Comme vous le savez peut-être, en février je suis parti en safari photo au Kenya pendant une dizaine de jours, avec une quinzaine de photographes de tous niveaux, dont David DuChemin, dont j’ai fait une interview passionnante que vous devez regarder 😉
J’ai bien entamé le tri et le post-traitement de mes photos, et il est temps maintenant de vous partager ce que j’ai appris là-bas, et de vous livrer tous les conseils que je peux pour vous aider à réussir vos photos quand vous aussi, vous ferez ce voyage qu’on n’oublie jamais.
Le Kenya, pour moi, évoque les centaines de reportages que j’ai regardés étant petit sur la savane africaine, et toute sa grande faune fascinante, des lions aux éléphants, en passant par les girafes, les guépards, les rhinocéros, les léopards, et j’en passe. Je ne pense pas être le seul sur lequel cette partie de l’Afrique exerce une certaine fascination. Nous autres européens sommes peu habitués à la grande faune, qui a en grande partie disparu à la faveur des pressions humaines notamment. Les Québécois qui me lisent sont un peu plus habitués à croiser des grizzlis, mais malgré tout, la savane africaine fascine. Peut-être parce que quand on se balade à pieds à côté de girafes majestueuses et calmes dans leur milieu naturel, on se sent un peu chez soi. Comme si on se souvenait qu’il y a des dizaines de milliers d’années, notre espèce était née là-bas. Comme si notre place était là.
Vous allez peut-être le sentir dans cet article, mais ce voyage m’a rempli d’émotion, et j’ai envie de vous faire passer mon sentiment aussi, en plus de conseils utiles. Cet article ne sera donc pas que technique, mais aussi humain, et je veux vraiment vous partager tout ce que j’ai appris, en espérant pouvoir vous aider à apprécier autant que moi un safari photo si vous avez la chance d’en faire un dans votre vie.
Quelques conseils purement techniques
Le matériel à emporter
J’ai déjà fait une vidéo complète sur le matériel pour un safari photo, donc je ne vais pas résumer tout ce que j’ai emmené.
Quelques points à prendre en compte dans le matériel que vous allez emmener :
- Choisissez un appareil qui permette de faire la mise au point assez rapidement, et de prendre des rafales correctes. Pas forcément un reflex à 3000€ hein, juste évitez la lenteur, sinon ça va vous frustrer. Louez du matériel s’il le faut.
- En termes de longueur focale, je vous conseille une focale qui aille au minimum jusqu’à un équivalent 24×36 de 400mm (soit 250mm en APS-C, et 200mm en micro 4/3). De préférence, je vous conseille d’aller au-dessus, car vous serez peut-être un peu frustré de ne pas pouvoir pousser plus loin.
- Préférez également un zoom, car vos mouvements seront très limités, et ça vous donnera plus de possibilités de cadrage. J’ai personnellement choisi le Sigma 150-600mm Contemporary (dont je vous parlerai très prochainement), et c’était parfait pour moi.
- Si vous n’avez pas les moyens d’acheter ce genre d’engin (et on vous comprend !), pensez à la location. C’est vraiment le meilleur moyen de vous faire plaisir pour pas trop cher (le dernier 100-400mm de chez Canon est à 82€ les 7 jours chez Objectif Location, par exemple, qui ont des objectifs pour toutes les marques ou presque).
- N’oubliez pas d’emmener au minimum une focale plus large, comme un équivalent 24‑70mm, voire un 16‑35mm si vous aimez le très grand-angle. On verra pourquoi plus bas.
- Un filtre polarisant pourrait se révéler intéressant si vous photographiez près de l’eau notamment. Il m’a un peu manqué personnellement.
- Vous serez dans un véhicule la très grande majorité du temps, donc le poids de votre matériel n’est pas très important (et je ne dis pas souvent ça !). Veillez simplement à rester en-dessous du poids requis par votre compagnie aérienne pour passer votre matériel en cabine (ou alors, ayez de très grandes poches 😉 ).
- L’accessoire indispensable pour photographier confortablement depuis une jeep au toit ouvrant, c’est le bean bag. Je n’aurais pas survécu sans lui 😉
Je ne vais pas m’étendre davantage sur le matériel, car ce n’est clairement pas le facteur principal qui fera que vous ramènerez des photos exceptionnelles.
