Être un bon photographe animalier prend du temps.
Avant de produire des images qui captent l’attention des gens, vous devez franchir plusieurs étapes. Comme maîtriser les fonctions de base de votre matériel photo ou encore connaître, presque intimement, les animaux qui vous intéressent. Enfin, et c’est peut-être ce qui est le plus délicat à maîtriser : développer votre propre style photo.
Aussitôt ce processus effectué, alors oui, vous serez capable de donner de l’émotion aux personnes qui regardent vos photos.
Vous devinez qu’il n’y a pas grand intérêt à brûler les étapes. Sauf à prendre le risque de vous décourager, faute de résultats convaincants.
Note de Laurent : ceci est un article invité de Régis Moscardini du blog Auxois Nature. C’est donc lui qui s’exprime dans cet article 🙂
C’est tout l’objet de cet article. Je vais vous donner 7 astuces à appliquer impérativement si vous souhaitez améliorer vos photos d’animaux sauvages. 7 conseils qui auront un impact positif immédiat (à condition de les appliquer, bien sûr ! 🙂 )
Juste avant d’entrer dans le vif du sujet. La photographie animalière n’est pas vraiment votre truc ? Ce n’est pas gênant, promis. Je vous conseille même de lire ce qui suit.
Tout d’abord pour votre culture photo. Il est toujours bon de s’intéresser de près à ce qui se fait ailleurs que dans votre domaine de prédilection. Ça n’est pas pour rien que je suis moi-même abonné au blog de Laurent. Ou que je reçois tous les mois le magazine Polka. Les sujets sur la photo animalière y sont très rares. C’est justement ce qui me plaît : nourrir ma pratique par l’apport d’autres univers.
Ensuite parce que lire mes conseils vous permettra d’améliorer, entre autres, deux choses : la netteté de vos images et le flou d’arrière-plan. Admettez que c’est utile dans n’importe quel style ! 🙂
Astuce 1 : se baisser
Les meilleurs photographes animaliers shootent rarement en regardant le sujet de haut. Autrement dit, photographier la faune depuis toute sa hauteur est la première chose à ne plus faire !
Votre reflex doit être toujours placé au même niveau que le sujet, voire plus bas dans certains cas.
En utilisant le vocabulaire de l’image, on dira que le point de vue « en plongée » est à proscrire.
C’est important pour trois raisons :
- Un animal, quel qu’il soit, pris en plongée, donnera l’impression d’être écrasé. Ceci accentue la notion de domination de l’homme sur l’animal. Vous souhaitez sensibiliser votre entourage à la beauté de la nature ? Très bonne idée ! Mais alors, prenez soin de ne pas montrer le sujet en tant que dominé.
- Inversement, un sujet photographié à partir de sa hauteur facilitera l’immersion du spectateur (comprendre celui qui regarde la photo) dans la scène observée. Dans la première phrase de cet article, je parlais de capter l’attention. Cette astuce est essentielle pour que les gens se connectent à l’animal, à votre photo.
- Enfin, s’accroupir (ou s’allonger, ou se mettre à genoux, ou se plier en deux, peu importe !) augmente la distance entre le sujet et l’arrière-plan. Ainsi, le fond bien flou tant recherché pour mettre en valeur l’animal est très facile à obtenir. C’est très simple à comprendre : photographiez votre chat à vos pieds en étant debout. Quel est l’arrière-plan ? Le sol ! Il sera presque aussi net que la tête du minou. Maintenant, allongez-vous. Quel est l’arrière-plan à présent ? Probablement une haie qui se trouve à plusieurs mètres. Celle-ci sera bien floue alors que le chat sera net ! (Ce contraste de netteté et de flou étant renforcé par une ouverture de diaphragme maximum.)
Si vous voulez en savoir plus pour flouter l’arrière-plan, je l’explique dans cette vidéo.
