Nikon Z6 III

Nikon vient de dévoiler le très attendu Z6 III, le nouvel hybride 24×36 milieu de gamme qui prend la suite du Z6 II. Annoncé en juin 2024, ce boîtier arbore un look assez sage mais il ne faut pas pour autant le sous-estimer, comme on va le voir 🙂 Même s’il n’intègre pas le capteur 45 Mpx des Z9/Z8, il embarque tout de même des technologies issues de ces boîtiers professionnels.

Positionné face à des concurrents comme le Sony A7 IV ou le Canon R6 Mark II, le Z6 III mise sur la polyvalence avec son nouveau capteur CMOS BSI de 24,5 Mpx, désormais “semi-empilé”. Le boîtier profite aussi d’améliorations du viseur, de la rafale, de l’autofocus et apporte l’enregistrement vidéo RAW 4K/60p et 6K/60p en interne ! Le tout pour un prix de lancement assez élevé de 2999 €, dans un boîtier au format classique mais renforcé.

Selon Nikon, le Z6 III est bien plus qu’une simple évolution, c’est un appareil repensé qui repousse les limites de sa catégorie (bon, peut-être qu’ils disent ça à chaque nouveau modèle, c’est vrai ^^)

Voyons en détail ce que vaut réellement ce Nikon Z6 III et à qui il peut s’adresser, à travers un tour d’horizon complet de ses caractéristiques, de ses performances et de ses défauts.

Caractéristiques Techniques du Nikon Z6 III

Voici les caractéristiques techniques détaillées de cet appareil photo Nikon Z6 III :

• Nom : Nikon Z6 III

• Prix de lancement : 2999 € (boîtier nu)

• Date de sortie : juin 2024

• Capteur : CMOS BSI 24,5 Mpx plein format (FX) semi-empilé

• Processeur d’images : EXPEED 7

• Plage ISO : 100 à 64 000 ISO (extensible de 50 à 204 800 ISO)

• Viseur : EVF Quad OLED 5,76 Mpts, 120 Hz, 100% de couverture, dégagement oculaire 21 mm, haute définition, espace colorimétrique DCI-P3

• Ecran : LCD tactile 3,2”, 2,1 Mpts, orientable

• Autofocus : AF hybride (393 pts), détection de phase / contraste

• Monture d’objectif : Nikon Z (compatible monture F via FTZ)

• Obturateur : 30s à 1/8000s (mécanique), 30s à 1/32000s (électronique)

• Rafale : 14 i/s mécanique (RAW), 20 i/s électronique (RAW), 60/120 i/s (JPEG)

• Stabilisation : Par capteur, 5 axes, 8 stops (CIPA)

• Vidéo : 6K 60p RAW / 4K 60p oversampled / 4K 120p DX / FHD 240p / N-Log / HLG

• Autofocus vidéo : AF hybride, suivi des yeux, détection des visages

• Son : Micro stéréo intégré, entrée micro/ligne, sortie casque

• Connectique : USB-C (recharge), micro HDMI type A, télécommande filaire MC-DC2

• Stockage : 2 slots (1 CFexpress type B + 1 SD UHS-II)

• Batterie : EN-EL15c (autonomie CIPA 360 vues), recharge possible par USB

• Dimensions (L x H x P) : 138,5 x 101,5 x 74 mm

• Poids : 750 g (avec batterie et carte mémoire), 675 g (boîtier seul)

• Indice d’étanchéité : Oui, tropicalisation renforcée, même niveau que le Z8/Z9 (c’est dire !)

Difficile de ne pas être impressionné sur le papier par la fiche technique de ce Z6 III, digne d’un haut de gamme, passons maintenant à ce qui vous intéresse le plus : le comportement en pratique !

Prise en main et ergonomie du boîtier

Tout d’abord, parlons de la solidité et du côté rassurant du boîtier, identique à celui du Z8 (alliage magnésium/fibre de carbone). C’est aussi solide qu’un tank sans en avoir le gabarit (comme les Z8 et Z9 ^^). La construction pro et la tropicalisation sans faille du Z6 III vous permettra de vous balader sous une averse et de vous rouler dans la boue sans trop vous inquiéter (et vous aurez sans doute froid avant le boîtier d’ailleurs !)

La prise en main est immédiate pour quiconque a déjà utilisé un Z6/Z7/Z8. L’ergonomie est excellente, avec un placement logique des commandes et une personnalisation avancée. La poignée profonde assure une préhension franche et confortable, même avec des gants, malgré un boîtier relativement compact (750g).