Ne lésinez pas sur la vitesse
Avec de longues focales, l’ouverture maximale est souvent assez limitée (on dit que l’optique est « peu lumineuse », ce qui ne veut pas dire qu’elle produit des images sombres 😉 ). Du coup, on peut être tenté de compenser en ralentissant un peu la vitesse d’obturation, histoire de ne pas trop monter dans les ISO.
Erreur. Les moments intéressants sont surtout quand les animaux ont une attitude particulière (vous aurez des centaines de photos de lions qui dorment ou de fesses d’éléphants, ne vous inquiétez pas 😉 ). Du coup, il vaut mieux shooter à une vitesse assez rapide pour être sûr de les saisir. J’ai passé tout mon séjour en priorité vitesse à 1/1000ème de seconde, et ça m’a permis de saisir des moments incroyables de vie sauvage. Certes, les ISOs ne sont pas toujours bas, mais je préfère une photo nette et un peu bruitée, qu’un léger flou de mouvement du sujet qui gâche la photo.
Acceptez un taux de réussite assez bas
Si vous êtes habitué à de la photo un peu « posée », du type paysage ou nature morte, et que vous avez un peu de pratique, vous devez être habitué à un assez bon taux de réussite de vos photos. Vous avez le temps de préparer votre cadre, de bien tout régler, et vous n’avez pas besoin de faire 15 photos de la même scène pour en avoir une bonne.
En safari, apprêtez-vous à prendre une belle leçon de modestie, et à avoir nettement plus de ratés. C’est le propre d’une discipline où vous êtes incertains quant à ce qu’il va se passer la seconde suivante, et où vous allez prendre beaucoup de rafales. Vous allez garder beaucoup moins de photos, mais c’est normal 🙂
Ca, c’étaient les conseils très photographiques. Si vous êtes un peu expérimenté, ça ne devrait pas vous poser trop de souci : les compétences purement photographiques qu’on acquiert dans un domaine de la photo sont exportables dans un autre.
Par contre, il y a tout ce que j’appelle les « compétences non-photographiques », c’est-à-dire tout ce qui n’est pas lié directement à votre appareil photo, mais qui va vous aider dans une discipline particulière. Par exemple, savoir guider un modèle en portrait, ou connaître la musique en photo de concert, etc.
Votre comportement de photographe
Soyez (très) patient
La première chose qu’on réalise en commençant un safari, c’est qu’il va falloir être patient. Vous allez passer des heures dans une jeep sur des pistes où les « nids de poule » sont profonds de 50cm, parfois à ne rien voir pendant longtemps. Et puis soudainement, votre chauffeur va s’arrêter pour observer des lions. Vous allez être émerveillé, et vous précipiter sur votre appareil pour en faire des photos. Mais en vrai, les lions passeront leur vie à dormir devant vous, vous ignorant superbement.
Si vous avez de la chance, ils se rouleront un peu sur le dos comme Croquette, votre chat quand vous aviez 8 ans. Et puis après une semaine où vous êtes presque blasé des lions, vous verrez un vieux mâle qui dévore une carcasse. Pour lequel vous attendrez littéralement 2 heures avec votre appareil qu’il fasse autre chose que manger, et qu’il n’y ait pas non plus trop de boyaux sur la photo 😀
J’en rajoute à peine : vous allez devoir être TRES patient. Mais ça en vaut largement la peine. Et à aucun moment, je n’ai été blasé par ce que je voyais. Ces animaux sont merveilleux, et je suis rempli de gratitude de les avoir vus dans leur milieu naturel avant que ce ne soit plus possible.
Je tiens juste à vous prévenir que si vous voulez de vraiment bonnes images, il va absolument falloir attendre longtemps. Le dernier jour, on a passé 2 heures devant une femelle léopard qui se prélassait dans un arbre. On a eu énormément de chance de la voir tuer un chacal, remonter dans l’arbre, se préparer à attaquer une gazelle, renoncer, puis quitter son repaire au coucher du soleil.
La plupart du temps, vous ne verrez pas autant de choses en aussi peu de temps (et quand je dis « peu de temps », oui, je parle bien de 2 heures).
