Canon EOS M6 Mark II

Le Canon EOS M6 Mark II est un appareil photo hybride APS-C annoncé en août 2019, qui vient actualiser l’EOS M6 dans la gamme Canon. Il se positionne alors comme l’hybride APS-C le mieux défini de la marque, avec son capteur CMOS de 32,5 mégapixels, bien au-dessus des 24 à 26 Mpx de ses concurrents directs chez Fujifilm ou Sony.

Il adopte un look compact classique, sans viseur intégré mais avec un viseur électronique externe disponible en option. Son prix de lancement se situe aux alentours de 1100€ en kit avec le 15-45mm f/3,5-6,3 IS STM et le viseur.

Ce boîtier relativement compact et léger est particulièrement adapté pour les photographes amateurs avancés recherchant une haute définition d’image. Ses principales innovations par rapport à l’EOS M6 sont la vidéo 4K UHD sans recadrage, une rafale à 14 i/s (et même 30 i/s en RAW) et la détection des yeux en autofocus. Il est compatible avec les objectifs en monture EF-M.

Regardons tout de suite le détail !

Caractéristiques techniques du Canon EOS M6 Mark II

• Nom : Canon EOS M6 Mark II

• Prix de lancement : 1099€ (boîtier nu)

• Date de sortie : Septembre 2019

• Taille de capteur : APS-C (x1,6)

• Définition du capteur : 32,5 Mégapixels

• Processeur : DIGIC 8

• Plage de sensibilité ISO native : 100 à 25600 ISO (extensible à 51200 ISO)

• Visée : Electronique avec viseur optionnel EVF-DC2 de 2,36 Mpts

• Écran : 3 pouces, 1,04 Mpts, tactile, orientable à 180°

• Monture d’objectif : Canon EF-M

• Rafale : 14 i/s en RAW avec suivi AF (max. 54 images), 30 i/s en RAW avec AF fixe (max. 150 images)

• Stabilisation : Non (uniquement dans les optiques)

• Obturation : Mécanique 30s à 1/4000s, Électronique 30s à 1/16000s

• Stockage : SD UHS-II

• Vidéo : 4K UHD à 30 i/s sans recadrage, Full HD 120 i/s

• Connectique : USB-C, micro HDMI, micro-jack

• Dimensions : 120 x 70 x 49 mm

• Poids : 408g (avec batterie et carte mémoire)

• Tropicalisation : Non

• Batterie : LP-E17

• Autonomie : 305 vues (norme CIPA)

Prise en main et ergonomie

Physiquement, l’EOS M6 Mark II ressemble beaucoup à son prédécesseur, l’EOS M6, reprenant son look d’appareil compact parallélépipédique sans protubérance. Canon a conservé le grip proéminent recouvert d’un revêtement antidérapant qui procurait déjà une excellente prise en main malgré son faible encombrement.

Néanmoins, la marque a apporté des modifications subtiles mais bienvenues à la disposition des commandes. Ainsi, la molette qui était dédiée à la correction d’exposition sur le dessus à droite a été remplacée par une nouvelle molette multifonctions “Dial Func.” dont les réglages sont modifiables via le menu.

Sur la face arrière, un nouveau sélecteur AF/MF fait son apparition avec en son centre un bouton AF-ON qui déclenche l’autofocus, libérant cette fonction de la pression à mi-course du déclencheur. Le pavé directionnel a également été remanié, la correction d’exposition prenant place en haut et les modes d’entraînement à droite.

Autres changements, la prise télécommande bascule du côté droit vers le côté gauche, à côté d’une prise micro. La prise USB-C (permettant la recharge) migre elle du côté gauche vers la tranche droite. On regrettera juste la suppression du bouton permettant d’accéder rapidement aux fonctions Wi-Fi et Bluetooth.

L’écran arrière tactile de 3 pouces conserve sa définition de 1,04 million de points et son mécanisme orientable à 180° vers le haut pour les selfies et les prises de vues en contre-plongée, ou à 45° vers le bas pour les plans en plongée. Sa charnière ne permet hélas toujours pas une rotation à 180° sur le côté comme sur un Fujifilm X-T30 par exemple.

Malgré ces améliorations ergonomiques, la principale limite du boîtier reste l’absence de viseur intégré. L’accessoire EVF-DC2 qui vient se fixer sur la griffe porte-flash est une solution peu satisfaisante car onéreuse et obligeant à choisir entre flash et viseur. Un viseur électronique rétractable comme sur le Canon G5X Mark II ou les Sony RX100 aurait été préférable.

Concernant le menu, l’EOS M6 Mark II bénéficie de la nouvelle interface Canon plus claire et mieux organisée. La navigation tactile est fluide et la personnalisation poussée. On retrouve des fonctions avancées comme le mode Scène Spéciale, l’intervallomètre, le bracketing de mise au point…

Réactivité du autofocus du Canon EOS M6 Mark II

Si la réactivité générale progresse par rapport à l’EOS M6, l’EOS M6 Mark II reste un peu à la traîne face aux ténors de sa catégorie comme le Sony A6400 ou le Fujifilm X-T30.

