Vous avez peut-être déjà entendu ou lu ce terme ici ou là, y compris sur ce blog, mais ce n’est pas forcément une notion si évidente que ça à comprendre. Elle est pourtant essentielle pour améliorer le rendu de vos images dans des situations difficiles, notamment en lumière contrastée. Alors faisons le point !
En écoutant les différents conférenciers qui m’ont fait le plaisir de venir sur mon stand au Salon de la Photo en 2014, je me suis rendu compte que la notion d’exposition à droite était souvent évoquée, et pourtant je ne suis pas sûr à 100 % que tout le monde la comprenne à fond. Je vais donc vous expliquer de quoi il retourne. Pas de panique, ce n’est pas extrêmement compliqué.
Pourquoi exposer à droite ?
L’idée de cette technique est de tirer le meilleur du capteur de votre appareil photo. En effet, celui-ci voit moins bien que votre œil, et il va parfois falloir ruser pour rendre en photo la scène que vous avez sous les yeux.
Cela vaut en particulier dans les situations à forte dynamique, c’est-à-dire quand la scène est contrastée. Si vous avez besoin d’un rappel sur la notion de dynamique, vous pouvez regarder ma vidéo sur le sujet, ou mieux, lire l’article sur les photos contrastées.
La technique de l’exposition à droite va donc vous servir en particulier dans les situations où vous avez une forte dynamique, et c’est le cas que je supposerai aujourd’hui. Elle fonctionne particulièrement bien si la dynamique de la scène est un peu plus importante que celle de votre capteur. En pratique, elle sera moins performante si la dynamique est vraiment énorme (même si c’est mieux que rien) : dans ce cas, la meilleure option est de réduire la dynamique à la prise de vue, par exemple en utilisant un filtre gradué gris neutre (GND) en paysage, ou encore en éclairant les ombres (avec un flash ou un réflecteur).
Exposer à droite va donc vous permettre de garder un maximum de détails dans les ombres, et ça sans utiliser de technique de prise de vue un peu complexe (filtres, flash, etc.), ni de post-traitement trop chronophage, comme les techniques impliquant de prendre plusieurs expositions (exposure blending, HDR, etc.).
Cela dit, et j’insiste là-dessus, l’exposition à droite rend obligatoire le post-traitement et l’utilisation du format RAW. Si vous le faites en JPEG, vous allez souvent avoir une image d’apparence trop claire, et vous ne pourrez (presque) pas rattraper le coup.
Rappels utiles
L’histogramme
Dans cet article, nous allons beaucoup utiliser la notion d’histogramme. J’ai écrit un article complet sur le sujet, mais pour rappel, voici comment se présente un histogramme et ce qu’il signifie :
En substance, à gauche vous avez les pixels noirs, à droite les pixels blancs, et tous les intermédiaires en niveaux de gris. Plus le pic est grand, plus il y a de pixels dans ce niveau de gris. Autrement dit, une « grosse montagne » à droite signifie beaucoup de pixels clairs, et une « plaine » à gauche signifie peu de pixels sombres (par exemple).
L’exposition
En photo, ce qu’on appelle une image exposée « normalement », c’est une photo dont les tons moyens se situent aux alentours de ce qu’on appelle le « gris moyen ». C’est d’ailleurs sur ce principe qu’est basée la mesure d’exposition de l’appareil. Par défaut, c’est comme ça qu’on va exposer une image : rendre les tons moyens… gris moyen ! (c’est ce que fait l’appareil automatiquement)
Il existe un autre principe, qu’on appelle « exposer pour une zone ». Ça signifie concrètement « faire en sorte que cette zone corresponde à un gris moyen, sans se préoccuper du reste de l’image ».
En pratique, « exposer pour le ciel » va donc vouloir dire qu’on va rendre le ciel gris moyen sans se préoccuper du reste de l’image. On utilise traditionnellement soit la mesure spot, soit la correction d’exposition.
Avec l’exposition à droite, on ne va faire ni l’un ni l’autre. J’ai simplement tenu à repréciser ces 2 méthodes « traditionnelles » que vous avez sans doute déjà utilisées, consciemment ou non.
Comment faire en pratique ?
