Sony-A7R V

Le Sony Alpha 7R V (A7R V) est un appareil photo hybride plein format commercialisé en novembre 2022 au tarif de 4500€. Il prend la relève du Sony A7R IV sorti trois ans auparavant. Cet appareil expert s’adresse en priorité aux photographes professionnels en quête d’une définition maximale de 61 mégapixels dans un boîtier relativement compact (c’est tout relatif ^^) et polyvalent. Son capteur full-frame (24x36mm) le place en concurrence frontale avec les Nikon Z7 II, Canon EOS R5, Panasonic Lumix S1R et Leica SL2.

Sony A7R V

Fidèle à l’esthétique épurée de la gamme Alpha, le Sony A7R V arbore un design sobre et fonctionnel qui privilégie l’efficacité. Au diable le look vintage, ici on est là pour photographier ! 🙂

Sony a cependant revu l’ergonomie en s’inspirant des récents Sony A7S III et Sony A7 IV, en intégrant notamment un écran tactile orientable sur rotule de nouvelle génération. L’appareil est tropicalisé et bénéficie d’une construction robuste en alliage de magnésium. Il est évidemment compatible avec la vaste gamme d’objectifs Sony à monture E.

Avec un positionnement tarifaire à 4500€, le Sony A7R V ne s’adresse clairement pas au grand public mais vise une clientèle d’experts et de professionnels très exigeants (ou des amateurs fortunés, évidemment). Sony souhaite séduire les photographes de studio, de paysage ou d’architecture qui recherchent un maximum de détails en très haute résolution, mais aussi les vidéastes avec des fonctions vidéo avancées comme l’enregistrement 8K 24p. Bref, le Sony A7R V a pour ambition de devenir la nouvelle référence incontestée des hybrides haute définition.

Seul sur le marché des hybrides 24×36 jusqu’à l’orée des années 2020, Sony a vu débarquer une foule de constructeurs historiques prêts à en découdre, notamment sur le marché de la très haute définition (coucou Canon et Nikon notamment 🙂 ).

Pour répondre aux Nikon Z7 et autres Panasonic Lumix S1R, Sony avait alors dégainé l’A7R IV doté d’un capteur à 61 Mpx. Si entretemps, Canon était entré dans la course avec son EOS R5, ou que Nikon en remettait une couche avec le Z7 II, aucun full frame concurrent ne s’est rapproché de la définition proposée par l’A7R IV.

Exemple d'image avec le Sony A7R V
© Gamander López

Au milieu de l’automne 2022, Sony revient avec le Sony A7R V. Si d’aucuns attendaient un capteur 24×36 de 100 Mpx pour concurrencer les boîtiers moyen format comme les Fujifilm GFX100S ou Hasselblad X2D 100C, il n’en fut rien !

Le Sony A7R V conserve le même capteur que son prédécesseur (“seulement” 61 Mpx donc 🙂 ), mais n’oublie pas d’évoluer pour autant. Nouveau châssis, nouveau processeur, suivi AF perfectionné, vidéo 8KSony réarme sensiblement ce qui fut longtemps le modèle phare de sa gamme d’appareils 24×36.

Il est temps de plonger dans les entrailles de la bête, appelées communément caractéristiques techniques, c’est parti !

Caractéristiques techniques du Sony A7RV

Voici les caractéristiques techniques de cet appareil photo Sony Alpha 7R V (A7R V) :

  • Nom : Sony Alpha 7R V (A7R V)

  • Prix de lancement : 4500 €

  • Date de sortie : novembre 2022

  • Taille de capteur : plein format (24x36mm)

  • Définition du capteur : 61 Mpx

  • Processeur : Bionz XR

  • Plage de sensibilité ISO native : 100-32000 ISO

  • Visée électronique 9,44 Mpx, grossissement 0,9x, 120 im/s

  • Écran tactile 8 cm, 2,1 Mpx, inclinable sur rotule

  • Monture d’objectif : Sony E

  • Rafale : 10 im/s en RAW (buffer 583 images RAW), en obturation mécanique ou électronique