(note de Laurent : et moi j’explique la profondeur de champ dans cet article, donc avec tout ça vous devriez comprendre :D)
J’ajoute que ce conseil est parfaitement valable pour les enfants ! Mettez-vous à leur hauteur et les trois raisons que je viens de citer s’appliquent tout aussi bien. 🙂
Photo animalière prise par le haut : l’oiseau est dans une posture de dominé
Photo animalière prise au ras du sol. L’oiseau est dans une posture bien plus valorisante
Astuce 2 : augmentez votre vitesse d’obturation
Ça n’est un secret pour personne, les photographes animaliers sont connus pour utiliser de longues, voire de très longues focales. Ce qu’on appelle communément les super-téléobjectifs. Les 400, 500 voire 600 mm sont régulièrement montés sur les reflex.
À défaut de pouvoir s’avancer physiquement très près de l’animal, le photographe animalier peut au moins s’approcher « optiquement ». D’où l’utilisation de ces focales extrêmes.
Mais ce grossissement a un coût. Non, je ne parle pas du prix ! Même si évoquer les tarifs très élevés de ces cailloux mériterait un article. Je veux parler du revers de la médaille.
Eh oui, les 500 mm et consorts ont la fâcheuse manie d’amplifier tous les mouvements du photographe. Même ceux qu’il n’a pas l’impression de faire ! Un tout petit mouvement donne un gros tremblement dans le viseur.
Je suis certain que vous avez déjà regardé à travers des jumelles. Avez-vous remarqué comme il est difficile d’avoir une image stable ? Car à moins de se poser sur un support (un muret par exemple), on a toujours une image toute tremblotante.
C’est dû au fort grossissement et vous n’y pouvez rien. Vous subissez exactement le même phénomène quand vous photographiez au 400 mm.
La résultante de ces tremblements involontaires et amplifiés est une photographie manquant de netteté. C’est mou, quoi. 🙂 C’est parce que votre vitesse d’obturation est insuffisante pour figer ces micro-tremblements.
La première solution, la plus simple, et la moins coûteuse est d’augmenter la vitesse d’obturation. On devrait d’ailleurs plutôt dire « réduire le temps de pose », je trouve que c’est plus explicite pour comprendre que les tremblements vont être gelés.
Plus la longueur focale est importante, plus la vitesse doit être élevée. J’aime bien ce moyen mnémotechnique pour être certain d’avoir une image bien nette : la vitesse d’obturation doit être au moins égale à la focale utilisée. C’est-à-dire que si je shoote avec un 400 mm, je dois régler ma vitesse à 1/400 (ou plus bien entendu). Avec un 200 mm, 1/200 devrait suffire.
Utilisez tous les leviers à votre disposition pour atteindre la vitesse désirée : ouverture du diaphragme et montée en sensibilité ISO.
Ceux qui ont la chance de posséder un objectif stabilisé (ou un reflex pour Pentax et Sony) peuvent se permettre de moins respecter cette règle. Personnellement, j’y suis quand même très attaché. Car malgré la fonction Shake Reduction de mon Pentax K3, je sais qu’en me tenant à cette règle je n’aurais jamais de mauvaise surprise.
Le piqué de cette image doit beaucoup à la haute vitesse d’obturation : 1/1600
Astuce 3 : les yeux
Vous avez probablement entendu dire qu’il faut toujours faire le point sur les yeux. Animal ou être humain, peu importe d’ailleurs ! Si les yeux sont flous, c’est très dur pour le spectateur de se connecter avec le sujet.
Tout peut être hors de la zone de netteté. Tout. Mais pas les yeux. Sauf effet artistique recherché, mais alors bon courage pour capter l’attention.
Je considère donc qu’une photo animalière est ratée si le sujet n’a pas les yeux nets. Et cela est d’autant plus valable que l’animal est proche !
Pour une photo d’ambiance où le sujet tient une petite place dans l’image, la mise au point sera faite sur la tête.
Pour un portrait, pas de place au doute : le focus sera sur les yeux et pas ailleurs.
S’assurer que la mise au point sera faite au bon endroit n’est pas très sorcier. Je vous conseille de sortir du mode tout auto et de choisir le mode semi-auto, priorité à l’ouverture ou à la vitesse. J’aime bien le mode Av, car je peux en même temps gérer ma profondeur de champ et ma vitesse. Mais le mode Tv (ou S) va bien aussi.