Observez le comportement des animaux
Si vous voulez augmenter vos chances de ramener les images dont vous rêvez, observez attentivement le comportement des animaux. De toute façon, comme je viens de le dire, vous allez avoir le temps 😛
Bien les observer va finir par aiguiser votre instinct et votre compréhension, et vous allez plus facilement prévoir les moments où ils vont avoir des comportements intéressants (qui sont souvent un élément important des bonnes photos que vous prendrez).
Par exemple :
- un lion qui mange est souvent agressif envers ceux qui s’approchent trop
- un groupe de lionnes qui se reposent ensemble ont tendance à se toiletter mutuellement
- les jeunes de toutes les espèces jouent facilement ensemble
- si vous avez un jeune et sa mère, guettez l’allaitement, ça arrive assez souvent
- les félins n’aiment pas l’eau (sans blague), et donc sautent pour passer les cours d’eau
- certaines espèces d’oiseaux se réunissent dans les arbres au coucher du soleil pour passer la nuit
Soyez prêt à réagir
Evidemment, quand un comportement qui vous intéresse se produit, il faut être prêt ! Je vous conseille donc d’utiliser un mode de priorité pour ne pas être pris au dépourvu en termes de réglages, et comme dit plus haut de choisir une vitesse rapide. Pensez aussi à laisser le mode rafale en permanence sur votre appareil, et à essayer la technique du « back button autofocus » dont j’ai parlé récemment.
Ayez toujours votre doigt sur le déclencheur, et préparez évidemment votre cadrage. Ne vous crispez pas non plus hein, mais soyez prêt.
En parlant de cadrage, il est temps que je vous parle un peu des choix photographiques. En effet, au début il est tentant de juste zoomer à fond pour avoir la lionne qui baille plein cadre, et bien voir le détail de ses poils. Sauf que si vous ne faites que ça, toutes vos photos vont se ressembler.
Vos choix photographiques
Ne faites pas toujours de la photo purement naturaliste
Vous allez voir des animaux. Beaucoup, de beaucoup d’espèces différentes. Et au début, vous allez faire comme tout le monde : faire absolument plein de photos de l’éléphant, comme si c’était la dernière fois que vous en voyez un. Pour l’éléphant, ce ne sera pas le cas, mais pour certaines espèces beaucoup plus rares comme le rhinocéros noir, ou le léopard, vous aurez déjà de la chance de les voir une fois.
Et je voudrais vraiment vous donner un conseil très important ici : même si vous avez peur de manquer une bonne image, ne vous précipitez pas trop, et ne faites pas une photo d’un rhinocéros. Faites une photo à propos d’un rhinocéros.
C’est-à-dire que vous n’avez pas besoin de faire une belle photo plein cadre d’un animal, où on voit tous les détails. Vous pouvez, mais il existe déjà beaucoup d’images de ce type. Et si vous montrez 100 photos de votre safari avec seulement des animaux plein cadre, très honnêtement, ça risque d’être ennuyeux.
Je ne prends pas l’exemple des rhinocéros au hasard : nous avons eu la chance de croiser 3 rhinocéros noirs au lever du soleil. Un moment magique, et très émouvant quand vous savez qu’il en reste environ 3000 sur tout le continent africain (oui, on a vu 1/1000ème de la population, comme si vous voyiez 7 millions d’humains d’un coup). Quand vous savez que ce sont peut-être les derniers que vous verrez dans votre vie.
Et à ce moment-là, vous pouvez choisir autre chose que de montrer un rhinocéros. Vous pouvez raconter une histoire à propos de cet animal. Vous pouvez le montrer davantage comme vous l’avez ressenti que comme vous l’avez vu.
Même si ce n’était pas forcément conscient sur le moment, le fait de montrer un seul rhino sur la photo n’est sans doute pas totalement fait au hasard. Car ces animaux sont bien seuls au final. Imaginez qu’il reste 3000 êtres humains sur l’ensemble de la planète. (oui, je viens de complètement plomber l’ambiance, mangez du chocolat pour vous remonter le moral 🙂 )
La seconde image est à mon sens bien meilleure que la première, même si on ne voit aucun détail de la peau de l’animal. Car ce n’est pas une photo d’un rhino, c’est une photo à propos d’un rhino.
Restons sur cette image pour en tirer d’autres conseils.
N’utilisez pas qu’une lumière classique
Classiquement, en photo animalière, si on reste descriptif, on choisit plutôt une lumière « de dos » ou de côté, qui éclaire bien le sujet. C’est le cas de la première photo du rhino juste avant.