  • Stabilisation intégrée jusqu’à 8 IL de gain

  • Obturation 1/8000s max en mécanique, 1/8000s max en électronique

  • Stockage : 2 slots (cartes CFexpress Type A / carte SD UHS-II)

  • Vidéo 8K 24p, 4K 60p, Full HD 120p

  • Connectique : USB-C, micro HDMI, prise micro, prise casque, prise flash

  • Dimensions : 131 x 96 x 82 mm

  • Poids : 737 g (avec batterie et carte mémoire)

  • Tropicalisation : oui, étanchéité renforcée

  • Batterie : NP-FZ100

  • Autonomie : 530 vues (norme CIPA)

En comparaison avec d’autres modèles, l’Alpha 7R V se distingue par ses capacités avancées en matière d’enregistrement vidéo, y compris la vidéo 8K et les fonctionnalités de ralenti en Full HD 120p.

Sony A7R V vu de face

Prise en main et ergonomie du boîtier

Le Sony A7R V ressemble beaucoup aux récents A7S III et A7 IV dont il reprend les principales améliorations ergonomiques. Avec un poids de 737g (batterie et carte mémoire incluses), il rivalise avec le volumineux Sony Alpha 1. C’est presque 100g de plus que son prédécesseur le Sony A7R IV. Mais cette prise de poids se justifie par une poignée plus généreuse et des finitions dignes d’un appareil professionnel haut de gamme. Résultat, la prise en main s’avère très agréable, même avec des optiques imposantes.

Sony A7R V vu de dessus

L’évolution la plus marquante se situe à l’arrière avec l’intégration d’un écran tactile 4K de 8 cm orientable sur deux axes. Cet écran novateur se désolidarise du boîtier pour autoriser une inclinaison vers le haut ou le bas, tout en conservant la possibilité de pivoter à 180° vers l’avant. Le plus simple c’est encore de vous montrer une image juste en dessous 🙂 Un système astucieux inspiré des caméras de cinéma qui cumule les avantages des écrans inclinables et des écrans rabattables, le tout sans trop alourdir le boîtier. Bien joué Sony !

Ecran du Sony A7R V monté sur deux charnières

L’appareil dispose d’un viseur électronique dernier cri qui affiche une définition impressionnante de 9,44 millions de points avec un grossissement 0,9x et un mode 120 im/s (avec une définition réduite). C’est à ce jour le meilleur viseur du marché, un véritable régal pour l’œil.

Viseur électronique du Sony A7R V

Comme sur les récents boîtiers Alpha, l’ensemble des touches et molettes sont personnalisables pour s’adapter au mieux à chaque utilisateur.

Sony A7R V molettes et écran arrière

L’arborescence des menus complexes demande un certain temps d’adaptation, mais la navigation tactile facilite grandement la prise en main. On apprécie aussi la présence de détails pratiques comme l’obturateur qui protège automatiquement le capteur des poussières lorsqu’on éteint l’appareil.

Côté connectique, le Sony A7R V ne déçoit pas avec un port USB-C, une sortie micro HDMI, des prises casque et micro, et une griffe flash avec transmission numérique. Les deux slots pour cartes mémoire acceptent aussi bien les traditionnelles SDXC UHS-II que les performantes CFexpress Type A, de quoi assurer la fluidité des workflows même avec des fichiers très volumineux. C’est très pratique si vous avez déjà un stock de cartes SD. On aimerait que plus de constructeurs adoptent cette configuration !

cartes mémoire sur le Sony A7R V

Le Sony A7R V respire la qualité de fabrication. C’est un bel objet, agréable en main et joliment fini. Son poids conséquent est le gage d’une construction sans compromis, robuste et tropicalisée. Il reste cependant plus compact que ses principaux concurrents. Une machine taillée pour un usage intensif en conditions difficiles, comme on l’a dit.

tropicalisation du Sony A7R V

En termes de prise en main globale, le grip est finement texturé, et même si le boîtier reste assez petit, il surprend rapidement par son poids. En effet, le Sony A7R V affiche 737 g sur la balance. C’est certes deux fois moins qu’un Nikon Z9, mais c’est légèrement plus lourd qu’un Canon EOS R5, pourtant plus imposant. Le poids du Sony A7R V est équivalent à celui de l’Alpha 1.

