Fujifilm X100VI

Fujifilm frappe fort en ce début d’année 2024 avec la sortie très attendue du X100VI, la sixième génération de son compact expert au look rétro devenu culte. Annoncé en février, 4 ans après l’énorme hype (et rupture de stock) du Fujifilm X100V propulsé par TikTok fin 2022, cet appareil photo premium au format APS-C suscite un engouement et un niveau de précommandes record.

Le X100VI reprend les ingrédients qui ont fait le succès de la série en les mettant au goût du jour. On retrouve donc le boîtier compact en aluminium anodisé au look de télémétrique argentique avec ses molettes de réglages manuelles. L’optique fixe est un 23mm f/2, équivalent à un classique 35mm en plein format.

Mais le X100VI innove avec un nouveau capteur X-Trans CMOS 5 HR de 40.2 mégapixels, le même que dans les hybrides experts Fujifilm X-T5 et X-H2. Il intègre aussi le dernier processeur X-Processor 5 qui apporte de nouveaux algorithmes autofocus boostés à l’IA. Cet appareil photo gagne même la stabilisation mécanique du capteur sur 5 axes et peut filmer jusqu’en 6K.

Vendu au tarif de 1799€, le X100VI se positionne comme le compact expert numéro un de Fujifilm. Son concurrent direct est le Ricoh GR III, mais son look rétro et ses performances pourraient en faire une alternative (presque) abordable au Leica Q3.

Avec ce boîtier, Fujifilm vise une clientèle large allant des passionnés de photographie aux néophytes à la recherche d’un appareil simple et élégant pour capturer leur quotidien. Avant même sa sortie, le X100VI a affolé les compteurs avec un nombre de précommandes jamais vu. Pour répondre à la demande, la marque a dû délocaliser une partie de la production en Chine.

Le X100VI est-il un appareil photo à la hauteur de toute cette hype, où est-il hors de prix au vu des performances ? C’est l’objet de cet article, et commençons par les caractéristiques techniques !

Caractéristiques techniques du Fujifilm X100VI

• Nom : Fujifilm X100VI

• Prix : 1799 €

• Date de sortie : février 2024

• Taille de capteur : APS-C

• Définition du capteur : 40,2 Mégapixels

• Plage de sensibilité ISO native : 125 à 12 800 ISO (extensible de 64 à 51 200 ISO)

• Visée : Viseur hybride OLED de 3,69 Mpts (100 i/s, 0,66x) + Viseur optique 0,55x

• Écran : 3 pouces, 1,62 Mpx, tactile, inclinable sur deux axes

• Objectif : focale fixe Fujinon 23mm f/2 (équivalent 35mm), commune au X100V

• Rafale : 11 i/s en obturateur mécanique (buffer 38 JPEG ou 17 RAW), 13 i/s en obturateur électronique (buffer 80 JPEG ou 24 RAW)

• Stabilisation : oui, mécanique 5 axes, jusqu’à 6 stops

• Obturation : 1/4000s en mécanique, 1/180000s en électronique

• Stockage : 1 slot carte mémoire SD UHS-I

• Vidéo : 6.2K 30p, 4K DCI/UHD 60p (avec recadrage 1,14x), Full HD jusqu’à 240p

• Connectique : USB-C, micro HDMI, prise micro/télécommande 2,5 mm

• Dimensions : 128 x 74,8 x 55,3 mm

• Poids : 521 g (avec batterie et carte SD)

• Tropicalisation : Résistance à l’humidité et la poussière avec le Weather Resistant Kit en option)

• Batterie : NP-W126S (comme sur le X100V)

• Autonomie : Entre 310 et 450 vues selon norme CIPA

Malgré son look d’appareil vintage, le X100VI intègre donc une électronique de pointe digne des meilleurs hybrides actuels de Fujifilm. Un vrai concentré de technologies dans un boîtier de poche. (enfin, une grande poche, ou un tote-bag, on y revient dans la suite !)

Prise en main et ergonomie du Fujifilm X100VI

Avec le X100VI, Fujifilm ne change pas une recette qui gagne. On retrouve le look signature de la série directement inspiré des appareils photo télémétriques argentiques des années 60 comme le Leica M3. Le boîtier est intégralement en alliage d’aluminium usiné avec des finitions anodisées noir ou argent du plus bel effet.

Tout en angles et en lignes pures, son esthétique est un bel objet en soi : ça, on ne peut pas le nier !

Avec son format compact (128 x 74.8 x 55.3 mm) et son poids contenu de 521g (avec batterie), le X100VI se glisse sans problème dans un petit sac ou une poche de veste. Mais il est trop gros pour une poche de chemise ou de jean, alors que son concurrent le Ricoh GRIII s’y glisse facilement.

Le X100VI pèse 43g de plus que le X100V à cause de l’ajout de la stabilisation mécanique, mais de prime abord, il est quasi-impossible de les distinguer.