Au démarrage, il lui faut toujours plus d’une seconde pour être opérationnel, ce qui est dans la moyenne basse du marché. L’autofocus a beau avoir gagné en sensibilité jusqu’à -5 IL, ses performances restent très moyennes en basse lumière, se faisant surpasser par tous ses concurrents sur notre scène de test, y compris l’EOS M50 qui utilisait pourtant le même module AF.

C’est surtout en forte lumière que l’EOS M6 II redresse la barre. Nous avons ainsi mesuré des temps de mise au point dans la moyenne, proches d’un X-T30 ou d’un A6400, avec l’objectif de kit EF-M 15-45mm certes peu lumineux. Cela reste malgré tout perfectible et on aurait aimé pouvoir tester les performances AF avec un objectif plus lumineux comme l’EF-M 32 mm f/1,4.

Heureusement, les modes rafales eux font un bond en avant spectaculaire grâce au nouveau processeur DIGIC 8. Le mode H+ atteint 14 i/s avec suivi AF et le buffer profond permet d’enregistrer 54 images RAW avant de ralentir. Mieux, un nouveau mode “Rafale RAW” permet de capturer 30 images par seconde (pendant environ 2-3 secondes) avec exposition et mise au point fixes. C’est un outil précieux pour saisir le moment décisif en photo d’action ou animalière. On regrettera juste que le suivi AF ne soit pas disponible dans ce mode.

L’autre grande nouveauté est l’apparition de la détection des yeux en mode autofocus. Assez rapide et fiable pour capturer les portraits, elle vient combler une lacune des précédents modèles Canon, même si elle n’atteint pas encore le degré de réactivité d’un Sony. Elle est surtout utile combinée aux rares objectifs lumineux de la gamme EF-M (22mm f/2, 32mm f/1.4…) pour créer un beau flou d’arrière-plan.

Qualité d’image

C’est LA grande force de l’EOS M6 Mark II : sa définition de 32,5 mégapixels, un record sur le marché des hybrides APS-C qui culmine actuellement à 26 Mpx chez Fujifilm. Une telle densité de pixels promet un niveau de détail élevé, idéal pour recadrer ou réaliser des tirages de grande taille.

À ce propos, vous n’avez pas besoin d’un capteur de 32 Mpx pour réaliser des tirages de grande taille. Laurent avait fait une vidéo sur le sujet que je vous mets juste en dessous !

Malheureusement, ce choix technique de haute définition a un impact sur les performances à hautes sensibilités et sur le piqué, surtout avec l’objectif de kit peu lumineux.

En basse lumière, dès 1600 ISO, le bruit numérique devient important sur les fichiers JPEG, avec un lissage prononcé qui fait perdre en détails. Mieux vaut donc se limiter à 800 ISO, une valeur déjà élevée pour de la photo en basse lumière. À 6400 ISO et au-delà, le bruit est omniprésent et les images difficilement exploitables malgré un post-traitement.

En dessous de 800 ISO en revanche, la qualité d’image est au rendez-vous en JPEG comme en RAW. Les clichés sont piqués et fourmillent de détails fins (même si on reste évidemment un cran en dessous des 45 Mpx du Canon EOS R5 plein format), avec des couleurs chatoyantes et une belle gradation dans les tonalités.

Le capteur manque cependant un peu de dynamique pour récupérer les hautes lumières en RAW. Le gain d’environ un diaph par rapport à l’ancien modèle 24 Mpx est trop subtil pour justifier la montée en définition, avec seulement 12,5 IL mesurées. On est loin des 14 IL d’un Nikon Z7 II ou d’un Sony A7R IV en 24×36, ou même des 13,3 IL d’un Fujifilm X-T4 en APS-C.

Ce manque de dynamique combiné à la sensibilité limitée obligera souvent à utiliser le mode de priorité hautes lumières (Highlight Tone Priority) pour ne pas avoir de zones brûlées dans le ciel par exemple, au prix d’un bruit numérique plus présent dans les zones sombres.

Sur le terrain, la mesure de lumière et la balance des blancs automatiques fonctionnent bien. Mais l’objectif 15-45 mm fourni a souvent du mal à suivre en termes de piqué cette haute définition, les bords de l’image en particulier étant souvent plus doux. Monter en gamme avec un objectif comme l’EF-M 32mm f/1.4 permettra de mieux exploiter toute la résolution du capteur.

Malheureusement, le choix en objectifs lumineux reste limité dans la gamme EF-M native, en attendant l’arrivée des optiques Sigma en monture EF-M. Utiliser des optiques plus lourdes en monture EF/EF-S via l’adaptateur officiel fait perdre l’intérêt d’un boîtier compact comme celui-ci. En plus, il semble que Canon ait quasiment abandonné cette monture EF-M au profit de la nouvelle gamme APS-C à monture RF-S.