Mais pour qui n’aurait pas changé de boîtier depuis l’époque de l’A7R III ou l’A7R II, par exemple, le changement est considérable. Pour comparer, Sony a mis côte à côte le nouveau venu, l’A7R IV et un vénérable A7R II. 80 g séparent les deux extrêmes, et pourtant le Sony A7R V semble presque deux fois plus gros.

Le boîtier est encore loin d’être aussi encombrant qu’un Lumix S1R ou qu’un reflex 24×36, et il sera plus équilibré avec des grosses optiques lumineuses, néanmoins, à ce rythme, dans 2 ou 3 générations, les appareils Sony approcheront du kilogramme. Quand je pense que l’argument principal des appareils hybrides à l’origine était la compacité et la légèreté ! 🙂

Réactivité et mise au point de l’appareil

processeur BIONZ XR du Sony A7R V

Le Sony A7R V réagit au quart de tour grâce au puissant processeur BIONZ XR hérité de l’Alpha 1.

Les progrès les plus remarquables concernent l’autofocus de nouvelle génération dopé à l’intelligence artificielle. Le mode AF-C avec suivi en temps réel gagne en polyvalence et réactivité, avec une détection des visages/yeux humains mais aussi animaux (chiens, chats, oiseaux) et même insectes ! La reconnaissance intelligente des formes permet de suivre parfaitement un sujet même s’il se retourne ou est brièvement masqué. Nous sommes bel et bien rentrés dans une nouvelle ère 🙂

autofocus tracking insecte Sony A7R V

Son démarrage est fulgurant en seulement 0,58s : c’est rapide, très rapide, et seulement battu par les meilleurs reflex, bien moins dépendants de l’électronique.

L’obturation électronique permet une rafale à 10 im/s avec suivi AF et un buffer confortable de 583 images RAW qui met seulement 7s à se vider sur une carte CFexpress. Bien que ce ne soit pas le 30 i/s de l’Alpha 1, c’est déjà excellent pour un capteur de 61 Mpx pourtant gourmand en données. Imaginez un peu les flux de données impliqué ! C’est une nette amélioration par rapport au Sony A7R IV dont le buffer était deux fois plus petit et le temps d’écriture bien plus long.

Autre bonne nouvelle, les cartes CFexpress Type A sont bienvenues pour augmenter très fortement les temps d’écritures, et donc retarder le moment où le buffer va saturer. Une fonction qui permet de booster les performances en rafale et en vidéo malgré la très haute définition du capteur.

autofocus tracking oiseaux Sony A7R V

Sony revendique une couverture AF atteignant 95% de la surface avec l’ensemble des 693 collimateurs. La réactivité et le pourcentage de réussite surpassent nettement l’A7R IV et se rapprochent de l’Alpha 1, même si la vitesse de calcul et le taux de rafraîchissement restent en retrait.

autofocus tracking humain Sony A7R V

En pratique, c’est assez bluffant. Le mode AF-C avec suivi en temps réel sait immédiatement repérer un visage humain ou animal, même de profil ou avec des lunettes de soleil. Il accroche l’œil et le suit avec une précision redoutable, y compris si le sujet bouge, sort du cadre ou est momentanément occulté. Un vrai bonheur pour la photo animalière ou le reportage. Très difficile de le mettre en défaut (dites-le nous en commentaire si vous avez réussi !)

autofocus tracking voiture Sony A7R V

Mais cet autofocus intelligent va plus loin en sachant aussi reconnaître et suivre d’autres sujets comme les voitures, les trains ou les avions. Là encore, le tracking se montre d’une précision diabolique, collant au sujet quelles que soient sa vitesse et sa trajectoire. Idéal pour la photo de sport mécanique par exemple.

autofocus tracking avion Sony A7R V

Enfin, le mode insecte est une première sur un appareil Sony, comme on l’a dit, et ravira les amateurs de proxy ou de macro. Fini la mise au point manuelle approximative, l’AF s’en charge en isolant l’insecte même sur un arrière-plan chargé. Même ça, il y arrive, c’est du solide !

autofocus tracking animal Sony A7R V

La stabilisation mécanique 5 axes a elle aussi été revue pour atteindre jusqu’à 8 stops de compensation (norme CIPA). On peut ainsi réaliser des photos nettes à main levée au 1/4s avec un 200mm ! Un véritable atout pour les photos en basse lumière ou les vidéos sans trépied. La stabilisation fait preuve d’une grande fluidité pour les mouvements de caméra.