Le grip a été légèrement retravaillé pour une meilleure préhension à une main. Mais les puristes préfèreront sans doute ajouter la poignée additionnelle en option. L’appareil conserve l’excellente qualité de fabrication et la tropicalisation de son prédécesseur mais l’étanchéité n’est totale qu’avec le Weather Resistant Kit optionnel à 119€ (Fujifilm, la mesquinerie est un vilain défaut), mais ça ne vous empêchera pas de faire des photos si vous ne l’avez pas 😉 )

Le X100VI conserve aussi l’optique fixe Fujinon 23mm f/2. C’est exactement la même que sur le X100V, un bloc de 8 lentilles dont 2 asphériques. Très lumineuse et très piquée dès la pleine ouverture, elle permet de jolis flous d’arrière-plan tout en restant compacte. La bague d’ouverture crantée permet un réglage précis de f/2 à f/16.

Cet appareil photo dispose d’un viseur hybride unique en son genre. Le sélecteur permet de basculer entre un grand viseur optique de type télémétrique – comme sur un Leica, qui montre également ce qui se trouve en dehors du cadre – et un viseur électronique (EVF) OLED de 3.69 Mpx.

Avec le viseur télémétrique, vous ne voyez pas exactement l’image telle qu’elle sera photographiée (puisque la visée ne se fait pas directement à travers l’objectif mais via la lucarne en haut à gauche), mais vous pouvez anticiper les éléments qui vont entrer dans votre cadre : très utile en photo de rue pour avoir le bon timing ! Vous aurez besoin d’un petit temps d’adaptation pour vraiment intégrer cette logique du “cadre dans le cadre”.

Le grand écran LCD tactile de 3 pouces est inclinable et monté sur double charnière, comme sur le X100V pour pouvoir photographier à angle en mode portrait ou paysage. Mais quand il est replié, il n’affleure pas comme sur le X100V pour une intégration parfaite dans le dos de l’appareil. Bref, un choix qui met tout le monde d’accord car quand il n’est pas déplié, on peut avoir l’impression que c’est un écran fixe !

Comme les autres X100, le VI est bardé de molettes de réglages comme sur un appareil photo argentique. On retrouve une molette de correction d’exposition, une de vitesses (T,B, 1s à 1/4000s et Auto) et même une de réglage de la sensibilité (L,A, 125 à 12800 ISO). On peut donc préparer ses réglages sans allumer l’appareil.

L’appareil conserve aussi la bague de contrôle sur l’optique (à l’avant de la bague de diaphragme) qui permet, par défaut, d’ajuster le zoom numérique (équivalent 35/50/70mm). Dommage cela dit qu’elle ne soit pas personnalisable ! Les autres boutons sont bien disposés mais le joystick est peu agréable et on regrette toujours l’absence d’un bouton AF plus large. Un mode snap comme sur le GR de Ricoh qui bloque l’AF et régle la distance de mise au point sur 1/3/5m aurait été aussi bienvenu, surtout pour un appareil photo dédié à la photo de rue, et surtout à ce tarif !

Fujifilm, il fallait ajouter cette fonction dans le Mark VI , quitte à mieux payer vos ingénieurs (et dieu sait si vous le pouvez vu le prix de l’appareil ^^)

L’activation du mode Boost permet d’obtenir les meilleures performances en mise au point automatique et en affichage dans le viseur, bien que cela ait un impact sur la durée de vie de la batterie.

Le X100VI est capable de se faufiler partout grâce à son format compact et son look vintage le rend assez discret. C’est un appareil taillé pour la photo de rue, le voyage, le reportage où l’on veut se concentrer sur l’instant. Il est moins à l’aise pour le sport ou l’animalier (mais en même temps, vous ne prenez pas un compact expert avec une focale fixe pour photographier des lions en safari, je pense qu’on est d’accord !)

Réactivité du Fujifilm X100 VI

Le X100VI intègre le nouveau couple capteur X-Trans 5 HR / processeur X-Processor 5 de Fujifilm qui équipe des modèles experts comme le X-T5 ou le X-H2. C’est donc du lourd 😉 Cette électronique de pointe lui permet d’être extrêmement réactif avec un démarrage quasi-instantané et un temps de latence très faible.

L’autofocus bénéficie des derniers algorithmes de détection de sujet boostés à l’IA. Le X100VI détecte et suit avec facilité les visages, les yeux mais aussi les animaux, les oiseaux et les véhicules. Dans la pratique, cet AF intelligent se montre précis et tenace, même en faible lumière, même avec des sujets petits et rapides dans le cadre. Rien à redire sur cet aspect.

Le X100VI dispose d’un obturateur mécanique capable de monter jusqu’au 1/4000s. Au-delà, et pour des vitesses jusqu’à 1/32000s, il bascule sur un obturateur électronique. Le déclenchement est doux et silencieux.