La grosse nouveauté se situe au niveau de l’écran, qui adopte une rotule façon Nikon Z f, plus pratique pour vlogger ou filmer en contre-plongée. L’écran orientable facilite également les prises de vue verticales et les vidéos en contre-plongée. Dommage qu’il ne soit pas complètement articulé comme sur un Z9, pour allier le meilleur des deux mondes entre photographie et vidéo.

Côté viseur, c’est une claque visuelle ! En l’essayant en boutique, vous serez bluffé par la définition et la fluidité du nouvel EVF Quad OLED. Son contraste élevé et sa luminosité monstrueuse (jusqu’à 4000 nits !) garantissent un confort visuel exceptionnel en toute situation, de jour comme de nuit. Un vrai plus pour cadrer avec précision sans zoomer. Et aussi, regarder le photos dans le viseur plutôt que sur l’écran arrière devient une vraie expérience immersive.

Mentionnons la stabilisation 5 axes sur capteur (IBIS), désormais calée sur le collimateur AF, ce qui améliore la netteté des sujets décentrés.

Côté connectique et alimentation, Nikon a pensé à tout : une sortie HDMI pleine taille (enfin !), de l’USB-C pour recharger ou alimenter le boîtier, un port casque et un port micro avec option entrée ligne (idéal en vidéo), sans oublier les classiques télécommande filaire et le double slot carte (1 CFexpress + 1 SD). En revanche, toujours pas de griffe flash digitale ni de GPS intégré… La batterie EN-EL15c répandue permet une autonomie correcte de 360 vues (CIPA) mais on peut facilement doubler en optant pour le grip d’alimentation MB-N11.

Au final, le Z6 III s’avère très agréable et rassurant en main, que ce soit pour du reportage, de la photo de rue, du studio ou de la randonnée. Son look passe-partout permet aussi de rester discret si besoin. Oui je sais, vous avez hâte de voir les performances, alors allons-y.

Réactivité de l’appareil

Le Nikon Z 6III est un boîtier très réactif grâce à son nouveau capteur semi-empilé et son processeur EXPEED 7 de dernière génération (le même que sur le Z9). Le “stacked CMOS” maison permet une vitesse de lecture 3,5x supérieure au capteur du Z6 II. Un gain appréciable au quotidien :

En photo, la rafale atteint 14 i/s en obturateur mécanique (avec voile noir très court entre deux images) et grimpe à 20 i/s en obturateur électronique, avec AF/AE continus et une compression RAW légère (sans perte). On peut même pousser jusqu’à 60 i/s en JPEG (120 i/s en recadrage DX 11 Mpx) pour saisir les mouvements ultrarapides. Idéal pour le sport !

Le buffer autorise environ 200 vues en RAW avant de saturer, ce qui est déjà très confortable et ne devrait probablement jamais vous limiter. Et l’UHS-II couplé au CFexpress Type B assure une écriture ultrarapide des données, avec reprise quasi immédiate de la rafale.

L’AF détecte et suit les 9 mêmes types de sujets que les Z9/Z8 (humains, animaux, véhicules) avec un taux de réussite élevé. Basé sur du deep learning et couplé au suivi 3D, il accroche quasi instantanément les yeux/visages à grande distance. Quelques approximations subsistent sur les animaux en mouvement mais une mise à jour firmware devrait régler ça facilement.

La sensibilité AF atteint -10 IL, un record qui permet des mises au point fiables même en très basse lumière. Littéralement, cet appareil peut voir dans le noir, et faire la mise au point ! Enfin, la détection des yeux fonctionne aussi en vidéo, ce qui facilite le travail.

Vous l’avez compris, le Z6 III s’avère très compétent pour shooter du sport ou de l’action grâce à sa vélocité, sa réactivité et son suivi AF tenace. De quoi satisfaire les journalistes et les photographes animaliers.

Qualité d’image du Nikon Z6 III

Côté photo, le Z6 III produit d’excellentes images, fidèles à la réputation des capteurs Nikon. Les 24 Mpx n’en font pas un monstre de définition mais la résolution est largement suffisante pour la majorité des usages (tirage A3 voire beaucoup plus).

Le capteur BSI délivre des couleurs naturelles et bien saturées, avec une belle gradation dans les hautes/basses lumières. La dynamique mesurée atteint 11,2 IL en RAW, au niveau d’un Z9, ce qui laisse une bonne marge de retouche créative ou de rattrapage d’exposition. Le Z6 III gère bien les forts contrastes. C’est donc à vous de faire des choix créatifs à la retouche avec des fichiers contenant tant d’informations !