Sony a aussi introduit de nouveaux outils d’assistance à la mise au point. Le focus peaking est toujours là pour la MAP manuelle mais il est épaulé par un nouvel indicateur de netteté plus précis. Surtout, le Sony A7R V inaugure le focus bracketing pour la macro et l’hyperfocale. Il suffit de sélectionner le nombre de vues et l’appareil décalera automatiquement la MAP entre chaque cliché. Reste à les assembler dans le logiciel de son choix, Sony ne proposant pas de focus stacking intégré.

Seule petite contrariété, l’aide à la mise au point manuelle se cantonne toujours au focus peaking sans loupe de mise au point. Sur ce point, Sony accuse un certain retard par rapport à la concurrence qui propose des assistants plus évolués comme le focus breathing. Les adeptes de la MAP manuelle regretteront aussi que l’obturation électronique plafonne à 1/8000s.

Globalement, le Sony A7R V allie parfaitement sa très haute définition à une réactivité sans faille digne des meilleurs boîtiers professionnels. Un exploit qui repositionne Sony en tête de la course à l’hybride ultime, même si l’Alpha 1 conserve une longueur d’avance en termes de vitesse pure. Si on est prêt à en payer le prix, évidemment 😉

Qualité d’image en haute résolution

Le Sony A7R V réutilise le capteur CMOS BSI Exmor R de 61 Mpx inauguré par l’A7R IV, soit le capteur 24×36 le plus défini du marché à ce jour. Une valeur sûre qui produit des fichiers ultra-détaillés avec une grande plage dynamique et une excellente latitude d’exposition.

© Gamander López

Avec son capteur full frame de 61 mégapixels, le Sony A7R V s’impose comme un monstre de définition. Il sera parfait pour capturer une quantité extraordinaire de détails, que ce soit en studio, en architecture ou en paysage. La qualité des images est au rendez-vous avec une excellente dynamique, une colorimétrie fidèle et une montée en ISO maîtrisée jusqu’à 12800 ISO. Sony fabrique ses propres capteurs, ne l’oublions pas !

En basse lumière, le Sony A7R V se montre à son avantage grâce à son capteur rétroéclairé qui préserve un bon niveau de détails. Le bruit est bien contenu jusqu’à 6400 ISO et reste acceptable à 12800 ISO moyennant un bon traitement logiciel. Au-delà, on pénètre dans les hautes sensibilités où seuls les boîtiers les plus récents comme l’Alpha 1 tirent encore leur épingle du jeu.

Cette haute définition offre aussi une incroyable latitude pour recadrer a posteriori tout en conservant assez de détails pour un tirage. On peut ainsi facilement isoler un sujet éloigné, corriger une perspective ou basculer du mode paysage au mode portrait. Les possibilités créatives sont démultipliées.

Bien sûr, pour tirer le meilleur de ce capteur, on privilégiera les objectifs les plus récents et les plus qualitatifs de la gamme Sony G Master. Avec un bon traitement, les résultats sont époustouflants de précision, y compris en grand tirage.

Pour les photographes minutieux, le mode Pixel Shift permet de quadrupler virtuellement la définition en assemblant 16 images pour atteindre 240 Mpx. Une fonction utile pour la reproduction d’œuvres d’art, l’archivage ou la photo de produits. Sony a amélioré son algorithme pour mieux gérer les micro-mouvements comme les feuillages agités par le vent. Un progrès appréciable même s’il faudra toujours utiliser un trépied et avoir un sujet parfaitement immobile. Très honnêtement, on est là dans un besoin de niche, pas sûr que ça vous soit utile (et à moi non plus d’ailleurs ^^)

Exemple photo oiseau avec le Sony A7R V

Sony a su faire évoluer son traitement colorimétrique au fil des générations pour livrer des couleurs naturelles et nuancées, sans tomber dans les excès de saturation ou de contraste trop courants sur d’autres marques. Les transitions sont douces, la balance des blancs précise. Un excellent point de départ pour travailler sereinement les fichiers RAW et laisser libre cours à sa créativité.