En rafale, cet appareil photo atteint 11 i/s avec l’obturateur mécanique et un buffer de 38 images en JPEG ou une vingtaine de RAW. En obturateur électronique, la cadence monte à 13 i/s mais la mémoire tampon monte à 80 JPEG ou 24 RAW (contre 20 i/s et 38 JPEG / 17 RAW sur le X100V). Ce n’est pas extraordinaire, et en même temps on s’attendait bien à un tel goulot d’étranglement causé par la carte mémoire SD UHS-I.

Il y a également un mode recadrage 1.29x pour augmenter encore la vitesse de rafale, mais ce n’est pas forcément très pertinent pour un appareil non-dédié au sport comme le X100 VI. On sent que Fuji a voulu en mettre un maximum sous le capot, au risque de perdre un peu en cohérence par rapport à l’usage 🙂

Une nouveauté intéressante est le mode de pré-déclenchement qui pré-enregistre une seconde avant que le déclencheur ne soit pressé, pour ne rien rater de l’action. Très utile en photo animalière, ça peut aussi vous servir avec vos enfants, ou des passants dans la rue, après tout pourquoi pas !

L’utilisation de cartes UHS-I, plus lentes que les dernières UHS-II, limite un peu la vitesse d’écriture et donc la durée des rafales, on l’a dit. Ça semble d’ailleurs un peu absurde d’avoir une cadre UHS-I dans un appareil de 40 Mpx à ce tarif ! Cela dit, les ingénieurs Fujifilm ont réussi à faire rentrer une stabilisation du capteur dans le boîtier sans lui faire prendre de l’embonpoint donc on ne va pas râler outre mesure 😉

Capteur X-Trans BSI CMOS 5 HR et qualité d’image

Le X100VI inaugure dans sa gamme le nouveau capteur APS-C X-Trans CMOS 5 HR de 40,2 mégapixels (7728 x 5152 pixels). C’est le même combo que dans le X-T5 et le X-H2, les deux hybrides experts APS-C 2023 de Fujifilm. Couplé au processeur X-Processor 5, ce capteur produit des images d’une excellente qualité avec une très grande finesse de détails. Ainsi, la qualité d’image est en très forte hausse sur ce modèle X100VI par rapport au X100V. Les images restent propres jusqu’à 800 ISO, mais on commence à voir l’apparition du grain numérique à 1600 ISO.

La définition élevée permet un recadrage important tout en conservant une taille exploitable. Ainsi, le zoom numérique intégré permet de passer d’une focale 35mm à 50mm (20 Mpx) ou 70mm (10 Mpx) en JPEG. Tout se passe comme si vous aviez plusieurs objectifs au sein de cette petite focale fixe. L’optique Fujinon 23mm f/2 est remarquablement piquée pour un compact dès la pleine ouverture. Les bords sont très bons à f/2.8 et le piqué atteint son apogée vers f/5.6 avec une grande homogénéité sur tout le champ. On note très peu d’aberrations chromatiques ou de distorsions.

Les couleurs sont typiques de Fujifilm avec des profils riches et contrastées comme Provia, Velvia ou Classic Chrome. Le nouveau Nostalgic Neg apporte un rendu plus doux qui vous plaira sans doute ! On retrouve aussi le fameux Acros pour le noir et blanc et le nouveau Reala Ace pour des couleurs plus naturelles. Les différentes simulations de film disponibles, tels que Provia, influencent significativement les rendus des couleurs.

Ces simulations de film permettent d’obtenir de très beaux JPEGs directement, sans retouche. Cela plaira aux adeptes de la photo comme carnet de voyage. Pour les aficionados du RAW, les fichiers de 40 Mpx sont très riches et se prêtent bien à la retouche avec possibilité de choisir ces simulations comme point de départ à votre post-traitement. Attention cela dit, leur poids (40 à 50 Mo en compressé sans perte) peut rapidement saturer les cartes et le stockage (surtout la carte UHS-I lors des rafales).

La plage dynamique est très bonne avec beaucoup de latitude en post-production, surtout dans les basses lumières. Le capteur a une tendance à cramer assez vite les hautes lumières en cas de fort contraste, donc faites un peu attention à votre histogramme ! La montée en ISO est excellente jusqu’à 6400 ISO avec un bruit numérique bien maîtrisé. La stabilisation mécanique aide beaucoup pour les photos de nuits ou en intérieur.