Le Canon EOS M6 Mark II en vidéo

Le Canon EOS M6 Mark II gère désormais un flux vidéo en 4K UHD à 30 i/s sans aucun recadrage dans l’image. C’est, sur ce point, le modèle le plus intéressant de la gamme Canon EOS M, les M100 et M5 n’offrant qu’une définition Full HD et l’EOS M50 imposant un fort recadrage dans l’image. En Full HD, on passe un cran également puisqu’on pourra maintenant filmer à 120 i/s pour créer des ralentis. L’appareil propose également un mode Time-lapse 4K intégré.

La qualité d’image est plutôt convenable, mais elle est surpassée par celle des Fujifilm X-T30 ou Sony A6400, par exemple, et n’apporte pas un intérêt supérieur sur celui d’un G7 X Mark III. Là encore, un objectif EF-M de meilleure qualité aurait sans doute fait la différence. Nous avons relevé une importante sensibilité au rolling shutter en 4K comme en Full HD, mais c’est une constante sur cette gamme d’appareils.

Dépourvu de stabilisation mécanique du capteur, l’EOS M6 Mark II doit se reposer sur un mode de stabilisation logicielle moins efficace. Il ne propose pas non plus d’assistant à la capture, comme l’affichage des zébras d’exposition ou une fonction de focus peaking.

Sur le côté de l’appareil, on trouve une prise micro pour améliorer la qualité de l’enregistrement sonore. En revanche, point de prise casque. Des vumètres peuvent être affichés et le volume de l’enregistrement sonore réglé manuellement si besoin.

Enfin, notons la bonne réactivité de l’autofocus dont le mode de suivi avec détection des visages s’est montré réactif et agréable à utiliser.

Points forts et points faibles du Canon EOS M6 Mark II

Comparaison du Canon EOS M6 Mark II avec les appareils concurrents

Bien que l’EOS M6 Mark II n’ai pas de viseur de viseur intégré, il est souvent vendu en kit avec le viseur électronique EVF-DC2 qui se fixe sur la griffe flash. Nous le comparerons donc dans cette configuration à des concurrents dotés d’un viseur  :

• Sony A6400 : Cet hybride APS-C mise sur la rapidité avec son autofocus ultra-véloce, une rafale à 11 i/s et la vidéo 4K. Il est bien construit et dispose d’un large choix optique en monture E. Son capteur de 24 Mpx et son écran basculant sont de bon niveau. Néanmoins, sa définition est en retrait face au Canon et il ne dispose pas de stabilisation mécanique. Prix nu : 1000€.

• Fujifilm X-T30 : Concurrent sérieux du M6 II, il séduit par sa qualité d’image avec son capteur de 26 Mpx, ses simulations de films et son excellente vidéo 4K. Sa monture X offre de belles optiques. La rafale atteint 8 i/s mécaniquement et même 20 i/s en électronique. Il est compact avec un look rétro réussi mais ne stabilise pas mécaniquement ses images. Prix nu : 900€.

• Nikon Z50 : Nouveau venu chez Nikon, le Z50 est un hybride APS-C proposant un capteur de 20,9 Mpx dans un boîtier léger et agréable en main. Il dispose d’une stabilisation sur 5 axes efficace pour la photo et la vidéo 4K. Son autofocus est rapide et sa rafale généreuse (11 i/s). En revanche, sa définition est plus faible et sa jeune monture Z dispose de peu d’optiques en APS-C pour l’instant. Prix en kit : 1000€.

Conclusion

Le Canon EOS M6 Mark II impressionne par sa haute définition d’image de 32,5 Mpx et sa rafale ultra rapide jusqu’à 30 i/s, des caractéristiques encore rares sur un hybride APS-C. Sa compacité et sa prise en main sont également très réussies, tout comme la qualité de sa vidéo 4K.

En revanche, cet afflux de pixels sur un capteur APS-C nuit aux performances à haute sensibilité. À moins d’investir dans un objectif haut de gamme, il sera difficile d’exploiter tout le potentiel de ce capteur dense. D’autant plus que Canon ne semble pas faire beaucoup d’efforts pour développer la gamme d’objectifs en monture EF-M. L’absence de viseur intégré pourra aussi rebuter certains, tout comme le tarif assez élevé.

Dans sa gamme de prix, on lui préférera donc les Sony A6400 ou Fujifilm X-T30 pour leur meilleur rapport qualité/prix et leur gamme optique native plus vaste. Reste que ce Canon EOS M6 Mark II est un excellent choix pour les amateurs de haute définition qui accordent plus d’importance à la photo qu’à la vidéo.

Si vous avez cet appareil photo hybride, faites-nous part de vos retours en commentaires, ce sera toujours très utile à d’autres photographes dans leur recherche. Merci et bonnes photos !

Où trouver cet appareil photo?

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• Canon EOS M6 Mark II sur MPB

Questions fréquentes sur le Canon EOS M6 Mark II