On peut néanmoins déplorer la présence persistante d’un rolling shutter (effet de déformation des lignes verticales) assez prononcé en obturateur électronique, un défaut inhérent aux capteurs très haute définition. Pour les sujets mobiles, il faudra privilégier l’obturation mécanique jusqu’à 10 im/s ou opter pour un appareil plus rapide comme le Sony Alpha 1.

Vous vous en doutez avec 61 Mpx, le Sony A7R V autorise des recadrages a posteriori très généreux tout en conservant assez de détails pour un tirage. On peut ainsi facilement isoler un détail, corriger une perspective ou passer d’une vue d’ensemble à un détail. De quoi laisser libre cours à son imagination sans se soucier de la composition initiale.

Cela dit, même si on peut faire des ajustements au post-traitement, mieux vaut penser sa composition avec intention dès la prise de vue. Si ça vous intéresse de vous perfectionner dans ce domaine, on remet tout à plat dans la formation Composition captivante. Vous verrez que la composition ce n’est PAS juste la règle des tiers, mais un ensemble de choix que vous ne soupçonnez même pas 🙂

Sony A7R V avec téléobjectif

Dans l’ensemble, le Sony A7R V produit des images d’une finesse et d’une précision remarquables, dignes des meilleurs boîtiers moyen format. Avec son capteur 61 Mpx stabilisé et sa science de la couleur, il se pose en nouvelle référence pour la photo de studio, de portrait, de paysage ou d’architecture. Un véritable outil de création taillé pour l’excellence.

Performances en vidéo du A7RV (8k UHD)

Après l’Alpha 1, le Sony A7R V est le second boîtier Sony à passer le cap de la vidéo 8K UHD. Elle vient ici avec plusieurs contraintes. Tout d’abord, elle se limite à 24 i/s, contre 30 i/s au maximum sur l’Alpha 1. Mais surtout, filmer en 8K avec le Sony A7R V se fait avec un recadrage 1,2x, tout comme en 4K à 60 i/s.

La qualité de la 8K est tout à fait honorable, équivalente à ce que propose l’Alpha 1. Cela reste toutefois un cran en dessous des propositions de Canon avec son EOS R5 ou Nikon avec son Z9. En descendant le framerate à 30 i/s en 4K, l’enregistrement se fait sans crop. Que ce soit en All-I ou LongGOP, l’échantillonnage est possible en interne jusqu’en 4:2:2 10 bits.

Pour toujours plus de données, sachez que grâce à la sortie HDMI, il est possible d’obtenir un enregistrement en raw de 16 bits. Notez que le Sony A7R V propose le mode ralenti à 120 i/s uniquement en 1920 x 1080p, contrairement à l’A7S III ou l’Alpha 1 qui l’autorisent jusqu’en 4K. L’appareil peut aussi enregistrer au format Super-35mm, apprécié des vidéastes. Cela se fait en rééchantillonnant des fichiers en 6,2K pour donner des séquences en 4K, mais limitées à 30 i/s.

Il reprend par ailleurs les avancées vidéo que l’on retrouve sur l’A7 IV ou encore la caméra FX30. Des fonctions inspirées par les caméras cinéma de Sony, comme le profil couleur S-Cinetone ou encore la Focus Map pour faciliter la mise au point.

En vidéo, le suivi autofocus se montre tout aussi précis et réactif qu’en photo. Une fois le sujet acquis, le boîtier ne le perd pas. Par contre, le fait que le rolling shutter soit marqué limite l’usage du A7RV en vidéo en dehors du studio.

Les causes sont multiples : capteur très défini, non-empilé, grosse définition vidéo. Mais l’effet est là : les déformations sont très marquées et altèrent durablement l’image au moindre mouvement horizontal. Malgré la nouvelle stabilisation, une petite secousse en 8K suffit à déformer la séquence. Et cela ne s’atténue vraiment qu’en Full HD, et encore, on est loin des meilleurs. Il faudra bien prendre ce point en considération.