Pourquoi sortir du mode Auto ? Pour prendre la main sur la mise au point. Sinon, c’est le reflex qui gère tout, dont l’endroit de la mise au point ! Je serais vous, j’arrêterais de laisser une fonction aussi importante à la machine. 🙂
Qui vous garantit qu’elle ne va pas se caler sur la branche à droite plutôt que sur les yeux à gauche ? Oui, je sais, les algorithmes des reflex sont assez bien fichus et privilégient normalement les yeux à la place des branches. Théoriquement… 😉
En mode semi-auto, c’est vous et vous seul qui définissez l’endroit où le point sera fait. Vous êtes le maître des collimateurs. Vous pouvez par exemple ne prendre que le collimateur central et faire la mise au point sur les yeux en les visant. C’est aussi simple que cela.
Une fois que vous serez plus à l’aise, vous pouvez tout à fait sélectionner des collimateurs excentrés. Pour la composition, c’est plus efficace.
Tiens, en parlant de composition… Votre animal regarde vers la gauche ? Alors, placez sa tête à la droite de l’image de manière à ce qu’il ait un grand espace vide devant lui. Ne le placez pas de telle sorte que ses yeux viennent buter sur le bord de la photo !
Les yeux de ce lapin sont très nets. C’est l’essentiel.
Astuce 4 : shootez en RAW
C’est fondamental d’avoir une exposition correcte au premier essai. En photo animalière, les deuxièmes chances sont rarissimes en cas d’erreur.
Enfin, si. Le numérique permet de rattraper des petits écarts de réglages. Alors je vous rassure, si la magnifique opportunité de jeux de renardeaux ne se représentera peut-être pas, vous avez encore une chance de rattraper cette satanée surexposition !
Pour ça, commencez par adopter une des choses les plus importantes : photographier en RAW. Ça n’est pas Laurent qui me contredira. Son article Le RAW : faites-vous pousser les mains est un de ses plus populaires !
Photographier en RAW et non en JPEG vous garantit que votre appareil photo conserve dans le fichier numérique de l’image des détails dans les hautes ET les basses lumières. Ainsi, libre à vous de rectifier l’exposition d’une image après coup, si nécessaire, à l’ordinateur.
Ce format vous donne presque une deuxième chance si jamais l’exposition n’était pas parfaite au moment de la prise de vue.
Si photographier en RAW vous embête, car votre ordinateur rame dès que vous lui en donnez, il existe une petite astuce. La plupart des reflex offrent la possibilité d’enregistrer chaque déclenchement en RAW + JPEG. Certains appareils haut de gamme peuvent même stocker les fichiers RAW sur une carte et sur l’autre carte du boîtier les fichiers JPEG.
L’intérêt ? Il est d’importance pour ceux qui, comme moi, ont un reflex dernier cri… associé à un vieux dinosaure d’ordinateur. Clairement, mon vieux Mac hoquette sévèrement dès que j’importe et que je classe des dizaines de photos de plus de 30 Mo. Des fichiers à 4000 x 6000 pixels, c’est lourd.
Alors je contourne le problème. J’importe toutes mes photos en JPEG, bien plus légères et digestes pour mon vieux coucou. Je classe, je trie, je supprime les très très nombreuses photos d’une sortie, sans souci.
Ce n’est que lorsque je suis certain de ne garder qu’une grosse poignée de photos, que je les importe à nouveau, au format RAW cette fois-ci.
Je ne peste donc plus devant la lenteur et les blocages du Mac. Développer des photos, même en RAW, ça par contre, il le fait sans (trop) broncher.
Le boîtier s’est fait berner par la lumière de l’avant-plan.
Il a sous-exposé tout le reste de la scène, dont l’oiseau.
J’ai pu, en post-traitement, récupérer la sous-exposition
Astuce 5 : la lumière, c’est la clé
Je sais bien que vous ne m’avez pas attendu pour entendre parler de la notion de belle lumière en photo !
Dire que la lumière est importante en photo est d’une banalité sans nom. Par contre, ajouter au mot lumière le terme de belle est peut-être moins évident pour tout le monde.