Mais vous n’êtes pas obligé de faire ça. N’hésitez pas à demander à votre chauffeur de tourner autour de l’animal afin d’avoir une orientation différente de la lumière. Un bon nombre de mes meilleures images de ce voyage ont été prises en contre-jour. Il n’y a parfois pas de détails sur l’animal, et alors ? Ce sont des photos qui retranscrivent une ambiance, un sentiment, et pas simplement un sujet.
Pensez à l’ambiance
Si vous avez l’impression que vous n’avez rien à photographier, essayez de penser à retranscrire une ambiance plutôt qu’un sujet. L’Afrique a cette atmosphère, ce parfum particulier qu’ont les pays lointains et très différents du nôtre.
Eloignez-vous du sujet, et essayez de laisser parler vos émotions.
Sur l’image suivante, prise juste après le coucher du soleil, j’ai vu les marabouts, ces oiseaux lugubres à l’apparence morbide. Et pour cause, ce sont des charognards. Leurs silhouettes sur cet arbre m’a donné envie d’une photo d’ambiance, que j’ai colorée davantage dans les roses-violets au post-traitement, car ça me semblait donner un sentiment encore plus étrange en dénaturant légèrement les couleurs (le ciel était plutôt indigo à la base). Ce n’est clairement pas une photo classique de safari, mais et alors ? 😉
Laissez respirer votre sujet
Ne faites pas l’erreur de systématiquement cadrer votre sujet plein cadre, en zoomant à fond. Ca peut parfois être intéressant, notamment pour des portrait serrés par exemple, ou certains comportements, voire des vues de détails.
Mais pensez régulièrement à dézoomer pour voir si montrer un peu l’environnement ne peut pas enrichir votre image et laisser respirer votre sujet. Je vous assure que très souvent, shooter à 600mm n’est pas la meilleure option.
Faites des photos d’autre chose que les animaux
Je sais, vous êtes venus pour ça. Et vous en rêviez tellement, que vous ne vous concentrez que sur les animaux, et que vous reposez votre appareil dès que vous êtes rentré.
Mais il peut y avoir d’autres images intéressantes, qui montreront d’autres aspects de votre voyage. Par exemple, j’ai fait mon baptême de montgolfière au-dessus du Masai Mara, et outre la possibilité de photographier des paysages différemment, je me suis aussi intéressé au gonflage du ballon qui donne des images assez spectaculaires. Ou à des échanges humains 😉
N’oubliez pas le post-traitement
Malgré toute la beauté de la savane africaine et de sa faune, ne vous dispensez pas du post-traitement. Il vous permettra de sublimer ce que vous avez photographié, et de résoudre certains problèmes courants qui handicapent vos images.
Je vous passe les ajustements classiques d’exposition et de contraste, que je traite ailleurs sur le blog (et en profondeur dans ma formation post-traitement Sublimez vos Photos). Je voudrais juste me concentrer sur le problème des couleurs.
En effet, selon la saison à laquelle vous allez en safari, vous n’allez pas forcément avoir une herbe jaune comme vous l’imaginez. Les herbes hautes seront parfois assez vertes. C’est sans doute un peu personnel, mais ce vert m’a pas mal gêné sur mes images. C’est un vert « glauque », c’est-à-dire assez peu saturé (grisâtre) et tirant légèrement vers les bleus. Et je trouve qu’il ne rendait pas l’atmosphère que je désirais, il donnait un aspect triste aux images, alors que c’est tout sauf le sentiment que je voulais donner.
Du coup, j’ai utilisé deux astuces que je voudrais rapidement évoquer :
- Le panneau TSL de Lightroom (Teinte / Saturation / Luminance), qui permet de modifier uniquement la teinte des verts. Ca permet de les faire tirer un peu vers le jaune, de façon à contrebalancer cet effet pas très esthétique (en tout cas à mon goût).
- Si ça ne suffit pas, le panneau de virage partiel peut également vous aider énormément. En effet, il permet au final de donner une légère coloration séparément aux ombres, et aux hautes lumières. Ca peut vous aider à jouer finement sur les couleurs pour se rapprocher de l’ambiance que vous souhaitez.