Côté sensibilité, le Z6 III produit un bruit bien contrôlé jusqu’à 6400 ISO, avec un grain fin et peu chromatique, facile à atténuer en post-traitement. Le rendu reste exploitable à 12800 ISO et au-delà, surtout si vous utilisez l’algorithme de suppression de Lightroom ou DxO PureRAW. A noter que la qualité d’image et la dynamique ne varient pas selon le mode d’obturation (mécanique ou électronique), un avantage sur la concurrence. Vous allez pouvoir shooter en obturation électronique sans arrière-pensée (sauf si vous aimez le doux son de l’obturateur, et je vous comprends^^)

En basse lumière, le capteur semi-empilé apporte un vrai plus, avec une montée en ISO plus propre et un obturateur électronique silencieux plus exploitable (moins de rolling shutter, c’est à dire la déformation qui apparaît parfois en obturation électronique sur les sujets rapides).

Couplé à l’IBIS 8 stops et aux optiques lumineuses (ex: Z 50mm f/1.2 S, ou en plus abordable les focales fixes ouvrant à f/1.8), le Z6 III se montre très capable de nuit ou en intérieur (lifestyle, concert, mariage, etc…).

Outre les classiques JPEG/RAW, on retrouve des filtres créatifs empruntés au Z f, comme le N&B profond, le portrait peau douce ou encore des styles d’image personnalisables (neutre, paysage, portrait…). Une sorte de simulation de film à la Nikon 😉

Parlons aussi de la cerise sur le gâteau, le mode Pixel Shift qui, à condition de shooter sur trépied, permet de générer des fichiers 96 Mpx en RAW à partir de plusieurs vues décalées. Le gain de piqué et de micro-contraste est bluffant pour des paysages ou de la photo d’art, au prix d’un flux de travail un peu fastidieux (assemblage externalisé sur logiciel). Evidemment, cela ne marche qu’avec des scènes parfaitement immobiles (et une forêt avec du vent n’est PAS une scène immobile !)

Le Nikon Z6 III en vidéo

En vidéo, le Z6 III impressionne par la qualité de ses images en 4K et en 6K, oversamplées et riches en détails. L’échantillonnage sur 10 bits préserve bien les nuances et la dynamique, surtout couplé aux profils N-Log et HLG. Le capteur délivre une image plutôt propre jusqu’en ISO 6400, avec un bruit bien géré. Le rendu en 6K 60p est saisissant de fluidité et de piqué, même avec des optiques abordables comme le Z 24-70mm f/4 S testé.

Malgré l’absence d’un capteur 8K, le potentiel vidéo du Z6 III est énorme, même si on en parlera pas en détail ici dans cet article (et oui, c’est un blog sur la photo). Le Z6 III encaisse la 6K 60p N-RAW ou ProRes RAW HQ sans broncher (pas de limitation de durée) et dispose des ralentis 4K 120p (DX) / Full HD 240p pour varier les effets. L’autofocus, la stabilisation et la détection des visages/yeux sont bluffants de fiabilité. De quoi en faire une redoutable machine de production vidéo pour 3000€ !

Points forts et points faibles du Nikon Z6 III

Comparaison avec les appareils concurrents

Le marché des hybrides plein format est très compétitif, et les modèles se décalent année après année vers le haut de gamme. Regardez ce boîtier qui est sensé être dans le milieu de gamme est déjà à 3000€. Si vous voulez prendre un peu de hauteur et comprendre les tendances du marché de la photo en 2024 (toujours utile si ça peut vous aider à économiser), je vous conseille cette vidéo :

Revenons à nos boîtiers ! Face au Z6 III, on trouve quelques alternatives intéressantes :

Le Sony A7 IV (2400€) est plus défini (33 Mpx) mais moins véloce (10 i/s) et sujet au rolling shutter. Sa vidéo est moins complète (pas de RAW) et son AF en retrait sur le suivi des sujets (mais tout de même excellentissime, hein 🙂 ).

Le Canon EOS R6 Mark II (2800€) est plus compact et plus rapide (40 i/s en RAW !) mais son AF est moins sensible en basse lumière (-6,5 IL vs -10 IL) et sa vidéo moins évoluée (pas de 6K ni de RAW).

Le Panasonic Lumix S5 II (2300€) est plus abordable et sa vidéo 6K est excellente (Apple ProRes, AF réactif) mais son boîtier est moins robuste, son viseur moins défini et ses optiques plus chères et moins variées.

