“L’indice de quoi ?” 😀 L’indice de lumination (IL), aussi appelé Exposure Value (EV) en anglais, ou plus simplement “stop” voire “diaph(abrégé de diaphragme), est la manière qu’utilise votre appareil pour mesurer la luminosité. Voyons comment comprendre ce concept va vous permettre de maîtriser la fonction de correction d’exposition de votre appareil.

Si vous préférez la vidéo, j’explique ce concept en quelques minutes ici (avec humour, et du chocolat 😉 ) :

YouTube video


(Dans la suite de l’article, j’utiliserai indifféremment le terme stop, IL, EV ou diaph.)

Qu’est-ce qu’un “stop” : définition

Si vous avez pas mal lu sur la photo, notamment en anglais, vous avez peut-être déjà rencontré ce terme employé à toutes les sauces, avec des formulations compliquées. Dédramatisons le concept : les stops/EV/IL/diaphs sont juste une manière de mesurer la lumière.

Pour faire simple, à chaque fois que vous doublez la quantité de lumière, vous augmentez d’1 EV, et à chaque fois que vous divisez la quantité de lumière par deux, vous diminuez d’1 EV.

Exemple simple : admettons que 2 ampoules identiques soient notre luminosité de référence,  équivalentes à 0 EV.

Si vous éclairez avec seulement 1 ampoule, vous serez à -1 EV (vous diminuerez la luminosité d’1 stop), et si vous éclairez avec 4 ampoules, vous serez à + 1 EV (vous augmenterez la luminosité d’1 stop). Un stop n’est donc pas une quantité de lumière absolue, mais une différence entre deux quantités de lumière.

Vous voyez ? C’est tout simple en fait ! 🙂

La relation avec l’ouverture, la vitesse d’obturation et la sensibilité ISO

Mettons donc ce concept en relation avec ce que vous devez mieux connaître, à savoir les 3 piliers du triangle de l’exposition. Vous allez voir, c’est assez simple 😉

La sensibilité ISO

Commençons par le plus simple : quand on double la sensibilité ISO, on augmente d’1 stop (si les autres paramètres restent identiques bien sûr). C’est logique, puisque doubler la sensibilité double la quantité de lumière perçue par l’appareil. Ce qui est… la définition même d’augmenter l’exposition d’1 stop ! (vous suivez ? 😉 )

Sur les appareils d’entrée de gamme, vous ne pouvez modifier la sensibilité ISO que par palier d’1 stop, ce qui est donc plus simple. Mais nous allons voir que pour les deux autres paramètres, vous avez la possibilité de réaliser des réglages plus précis.

La vitesse d’obturation

C’est assez intuitif également : si vous doublez le temps d’exposition, vous augmentez l’exposition d’1 stop. Exemple, si on considère que 1 seconde correspond à 0 IL, 2 secondes correspond à +1 IL, et 0,5 seconde à -1 IL.

Il faut simplement prendre garde, car le plus souvent vous réglez la vitesse d’obturation par paliers de 1/3 stop ou 1/2 stop (selon les préférences que vous avez définies).

L’ouverture

L’application du principe est un peu moins intuitive pour l’ouverture : en effet, les f/nombre qui définissent l’ouverture sur votre appareil ne sont pas linéaires. C’est-à-dire que f/8 ne correspond pas à une quantité de lumière double par rapport à f/16 par exemple. Il est inutile d’expliquer pourquoi, mais je vais donc vous donner les ouvertures qui correspondent à des paliers de +/-1 EV :

f/1 > f/1.4 > f/2 > f/2.8 > f/4 > f/5.6 > f/8 > f/11 > f/16 > f/22 > f/32

Entre chacune de ces ouvertures, il y a donc une différence de 1 stop.

Là aussi, vous pouvez régler par cran d’1/3 ou 1/2 EV. Et donc, si vous augmentez l’ouverture d’un cran, vous pouvez augmenter la vitesse d’obturation (la rendre plus rapide) d’un cran également. Mais comme c’est différent des ISO qui fonctionnent parfois par stops entiers, il faut faire attention.

Le flash

Je ne m’étendrai pas sur le sujet car je ne le maîtrise pas encore, mais de la même façon que doubler le nombre d’ampoules augmente l’exposition d’un IL, doubler la puissance d’un flash augmente également l’exposition d’1 IL, puisqu’on double la quantité de lumière. Ça paraît assez intuitif 😉

Et concrètement ?

Concrètement, connaître ceci vous aidera beaucoup en mode manuel. En effet, pour maintenir votre exposition tout en changeant votre ouverture par exemple, vous serez obligés de jouer sur les autres paramètres pour compenser.

Exemple concret :

Votre exposition est correcte à ISO 400, 1/100ème et f/4.

Vous souhaitez ouvrir jusqu’à f/2.5, soit +1,3 EV. Vous allez donc devoir compenser de -1,3 EV les autres paramètres pour que votre image ne soit par sur-exposée.

Vous pouvez par exemple diminuer la sensibilité à ISO 200 (-1 EV), et augmenter la vitesse d’obturation à 1/130 (-1/3 EV).

Vous allez me dire que vous n’utilisez pas souvent le mode manuel (et vous n’avez pas forcément tort), mais voyons ensemble en quoi avoir lu l’article jusqu’ici peut vous aider à utiliser à bon escient une fonction de votre appareil : la correction d’exposition.

Comment et quand utiliser la correction d’exposition ?

Comment ça marche et dans quels modes ?

Petit rappel tout d’abord : dans les modes semi-automatiques (programme, priorité à l’ouverture et priorité à la vitesse), votre appareil détermine tout seul un ou plusieurs paramètres de l’exposition pour obtenir une exposition correcte.