Si vous ne connaissez pas le virage partiel, je vous conseille de regarder cette vidéo, dans laquelle j’en explique les bases :
Pensez au noir et blanc
Ca peut être difficile à imaginer, car on se représente souvent l’Afrique en couleurs, mais le noir et blanc peut vraiment apporter un plus à certaines de vos images. La couleur n’est pas toujours utile pour faire passer votre intention (notamment quand ces fameux verts glauques font de la résistance 😉 ). Et parfois même, elle peut nuire au message.
Prenons l’exemple de ce berger Masai qui guide son troupeau. C’est une photo prise vraiment de manière très spontanée, dont je n’ai eu l’idée qu’à la dernière seconde. Au début, je souhaitais la faire en couleurs, car la couleur rouge de son habit traditionnel me semblait trop importante pour l’éliminer. Seulement voilà, la couleur ne fonctionnait pas vraiment. Quelque chose était étrange, et je n’arrivais pas à être satisfait de l’image, même si j’avais capté son potentiel.
Je l’ai donc montrée à David DuChemin, qui m’a dit « et si tu la passais en noir et blanc ? ». J’ai expliqué que j’y avais pensé, mais que j’aimais bien la couleur rouge de sa robe. Et il m’a répondu que la photo, selon lui, n’était pas à propos de la couleur de la robe Masai, mais à propos de la relation entre l’homme et son troupeau. Et que de toute manière, soit les gens qui la verraient étaient déjà allés au Kenya, et pouvaient deviner qu’elle était rouge, soit ils n’y étaient pas allés, et du coup ils n’allaient pas deviner que c’était pris au Kenya. Bref, aucun intérêt à la garder.
Vous voyez, moi aussi, j’ai besoin d’un regard extérieur sur mes images 😉
Ce beau moment d’échange me pousse à faire un dernier point sur quelque chose de moins photographique mais de fondamental à mon sens : votre comportement humain d’une manière générale.
Votre comportement humain
Respectez les animaux, le milieu et les habitants
Ca va sans dire, mais ça va mieux en le disant : ce milieu et les espèces qu’il abrite sont fragiles. Très fragiles. Les populations de tous les animaux que vous avez envie de voir (même ceux que vous verrez très souvent là-bas) ont drastiquement diminué dans les dernières décennies, notamment à cause de la chasse de loisir, du trafic de l’ivoire, et plus généralement de la pression humaine sur les milieux.
Et tout ça n’est pas un hasard : les braconniers le deviennent souvent car ils n’ont pas d’autre solution pour survivre. La pauvreté produit le commerce de l’ivoire (davantage que la bêtise humaine).
Alors quand vous allez là-bas, respectez ces lieux magnifiques en faisant attention à ce que vous achetez. Choisissez un safari écologiquement et socialement responsable, qui vous fera loger dans des camps qui respectent des standards environnementaux, et qui emploient les populations locales, notamment les Masai. C’est comme ça que vos enfants et petits-enfants auront un jour la chance, eux aussi, de voir un lion à la crinière sombre en liberté, et autre part que dans un zoo minuscule.
Ca pourrait être un peu plus cher. Mais pensez à économiser un an de plus s’il le faut 🙂
Un des camps où je suis resté était totalement mobile : tous les 5 ans, ils démontent tout et bougent, pour éviter de trop impacter le sol (imaginez la logistique requise et le manque à gagner!). Dans ce même camp, tous les employés étaient Masai. Ils gagnaient correctement leur vie, notamment les chauffeurs, car ils avaient suivi une formation longue et difficile pour devenir de véritables experts sur le Masai Mara, son fonctionnement écologique, et ses espèces.
(on ne le sait pas trop, mais j’ai un master en gestion de la biodiversité, et franchement ils me semblaient à mon niveau, c’est vous dire 😉 )
Par ailleurs, renseignez-vous sur les réserves dans lesquelles vous allez auparavant : toutes ne sont pas très éthiques, et certaines vendent des permis de chasse. Le Kenya est un pays qui semble assez exemplaire concernant sa politique de conservation (en tout cas selon mes infos), mais ce n’est pas le cas de la Tanzanie par exemple, qui manque clairement à son devoir dans la protection de sa richesse naturelle. Choisissez bien 😉
Parlez à vos chauffeurs
Normalement, vos chauffeurs parleront très bien anglais. Evidemment, il faut parler la langue de Shakespeare, mais si vous le pouvez, parlez avec eux. Ils vont faire des pieds et des mains pour vous emmener voir des animaux incroyables, et être là pour vous tout le temps.