Je crois vraiment qu’il faut avoir vécu une séance photo de coucher de soleil pour prendre conscience de la force que représente une belle lumière.
Une lumière chaude de fin de journée, ou les brumes colorées de l’aube vous transforment littéralement une photo sans grand intérêt en une photo extraordinaire.
Vous le savez, ou l’avez deviné, le meilleur moment pour photographier la nature, en général, se situe aux levers et couchers de soleil.
Mais pas n’importe quand ! Je veux dire qu’il y a une petite fenêtre de temps bien précise à respecter. La lumière est (vraiment) la plus belle :
– 10 minutes après le coucher,
– 10 minutes avant le lever
Faites l’expérience par vous-même. Rendez-vous sur le terrain une bonne vingtaine de minutes avant le lever. Vous constaterez comme la lumière devient rapidement plus blanche, plus froide dès que le soleil est présent. Et donc bien moins intéressante.
Pour le crépuscule, ce sont les mêmes contraintes. Trop tôt sur place et la lumière est encore trop dure. Trop tard après la disparition du soleil, eh bien… il n’y a plus de lumière. Pas de lumière, pas de photo ! 🙂
Ceci étant dit, comment faire pour bien exploiter ces fabuleuses couleurs ? Il y a deux moyens. À l’opposé l’un de l’autre !
La première façon est celle qu’on choisira presque instinctivement : photographier avec le soleil dans le dos. Le sujet baigne dans une belle ambiance colorée. C’est facile et on ne peut guère se tromper.
La mesure d’exposition est sans difficulté majeure : ne vous cassez pas la tête et optez pour une mesure d’expo matricielle (Pentax parle de multi-zones, et c’est assez parlant). Votre appareil photo se charge de respecter l’équilibre entre les zones claires et les zones sombres. Toute la scène photographiée est prise en compte par le boîtier pour évaluer la lumière.
C’est très bien quand il n’y a pas de trop grands écarts de contrastes entre le sujet et son environnement. Ce qui est typiquement le cas avec le soleil couchant dans votre dos.
J’explique en vidéo sur mon blog comment faire ici : 5 étapes pour photographier les couchers de soleil.
La deuxième façon est, je l’ai dit, à l’opposé de la première. Il s’agit de vous placer de manière à avoir le sujet entre vous et le soleil : un vrai contre-jour ! Exactement ce qu’on vous a toujours dit de ne pas faire ! 🙂
Vous devrez donc sortir de votre zone de confort ! Prendre des photos de qualité, incroyables et hors du commun est à ce prix.
Pour obtenir cet effet de clair-obscur (voir la photo ci-dessous) que j’adore, oubliez la mesure matricielle. Quand il y a tant d’écarts entre les zones claires et les zones sombres, le capteur de luminosité va s’affoler.
Il ne saura pas s’il doit bien exposer le sujet au détriment du fond, ou au contraire, correctement exposer l’environnement aux dépens de l’animal.
Facilitez-lui la tâche ! Optez pour la mesure Spot. Un peu comme les collimateurs plus haut : c’est vous qui choisissez l’endroit de la scène où la mesure de lumière sera effectuée.
La mesure Spot évalue la lumière sur une toute petite zone au centre du cadre. Vous voulez que le ciel enflammé soit bien exposé ? Pas de problème. Vous dirigez le centre du cadre vers la zone du ciel qui vous convient. Le reflex expose comme il faut cette zone et là… vous appuyez sur la touche magique : mémorisation d’exposition.
Votre exposition en mémoire, vous pouvez recadrer à volonté et placer l’animal comme bon vous semble dans l’image.
Je suis bien conscient que ça demande de la pratique. Vous ne pourrez pas passer à côté de nombreux ratés. Aussi, je ne saurais trop vous conseiller de tenter ce type de photos à vide. Tranquillement dans votre jardin sur une feuille d’arbre. Entraînez-vous, quoi !
Vous serez moins stressé dans le feu de l’action, plus tard, avec l’animal.
Une belle lumière pour une belle scène.
