est pas souhaitable d’activer tous les modules, car certains sont plus anciens que d’autres et vont faire doublon.

Par exemple, dans la communauté Darktable, vous trouverez des développeurs qui vous conseillent d’activer uniquement les modules suivants :

  • Exposition
  • Filmique RVB
  • Balance couleur
  • Contraste local
  • Correction d’objectif
  • Balance des blancs

Je suis pour les logiciels libres, mais ici, on a l’impression que les modules ne sont pas pérennes dans le temps et peuvent devenir obsolètes d’une version à l’autre. Pas très rassurant pour un logiciel dans lequel vous allez investir du temps et qui est censé pouvoir encore afficher vos RAW post-traités dans 10 ans à venir !

Il y a deux autres points qui m’ont déplus :

  • le fait que les fichiers RAW s’affichent avec un rendu tout gris (et franchement moches, disons-le) à l’import. D’habitude, les logiciels partent d’un profil couleur défini par l’appareil photo, en général assez neutre mais pas non plus tout gris. C’est assez démotivant de devoir reprendre toute la colorimétrie d’une image depuis zéro !

    Vous pouvez certes définir des réglages à appliquer automatiquement à l’import (contraste, exposition, etc), mais forcément ils ont leur limite puisque chaque image est différente.
  • Les outils de retouche locale ne sont pas faciles à utiliser

Bref, si vous choisissez DarkTable, il vous faudra donc probablement un peu de temps d’apprentissage et pas mal de persévérance pour prendre en main les autres modules et comprendre leurs effets respectifs…

Notez que venant de Lightroom où tout est très ergonomique, mon avis peut paraître un peu “dur” aux utilisateurs de DarkTable les plus aguerris 🙂 Cela reste mon expérience utilisateur, subjective par nature, et avec l’habitude vous pourriez vous faire à ce logiciel entièrement paramétrable (surtout si vous êtes du genre à aimer mettre les mains dans le cambouis en informatique ^^)

Il existe maintenant une version Windows, même si j’ai cru comprendre qu’elle avait encore quelques bugs vu sa jeunesse. Les versions Mac et Linux ne posent pas de souci par contre 🙂

Interface DarkTable

Capture One Express (pour Sony ou Fujifilm)

Si vous avez un appareil Sony ou Fujifilm, vous pouvez opter pour cette version light de Capture One. L’ergonomie est très bien, mais il manque juste les outils de retouche locale (filtre gradué et radial). Ça se comprend, sinon Dxo ne vendraient plus son bébé Capture One ! 🙂

NX Studio (pour Nikon)

C’est un logiciel gratuit pour les possesseurs d’appareils Nikon, dont les fichiers RAW sont en .NEF

Les principales fonctionnalités de catalogage et post-traitement sont présentes, même si l’ergonomie de l’application est assez rudimentaire. Pour la retouche locale, il semble que le logiciel se limite à des filtres radiaux. C’est déjà pas mal pour du gratuit !

SILKYPIX (pour Panasonic)

Cet outil a une ergonomie très archaïque qui ne donne vraiment pas envie de post-traiter (on se croirait sous Windows 98 !) L’outil de retouche locale est très compliqué à utiliser, il semble qu’on ne dispose que d’un pinceau.

Bref, je vous conseille de passer votre chemin.

Olympus Workspace (pour Olympus)

Le logiciel d’Olympus pour traiter les fichiers .ORF est assez basique, mais les réglages de base du post-traitement sont présents. Pas de retouche locale possible. Un autre point négatif est la lenteur du logiciel entre le moment où vous faites la modification et l’application à l’image finale. On sent qu’Olympus n’a pas mis beaucoup de cœur (ni de moyens) au développement de ce logiciel.

Il y a forcément d’autres logiciels gratuits que je n’ai pas testé. Certains ne sont pas listés car pas adaptés pour traiter les RAW (comme PAINT ou GIMP parmi d’autres).

A priori je ne suis pas passé à côté d’un Logiciel Outsider Exceptionnel qui surpasserait tous les autres. Mais si vous découvrez une pépite, faites-m’en part en commentaires ! 😉

Le tri, le classement et catalogage

Les logiciels gratuits de post-traitement RAW présentés ici intègrent une fonction de catalogage, mais ce n’est pas toujours le cas pour les logiciels payants présentés plus haut (Affinity Photo). Voici donc quelques logiciels gratuits de catalogage. 