Prenez le temps de vous intéresser à eux. Je sais que tout le monde n’a pas forcément la conversation facile, mais posez leur des questions sur eux, à propos de leur famille et de leur parcours, c’est le minimum quand on passe une semaine avec quelqu’un. Et bombardez les de questions sur la faune. Ce sont des puits de science, et ils meurent d’envie de partager leurs connaissances avec vous. Profitez-en, c’est passionnant, et ces discussions enrichiront énormément votre voyage 🙂
N’oubliez pas de profiter du moment
Une dernière chose très importante : si vous êtes comme moi, vous serez très excité à l’idée de partir en Afrique voir les grands félins, les éléphants, et tout le reste. Vous aurez sans doute envie de ne rater aucune opportunité, et de photographier tout le temps.
Mais n’oubliez pas de profiter. N’oubliez pas, de temps à autre, de poser votre appareil, et de juste admirer ce que vous avez devant vous. Inspirer l’air de l’Afrique, écouter la brise dans les hautes herbes, le ronronnement des lions (oui, ils ronronnent), les mouches qui volent autour de vous, les ombres dures projetées par le soleil. Tout ça fait partie de l’expérience. Ne le manquez pas car vous êtes l’oeil dans le viseur en permanence. Si un éléphant décide de passer juste à côté de votre voiture, ne vous jetez pas forcément sur votre grand-angle. Regardez-le passer, et inscrivez ça dans votre mémoire 🙂
Voilà, j’espère que cet article vous aidera à profiter à fond de votre futur voyage, ou vous donnera envie d’y aller. Et vous, vous y êtes déjà allé ? Vous en avez envie ?
Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂
Bonsoir,
Avez-vous consulté des ouvrages avant de partir? Beaux livres photos pour s’inspirer ou même guides naturalistes pour préparer les éventuelles “approches” animalières ?
En auriez vous à me conseiller?
Je prépare un voyage plongée et safari en AFS et Mozambique pour février 2024…
Merci a vous!
Julie
Merci ❤️
Informatif et émouvant.
Superbe liste de conseils. Il y a des points communs avec le site https://bushpixel.com qui est centré sur la photo de Safari
merci pour les conseils et pour vous quel est le meilleur mois de annee pour ce voyage jf lamy lamy.images@gmail.com
Bonjour Laurent,
Merci pour tout tes conseils super et précis. Je pars pour la Namibie et ne possède qu’un Lumix GX80 avec un 14 – 42 et un 45 – 150. Ma question est de savoir sur place et en milieu animalier et afin d’être le plus réactif, quelle est le mieux pour avoir le moins de réglages à faire au moment,t opportun.
Par exemple, être en priorité vitesse en 1/1000 et laisser ISO automatique avec l’objectif 45 – 150 mm en permanence et en fait, n’avoir qu’à jouer sur le Zoom suivant la nécessité ?
En fait, je crains qu’à mon niveau débutant dans la photo, à vouloir rester sur une priorité vitesse rapide,et étant donné l’ouverture de mon objectif à 150 mm, le résultat soit catastrophique en termes de profondeur de champ si je veux shooter un animal à moyenne distance. Alors, peut-être me diras-tu que ça dépend aussi de ma mise au point au niveau de la prise de la photo ?
Je t’avoue ne pas être trop sûr de moi sur le plan de la maîtrise de prise de photos quand il s’agit d’un safari ou de photos où on n’a pas trop le temps de réfléchir.
Merci pour tes conseils. Georges
Bonjour,
Merci pour tous ces conseils que j’ai appliqué lors de mon séjour au Kenya.
Je viens de faire mon tri et de mettre mes photos dans Lightroom. J’avoue ne pas être trop content des traitements que j’ai fait, est-ce que tu aurais des conseils de retouches légères pour rester dans le naturel mais arriver à rendre la photo avec plus de caractère?
Merci d’avance pour ton retour. A plus.
Bonjour Math,
Heu, oui et en fait tellement de conseils que ça fait l’objet d’une formation, “Sublimez vos photos”.