Une lumière dure et inesthétique de milieu de journée
Un contre-jour permet de capter de telles attitudes
Astuce 6 : choisissez bien votre arrière-plan
J’ai l’habitude de dire que le fond magnifie une photo… ou la détruit. Rien que ça.
À mon sens, le premier paramètre à prendre en compte est celui de l’uniformité. Un fond qui sert une image est celui qui ne distrait pas l’œil du spectateur.
Son attention doit être entièrement portée vers le sujet. Et rien d’autre. Il n’y a rien de pire qu’un arrière-plan fait d’enchevêtrements de branchages nets (ou de tout autres choses gênantes). L’œil ne sait où aller. Enfin, si. Vers la photo d’à côté !
Pensez à bien vous placer… souvenez-vous… à hauteur d’animal ! C’était le conseil numéro un. Vous ferez déjà 80 % du travail.
Les 20 % restants concernent des petits ajustements de cadrage. Car bien souvent il suffit de déplacer un tout petit peu l’objectif vers la gauche ou vers la droite pour réussir son arrière-plan.
Je sais qu’en présence d’un animal sauvage à quelques mètres rend tout mouvement périlleux (pas pour votre survie, en France, vous ne risquez rien 😉 , mais pour ne pas le faire fuir). Aussi, prenez garde à aller tout doucement.
Décalez de quelques centimètres votre appareil photo, pas plus, puis observez la réaction du sujet. Il semble inquiet ? Ne bougez plus ! Il recommence son activité, c’est bon, vous pouvez à nouveau déplacer le cadrage.
Jusqu’à parvenir à sortir du cadre la partie embarrassante.
Petite astuce issue de mon expérience. Il m’arrive encore aujourd’hui de ne pas voir un élément gênant à la prise de vue. J’ai pourtant bien mon œil dans le viseur !
C’est un peu comme les fautes d’orthographe sur un écran d’ordinateur. On les voit bien mieux une fois le texte imprimé !
C’est pareil pour mes photos. Je profite souvent d’un temps calme lors d’une séance (et Dieu sait s’il y en a ! 🙂 ) pour contrôler mes images sur l’écran du reflex. Et je constate souvent qu’un petit truc, là-bas, tout à gauche de l’image, est ennuyeux. Le truc que je n’avais pas vu dans le viseur.
Je rectifie donc mon cadrage, si j’en ai la possibilité bien entendu. Sinon, je n’ai aucun scrupule à recadrer en post-traitement pour faire sortir du cadre ce qui attire trop l’œil.
Le fond fait de branchages est à proscrire pour des images artistiques
Un fond flou uni met vraiment en valeur le sujet
Astuce 7 : être en immersion
Avec plus de 9500 abonnés à la newsletter de mon blog, je ne vous cache pas que je reçois de nombreuses questions par mail.
Il y a une seule question à laquelle j’ai toujours du mal à répondre. C’est grosso modo celle-ci : « merci, Régis, pour tous tes conseils, mais je manque toujours de temps pour faire de la photo. As-tu une solution ? »
Euh… pas vraiment, non. Parce que là, on sort franchement du cadre de la photo. Bon, il y a bien quelques petites astuces. Je vais vous les donner un peu plus loin.
Pourquoi je vous parle de cette notion ? Simplement parce que c’est le temps passé sur le terrain qui fera de vous un excellent photographe.
Vous l’avez deviné : plus vous serez présent sur le terrain, plus vous augmentez les possibilités de produire des clichés de haut niveau.
Il n’y a pas de secret ! La théorie, c’est essentiel. Apprendre les habitudes de vie d’un chat sauvage dans la littérature spécialisée est un passage obligé. Lire le mode d’emploi de son nouveau reflex l’est tout autant. Mais convenez que ça, c’est facile, et tout le monde peut le faire.
La pratique, en plus d’être essentielle, est vitale. Je précise : la pratique répétée encore, et encore et encore.
Comme le disait le grand naturaliste Robert Hainard : « Il faut persévérer jusqu’à fatiguer la chance. » (Ou quelque chose comme ça 🙂 )
Les moments les plus intenses que j’ai vécus en tant que photographe animalier ont été au cours d’un long suivi d’un clan de lapins de garenne.