Si le Sony A7R V fait la part belle à la photo, il n’en oublie pas pour autant la vidéo. Bien au contraire, ce boîtier expert vient titiller les hybrides les plus évolués du marché grâce à des prestations haut de gamme.

Pas besoin d’une définition 8k ? Le Sony A7R V répond aussi présent en 4K avec différentes options adaptées à chaque besoin :

  • 4K 60p avec un recadrage de 1,2x et un échantillonnage 4:2:2 10 bits

  • 4K 30p Super 35 mm avec un surréchantillonnage 6,2K natif

  • 4K 30p plein format 24×36 sans recadrage et oversampling 7K

Naturellement, la 4K profite aussi de l’autofocus intelligent avec suivi des visages et des yeux, y compris pour les animaux. La détection de phase et le contraste sont combinés pour une précision optimale même sur des sujets mobiles. Le mode vidéo propose aussi des assistants spécifiques comme le suivi de la mise au point (Focus Map) ou le contrôle de la vitesse AF.

Pour les vidéastes experts, le profil S-Cinetone est de la partie avec son rendu cinématique aux couleurs douces. Il est épaulé par les classiques S-Log2 et S-Log3 qui autorisent un étalonnage pointu en post-production. La plage dynamique atteint alors 15 IL, de quoi gérer sereinement les hautes lumières.

Enfin, la stabilisation optique fait aussi des merveilles en vidéo avec une compensation allant jusqu’à 8 IL. De quoi filmer à main levée avec fluidité, y compris en marche rapide. Les deux modes ActiveMode (Standard et Fort) lissent encore les mouvements parasites sans dénaturer le rendu.

Stabilisation optique sur le Sony A7R V

Autres fonctions bienvenues, on note la présence du ralenti en Full HD 120p, de l’aide à la MAP manuelle, du téléconvertisseur numérique 1,5x ou 2x, du time-lapse ou encore du réglage de la vitesse d’obturation et de l’ISO par incréments fins. Bref, de quoi répondre à tous les besoins, du clip familial au court-métrage en passant par le documentaire.

Certes, tout n’est pas parfait avec un rolling shutter encore sensible en 8K/4K et l’absence de formats DCI. Mais dans l’ensemble, le Sony A7R V s’impose comme un redoutable couteau suisse aussi à l’aise en photo qu’en vidéo. De quoi combler les créateurs les plus polyvalents.

Points forts et points faibles

Points forts :
  • Viseur électronique haute définition 9,44 Mpx
  • Nouvel écran tactile multipoints, inclinable et rabattable à 180°
  • Excellente qualité d’image jusqu’à 12800 ISO
  • Modes Pixel Shift 240 Mpx améliorés avec gestion des micro-mouvements
  • Nouveau module autofocus IA, suivi des humains, animaux, insectes et véhicules
  • Très bonne réactivité et rafale confortable avec buffer profond
  • Stabilisation mécanique très efficace jusqu’à 8 IL de gain
  • Vidéo 8K 24p et 4K 60p sans recadrage, S-Cinetone et S-Log3, 10 bits
  • Construction pro robuste et tropicalisation renforcée
  • Double slot carte SD UHS-II / CFexpress Type A
Points faibles :
  • Rolling shutter encore prononcé en obturateur électronique
  • Interface et menus touffus qui demandent un temps d’adaptation
  • Prise de poids et encombrement en hausse par rapport au Sony A7R IV
  • Prix élevé de 4500€

Comparaison avec les appareils concurrents

Le marché des hybrides plein format ultra haute définition est de plus en plus concurrentiel. Le Sony A7R V doit faire face à de sérieux rivaux, en particulier chez Canon et Nikon qui ont comblé leur retard en matière d’hybrides ces dernières années.