Un (tout petit) peu de théorie
Pour que vous compreniez bien, j’ai besoin de parler un tout petit peu d’une notion théorique chiante. C’est même un peu de l’informatique. Ne partez pas en hurlant et en secouant les bras, ça ne va durer qu’une minute et ça ne fait même pas mal 😉
Le fichier RAW de votre image est un fichier numérique, comme une chanson en mp3, un document en pdf, ou autre. Comme c’est de l’informatique, un fichier est en fait un ensemble de 0 et de 1. Chaque 0 ou 1 est un petit bout d’information.
Or dans le fichier RAW de votre photo, qui représente toutes les informations captées par votre appareil, il y a 4096 niveaux d’information (des blocs si vous préférez). On pourrait s’attendre à ce que la moitié gauche de l’histogramme soit dans les 2048 premiers niveaux (donc 50%), et que l’autre moitié occupe également 50 % de ces niveaux.
Mais il n’en est rien. En réalité, les hautes lumières de l’image occupent la moitié de ces 4096 niveaux. Autrement dit, il y autant d’informations (de détails, si vous préférez) dans les plus hautes lumières de l’image (les 10 % de droite), que dans tout le reste de l’histogramme.
Et ça va en diminuant : les plus basses lumières (environ 10 % de gauche) n’occupent que 16 niveaux !
Qu’est-ce que ça veut dire pour vous concrètement ? Et bien, il y a tout simplement beaucoup plus d’informations dans les hautes lumières que dans les basses lumières : il sera beaucoup plus facile d’y voir du détail. À l’inverse, il y a beaucoup moins d’informations dans les basses lumières, et donc il y aura beaucoup plus facilement du bruit. Si vous avez déjà fait des photos en basse lumière et à haute sensibilité ISO, vous avez sans doute dû le constater : la majorité du bruit se trouve dans les ombres, les hautes lumières étant en général assez propres.
Bref, il est plus aisé (= il y aura moins de bruit) de diminuer la luminosité des hautes lumières de l’image, que d’augmenter celle des ombres.
Exception importante : si vous « cramez » les hautes lumières (c’est-à-dire qu’elles sont devenues toutes blanches), vous ne pourrez en général presque pas retrouver l’information : elle est perdue à jamais.
Si vous ne comprenez pas encore pourquoi je vous dis ça, pas de panique, c’est normal. Ca va prendre sens dans 2 minutes. Prenez un plaid, un chat et une boisson chaude, ça va bien se passer 🙂
A la prise de vue
Voyons donc comment faire à la prise de vue pour utiliser cette technique. Tout d’abord, il va falloir regarder l’histogramme sur l’appareil photo pour évaluer l’exposition. Regarder simplement l’image ne permettrait pas d’être sûr.
Pour exposer à droite, il faut juste réussir à obtenir 2 choses de l’histogramme (oui tout ça pour ça!) :
- Il faut que l’histogramme ne dépasse pas à droite. Un histogramme qui dépasse se présente sous la forme d’une « montagne coupée en deux ». Si vous avez ça, ce n’est pas bon : ça signifie que les hautes lumières sont cramées, et que vous allez perdre de l’information.
Donc si vous vous souvenez du paragraphe juste avant (j’espère ! :P), en faisant ça, on obtient 2 effets positifs :
- On évite de perdre de l’information irrémédiablement en cramant les hautes lumières (puisqu’on évite la « montagne coupée »).
- On met le maximum d’informations dans les hautes lumières, là où le capteur enregistre le plus d’informations (puisqu’on décale au maximum à droite, vers les hautes lumières). C’est ça tout le principe de l’exposition à droite.
Attention : il est NORMAL que la photo puisse apparaître trop claire sur votre écran (ou parfois trop sombre). L’idée est juste d’avoir le maximum d’informations possibles, pour ensuite optimiser le résultat en post-traitement. Vous allez voir que tout va se révéler à ce moment-là.
Astuce plus avancée : pensez à regarder non seulement l’histogramme du mélange des couches (l’histogramme « blanc »), mais aussi ceux des trois couches Rouge, Vert, et Bleu : parfois, il y aura une « montagne coupée » dans une des couches. Dans ce cas, essayez de sous-exposer encore un peu (ça pourrait notamment donner un effet bizarre sur les peaux, ou si vous avez des spots très colorés dans l’image, comme en photo de concert avec les fameux Spots Rouges De La Mort).