Une distance minimale de mise au point de 10cm peut vous servir pour la proxiphotographie. Le filtre ND intégré permet de shooter à pleine ouverture même en plein soleil ou de figer l’action (cascade, vagues…). Au global, la qualité d’image du X100VI est au niveau des hybrides actuels, il n’y a rien à redire 🙂

Points forts et points faibles du Fujifilm X100VI

Comparaison avec les appareils photo concurrents

Le principal concurrent du X100VI est le Ricoh GR III ou le GR IIIx. Plus compact et moins cher (999€), il dispose d’un capteur APS-C de 24 Mpx et d’une optique 28mm f/2.8 (ou 40mm f/2.8 sur le GR IIIx). Il est encore plus discret mais n’a pas de viseur intégré ni de stabilisation et son look est plus “moderne”.

Dans un style plus luxueux, le Leica Q3 peut aussi séduire la clientèle du X100VI. Bien plus cher (5900€), il dispose d’un capteur full frame de 60 Mpx, d’une optique Leica Summilux 28mm f/1.7 et d’un viseur de 5.76 Mpx. Mais son écran est fixe et il est nettement plus lourd (743g).

Le Sony RX1R II pourrait aussi être un rival avec son capteur full frame de 42 Mpx et son optique Zeiss 35mm f/2. Mais il n’a pas été renouvelé depuis 2015 et son tarif reste élevé (3300€). Son viseur est de type pop-up.

Le X100VI devra aussi affronter la concurrence interne des X100F/V qui restent d’excellents appareils, surtout si leur prix baisse avec l’arrivée du nouveau modèle. Je ne vous les montre pas côte à côte car ils sont quasiment identiques !

Mentionnons le XT30 II, qui est un mini X-T3. Aussi vintage que ce X100VI, c’est un appareil photo à très bon rapport qualité prix (900€ neuf à l’heure où j’écris ces lignes), avec un autofocus très rapide quasiment au niveau du X100VI.

Si vous préférez l’ergonomie PASM, avec la molette des modes, vous avez le Fujifilm X-S20, qui lui est un cran au dessus du X-T30 II au niveau performances, et a le même processeur que le X100VI. Il est même plus rapide que ce dernier ayant 26 Mpx et non 40 Mpx. Le X-S20 a un véritable grip, bien profond, un point de différence avec le X100VI et le X-T30 II.

Enfin, mentionnons aussi X-E4 de Fujifilm, qui pourra aussi être une alternative très compacte avec son capteur 26 Mpx, son look rétro et sa compatibilité avec toutes les optiques en monture X.

Nous avions fait une vidéo justement pour investiguer l’aspect compact des compacts experts justement 🙂 C’est ici si ça vous intéresse :

Est-ce l’appareil de vos rêves ?

Le Fujifilm X100VI est l’aboutissement de plus de 10 ans d’évolution de la gamme X100. Avec son nouveau capteur de 40 Mpx, sa stabilisation mécanique, son autofocus intelligent et sa vidéo 6K, il repousse les limites du compact expert à capteur APS-C. Le look neo-retro, le viseur hybride et les nombreuses molettes de réglage manuel raviront les amateurs de beaux objets et de sensations à l’ancienne.

Son format de poche (il se glisse dans une veste ou un petit sac), sa qualité d’image exceptionnelle et ses simulations de films typées en font le compagnon idéal pour garder une trace de son quotidien, de ses voyages ou réaliser des projets photos au long cours. Evidement il est aussi très adapté à la photo de rue. Il peut aisément remplacer un reflex ou un hybride plus encombrant pour de nombreux usages.

L’appareil souffre encore de quelques limitations comme la lenteur des cartes SD UHS-I qui bride la durée des rafales, l’écran parfois récalcitrant à pivoter, l’ergonomie perfectible de certaines commandes et l’absence d’un mode ultra-réactif façon Ricoh GR.

Mais ces petits défauts sont largement compensés par l’expérience unique que procure ce boîtier, véritable concentré de technologies dans un corps compact et élégant. Vous entendrez partout que son tarif très élevé est en phase avec sa construction irréprochable et sa richesse fonctionnelle, mais il faut bien avouer que ça reste cher, très cher pour un compact. Si vous cherchez des alternatives plus abordables mais aussi design, regardez la vidéo juste au dessus 🙂

Malheureusement, le succès est tel que le X100VI est très difficile à trouver depuis son lancement. Entre pénuries et spéculation, il faudra parfois s’armer de patience pour en obtenir un. Ou bien passer sur un Ricoh GRIII ou un autre modèle concurrent cité plus haut (et utiliser le reste de l’argent pour acheter des livres photos et éduquer son oeil 😉 )

Pour ceux qui ont acheté cet appareil photo, faites-moi vos retours en commentaires sur ce que vous aimez, ce que vous aimez moins, ça aidera d’autres personnes indécises. Merci et bonnes photos !

Où trouver cet appareil photo?

• Fujifilm X100VI sur Amazon

• Fujifilm X100VI sur Miss Numérique

• Fujifilm X100VI sur Digit-Photo

Questions fréquemment posées

Voici quelques questions fréquentes sur le Fujifilm X100VI :