Le Canon EOS R5 (4500€) constitue l’un des concurrents les plus sérieux. Plus abordable de 500€, il mise sur un capteur de “seulement” 45 Mpx mais se rattrape avec une rafale plus véloce (20 im/s) et une vidéo 8K/30p. Son autofocus, bien que très performant, reste encore un cran en dessous de celui du Sony A7R V en termes de réactivité et de fiabilité. Les objectifs RF sont de très grande qualité mais le système est encore jeune et donc moins fourni que les optiques Sony E.

Sony A7R V et Canon EOS R5
Sony A7R V et Canon EOS R5 (©Camerasize)

Dans le camp Nikon, le Z7 II (3400€) fait figure d’alternative intéressante pour qui souhaite un excellent hybride polyvalent sans atteindre les sommets de définition du Sony A7R V. Plus simple à prendre en main, il offre une ergonomie repensée avec un écran inclinable (mais pas retournable) et une belle construction tropicalisée. Ses deux slots acceptent les cartes CFexpress ou XQD, un avantage pour la vitesse d’écriture. Côté vidéo, il se limite à la 4K60p. Son plus gros atout reste son tarif inférieur de 1100€ par rapport au Sony.

Sony A7R V et Nikon Z7 II
Sony A7R V et Nikon Z7 II (©Camerasize)

Et si on compare le Sony A7R V à son grand frère le Sony Alpha 1 (6500€) ? Ce dernier se place encore au-dessus en termes de performances pures avec sa rafale impressionnante à 30 im/s et son suivi AF qui reste la référence pour les sujets en action. Mais son capteur plafonne à “seulement” 50 Mpx et son écran n’est qu’inclinable. Surtout, son tarif exorbitant de 6500€ le réserve aux pros les plus exigeants et fortunés.

Sony A7R V et Sony Alpha 1
Sony A7R V et Sony Alpha 1 (©Camerasize)

Face au Sony A7R IV qu’il remplace, le Sony A7R V apporte de nettes améliorations qui justifient son surcoût de 1000€ : nouvel écran tactile orientable, meilleure ergonomie, menus repensés, autofocus nettement plus performant et polyvalent, vidéo 8K, stabilisation et rafale optimisées. De quoi reléguer rapidement son prédécesseur au rang d’ancien même si ce dernier reste une excellente machine.

Sony A7R V et Sony A7R IV
Sony A7R V et Sony A7R IV (©Camerasize)

Enfin, certains pourront être tentés par le Fujifilm GFX 50S II (3500€) pour goûter à la définition supérieure du moyen format (50 Mpx) pour 1000€ de moins que le Sony. Mais il faut garder à l’esprit que ce boîtier plus encombrant est dédié à la photo contemplative (paysage, studio, portrait) avec un AF plus lent et pas de vidéo 4K. Deux philosophies très différentes.

Sony A7R V et Fujifilm GFX 50S II
Sony A7R V et Fujifilm GFX 50S II (©Camerasize)

En résumé, le Sony A7R V occupe une position assez unique en combinant une définition record pour le 24×36 et une polyvalence de très haut niveau. Ses concurrents peuvent le surpasser sur certains points (vitesse, simplicité, prix) mais aucun n’offre le même équilibre entre haute résolution, fiabilité et performances globales. Reste à décider selon ses priorités et son budget si le jeu en vaut la chandelle.