Quel outil utiliser ?
Dans certains cas, vous allez avoir un histogramme qui correspond déjà à ces 2 critères. Si ce n’est pas le cas, il vous faut utiliser la correction d’exposition. C’est le meilleur outil pour ça, car il est très simple et intuitif :
- Si votre histogramme est trop à droite (trop clair, avec une « montagne coupée »), il suffit d’assombrir l’image en utilisant une correction d’exposition négative (- 2/3 ou -1 par exemple).
- Si votre histogramme est trop à gauche (trop sombre, trop à gauche), il suffit d’éclaircir l’image en utilisant une correction d’exposition positive.
De plus, il y a un outil très intéressant sur pas mal d’appareils, notamment les appareils photo hybrides : la mise en évidence des hautes lumières cramées. Le plus souvent, quand vous activez l’option, l’appareil fait clignoter les blancs cramés. Ça permet de détecter les toutes petites zones cramées qui ne sont pas évidentes sur l’image, ni sur l’histogramme.
Si vous en détectez, vous pouvez soit sous-exposer encore un peu pour y récupérer du détail, soit décider de les ignorer (par exemple si ce sont des sources de lumière qui sont de toute façon censées être blanches, comme des lampadaires).
Quelques exemples
La même scène avec et sans l’exposition à droite
Pour l’exemple de l’article, j’ai pris une photo le soir chez moi, d’un objet contrasté (un ampli de couleur noire avec des VUmètres illuminés), et à haute sensibilité ISO (6400 ISO sur Canon 5D MkIII), pour que vous voyiez bien l’effet. J’ai d’abord pris la photo avec l’exposition automatique de l’appareil, puis avec une correction d’exposition de +1 : avec cette valeur, aucune haute lumière n’est cramée (excepté le VUmètre lui-même, qu’on ignorera pour l’exemple).
Ensuite, j’utilise Lightroom pour corriger l’exposition de la prise de vue où j’ai utilisé l’exposition à droite. Pour récupérer le même rendu, je baisse de -1. Comme vous pouvez le voir, on voit difficilement la différence avec la version “normale” :
Reste à vous montrer la différence : zoomons à 100% sur les deux images pour voir le bruit (sans correction du bruit dans Lightroom, pour mieux voir).
Comme prévu, on voit bien que l’image est beaucoup plus propre avec l’utilisation de cette technique 😉
Exemples pratiques avant/après
J’ai décidé de vous montrer également quelques photos « de la vraie vie », prises avec l’exposition à droite. L’idée est de vous montrer que la photo de base à l’importation dans Lightroom est souvent fade et/ou trop claire, et qu’une fois bien post-traitée, elle révèle toute sa qualité.
Le post-traitement
Une fois que vous avez bien géré la prise de vue, il est temps de faire le post-traitement de l’image. Il n’y a rien de bien compliqué à ça, mais ça peut surprendre au début, car l’image aura sans doute une allure pas géniale, comme vous avez pu le voir dans les exemples du dessus.
Si la photo est globalement trop lumineuse, vous allez pouvoir descendre l’exposition globale de l’image, ou seulement les hautes lumières. L’intérêt est que les ombres garderont du détail, contrairement à une photo prise sans cette technique. Alors certes, parfois ce n’est pas important, et on veut éliminer le détail dans les ombres. Mais il est plus facile de détruire que de créer : cette technique permet d’avoir la possibilité de retrouver du détail. A vous de voir si vous l’utilisez ou pas 🙂
Si au contraire la photo est plutôt sombre, vous allez pouvoir récupérer du détail dans les ombres en remontant leur luminosité. Ça va créer du bruit, mais vous n’aurez perdu d’information nulle part, puisque les hautes lumières ne seront pas cramées.
Enfin, si vous êtes un peu perdu au post-traitement, rassurez-vous : ça reste une interprétation personnelle. Fiez-vous à votre œil, il s’améliorera avec le temps. Si vous n’êtes pas sûr de votre traitement, une technique qui fonctionne bien est de revenir dessus quelques jours plus tard, pour avoir un œil neuf, et détecter ce que vous auriez pu faire mieux.