Cette exposition est déterminée par les dispositifs de l’appareil selon le mode de mesure de la luminosité que vous avez défini.

La fonction de correction d’exposition permet de forcer l’appareil à sur-exposer ou sous-exposer par rapport à l’exposition qu’il a calculée. Sur les appareils d’entrée de gamme, votre marge de manœuvre par rapport à cette exposition calculée automatiquement est en général de +/- 2 EV. Pour modifier cette correction, il suffit en général de maintenir enfoncé le bouton consacré (voir votre manuel si vous ne trouvez pas le bouton), et de bouger la molette.

En mode manuel (M), cette fonction est inutilisable, puisque vous contrôlez tous les paramètres de l’exposition et pouvez donc sous-exposer ou sur-exposer vous-même. En revanche, vous pouvez l’utilisez dans les 3 autres modes créatifs :

  • en mode P, l’appareil va modifier le couple ouverture/vitesse
  • en mode Av ou A, l’appareil va conserver votre choix d’ouverture et donc jouer sur la vitesse d’obturation
  • en mode Tv ou S, l’appareil va conserver votre choix de vitesse et donc jouer sur l’ouverture

Pourquoi et quand utiliser cette fonction ?

D’abord, l’exposition “correcte” que détermine votre appareil n’a de correcte que le nom : en effet, l’appareil cherche à ce que toutes les zones de l’image soient “correctement” exposées, c’est-à-dire qu’on les voit bien et en détail.

Or, ce n’est pas toujours votre souhait photographique : vous pouvez souhaiter sur-exposer ou sous-exposer votre image volontairement pour créer un effet ou une ambiance. (A ce sujet, voir mon article “l’exposition parfaite n’existe pas“.)

Sur l’exemple de la photo de concert que je connais assez bien, je n’ai pas besoin de voir le fond de scène, qui de toute façon est noir 😀 De plus, le fait qu’il soit sombre contribue à isoler mon sujet. Le premier réflexe est de changer le mode de mesure de la luminosité bien sûr, mais il arrive que ça ne suffise pas. On y reviendra 😉

Dans quelles situations utiliser la correction d’exposition donc ?

Votre appareil à une tendance à sur-exposer ou sous-exposer

Ça ne m’est pas arrivé personnellement, mais il arrive que certains modèles aient une tendance à sous-exposer ou sur-exposer. Il suffit de déterminer de combien d’IL, et de corriger l’exposition en conséquence.

Les zones de l’image ne sont pas toutes aussi lumineuses

Que ce soit un sujet plus sombre que l’arrière-plan ou un ciel trop lumineux, ce problème arrive souvent. On peut utiliser cette fonction pour régler le problème.

Le mode de mesure de la luminosité est un outil qui est à la base est davantage conçu pour ce genre de souci, mais personnellement je préfère utiliser tout le temps la correction d’exposition, qui est plus intuitive : on rend simplement l’image plus ou moins lumineuse, et si on utilise un appareil photo hybride, on peut directement voir le résultat grâce à la visée électronique (que ce soit l’image directement ou l’histogramme).

Vous avez besoin d’une vitesse d’obturation plus élevée

Je reprends ici l’exemple de la photo de concert : il n’y a pas de lumière donc j’ouvre au maximum et je pousse ma sensibilité ISO au maximum. Je me place en mode de mesure spot pour signaler à l’appareil que je souhaite exposer correctement uniquement le musicien ou le chanteur, et pas le fond.

Malgré tout, la vitesse d’obturation est toujours insuffisante pour figer le mouvement. Je décide que je préfère une photo un peu sombre et nette à une photo mieux exposée mais floue.

Je règle donc la correction d’exposition sur un chiffre négatif (qui dépend de la situation bien évidemment). Ainsi, l’appareil sélectionne une vitesse d’obturation plus rapide, ce qui me permet de figer le mouvement. Un autre choix serait d’utiliser le mode manuel.

Autre exemple : la photo animalière. Vous shootez à main levée un oiseau en vol au 400 mm (c’est une mauvaise idée mais passons ;D). Vous avez donc besoin d’une bonne vitesse à la fois pour figer le mouvement et pour éviter tout flou de bougé. Mais il fait un peu sombre, et réglez l’ouverture et la sensibilité au maximum ne suffisent pas. Là aussi vous préférez une image un peu sombre et nette, et donc vous réglez la correction sur un chiffre négatif afin d’augmenter la vitesse d’obturation.

Si vous reprenez la photo après une longue pause ou que vous venez de commencer, on reprend toutes ces notions de zéro dans ma formation Devenez un Photographe Accompli, pour que votre appareil devienne le prolongement de votre œil (et de votre bras 🙂 )

Voilà, j’espère que cet article vous aura permis de bien comprendre la notion de “stop”/exposure value/indice de lumination, et de percer le mystère du bouton de correction d’exposition. N’hésitez pas à poster un commentaire si vous voyez d’autres utilisations de ce bouton ou si vous avez des questions 😉

Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂

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Laurent Breillat
J'ai créé Apprendre.Photo en 2010 pour aider les débutants en photo, en créant ce que je n'avais pas trouvé : des articles, vidéos et formations pédagogiques, qui se concentrent sur l'essentiel, battent en brêche les idées reçues, tout ça avec humour et personnalité. Depuis, j'ai formé plus de 14 000 photographes avec mes formations disponibles sur Formations.Photo, sorti deux livres aux éditions Eyrolles, et édité en français des masterclass avec les plus grands photographes du monde comme Steve McCurry.
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