Xn View MP

L’un des meilleurs logiciels gratuits, et que je vous conseille les yeux fermés, c’est XnView MP : il est compatible multi plate-formes (Windows, Mac et Linux), propose toutes les fonctionnalités dont vous aurez besoin, bref, si vous voulez un choix qui ne demande pas de réflexion, c’est XnView MP qu’il faut choisir.

Solutions plus simples : Google et Apple Photos

Il existe également des solutions plus simples (un peu trop pour le photographe sérieux je trouve, mais gratuites et mieux que rien pour commencer) : Google Photos, et le logiciel Photos d’Apple si vous travaillez sous Mac.

La retouche locale

Enfin, si vous souhaitez faire des retouches locales (enlever les yeux rouges, adoucir la peau, etc.), il y a un grand gagnant dans les logiciels de retouche photo gratuits : GIMP. Il est un peu moins simple ergonomiquement au premier abord, bien qu’il ait fait de gros progrès récemment, mais au final les fonctionnalités restent similaires à Adobe Photoshop : calques, masques de fusion, et différents outils somme toute très classiques.

Il a l’avantage d’être assez populaire pour avoir beaucoup de tutoriels ou de vidéos dispos sur le net pour maîtriser l’outil. D’autant plus qu’il est assez complet, et que vous en utiliserez 10 %.

(Ne vous laissez pas arrêter par le site internet en anglais, le logiciel est traduit en français.)

Interface de GIMP

Que penser des logiciels de retouche photo en ligne ?

Nous sommes maintenant dans les années 2022, et il est légitime de se poser la question : est-ce qu’aujourd’hui, les logiciels de retouche photo en ligne sont crédibles pour le photographe ?

Évidemment, si vous souhaitez seulement faire quelques retouches de contraste ou de luminosité, aujourd’hui n’importe quelle application web ou smartphone un peu connue (comme Snapseed ou Canva par exemple) est capable de vous donner des résultats satisfaisants.

Mais soyons honnêtes : si vous avez tapé “meilleur logiciel de retouche photo” dans votre moteur de recherche, c’est sans doute que vous recherchez quelque chose de plus avancé, non ?

Ces applications ne sont pas mauvaises en soit, mais elles sont conçues pour le grand public : elles ne gèrent en général pas les fichiers RAW, et encore moins le tri et le catalogage de votre grande bibliothèque de photos. Ce n’est donc pas vraiment une solution adaptée pour nous, mais ce sera parfait pour conseiller à vos amis qui veulent simplement retoucher un peu leurs photos rapidement sur leur téléphone, en éditant juste les contrastes et les couleurs.

Et si vous voulez faire ça, notez que Lightroom possède une application mobile qui fait ça très bien et pourra même se synchroniser avec votre ordinateur !

Voilà, j’espère que cet article vous aura aidé à vous y repérer dans les différents logiciels et leurs fonctionnalités. Ce n’est pas si compliqué, il suffit d’avoir le bon outil pour les bonnes choses. Il existe des solutions adaptées à toutes les préférences et toutes les bourses, mais si je devais finir par un conseil, c’est de tester !

Les logiciels payants proposent en général une version d’essai de 15 ou 30 jours, qui vous permet de vous faire une idée et de savoir si vous voulez dépenser pour vous payer le logiciel ou non. Mais attention, si vous testez un logiciel excellent, vous aurez du mal à vous en passer après ! 🙂

Pour finir, je sais que certains d’entre vous sont réticents sur le principe de payer un logiciel comme Lightroom sous la forme d’abonnement, qui vient se rajouter à ceux que nous avons déjà (téléphone, internet, etc). C’est exact, et je comprends.

Mais gardons aussi à l’esprit qu’au même titre que la prise de vue, le post-traitement est une étape à part entière de la création d’une photo.

Donc si vous hésitez entre dépenser 1000€ dans le nouveau boîtier qui vient de sortir, ou bien dans le logiciel payant sur lequel vous vous sentez bien (soit 7 ans de licence Lightroom), ça mérite réflexion ! Si vraiment, vous êtes opposé à l’abonnement, prenez Dxo Photolab Essential, le meilleur rapport qualité prix à mon sens pour une licence permanente.

Et n’oubliez pas de partager l’article et d’aller faire des photos ! 🙂

Avez-vous tout compris ? Testez-vous avec le quizz :


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👇 Nous vous avons préparé une vidéo bonus dans laquelle on compare les logiciels Lightroom et DXO PhotoLab👇


 

 

Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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