En plus, j’avais fait une vidéo pour vous montrer un post-traitement sur une photo de ce type, donc n’hésitez pas à la regarder si vous hésitez sur la démarche à adopter :
J’espère avoir fait le point sur ce concept important pour les photographes un petit peu avancés (ce n’est pas la priorité quand on débute). Postez un commentaire si vous avez des questions, et pensez à partager l’article avec vos amis, ça pourrait leur servir ! 🙂
Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂
Si vous avez souvent des soucis dans les situations de lumière difficile comme celle-ci, on a une formation complète sur le sujet ! Vous y apprendrez :
- Comment retrouver la lumière naturelle de la scène et reproduire les belles lumières que vous voyez
- Quels réglages exacts faire si la lumière est trop forte ou pas assez
- Comment éviter des résultats aléatoires dans toutes les situations de lumière difficiles (basse lumière, contre-jour, scènes contrastées, etc.)
- Comment éviter le voile sur vos photos
- Comment obtenir de bons résultats même en basse lumière
- Comment obtenir des effets de rayons de lumière (dans la forêt par exemple)
Bonjour,
J’ai une question et une remarque sur cet article:
Ma question est pourquoi le capteur capte-t-il moins d’information dans les zones sombres 16 valeur contre 2.000 dans les hautes lumières? comment expliquez-vous ce phénomène? quelles sont vos sources?
Ma remarque est que vous décrivez les mesures Spot (qui expose pour un point précis) et Moyenne (qui expose pour le gris moyen) mais vous omettez le mode Matricielle qui justement donne une exposition tenant compte des différentes zones de l’image.
La technique que vous décrivez ici correspond à des situations bien spécifique d’éclairage à très forte dynamique (supérieure à celle du capteur) et pour lesquelles ont a le temps, telles que les paysages par exemple.
Jean
Bonjour Jean,
Merci pour ton commentaire!
1. Je ne connais pas la raison physique précise à ce phénomène, je t’invite à faire ta recherche 🙂 Ici on s’intéresse davantage à l’application pratique de phénomène physiques et optiques pour mieux réussir nos photos; même si cela peut être intéressant aussi, c’est un choix. N’hésite pas à nous le partager si tu trouves des réponses 🙂
2. Laurent évoque la mesure Spot, la seule qui permettra de bien exposer pour le ciel, par exemple. Le problème avec la mesure matricielle est qu’elle ne pourra pas gérer les scènes trop contrastées : le ciel risque donc d’être cramé si on l’utilise. Idem pour la mesure moyenne, qui ne sera pas aussi précise que spot si c’est le ciel qu’on cherche à exposer correctement en priorité.
Pour aller plus loin sur les modes de mesure il y a cet article qui les explique en détail sur le blog.
Article très intéressant !
Je regarderai dorénavant l’histogramme à la prise de vue…
Merci Laurent
Juste comme ça Laurent quand on sais ce qu’est un fichier MP3 (un fichier compressé de façons destructrice auquel il manque énormément d’informations) l’équivalant en photo c’est plus au niveau du Jpeg qu’on le trouve (qui est un fichier image aussi compressé de façons destructive avec des information en moins).
Alors alors que le Raw lui peut aussi être compressé par l’appareil photo mais de façons non destructive (en général on a le choix de le compressé ou pas en allant dans les menus de son appareil histoire de gagner un peu de place sur sa carte mémoire) mais sans aucune perte d’information.
Bonjour Thierry,
Oui tout à fait!
Par contre je ne saisis pas l’intérêt de ta remarque.
Si tu fais allusion à la phrase “Le fichier RAW de votre image est un fichier numérique, comme une chanson en mp3, un document en pdf” c’est vrai que Laurent aurait pu prendre un autre exemple (.wav ? mais c’est peut-être beaucoup moins connu), mais là il illustrait juste le fait que le fichier RAW et un FICHIER et non une IMAGE.
Si tu fais allusion au fait que Laurent alerte sur le fait de ne pas perdre de données en exposant à droite, c’est bel et bien le cas MÊME en RAW. On perd bien des données si on expose trop à gauche (et pire si on shootait en jpeg, bien sûr).