Appareils photos
  • Prix
  • Note
  • Date de sortie
  • Capteur
  • Sensibilité ISO
  • Visée
  • Ecran
  • Objectif
  • Vitesse de la rafale
  • Buffer en RAW
  • Stabilisation
  • Carte mémoire
  • Vidéo
  • Dimensions
  • Poids avec batterie
  • Tropicalisation
  • Voir l'offre
    • 4499 €
    • 2022
    • FF - 61 Mpx
    • 100 - 32000
    • électronique - 9,44 Mpx
    • 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - inclinable
    • -
    • 10 i/s
    • 200
    • oui
    • 1 SD + 1 CFexpress
    • 8K 25 i/s - 4K UHD 60 i/s - 1080p 120 i/s
    • 131 x 97 x 82 mm
    • 723 g
    • oui
    • Voir le prix sur
    • 3800 €
    • 2020
    • FF - 45 Mpx
    • 100 - 51200
    • électronique - 5,76 Mpx
    • 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - sur rotule
    • -
    • 20 i/s
    • 180
    • oui
    • 1 SD + 1 CFexpress
    • 8K 30 i/s - 4K DCI 120 i/s - 4K UHD 120 i/s
    • 138 x 98 x 88 mm
    • 738 g
    • oui
    • Voir le prix sur
    • 3550 €
    • 2020
    • FF - 46 Mpx
    • 64 - 25600
    • électronique - 3,69 Mpx
    • 3,2'' - 2,1 Mpx - tactile - inclinable
    • -
    • 10 i/s
    • 77
    • oui
    • CFexpressB/XQD + 1 SD
    • 4K UHD 30 i/s - 1080p 120 i/s
    • 134 x 101 x 70 mm
    • 705 g
    • oui
    • Voir le prix sur
    • 7300 €
    • 2021
    • FF - 50 Mpx
    • 100 - 32000
    • électronique - 9,44 Mpx
    • 3'' - 1,44 Mpx - tactile - inclinable
    • -
    • 20 i/s
    • 80
    • oui
    • 2 SD/CFexpressA
    • 8K 30 i/s - 4K DCI 120 i/s - 4K UHD 120 i/s
    • 129 x 97 x 81 mm
    • 737 g
    • oui
    • Voir le prix sur
    • 2499 €
    • 2019
    • FF - 61 Mpx
    • 100 - 32000
    • électronique - 5,76 Mpx
    • 3'' - 1,44 Mpx - tactile - inclinable
    • -
    • 10 i/s
    • 68
    • oui
    • 2 SD
    • 4K UHD 30 i/s - 1080p 120 i/s
    • 129 x 96 x 78 mm
    • 665 g
    • oui
    • Voir le prix sur
    • À partir de 2299 €
    • 2021
    • MF - 51 Mpx
    • 100 - 12800
    • électronique - 3,69 Mpx
    • 3,2'' - 2,36 Mpx - tactile - inclinable
    • -
    • 3 i/s
    • 8
    • oui
    • 2 SD
    • 1080p 30 i/s
    • 150 x 104 x 87 mm
    • 900 g
    • oui
    • Voir le prix sur

Est-ce l’appareil de vos rêves ?

Le Sony Alpha 7R V a tout pour s’imposer comme LA nouvelle référence des appareils photo hybrides ultra haute définition. Avec son capteur plein format de 61 Mpx stabilisé, il répondra aux attentes des photographes de studio, de paysage ou d’architecture les plus pointilleux. En intégrant des évolutions majeures en termes d’ergonomie, d’autofocus et de capacités vidéo, ce boîtier expert gagne aussi en polyvalence.

Sa principale faiblesse (à part son prix stratosphérique ^^) reste un rolling shutter encore sensible en obturateur électronique qui le prédestine plutôt à la photo posée qu’à la capture intensive de sujets en mouvement. Certains utilisateurs pourront aussi être rebutés par la prise de poids et de volume par rapport au Sony A7R IV. Et bien sûr, l’excellence a un prix qui reste assez élitiste (4500€).

Au final, le Sony A7R V mise avant tout sur l’essentiel : une qualité d’image exceptionnelle au service d’un boîtier parfaitement abouti. Un choix judicieux pour les photographes les plus exigeants en quête de la quintessence de la définition. Si vous cherchez plutôt une vitesse extrême ou un ratio performances/prix optimal, mieux vaudra vous tourner vers d’autres modèles.

Et vous, le Sony Alpha 7R V vous fait-il rêver ? Si vous avez craqué pour ce concentré de technologies, n’hésitez pas à partager vos impressions en commentaires. Vos retours enrichiront la communauté et aideront les photographes indécis à se forger un avis objectif sur les points forts et faiblesses de cet appareil d’exception !

Où trouver cet appareil ?

Questions fréquemment posées

Clément Belleudy
Je connais Laurent depuis le tout début d’Apprendre.Photo. Depuis 2020, je lui prête main forte sur la création de contenu, et comme apprendre est plus efficace en s’amusant, j’ai à cœur de créer des contenus pédagogiques et plaisants à lire, sans jamais trop se prendre au sérieux !
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