Tu peux regarder le programme ici et jeter un oeil ici si ça t’intéresse 🙂
En attendant, tu peux déjà regarder quelques articles sur le post-traitement :
https://apprendre-la-photo.fr/category/post-traitement/
Toujours tellement intéressant! Bravo pour ton attitude responsable, écologique, humaine…Bravo pour ton partage, tes connaissances, techniques…Bravo pour ta passion! On ne se lasse pas de te lire et de prendre conseil!
Bonjour,
Merci pour cet article et les conseils sur les safaris.
Je pars au Kenya au mois d’août et je compte emporter le matériel suivant :
– Boîtier Canon Eos 750D + Téléobjectif Tamron 150-600
– Pour du grand angle, pour éviter de louer un deuxième boîtier + un objectif grand angle, je pense louer le compact Sony RX100 III ( et éviter aussi d’avoir à changer d’objectif sur le même boîtier).
Est-ce que cette solution du compact te paraît convenable comme solution pour le grand angle ?
– une paire de jumelle est elle également indispensable ou le téléobjectif est suffisant ?
Merci pour ton retour 🙂
merci pour ces excellents conseils.
que conseilles tu comme collimateur ? le central ?
Bonjour Isabelle,
Ça dépend de la situation, je t’invite à lire cet article qui t’expliquera pourquoi 😉
Bonjour, je pars en Afrique du Sud pour des safaris au parc Kruger mi-avril. J’hésite grandement entre deux appareils: le Panasonic fz300 ou la Kit canon 1300d avec deux objectifs (18-55 et 70-300) non stabilisés , le sac et une carte mémoire de 8Go. La stabilisation est-elle primordiale? Je suis totalement débutante et le Nikon d3400 est hors budget pour moi malheureusement (700e objectif non stabilisé pour le 70-300)… Je suis perdue sachant qu’après 5 magasins aucun des vendeurs ne m’a conseillé la même chose ! Mon budget est de 500/550e max. Merci beaucoup d’avance.
Merci pour l article. Je reviens du Kenya et j ai suivi quelques uns de tes conseils, notament celui de prendre une photo « à propos d un anima ».
Une seule envie, y retourner.
J’ai beaucoup aimé cet article pour l’humilité et la beauté de la rencontre, avec les hommes et les animaux. Bien sur aussi pour les bons conseils.
Merci !
bonjour
je pars en safari en septembre prochain.
j’ai comme objectif un canon 75-300, un canon 18-55, un canon 50 et un tamron 18-200 et 2 boitiers EOS
je pensais prendre le 75-300, le 18-55 et le 50.
le 75-300 est-il suffisant ou est-il plus sur de louer un autre objectif ?
je ne voudrais pas être frustrée en matières de photos.
Bonjours,
Je part cette été en Afrique du Sud et au Botswana (pour les safaris en bateau )
J’ai un Olympus em-5 et pas de téléobjectif .
Je peut en louer un,
Question boîtier on peut me prêter un 5d Mark 2.
Que me conseillerez-vous?
PS:ma boîte mail ne fonctionne pas très bien pourais-je regarder la reponse directement sur ce blog?
Merci pour de très précieux conseils.
Bonjour Laurent,
J’ai parcouru votre article par curiosité, étant moi-même un modeste amateur de Safari (Ouganda, Afrique du Sud, Kenya dont un nouveau voyage en avril 2017) je dois vous dire que je me suis totalement retrouvé et que je suis d’accord avec l’ensemble de vos conseils.
Si j’avais pu lire un article comme le vôtre lors de mon premier Safari en 2011, cela m’aurait bien aidé à l’époque.
Pour ajouter ma pierre à l’édifice pour les personnes qui se lancent dans leur premier Safari et qui hésitent sur le matériel photo, voici le matériel que j’utilise : Canon 7D Mark II + Grip 2 batteries, carte mémoire 128Go, Canon 300mm F2.8 (300mm avec un reflex APSC devient automatiquement un 480mm), Canon 16-35mm f2.8 + filtre polarisant + une rotule ball car certains véhicules de Safari permettent de fixer une rotule sur la portière pour une stabilité exemplaire, le bean bag est nécessaire si on se met sur le toit du 4×4 via le toit ouvrant)
Bravo pour ce formidable article qui va en aider plus d’uns.
Mathieu