NON NON et NON une exposition trop à droite ne signifie pas à la lecture du l’histogramme du boitier ( donc un aperçu JPEG ) que les hautes lumières sont “cramées”, pas du tout, celà signifie juste que ( en RAW ) on a beaucoup d’informations dans les hautes lumières ! Quelques manuels de photographie et de très bons photographes recommandent de surexposer la prise de vue de +1IL ou +1,3 IL par rapport à la la mesure pour ces raisons, les alertes de surexposition du boitier n’étant pas pertinentes.
Bonjour Didier,
Pourriez-vous m’indiquer quels manuels et quels photographes recommandent cela ?
Nath-Sakura recommande ça à longueur de vidéo : exposer à +1,33
Bravo pour ces notions très utiles pour tous et pour longtemps. Est-ce à dire qu’il faudrait exposer à gauche lorsqu’on reproduit des négatifs noir et blanc ?
Bonjour Henri,
Tout dépend de ce que vous entendez par “reproduire des négatifs noir et blanc”.
– Si c’est pour donner un effet à une photo, dans ce cas non puisque c’est comme il est expliqué dans l’article, c’est perdre de l’information d’exposer à gauche.
C’est plutôt une fois que vous avez un maximum d’informations que vous pourrez davantage en faire ce que vous voulez à l’étape du post-traitement.
– Si c’est pour “scanner” des négatifs argentiques existants, là c’est peut-être différent, mais on ne parle plus de “photo” même si à mon avis c’est le même principe.
tout a fait d’accord, l’histogramme des boitiers n’est pas réellement fiable pour le RAW !
Le premier exemple de l’amplificateur en métal noir ‘brossé’ est fort mal choisi pour estimer le bruit.
Soit j’y comprend rien, soit votre démonstration est biaisé, pour moi dans le cas de l’amplificateur exposer à droite serait justement d’éviter de cramer le vu-mêtre et de travailler la courbe de développement du RAW pour montrer le tout agréablement.
Explications très claires.
mais utiliser l’histogramme à la prise de vue pour ajuster l’exposition n’est pas toujours facile. Déjà parce que l’écran au dos de l’appareil n’est pas très gros. Ensuite les pixels cramés se confondent souvent avec la bordure droite de l’histogramme.
Je conseillerais soit d’utiliser un posemètre séparé (pas très pratique en extérieur) ou la cellule de l’appareil en mode spot afin de déterminer quelle est la zone la plus claire et de caler l’exposition à droite par rapport à cette zone.
très intéressant ! Je (re-)découvre la notion du Zone System
– avec un appareil que j’ai depuis un an et qui montre les sur-expositions : c’est génial !
– et dans deux livres référence : “le Noir et blanc” de Philippe Bachelier Ed. Eyrolles et The Ansel Adams Guide “Basic Techniques of Photography” – Book 2 Ed. John. Schaerer, (in English, c’est “mieux” !)
Le rendu des photos est différent avec des détails partout sans zones brulées sauf lampadaire comme vous le dites. Je prends toujours les mesures en spot (comme sur mon Leica M5 qui n’a “que” la mesure cellulaire spot) ou centrale comme le sont les cellules de tous les reflex argentiques classiques. Revenons aux fondamentaux basiques qui sont simples au final et même aux réglages manuels lumière, focus !
je vais partager avec mon club photo de Romans sur Isère, les Pixopathes.
J’ai bien compris l’intérêt de l’exposition à droite, mais plusieurs choses me chiffonnent : comment peut-on visualiser l’histogramme en RAW AVANT la prise de vue sur un boitier reflex ? Dès lors, comment savoir si je dois sous exposer ou sur exposer et de combien ? Enfin, en supposant que mon boitier (Nikon D750) puisse visualiser l’histogramme à la prise de vue, il ne me semble pas possible d’étudier cet histogramme dans le feu de l’action photographique. Merci de m’éclaircir sur ces points.
Il faut d’abord prendre la photo, regarder l’histogramme sur l’appareil photo et éventuellement refaire la photo si l’exposition ne convient pas.
Merci pour votre commentaire. C’est bien ce que je craignais. Donc cette technique n’est utilisable qu’en photo de paysage où on a le temps de peaufiner sa photo. En photo d’action, de sport ou animalière, je me vois mal regarder l’histogramme après chaque photo prise.