Comparons maintenant le Z6 III à ses grands frères experts, le Z8 (4500€) et le Z9 (6000€) :

Le Nikon Z8 partage la même monture Z et le même processeur Expeed 7 mais il se démarque par :

• Un capteur full-stack de 45 Mpx (vs semi-stack 24 Mpx)

• Une rafale électronique plus rapide : 30 i/s (vs 20 i/s)

• Un viseur de 3,69 Mpts (vs 5,76 Mpts sur Z6 III)

• Deux slots CFexpress Type B (vs 1 CFe + 1 SD UHS-II)

• Un mode pixel-shift jusqu’à 240 Mpx (vs 96 Mpx)

• Une meilleure gestion de la chaleur pour la vidéo 8K

• Un GPS intégré et une griffe flash digitale

Le Nikon Z9 représente le nec plus ultra actuel de la marque :

• Capteur full-stack 45 Mpx conçu par Nikon

• Obturateur électronique jusqu’au 1/32000s

• Rafale à 20 i/s en RAW, 30 i/s en JPEG (avec buffer illimité)

• Viseur de 3,69 Mpts à 3000 nits (vs 5,76 Mpts et 4000 nits sur Z6 III)

• AF encore plus réactif et précis, détection des véhicules

• Vidéo 8K 60p, 4K 120p, sortie RAW SDI et HDMI simultanées

• Écran tactile plus grand (3,2″), double slot CFexpress Type B

• Tropicalisation extrême, IP5X, GPS, Wi-Fi 2×2 MIMO

Comme on peut le voir, le Z6 III n’a pas à rougir face à ces modèles experts, bien au contraire. Il leur emprunte de nombreuses technologies (capteur empilé, processeur, AF, vidéo 6K N-RAW, stabilisation…) tout en proposant quelques exclusivités comme le viseur 5,76 Mpx ultra lumineux.

Son principal atout reste son positionnement tarifaire plus accessible (3000€), sans trop sacrifier en chemin. C’est un peu l’équivalent du Z8 en plus compact et plus abordable, là où le Z9 vise clairement un public professionnel.

Au final, le Nikon Z6 III tire bien son épingle du jeu avec sa polyvalence, son viseur, son AF, sa rafale JPEG et sa vidéo 6K/60p RAW. Son principal défaut reste son tarif un peu élevé (3000€), en hausse de 800€ par rapport au Z6 II. Mais la concurrence n’est pas forcément moins chère à performances égales…

Est-ce l’appareil de vos rêves ?

Le Nikon Z6 III risque de faire de nombreux émules chez les photographes et vidéastes exigeants en quête d’un boîtier expert sans lâcher 5000€ ou plus. Sa polyvalence, sa robustesse, sa réactivité et ses performances sont taillées pour une utilisation professionnelle.

Grâce à sa construction pro, sa stabilisation, son AF intelligent, sa rafale jusqu’à 120 i/s et sa vidéo 6K/60p interne, peu de sujets lui résistent : sports, animaux, portraits, paysages, mariage, clip musical, vlog… C’est un peu le couteau suisse de l’image en 2024 ! Seuls les vidéastes très pointus ou les photographes d’action intensive pourront lui trouver des limites (et encore !)

C’est un boîtier très abouti et agréable à utiliser au quotidien. Si on met de côté de tarif premium, ce Nikon Z6 III est le digne successeur numérique du Nikon D750, dix ans après ! D’ailleurs, autant le Z6 II était une évolution timide du Z6, autant le Z6 III est plutôt une révolution par rapport au Z6 II 🙂 Il est capable de satisfaire de nombreux photographes sans trop de compromis.

Si vous avez un Z6 ou Z7 (I/II), ce Z6 III peut représenter une belle évolution en termes de rafale, d’AF, de vidéo et de robustesse. Idem si vous venez des reflex (D750, D780…) et hésitez à passer à l’hybride.

Si vous débutez, un hybride polyvalent plus abordable sera sans doute plus adapté.

Et vous, que pensez-vous du Z6 III ? Est-ce un appareil qui vous fait envie ? Pour quel type d’usage : perso, pro, les deux ? Est-ce que le prix vous semble stratosphérique ? Dites-le-nous en commentaire !

Mais n’oubliez jamais que l’appareil a une contribution bien moindre que vous ne le pensez sur votre photographie. Une fois la technique acquise, ce qui vous fera progresser est le développement de votre culture visuelle (lisez des livres photo), le temps que vous passez à pratiquer, etc. Je vous laisse méditer sur ces bonnes paroles et je vous dis à bientôt et bonnes photos !

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Questions fréquemment posées sur le Nikon Z6 III