J’allais sur place presque quotidiennement. C’est au cours de cette expérience photo que je me suis rendu compte que plus vous êtes présent sur le site d’un animal, plus vous pouvez prendre des photos intéressantes.
De plus, une fois que vous avez fait les photos, disons classiques, les « à faire », vous pourrez alors vous concentrer sur des images moins conventionnelles. Vous pourrez exprimer toute votre créativité. Tenter de nouvelles choses.
Comprenez bien que si vous rencontrez le blaireau une seule fois, vos images seront très banales. Vous n’oserez pas sortir des clous, de peur de passer à côté de cette belle occasion. Ce sera bien différent en cas de rencontres régulières. À vous les prises de vue risquées ! Car quoi qu’il arrive, vous avez déjà un stock d’images exploitables.
Sinon. Comment faire pour avoir un peu plus de temps pour pratiquer la photo ? Je rêverais de ne pas avoir à dormir ! Hop ! 8 heures d’activité en plus par jour. 🙂 C’est pour le moment impossible. Je fais donc autrement.
Tout d’abord, je choisis des espèces animales près de chez moi. 90 % du temps je n’ai pas à prendre la voiture. Et vous qui habitez en ville, sachez qu’il existe aussi dans les cités une faune active très importante ! C’est juste que vous ne la voyez pas…, car vous dormez quand eux sont actifs.
Ensuite je photographie des animaux sauvages ou non qui ne demandent pas une présence sur le terrain trop longue. Je ne me suis jamais lancé dans un projet sur les buses par exemple. Il faudrait des temps d’affût bien trop longs pour ma disponibilité. Tant pis !
Par contre, le lapin de garenne, les blaireaux et les passereaux en bord de rivière sont compatibles avec des sorties d’une à deux heures. Je peux donc y aller avant le lever de toute ma tribu, même en semaine. 🙂
Enfin, j’utilise beaucoup des outils comme Geoportail pour repérer des zones potentiellement intéressantes. Je note ces zones sur une carte, puis je me rends sur le terrain pour vérifier s’il y a bien la présence du sujet que je veux photographier. Ça me fait gagner pas mal de temps.
J’ai écrit récemment un article qui a beaucoup plu. J’y explique concrètement comment faire pour réussir ses photos d’oiseaux en bord de rivière en 3 étapes toutes simples.
Avoir une telle proximité ne se fait pas en un soir
Voici ce qu’on peut faire quand les classiques sont dans la boîte !
Merci à Laurent de m’avoir accueilli sur son blog. Merci à vous de m’avoir lu ! Si vous êtes intéressé par la photographie animalière, rendez-vous sur mon blog auxoisnature.com. Vous trouverez des dizaines de tutoriels, de très nombreux outils et de super guides pratiques à télécharger !
Allez, je vous laisse sur la bande annonce de la Masterclass de David Yarrow, photographe animalier renommé, qui vous apprendra probablement deux trois trucs 🙂 (et cliquez ici pour regarder un épisode gratuit de la Masterclass)
Avez-vous tout compris ? Testez-vous avec le quizz
Super idées! Merci pour ces conseils:)
Une astuce complémentaire pour la prise de vue en hiver :
Si on reste, même très peu de immobile, et réglant l’appareil, notre respiration
émane de la buée, et celle-ci ce dépose sur toute partie plus froide telle au viseur et lentille au devant du téléobjectif ou du zoom ; il est impossible d’optimiser la mise au points surtout manuelle.
Au bout de plus d’une décennie de prise de vue en hiver de gros gibier en forêt, j’ai eu un til ! : un tuba ; attaché par un cordon autour du cou, tuba en bouche, la buée part derrière la tête.
j’ai du bricoler ce tuba afin qu’il passe sous le boîtier que j’ai l’œil dans le viseur.
En forêt, avec un tuba, ça donne une allure “débile” mais au résultat très efficient.
Rhooo, je suis rassurée de ne pas être la seule à avoir ce problème !!
Parfois, je deviens une hystérique de la chiffonnette, pensant que j’ai fait une fausse manip avant de coller mon œil !
Des belles photos , j’adore la nature