Si c’est possible, il suffit de faire des photos tests avant… C’est de toutes façons ce qu’il faut faire avant n’importe quelle photo: On shoot vite fait sans cadrer précisément, on regarde l’histo et on règle l’appareil en fonction. Ensuite si la lumière ne change pas tu peux faire 1000 photos sans regarder ton histogramme. Après évidemment, si tu changes d’angle et que tu as plus de ciel (ou moins), ou que tu passes d’une photo en clairière alors que tu étais en sous-bois, la lumière change, donc tu repasses forcément par la case histogramme. Un gros nuage arrive ou s’en va, ça change les conditions de luminosité et il faut re-régler ton exposition. Ou en concert, en intérieur, pareil, si la lumière change, ben faut s’adapter…
Merci pour ces précisions. J’ai gardé les habitudes de la photo argentique que j’ai longtemps pratiquée et cette utilisation de l’histogramme à la prise de vue ne m’est pas encore habituelle. J’en vois mieux l’intérêt et je vais m’appliquer à l’utiliser.
Vous avez entièrement raison, l’histogramme interprété la photo en Jpeg tout comme l’écran arrière du boitier.
Un Histogramme n’est pas un instrument de mesure. C’est juste le reflet statistique de la répartition des pixels dans l’image une fois faite et ce, pour le JPG servant à l’affichage. Pas pour le fichier RAW.
Comment ça pas pour le fichier RAW ? Bien sûr que les RAW ont un histogramme.
Pas à l’affichage dans le boitier, il interprété un fichier Jpeg, l’APN est incapable de lire un RAW. Ce qui prouve bien que l’histogramme que tout le monde vente les mérites est un leurre. Prenez une photo en raw regardez l’histogramme sur le boitier puis regardez l’histogramme en raw sur LR par exemple, vous verrez que cela n’a rien à voir. Pour vous en convaincre voyez le test de Olivier Chevignat. Il démontre par A+B que toutes ces affirmations sont ni plus ni moins que de la poudre aux yeux.
https://www.olivier-chauvignat-workshops.com/tutoriels/blog-des-tutos/mesurer-l-exposition-au-posemetre-en-lumiere-naturelle
tout a fait d’accord, l’histogramme des boitier n’est pas réellement fiable pour le RAW !
Si j’ai bien compris, une partie du travail de post-traitement va consister à “ramener l’histogramme sur la gauche” pour avoir une exposition correcte, mais avec les détails récupérés dans les hautes lumières. Y’a de ça ou je suis à côté de la plaque ?
Bonjour Philou,
Oui en gros c’est bien ça l’idée, l’inverse étant plus périlleux car il y a moins de données dans les basses lumières => ce qui augmente le risque d’obtenir un rendu avec trop de bruit.
Très très instructif, j’avance en photo et c’est stimulant t’apprendre de cette façon. Bravo et merci!
Je comprends que cela signifie qu’une fois la photo sous exposée sur LR (par rapport à la sur exposition de départ) on retrouve des détails sur tous les tons de l’image (ombres, tons moyens et hautes lumières également) grâce aux informations qu’on a dans les hautes lumières ?
Bonjour Mathilde,
Oui c’est exactement ça!
Comme le dit Laurent “il y a beaucoup plus d’informations dans les hautes lumières que dans les basses lumières”. Et on peut modifier la luminosité des informations concernées avec une grande souplesse en post-traitement sur un fichier RAW 🙂
Merci pour la réponse 🙂
Bonjour,
Je ne suis pas sûre d’avoir compris exactement le sens de cette phrase “Exposer à droite va donc vous permettre de garder un maximum de détails dans les ombres” pourtant je pense avoir compris le concept… haha
Salut Mathilde.
Si j’ai bien compris la technique, l’exposition a droite va avoir comme répercution de poussé la partie gauche de ton histogramme (des ombres) vers la droite.
1: les “ombres légertes” (ceux dans les demi tons) peuvent se retrouvé dans la partie droite de l’histo et donc avoir plus de détails.
2: tes “ombres” vont se rapproché des tons moyens
3: les “super sombres” vont être simplement dans la partie gauche de l’histo.
Alors que, si tu avais exposé normalement
1, tu auras moins de détails comme l’explique Laurent
2 les “ombres” vont êtres tout a gauche
3 les “super sombres” vont être imperspectible pour la caméra.
Conclusion: Du fait d’exposer a droite affecte également tes ombres (des plus sombres au plus légerte) car elle permet de raméné des endroits normalement imperspectible par une exposition normal et d’avoir des ombres plus riche (+ de détails) .
ps: désolé du tutoiment et de l’orthographe
Bonne journée 🙂
J’avais vu la vidéo avant mais je comprends bien mieux avec l’article. Question bête, est ce qu’on ne risque pas de perdre en qualité en exposant à droite avec un risque de flou de bougé, des ISO plus élevé ou une perte de netteté avec une plus faible profondeur de champ?
En ce qui concerne la photo de nuit, c’est généralement mieux d’avoir une photo sous exposée je crois, faut-il donc également la sur exposer à la prise de vue et ensuite la sous exposer au post-traitement?
Bonjour Mathilde,
1. Effectivement si on expose à droite au détriment de la sensibilité, c’est un peu dommage!
L’idée c’est de rester dans une marge correcte de sensibilité.
2. La perte de netteté liée à la profondeur de champ n’est pour moi pas une perte de qualité : il y a des photos complètement floues que je trouve magnifiques – je provoque un peu, mais l’idée c’est quand même de choisir ce qu’on rend net ou non lorsqu’on compose sa photo. Ensuite oui, les objectifs peuvent avoir un meilleur “piqué” (impression de netteté) à certaines ouvertures (en général pas les plus grandes).
3. Pour la photo de nuit, je te laisse lire l’article qui l’explique mieux que moi 🙂
Merci pour la réponse 🙂 et quand je pensais à la profondeur de champs, je pensais plutôt au fait d’ouvrir d’avantage, et ainsi perdre l’effet que l’on recherchait au départ, mais il faut jouer sur les deux autres réglages à ce moment là je présume. Quoi qu’il en soit je pense que lorsque l’on décide d’exposer à droite on a suffisamment de lumière pour éviter le flou de bougé ou de monter trop dans les ISO.
Ravie d’avoir pu t’aider!
Et ton raisonnement est juste en effet 🙂
c’est formidable j’ai tout compris et n’ai plus qu’à mettre en pratique. merci , continuez.
Merci pour ces explications, ce blog est très agréable à lire.
bonsoir
j’ai une question sur ce sujet… à la prise de vue sur un d3200 j’ai en effet l’histogramme à droite et qui ne colle pas. mais au moment de faire la correction… mais souvent j’ai une couleur qui est non retouchable. Comment je fais pour éviter ce probleme courant.
Alors ça c’est une découverte le coup de la répartition des niveaux. Genre une nouvelle drogue pour se forcer à devoir rabaisser toutes ses photos sur lightroom…
Par contre je me demande, qu’est-ce qu’il se passe avec ces niveaux quand on décale l’histogramme à droite avec l’ISO ? Sans tenir compte de la perte de qualité à cause de la montée en ISO, est-ce qu’on gagne en information du fait de décaler l’histogramme à droite ?
Ou est-ce que l’ISO n’est vraiment que de la triche et que “si en ISO de base l’histogramme est à gauche c’est perdu, rien ne sert de le décaler à droite en montant l’ISO”
Je pense notamment à l’utilisation de cette technique en portrait. Je ne fais pas encore de portrait, mais si j’ai bien compris, on s’arrange pour exposer le plus possible les pommettes de la donzelle.
En basse lumière, vaut-il mieux le coup de calmer un peu l’ISO qui est un peu de la poudre aux yeux parfois, ou gagne-t-on réellement des milliers de niveaux d’information pour mieux post-traiter, quitte à avoir un peu de bruit dans les trous de nez (mais mieux avoir du bruit que de voir ce qu’il y a dedans héhé) ?
Sachant que, mais peut-être que je tourne en rond et que j’ai déjà répondu à ma question, en général le bruit n’est justement pas le plus visible dans les parties sur-exposées. On ne devrait alors pas voir ses tites pommettes très granuleuses non ?
Autre application : le paysage nocturne. Vaut-il mieux, pas trop sous-exposer en demandant à l’ISO de bosser (pour gagner des niveaux d’information en décalant l’histogramme), ou de garder l’ISO correct sans boucher les ombres, et retoucher sus le pc ensuite ?
En gros, la relation “gain d’info par l’exposition à droite”/”perte d’info par la montée ISO” selon la lumière.
Merci !